Jeudi 24 Novembre 2022 - Emmanuel Macron, sa séance de calinothérapie auprès des maires
Mercredi, le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu au Salon des maires et des collectivités locales, à la porte de Versailles, avant de . Objectif ? Renouer avec des élus éprouvés par les violences et insultes.
Gardait-il un souvenir cuisant du congrès de 2017 où les sifflets avaient couvert son discours lorsqu’il avait annoncé la suppression de la taxe d’habitation ? En tout cas, cette année, Emmanuel Macron, prudent, a décidé de passer son tour pour l’allocution de clôture, déléguée à la Première Ministre Elisabeth Borne. Il a préféré une longue déambulation de plus de trois heures, mercredi, dans le Parc des expositions de la Porte de Versailles pour le salon des maires et non pas pour leur congrès.
L'explosion des factures d'énergie
L’objectif est assumé : renouer avec des élus éprouvés par les violences et insultes dont ils sont l’objet dans l’exercice de leurs fonctions. Et surtout écrasés par l’explosion des factures d’énergie qui plombent les finances de leurs communes. « Les élus sont au cœur de toutes les crises » confirmait dans les allées des stands Emmanuel Macron. Crise des Gilets Jaunes, du Covid et maintenant crise énergétique.
Et c’est bien cette dernière qui est revenue en boucle dans les conversations. «Comment faire face aux prix délirants de l’énergie ?» martèlent les élus. Et d’interpeller Emmanuel Macron, «C’est chaud pour les collectivités, voire très chaud !». Et le président de rappeler les mesures de soutien prises par le gouvernement notamment l’augmentation de la dotation globale de fonctionnement (DGF) de 320 millions d'euros pour les collectivités territoriales (au lieu des 210 millions initialement annoncés). Une initiative largement insuffisante pour le président de l’AMF David Lisnard, qui parle «d'esbroufe communicationnelle» et d’éléments de langages inutiles car cette augmentation est selon lui, le «résultat de transferts de compétences ou de suppressions de fiscalité».
Un petit parfum d’inachevé
Les élus locaux veulent surtout que l’on réindexe cette aide sur l’inflation et également que l’Elysée annonce le retour aux tarifs régulés de l’énergie. A la fin de cette déambulation, il flotte comme un petit parfum d’inachevé dans l’air. Certes, un millier de maires ont été invités ensuite, dans la soirée à l’Elysée, où la séance de calinothérapie s’est poursuivie. Le président a multiplié les gestes pour apaiser les inquiétudes, sans convaincre les sceptiques qui, eux, sont à portée de baffe de leurs concitoyens.
«Il y a quelque chose dans nos sociétés qui, en quelque sorte, devient fou, la violence s’installe», leur a confié Emmanuel Macron. Une réalité qu’ils vivent au quotidien : 1 maire sur 3 confie avoir été victime d’insultes et de menaces dans l’exercice de ses fonctions. Un chiffre en très nette augmentation. Avec son corolaire : 55% des sortants ne souhaitent pas se représenter. Pas facile dans ces conditions, de trouver la relève !
Jeudi 24 Novembre 2022 - Interdiction de la corrida : Aymeric Caron fustige «l'obstruction» et retire son texte
Une proposition de loi du député Aymeric Caron, visant à abolir cette pratique controversée, fait débat au sein de l’arène parlementaire.
"Lâcheté", "invectives", "fuite": à peine démarré, le débat enflammé sur la proposition d'interdiction de la corrida s'est arrêté net à l'Assemblée, où le LFI Aymeric Caron a retiré son texte en s'emportant contre les centaines d'amendements "d'obstruction". "Cela me navre", a lancé le député de Paris. "Applaudissez, soyez fiers de vous", a-t-il ironisé, à l'adresse des élus favorables à la corrida, un sujet qui divise la plupart des groupes politiques.
Avec des centaines d'amendements "d'obstruction", il est "impossible" d'atteindre "un vote final dans les délais impartis, c'est à dire minuit", a convenu Aymeric Caron, lors de cette journée dédiée aux textes du groupe LFI. Il a promis à l'avenir une nouvelle "proposition de loi transpartisane" pour "abolir la corrida". Le retrait de son texte a suscité une pluie de réactions agacées et de rappels au règlement dans l'hémicycle. "Vous fuyez le débat" par peur du rejet du texte, l'a accusé la LR Anne-Laure Blin, pro-corrida.
Au coup d'envoi de ces discussions vite interrompues, Aymeric Caron a de nouveau porté le fer contre la "torture" du taureau et son "calvaire" dans l'arène.
Jeudi 24 Novembre 2022 - Une femme porte plainte après un viol aux urgences de l'hôpital Cochin
Une femme victime d'un viol à l'hôpital Cochin à Paris fin octobre par un autre patient de l'établissement a porté plainte contre X mercredi pour "mise en danger de la vie d'autrui", a-t-on appris jeudi auprès de son avocate.
La patiente, âgée de 34 ans, avait été admise aux urgences dans la nuit du 27 au 28 octobre à la suite d'un traumatisme crânien après un malaise, a expliqué à l'AFP Me Laura Abecassis, confirmant une information du Parisien et RMC.
Vers 4h00 du matin, un infirmier a surpris un homme dans le box de la jeune femme, en train de la violer avec ses doigts alors qu'elle était endormie, puis l'a vu prendre la fuite, selon une source proche du dossier.
Grâce à la description du soignant et de la patiente, l'homme a été rapidement interpellé non loin de l'hôpital par la brigade anticriminalité (Bac) du XIVe arrondissement de la capitale, peu après 5h00, selon la même source.
Selon RMC et le Parisien, l'homme portait sur lui la carte bleue de la victime. Agé de 22 ans selon l'identité qu'il a fournie, "il est défavorablement connu des services", explique la source proche du dossier.
Deux obligations de quitter le territoire
Il a été mis en examen et placé en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte le 30 octobre pour viol commis par une personne sous l'emprise de stupéfiants, vol et escroquerie, selon une source judiciaire.
Le suspect, connu sous plusieurs identités, était sous le coup de deux obligations de quitter le territoire (OQTF) sous deux noms différents, la dernière en date de juillet, selon des informations de RMC et Le Parisien confirmées de source policière.
"C'est un double traumatisme pour ma cliente, le viol en lui-même et les circonstances. Elle veut aller jusqu'au bout, comprendre comment ces faits extrêmement graves ont pu se passer comme ça dans un service public", a commenté Me Abecassis.
Jeudi 24 Novembre 2022 - La répression doit cesser en Iran, exhorte l'ONU
La répression sanglante des manifestations qui secouent l'Iran "doit cesser", a exhorté jeudi le chef des droits de l'homme de l'ONU devant le Conseil des droits de l'homme, qui doit décider s'il veut lancer une enquête internationale sur les exactions dont est accusé Téhéran. Les 47 Etats membres de la plus haute instance onusienne en matière de droits humains se réunissent d'urgence pour débattre de la "détérioration de la situation des droits de l'homme" en Iran, à la demande de plus de 50 pays membres de l'ONU et à l'initiative de l'Allemagne et de l'Islande.
"L'usage inutile et disproportionné de la force doit cesser. Les méthodes anciennes et la mentalité de forteresse assiégée de ceux qui détiennent le pouvoir ne fonctionnent tout simplement pas. En fait, elles ne font qu'aggraver la situation", a déclaré Volker Türk, à l'ouverture de la réunion. "Les manifestants iraniens n'ont pas de siège au Conseil des droits de l'homme à Genève, ils n'ont pas de voix aux Nations unies", avait déclaré pour sa part la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock avant la réunion.
Ainsi, le Conseil "peut élever la voix pour les droits indivisibles du peuple iranien", a ajouté Mme Baerbock, qui assistera en personne à la session. Depuis deux mois, la répression a fait au moins 416 morts, dont 51 enfants, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège. Cette vague de contestation - née de revendications pour les femmes après la mort de Mahsa Amini arrêtée pour avoir mal porté le voile islamique et qui se sont transformées en contestation du pouvoir - est sans précédent par son ampleur et sa nature depuis la Révolution islamique de 1979. Selon M. Türk, ce qont 14.000 manifestants pacifiques qui ont aussi été arrêtés, "un nombre pharamineux". La justice iranienne a déjà prononcé six condamnations à mort en lien avec les manifestations.
Faire la lumière
Le Conseil devra décider jeudi s'il nomme une équipe d'enquêteurs de haut niveau pour faire la lumière sur toutes les violations des droits humains liées à la répression des manifestations. Selon le projet de résolution présenté par l'Allemagne et l'Islande, cette mission d'enquête internationale indépendante devra inclure "la dimension des violences liées au genre".
Il s'agit de collecter les preuves des violations et de les conserver de manière à pouvoir servir à d'éventuelles futures poursuites. De nombreux diplomates, militants des droits et autres spécialistes de l'Iran ont exprimé leur ferme soutien à l'initiative. "Nous devons faire tout notre possible pour exposer la vérité sur ce qui se passe en Iran et soutenir les appels du peuple iranien à la justice et à la responsabilité", a déclaré l'ambassadrice américaine Michèle Taylor.
Provocation
Téhéran pour sa part se démène pour tenter de trouver assez d'alliés pour faire échouer la résolution. "Avec une longue histoire de colonialisme et de violation des droits de l'homme d'autres nations, les Etats-Unis et l'Europe ne sont pas en mesure de prétendre être des défenseurs des droits de l'homme", a récemment tweeté le ministère iranien des Affaires étrangères.
Et le ministre, Hossein Amir-Abdollahian, a tweeté à l'attention de son homologue allemande que la réponse de son pays aux "positions provocatrices, interventionnistes et non diplomatiques" de l'Allemagne serait "proportionnée et ferme". Il n'est pas certain encore que la résolution soit adoptée.
Les diplomates occidentaux à Genève ont exprimé un optimisme prudent, mais le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Christofer Burger, a reconnu que "l'obtention d'une majorité n'est pas certaine". Une résistance croissante - sous la houlette de la Russie, de la Chine ou encore de l'Iran - se bâtit dans l'enceinte du Conseil contre les efforts souvent initiés par les démocraties occidentales de faire condamner des Etats individuels pour les violations des droits humains. Ces pays ont subi une cuisante défaite le mois dernier, quand ils ont tenté de mettre à l'agenda du Conseil un débat sur la répression menée par Pékin dans la région du Xinjiang.
"Cela devrait passer"
Mais l'Iran pourrait avoir plus de mal à bloquer la résolution de jeudi. Le Conseil a déjà exprimé ses inquiétudes sur le bilan de l'Iran en matière de droits humains en nommant en 2011 un rapporteur spécial pour surveiller les actions de Téhéran. Son mandat a été renouvelé chaque année.
"Cela devrait passer", estime Omid Memarian, analyste chez Democracy for the Arab World Now (DAWN). Si c'est le cas, a-t-il déclaré à l'AFP, cela donnera "un énorme coup de pouce au moral" des manifestants et enverra un avertissement à ceux qui sont responsables de la répression que "le reste du monde ne sera pas sûr pour eux".
Jeudi 24 Novembre 2022 - Coupe du monde : sale temps pour les légendes
L’Allemagne et l’Argentine ont débuté leur Coupe du monde, chacune, par une défaite historique, face à des nations, le Japon et l’Arabie saoudite, réputées sans-grade. Mais c’est tout sauf une surprise.
Il faut savoir que la plupart des joueurs européens, et aussi les Argentins qui jouent presque tous en Europe, arrivent ici cuits, archi-cuits. Le footballeur professionnel est un robot. Dans son logiciel, il est conditionné pour faire une grosse préparation physique, jouer une saison et disputer la Coupe du monde en juin. Pas pour commencer sa saison, et jouer une Coupe du monde, en décembre. Physiquement et au niveau de la pression.
Le faux pas de l'Allemagne
L’Allemagne, c’est un faux pas. Une grosse bévue. Une faute professionnelle. Réputés réalistes, cliniques, les Allemands ont gâché un nombre incroyable de situations. Mais c’est peut-être aussi la fin d’un mythe pour une équipe, quatre fois championne du monde, au sommet du foot mondial depuis 60 ans. Le prochain adversaire c’est l’Espagne. Les coéquipiers de Thomas Müller n’ont pas d’autre alternative de que battre la « Roja » si impressionnante hier face au Costa Rica (7-0). Sinon, ils passent à la trappe. Mais, je les crois capables de s’en sortir.
On peut être plus dubitatif sur l’Argentine, une sélection vintage avec son maillot ciel et blanc si beau et tous les grands noms que ça évoque : Kempes, Luque, Passarella et Maradona bien sûr.
Face à l’Arabie saoudite, ils sont battus logiquement. On n’a pas reconnus les leaders invaincus en 36 matches des poules de qualification d’Amérique du sud. Et le prochain adversaire, c’est le Mexique, des durs au mal, très forts et entraîné par l’ex-coach de l’équipe d’Argentine, Tata Martino, un gars de Rosario, comme Messi, qui les connaît par cœur et n’a pas digéré son éviction en 2016.
Lionel Messi : le crépuscule d'un Dieu
Mercredi, à l’entraînement, Lionel Messi, l’introverti, le réservé, a viré tous les dirigeants, le coach, les assistants. Il a réuni tous les joueurs au milieu du terrain et leur a dit : «Les gars, c’est ma dernière danse, ma dernière Coupe du monde. Après tout ce que j’ai fait pour le pays, l’équipe depuis 15 ans, vous ne pouvez pas me faire ça. J’en fait une affaire personnelle. Samedi, je veux voir des guerriers, une grand équipe, des invincibles. Au-delà du foot, jouez pour moi et rendez-moi, tout ce que ce que je vous ai donné. »
Comme Ronaldo, Messi, Thomas Müller ou chez nous Hugo Lloris, Lionel Messi joue à Doha son dernier mondial. C’est le crépuscule d’un dieu. Indirectement, cela aura un effet pour le Paris Saint-Germain. S’il perd, il va revenir, démotivé, vidé de toute substance, plus le cœur au football. S’il est champion du monde, il débarque à Paris en héros et va illuminer la Ligue 1 et la Ligue des champions cette saison.
Jeudi 24 Novembre 2022 - Sophie Adenot, maman, pilote d’hélicoptère et astronaute
Elle parle couramment cinq langues et pilote des hélicoptères de l'Armée de l'air. Sophie Adenot, 40 ans, vient d'intégrer la nouvelle promotion des astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA). A l’instar de Thomas Pesquet, elle a été sélectionnée parmi plus de 22.000 candidats qui rêvaient d’aller dans l’espace. «Je deviens la 11e spationaute française et 1ère aviatrice française à occuper ces fonctions. C'est un honneur de représenter l'excellence des Ailes françaises à un niveau international», a réagi la jeune maman sur son compte Instagram tout juste créé pour l’occasion. Comme ses pairs, elle a choisi le même dénominateur pour être identifiée sur les réseaux sociaux : «_astro».
Sophie Adenot, qui a grandi en Bourgogne, est ingénieure, diplômée de l'École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace. Elle a le grade de lieutenant-colonel et a été la première femme pilote d'essai d'hélicoptères. Elle a aussi travaillé un an chez Airbus Helicopters pour y concevoir des cockpits. «J'étais passionnée par les hélicoptères et leurs cockpits, je voulais explorer de nouvelles technologies et c'est pour ça que j'ai postulé pour être pilote d'essai», a-t-elle raconté devant la presse, mercredi 23 novembre. Elle cumule un nombre d’heures de vol significatif : 3.000 ! Et elle a piloté 22 types d'hélicoptères différents.
Après une formation au Royaume-Uni, elle est arrivée au Centre d'essai en vol de la base aérienne de Cazaux, en Gironde. C'est son grand-père, mécano dans l'Armée de l'air, qui lui a transmis sa passion. «J'ai été élevée dans une famille où on a été poussés à être curieux un peu de tout. J'ai grandi avec l'âme d'une exploratrice», a-t-elle confié. Son rêve du spatial remonte à son plus jeune âge – «ma sœur me rappelle souvent que quand j'étais petite, le seul poster dans ma chambre était celui d'une fusée». Tout a commencé avec «la lecture de la biographie de Marie Curie, cette grande dame qui a inspiré beaucoup de personnes». Ensuite, à l'âge de 14 ans, le premier vol de Claudie Haigneré a été «un réel déclic». «Je ne serais jamais arrivée là si je n'avais pas eu de modèles», a salué l'astronaute, rendant aussi hommage à des «professeurs d'école fantastiques» qui l'ont «aidée à avoir confiance». Jusqu'à «l'audace» de candidater pour l'ESA.
Les femmes scientifiques l’ont fortement influencé dans ses choix. «J’ai senti plus d’inspiration et plus de possibilités que ça puisse (sa sélection au sein de l’ESA, ndlr) m’arriver un jour quand j’ai vu les parcours scientifiques féminins», a-t-elle concédé au micro de France Inter. Aujourd’hui, c’est elle qui encourage les jeunes filles à se lancer dans des carrières scientifiques. «Elles ont toutes les raisons d’espérer. Il faut vraiment toujours y croire. Et il faut surtout qu’elles ne se mettent pas de barrière parce qu’elles se sentent peut-être moins légitimes. Les sciences et la technologie n’ont pas de genre», a-t-elle déclaré auprès de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau.
Que va-t-elle faire ?
Grâce à son talent et sa détermination, Sophie Adenot va troquer sa tenue de pilote d'hélicoptères pour une combinaison d'astronaute. Avec ses nouveaux collègues de l’ESA -dont le Français Arnaud Prost-, elle devra attendre le printemps 2023 pour démarrer les entraînements au centre européen des astronautes de l'ESA à Cologne. Pour une première mission en orbite probablement à partir de 2026. «C'est un nouveau monde, avec beaucoup d'inconnues, je vais apprendre le job au fur et à mesure. Je suis ravie de marcher dans les pas de Thomas Pesquet», a commenté Sophie Adenot.
Jeudi 24 Novembre 2022 - Droit à l'IVG: l'Assemblée vote son inscription dans la Constitution".
L'Assemblée nationale s'est prononcée jeudi à une large majorité pour l'inscription du droit à l'IVG dans la Constitution sur une proposition des députés insoumis, revigorés par cette victoire "historique" en plein marasme de l'affaire Quatennens. Une ovation debout d'une large part de l'hémicycle a salué cette adoption par 337 voix contre 32, au terme d'un débat tendu avec la droite et l'extrême droite qui avaient déposé des centaines d'amendements, parfois sans rapport avec le sujet.
C'est une "victoire historique pour les femmes en France et dans le monde", s'est réjouie la cheffe de file des Insoumis, Mathilde Panot, qui portait ce texte en tête de liste de la "niche parlementaire" de LFI, une journée permettant au groupe de fixer l'ordre du jour à l'Assemblée.
Les Insoumis ont décidé de retirer au dernier moment leur proposition inflammable d'interdiction totale de la corrida, qui avait fait l'objet comme celui sur l'IVG du dépôt de centaines d'amendements dénoncés comme une "obstruction anti-démocratique".
L'objectif de la constitutionnalisation du droit à l'avortement est de "se prémunir d'une régression" pour les femmes, comme récemment aux Etats-Unis ou parfois en Europe, a plaidé Mme Panot, dédiant le vote aux "Américaines, Polonaises et Hongroises", dont les droits sont "entravés".
Le texte adopté jeudi tient en une phrase, à insérer dans la loi suprême: "La loi garantit l'effectivité et l'égal accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse".
Combat pas terminé
Il est le fruit d'une réécriture de la proposition initiale des Insoumis, au terme d'un travail transpartisan qui a réuni, chose rare, des élus LFI et du camp présidentiel.
"Nous honorons le travail parlementaire par ce vote", a souligné le député Modem Erwan Balanant, l'un des artisans de ce "dépassement des clivages". "Mais le combat n'est pas fini", a-t-il ajouté, en référence à l'aval qui reste à obtenir du Sénat, loin d'être acquis après un vote négatif en octobre.
Aurore Bergé, cheffe de file des députés Renaissance, a décidé de retirer son propre texte sur le sujet. Devant les députés, elle a livré un témoignage émouvant, racontant que sa mère avait eu recours à un avortement qui ne s'est "pas très bien passé", "dans un moment où c'était illégal dans notre pays".
L'écriture du texte a évolué lors des débats pour répondre à certaines réticences: la proposition initiale des Insoumis mentionnait le droit à la contraception, et sa formulation faisait craindre à certains l'instauration d'un droit à l'avortement sans limite.
"Prétextes"
Quoi qu'il en soit, Mme Panot, comme de nombreux députés, a exhorté le gouvernement à présenter son propre projet de loi pour constitutionnaliser l'IVG.
Un texte venant du gouvernement devrait lui aussi obtenir l'aval du Sénat mais, contrairement à une proposition d'initiative parlementaire, il ne nécessiterait pas d'être soumis en fin de course à un référendum. Une épreuve redoutée, tant elle pourrait, craignent certains, mobiliser les réseaux anti-avortement.
Les débats ont duré de longues heures, alors qu'au sein du groupe LR, montaient au front les membres de l'Entente parlementaire pour la famille, favorables à un "équilibre" entre "liberté de la femme" et "protection de la vie à naître".
Le groupe RN, dont des membres ont eu des positions hostiles à l'avortement, ont défendu des arguments comparables. "Pas un seul mouvement politique représentatif" n'est contre l'avortement, mais ce droit n'est pas "inconditionnel", avait fait valoir Marine Le Pen, absente au moment du vote, en référence aux délais pour l'IVG et à la clause de conscience des médecins.
Des "prétextes" pour "ne pas dire que vous êtes contre l'avortement", leur a lancé Mme Panot, qui a dénoncé, comme le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, l'"obstruction parlementaire" de la droite et de l'extrême droite avec leurs centaines d'amendements, parfois sans lien avec le sujet.
LR et RN se sont finalement partagés entre pour, contre et abstention.
La séance a connu des pics de tension concernant le député LFI Adrien Quatennens, accusé de violences conjugales par son épouse. Une affaire que ne se sont pas privés d'évoquer les adversaires des Insoumis dans l'hémicycle. Le "combat" pour la "défense des droits des femmes" ne "souffre aucune compromission", a lancé Sarah Tanzilli (Renaissance).
Jeudi 24 Novembre 2022 - Mondial 2022 : contre la Coupe du monde au Qatar, des militants éteignent les télés dans les bars
Pour illustrer leur désaccord, les militants ne manquent pas d’imagination. Lorsqu’il s’agit de critiquer l’organisation de la Coupe du monde, dans un lieu controversé comme le Qatar, ce sont les télévisions dans les bars qui en font les frais. D’après une information révélée par Le Parisien , des militants décident en effet d’éteindre les télévisions diffusant les rencontres sportives dans les bars, provoquant la déception et la colère des supporters. Grâce à une télécommande pirate, une « TV-B-Gone », inventée par le hacker Mitch Altman dans les années 2000, comme le souligne Le Parisien, ces militants réussissent à couper n’importe quelle télévision dans un rayon de 45 mètres, si les lieux sont dégagés. Le boîtier incorpore les signaux de près de 160 marques. « On se sent hyper forts », plaisante auprès de nos confrères, l'un de ces militants qui éteint les télévisions et qui a décidé de boycotter le mondial.
Dan Geiselhart, fondateur du média écologiste Climax, est à l’origine d’un atelier anti-Coupe du monde au Qatar à la Recyclerie à Paris, animé et imaginé par Thomas, un hacker et designer bénévole. « L’idée ce n’est pas d’éteindre le bonheur des gens mais de faire un peu comme Amélie Poulain », explique-t-il. Une référence à un passage du film dans lequel l’héroïne joue avec l’antenne de télévision de son voisin en plein match.
« Une forme de résistance, mais pacifique, au mondial »
Le journaliste veut inciter les gens à comprendre les problèmes liés à une organisation d’un événement mondial dans un pays comme le Qatar. « L’idée n’est pas de faire peser des décisions politiques sur le dos du supporter, ou de les embêter. Mais plus de montrer un signal, et de dire qu’on peut aimer le foot, mais qu’on peut aussi dire que dans cette Coupe du monde, des choses ne vont pas », détaille-t-il.
Aucune n’action massive n’est prévue. Certaines personnes présentes lors de l’atelier hésitent même à aller se frotter avec des fans des Bleus concentrés sur leur écran. « Je trouve que ce n’est pas très cool pour le gars qui tient son bar, parce que lui n’est pas responsable de tout ça », développe Nicolas, l’un d’eux.
Dan Geiselhart insiste sur la nécessité de dialogue en cas de coupure de match au bar. Il propose même une alternative pour ne froisser personne : « On peut déjà essayer de couper la pub, personne ne veut la voir », conseille-t-il. Parce que ce gadget « c’est une forme de résistance, mais pacifique, au mondial ».
Jeudi 24 Novembre 2022 - Plusieurs techniques de chasse traditionnelles d'oiseaux jugées « illégales » par le Conseil d’État
Les méthodes de capture des oiseaux à l'aide de filets ou de cages sont désormais « illégales », car elles ne « sont pas conformes au droit européen sur la protection des oiseaux », a certifié mercredi le Conseil d'État, dans un communiqué relayé par l'Agence France-Presse. Le gouvernement les avait autorisées début octobre 2021, avant qu'elles ne soient suspendues deux semaines plus tard par le justice administrative, saisie par les associations la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et One Voice, en raison d'un « doute sérieux sur la légalité » de ces techniques de chasse .
Après une instruction « au fond » du dossier, le Conseil d’État a abrogé « les autorisations ministérielles de chasse des vanneaux huppés, pluviers dorés, grives et merles noirs à l'aide de tenderies (filets fixés à terre ou nœuds coulants selon l'espèce chassée) dans le département des Ardennes, et des alouettes des champs à l'aide de pantes (filets horizontaux) et de matoles (cages) dans plusieurs départements d'Aquitaine et d'Occitanie pour la campagne 2021-2022 », peut-on lire dans le compte-rendu .
Une dérogation
L'institution publique rappelle que la directive européenne « Oiseaux », datant de 2009, interdit les techniques qui capturent des oiseaux massivement et sans distinction d'espèces. Une dérogation est toutefois possible à condition « qu'il n'existe pas d'autre façon de capturer l'espèce recherchée » et « que cette technique ne permette de capturer que cette espèce-là, ou d'autres espèces mais en très faible quantité et sans dommage pour elles », rappelle le Conseil d’État.
Dans un communiqué, la LPO a salué cette décision dénonçant « des pratiques moyenâgeuses de piégeage d'oiseaux sauvages », dont l'association demande « l'abolition définitive ».
En octobre dernier, l'exécutif a de nouveau pris des arrêtés d'autorisation pour la saison 2022-2023, portant sur les formes traditionnelles de chasse de l'alouette des champs à l'aide de cages et de filets. Ces actes administratifs ont été suspendus en urgence par le Conseil d’État, le 22 octobre, avant un examen dans plusieurs mois.
Jeudi 24 Novembre 2022 - France : l’inflation a probablement atteint son pic en 2022
L’économie française est confrontée à une forte inflation inédite depuis les années 1970. Dans ses prévisions publiées en septembre 2022, la Banque de France prévoit ainsi un taux d’inflation de 5,8 % pour 2022, après 2,1 % en 2021, et 0,5 % en 2020. Pour 2023, les projections font état d’un indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) dont la hausse serait comprise entre 4,2 % et 6,9 %. La probabilité que le pic d’inflation ait été atteint apparaît donc plus forte que la probabilité d’une poursuite de la hausse des prix ces prochains mois.
Dans une récente note publiée pour le Centre Pour la Recherche Economique et ses Applications (Cepremap), nous confirmons cette hypothèse. Selon nos estimations, il y a 10 % de chance que l’inflation dépasse 5,8 % entre octobre 2022 et septembre 2023.
Cet indicateur de risque de forte inflation connaît en outre un léger repli au cours des derniers mois. Il avait atteint son pic en décembre 2021 avec un risque à 10 % de voir l’inflation dépasser 7,26 % au cours de l’année 2022. À titre de comparaison, en décembre 2008, au cœur de la grande récession, il y a avait à l’inverse seulement 10 % de chance de dépasser le seuil d’inflation de 0,9 %. Comparativement à la France, la situation apparaît plus sensible en Allemagne, où les derniers chiffres font état d’une inflation à 10 % en rythme annuel en septembre 2022. Nous estimons en effet que, outre-Rhin, il y a 10 % de chance que l’inflation dépasse le seuil de 9,1 % au cours de la période de prévision, et dans ce cas, l’inflation moyenne risquée est de 10,1 %.
Ce seuil de risque de forte inflation à 10 % avait en outre atteint sa plus haute valeur en décembre 2021, à 11,6 %, et situe actuellement à 9,1 % pour la période entre octobre 2022 et septembre 2023. Le pic pourrait donc là aussi être dépassé, mais l’inflation resterait nettement plus forte qu’en France.
L’écart se creuse à partir de 2020
L’Allemagne apparaît donc aujourd’hui clairement exposée à un risque plus élevé de forte inflation que la France. Ce risque d’inflation en Allemagne reste globalement supérieur à celui de la France depuis 2010, avec un écart qui s’est considérablement creusé à partir de 2020 et du début de la crise économique liée à la pandémie du Covid-19.
Pour évaluer ces risques d’inflation auxquels font face la France et l’Allemagne aujourd’hui, nous avons calculé la distribution des taux d’inflation probables en mesurant l’influence de différentes variables explicatives : taux de chômage en écart à sa tendance, indicateur composite de risque systémique de la Banque centrale européenne, inflation moyenne observée au cours de l’année précédente, écart entre le taux de croissance des prix du pétrole et le taux d’inflation au cours de l’année passée, prévisions d’inflation à un an du Consensus Forecast et indicateur de tensions internationales sur les chaînes de valeur de la Federal Reserve Bank of New York.
Cette méthode a notamment été appliquée précédemment par les économistes pour mesurer les risques d’une faible croissance, les risques d’inflation aux États-Unis et dans la zone euro ou encore pour les risques d’inflation des pays de la zone euro. L’analyse des déterminants économiques de ces prévisions d’inflation révèle notamment que l’exposition aux pressions sur les chaînes de valeur a joué un rôle clef dans la divergence des risques d’inflation entre la France et l’Allemagne.
Ces chaînes de valeur désignent l’ensemble des étapes de l’activité de production d’une entreprise, parmi lesquelles certaines peuvent être situées hors du pays de localisation de l’entreprise. Par exemple, certains constructeurs allemands peuvent faire produire des composants automobiles en Chine ou dans les pays de l’Est.
La crise du Covid-19 a entraîné des ruptures sur ces chaînes de valeur mondiales. Les restrictions ont notamment conduit à un ralentissement du transport international de marchandises et des situations de pénuries. L’écart se creuse à partir de 2020 entre la France et l’Allemagne, davantage intégrée dans les échanges mondiaux, et illustre une plus forte exposition à ces risques outre-Rhin.
La sensibilité du risque de forte inflation aux pressions sur les chaînes de valeur est d’ailleurs près de deux fois plus importante en Allemagne qu’en France. Nous estimons en outre que, si la France avait la même sensibilité aux chaînes de valeur que l’Allemagne, le risque de forte inflation aurait été supérieur de 1,65 point de pourcentage en moyenne depuis 2020.
La divergence d’inflation pénalise la zone euro
Dans le contexte de la zone euro, une divergence trop forte des taux d’inflation, comme celle décrite ici entre l’Allemagne et la France, constitue une difficulté pour la Banque centrale européenne (BCE) qui dispose d’un instrument unique de politique monétaire et d’une cible unique de taux d’inflation de 2 % à moyen terme.
Cependant, la cible d’inflation étant la moyenne des taux d’inflation des pays de la zone euro pondérée par leur taille, la politique monétaire de la BCE risque dorénavant de pénaliser les économies dont les taux d’inflation divergeraient fortement de cette moyenne.
En situation de forte inflation, les économies les plus frappées par l’inflation comme l’Allemagne seraient en effet pénalisées par une réaction insuffisante de la BCE laissant s’y développer trop longtemps une inflation importante. À l’inverse, les économies les moins affectées par l’inflation comme la France pourraient être pénalisées par une réaction trop forte du taux d’intérêt ralentissant de manière excessive leur activité économique.
L’évolution du contexte politique et économique international sera donc crucial, par ses effets sur les chaînes de valeur, pour limiter la divergence des risques d’inflation entre les économies allemande et française documentée dans notre note et, plus largement, le risque de fragmentation de la zone euro.
Jeudi 24 Novembre 2022 - Otan : la Hongrie repousse encore la ratification de l'adhésion de la Suède et de la Finlande
La Hongrie, seul pays de l'Otan avec la Turquie à ne pas avoir ratifié l'adhésion de la Suède et de la Finlande, l'a repoussée jeudi 24 novembre à l'an prochain. Le Parlement hongrois votera «au cours de la première session» en 2023, a déclaré le premier ministre nationaliste Viktor Orban en marge d'un sommet du groupe de Visegrad à Kosice (Slovaquie), en assurant les deux pays de son «soutien».
Budapest avait récemment promis une ratification d'ici à fin 2022. Désormais, il faudra attendre février, quand l'Assemblée se réunira pour la première fois de 2023, sauf si une session extraordinaire est convoquée auparavant.
La Hongrie a argué d'un embouteillage législatif du fait de la série de mesures contre la corruption que doit voter le Parlement en réponse aux craintes à ce sujet de la Commission européenne, qui bloque des milliards d'euros de fonds. Le groupe de Visegrad (V4), fondé il y a 30 ans en pleine transition post-communiste, rassemble la Slovaquie, la République tchèque, la Pologne et la Hongrie.
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la Finlande et la Suède ont présenté en mai une candidature commune en vue d'intégrer l'Alliance atlantique, abandonnant des décennies de non-alignement militaire. Celle-ci, qui doit être acceptée à l'unanimité par les 30 États membres de l'Otan, a été ratifiée par tous à l'exception de la Turquie et de la Hongrie.
«Les Finlandais et les Suédois sont nos alliés et, tout comme nous pouvons compter sur nos alliés, ils peuvent compter sur nous aussi», avait déclaré début novembre Gergely Gulyas, le chef de cabinet du Premier ministre Viktor Orban, disant «ne pas avoir d'objections» à leur adhésion.
L'opposition a demandé à plusieurs reprises que la question soit mise à l'ordre du jour du Parlement, une requête systématiquement rejetée par le parti au pouvoir. Les socialistes ont dénoncé «une décision incompréhensible», tandis que la formation libérale Momentum accuse le gouvernement de «chantage» envers Bruxelles.