Jeudi 6 Octobre 2022 – Les retraites complémentaires vont augmenter de 5,12% au 1er novembre
Cette revalorisation concerne les 13,2 millions de retraités du privé.
Après la revalorisation de 4% des retraites de base intervenue en septembre, c'est au tour des retraites complémentaires des salariés d'être revues à la hausse. Les partenaires sociaux, gestionnaires du régime Agirc-Arrco, ont décidé jeudi à la quasi-unanimité que les pensions augmenteraient de 5,12% au 1er novembre prochain. Pour le régime, cela représente un montant de 4,5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires. Pour les 13,2 millions de retraités du privé, c'est une bonne nouvelle car les pensions complémentaires Agirc-Arrco représentent entre 30 et 60% du niveau de leur retraite totale.
«Les partenaires sociaux basent leurs décisions sur des hypothèses économiques prudentes, tout en respectant la règle d'or, qui consiste à avoir à tout moment en réserve au moins six mois de versement de pensions à horizon 15 ans», a indiqué Didier Weckner, président de l'Agirc-Arrco, représentant des employeurs, pour justifier ce chiffre. «La revalorisation des pensions ne peut pas être supérieure à celle des salaires car dans un système par répartition ce sont les actifs qui paient les pensions des retraités», a indiqué Brigitte Pisa, vice-présidente de l'Agirc-Arcco, représentant les salariés.
Cette revalorisation correspond à la hausse maximale que le régime pouvait atteindre en respectant les règles de calcul fixées par ses accords. «Cette valeur est nettement supérieure à celle de l'année précédente (1%) et également à celle qui a été appliquée au régime de retraite de base l'été dernier, s'est félicité Force Ouvrière. Une revalorisation moindre n'aurait pas été acceptable compte tenu de la très bonne santé des réserves du régime et des difficultés de pouvoir d'achat».
Mais, au-delà de la revalorisation des pensions, les partenaires sociaux sont ulcérés par la décision du gouvernement, inscrite dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), de transférer à l'Urssaf au 1er janvier prochain le recouvrement des cotisations aujourd'hui réalisé par l'Agirc-Arrco. Ils ont d'ailleurs déposé six amendements demandant l'abrogation de cette décision.
Le gouvernement justifie cette réforme, prévue en 2022 et qui a déjà été repoussé pour cause de crise sanitaire, par la nécessité d'économiser sur les frais de gestion et de simplifier les procédures. De fausses justifications, pour les syndicats comme pour le patronat, qui sont vent debout et unis - pour une fois - dans une même opposition. Politiquement, la décision leur semble injustifiée, pire ils soupçonnent le gouvernement de vouloir capter les réserves du régime Agirc-Arcco pour combler le déficit du système de retraites. Techniquement, ils mettent en avant un vrai risque d'exécution, affirmant que les conditions du transfert ne sont pas réunies à trois mois de l'échéance.
«Il faut arrêter cette machine de guerre. Ce serait catastrophique, les entreprises n'en veulent pas. La captation de nos ressources n'est pas entendable, a martelé Brigitte Pisa. Ne s'agit-il pas d'une réforme des retraites qui ne voudrait pas dire son nom? C'est un danger majeur pour le lien cotisation droit ». «Si cela n'est pas une réforme masquée, de quoi s'agit-il?», conforte Didier Weckner. «Il n'y a pas d'économies à faire sur le prélèvement des cotisations. Si le but est de dépouiller les retraités du privé de leurs réserves, c'est inadmissible. Qui accepterait d'être dépouillé de son compte en banque, pour qu'on le donne à quelqu'un d'autre à coté? Il ne faut pas mettre toutes les cotisations dans une grande machine à laver, qui ne permettrait plus de savoir qui paie quoi. Quand on verse des droits, il faut avoir les cotisations qui vont avec», conclut le président de l'Agirc-Arrco.
Jeudi 6 Octobre 2022 – Le Rassemblement national célèbre ses 50 ans à l'Assemblée, sans Jean-Marie Le Pen :
C'est un anniversaire auquel il ne sera pas présent. Le Rassemblement national fête ce jeudi les cinquante ans de sa création en organisant une réunion au Palais Bourbon. Un colloque intitulé «De l'espoir au pouvoir» et auquel ne se rendra pas Jean-Marie Le Pen.
C'est là un signe supplémentaire de l'effacement progressif de celui dont la présence a pu être encombrante pour le parti à la flamme. Une figure historique, certes, et fondatrice, mais de laquelle, pour nombre de jeunes députés RN qui se revendiquent d'abord «marinistes», veulent se détacher. «Pour entrer dans le jeu politique, il faut sortir de la provocation et de la marginalité,avance toutefois au Figaro Philippe Olivier, eurodéputé et conseiller de Marine Le Pen. C'est l'apport de Jean-Marie Le Pen d'être rentré dans l'action militante traditionnelle, en sortant de l'agit-prop et de la logique des coups.»
Invité sur CNews, Jordan Bardella a ainsi vanté un parti «au seuil du pouvoir». «La plus grande force de Marine Le Pen, a poursuivi le président par intérim du RN, est d'avoir transformé un parti d'opposition.» Avant d'ajouter : «J'assume tout de l'histoire de mon mouvement avec ses victoires heureuses et ses défaites fondatrices. J'ai rejoint Marine Le Pen en 2012, j'ai très peu connu Jean-Marie Le Pen. On parle d'une génération aujourd'hui qui n'a rien sans commune mesure rien à voir avec le Front national.»
Jeudi 6 Octobre 2022 – Affaire Bygmalion : procès en appel pour Nicolas Sarkozy à partir du 8 novembre 2023 :
Le procès en appel de l'ex-président Nicolas Sarkozy dans le dossier dit «Bygmalion» sur le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012 commencera le 8 novembre 2023 et s'achèvera un mois plus tard, a-t-on appris mercredi 5 octobre auprès de la cour d'appel de Paris.
Le procès, prévu jusqu'au 8 décembre 2023, se déroulera trois demi-journées par semaine, les mercredi et jeudi après-midi et le vendredi matin. En première instance, Nicolas Sarkozy avait été condamné à un an de prison ferme.
En septembre 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait déclaré Nicolas Sarkozy coupable de financement illégal de sa campagne de 2012, une peine supérieure aux réquisitions du parquet qui avait proposé un an dont six mois avec sursis. Le tribunal avait demandé que la peine soit directement aménagée, à domicile sous surveillance électronique.
«Je demande simplement que le droit soit appliqué pour moi comme pour n'importe quel autre justiciable», or «celui-ci a été une nouvelle fois bafoué», avait réagi l'ancien chef de l'État dans un message sur les réseaux sociaux. «J'irai jusqu'au bout dans cette quête qui dépasse mon cas personnel car chacun peut un jour se trouver confronté à l'injustice», avait-il assuré.
Dans son jugement, le tribunal avait estimé que l'ancien locataire de l'Élysée (2007-2012) avait «poursuivi l'organisation de meetings» électoraux, demandant «un meeting par jour», alors même qu'il «avait été averti par écrit» du risque de dépassement légal, puis du dépassement effectif.
L'ex-chef de l'État «connaissait le montant légal du plafond» des dépenses autorisées. «Il a volontairement omis d'exercer un quelconque contrôle sur les dépenses engagées», avait estimé le tribunal. Les dépenses de campagne s'étaient élevées à un total de 42,8 millions d'euros, près du double du plafond légal à l'époque.
Pendant la campagne pour sa réélection en 2012, Nicolas Sarkozy a été un «candidat désinvolte», et a laissé filer les dépenses sans s'en préoccuper, lui qui demandait des «shows à l'américaine», avait soutenu le parquet dans son réquisitoire.
Un montage illégal entre le parti de la majorité d'alors, l'UMP -que Nicolas Sarkozy rebaptisera Les Républicains (LR) par la suite - et la société organisatrice de meetings Bygmalion, aurait couvert cette campagne somptuaire.
Contrairement à ses 13 coprévenus (anciens cadres de la campagne et de l'UMP ainsi que de la société Bygmalion), Nicolas Sarkozy n'était pas mis en cause pour le système de double facturation imaginé pour masquer l'explosion des dépenses de campagne autorisées. Il n'était jugé que pour «financement illégal de campagne».
Jeudi 6 Octobre 2022 – Occitanie : Carole Delga se lance dans le financement des polices municipales :
La socialiste annonce la contribution à l'équipement de 41 communes. En début d'année, l'État avait demandé à la région Ile-de-France de renoncer à pareille initiative.
Se positionner là où on ne l'attend pas nécessairement...La présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS) cultive l'art du contrepied. Mardi 4 octobre, l'ancienne secrétaire d'État chargée du commerce (2014-2015) a présenté un plan d'accompagnement des communes dans l'équipement de leur police municipale. Elles sont ainsi 41 à bénéficier d'un peu plus d'un million d'euros de cofinancement. Un peu plus de 70 en avait fait la demande.
Ainsi, la commune d'Eauze (4000 habitants), cinquième commune du département du Gers en nombre d'habitants, a sollicité un soutien régional de 38 000 euros pour réaménager les locaux de sa police et mieux équiper ses agents. «Madame Delga n'appartient pas à une famille politique très sensible à ces sujets... Aussi, je salue sa volonté de prendre en considération ces problématiques», salue Michel Galbas (LR) le maire d'Eauze. «C'est bien que la gauche se soucie aujourd'hui de sujets que nous portons depuis des années. Bravo à ces élus de prendre en compte ce qui préoccupe les Français», assume l'élu d'opposition Christophe Rivenq (LR) dont la commune d'élection (Alès), bénéficiera aussi de subsides régionaux pour améliorer sa vidéoprotection.
Là-bas comme à Valras-Plage (Hérault), le projet d'extension et d'équipement de la police municipale aurait été mené, même sans aide régionale. Il met cependant du beurre dans les épinards de communes dont les finances sont sous pression. «La facture énergétique va grimper de 330 000 euros cette année. Aussi cette subvention (de 26 731 euros, ndlr) est la bienvenue», salue Daniel Ballester, maire de Valras-Plage, une commune littorale où l'enveloppe annuelle consacrée à la police municipale s'élève à 980 000 euros sur un budget global de fonctionnement communal de 10 millions d'euros. Conséquent, ce montant est lié au caractère saisonnier de la vie économique locale avec 40 000 habitants l'été pour 4000 hors saison.
Un sujet de tension avec l'État
En outre, la question du financement des polices municipales par les conseils régionaux est un sujet sensible. Au début de l'année, l'État, par la voix du préfet de Région Ile-de-France, avait retoqué le «bouclier de sécurité» souhaité par Valérie Pécresse. « Aucun texte ne peut fonder juridiquement le subventionnement par le conseil régional d'équipements de polices municipales », avait, à l'époque, écrit le préfet Marc Guillaume rappelant que la « compétence en matière d'ordre public » revenait « au maire et au préfet de département ». Le représentant de l'État basait alors son appréciation sur une jurisprudence du tribunal administratif invalidant une délibération similaire votée plus tôt par la Région Sud Paca.
«Nous agissons dans le cadre de la loi», recadre Carole Delga. «Nous finançons l'aménagement de locaux ; la sécurisation des agents avec l'achat de gilets pare-balles, par exemple ; l'aide à l'acquisition de véhicule ou d'un commissariat mobile», explique la présidente de la région Occitanie en précisant au Figaro : «Nous ne pourrions pas aider sur l'armement... et d'ailleurs je ne le voudrais pas !»
Jeudi 6 Octobre 2022 – Iran : au moins 82 morts dans la répression des manifestations à Zahedan, selon Amnesty International :
La répression des manifestations s'est intensifiée depuis une semaine, dans la région du Baloutchistan.
Au moins 82 personnes ont été tuées depuis vendredi 30 septembre dans la répression des manifestations qui ont éclaté à Zahedan, ville de la province du Sistan-Baloutchistan dans le sud-est de l'Iran, a affirmé jeudi l'ONG Amnesty International.
«Les forces de sécurité iraniennes ont illégalement tué au moins 66 personnes, dont des enfants, et blessé des centaines d'autres après avoir ouvert le feu» sur des manifestants, des passants et des fidèles, a fait savoir l'organisation, précisant que «depuis, seize autres personnes ont été tuées dans des incidents séparés à Zahedan dans le cadre de la répression continue de ces manifestations».
Jeudi 6 Octobre 2022 – Qatar : la France va envoyer 200 gendarmes et policiers pour assurer la sécurité de la Coupe du monde de football :
Un déploiement qui risque de faire grincer des dents. Plus de 200 gendarmes et policiers vont être déployés au Qatar, durant la Coupe du monde de football, dans le cadre d'un accord de «partenariat France-Qatar», voté le 4 août dernier à l'Assemblée nationale.
La coopération, relayée par nos confrères du Canard Enchaîné et du Point , prévoit ainsi l'envoi de 21 opérateurs spécialisés du GIGN, de 170 spécialistes de la lutte anti-drones, de 10 agents démineurs, de 10 équipes cynophiles et de 5 à 8 experts fournis par la division nationale de lutte contre le hooliganisme, comme le précise le rapport de la députée LREM Amélia Lakrafi. Le Qatar pourrait également demander des «besoins complémentaires», notamment en termes de «surveillance maritime et portuaire, cybersécurité, gestion des flux dans le métro, équipes équestres en service d'ordre...».
Le pays ne compte pas que sur la France pour organiser cette Coupe du monde: une quinzaine de partenaires extérieurs, dont les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne, sont évoqués.
Les agents auront droit à un «procès équitable» en cas d'infraction
Les forces de l'ordre déployées pourront revêtir leur uniforme et insignes habituels, ainsi que détenir leur arme de service. En outre, l'accord prévoit que les policiers et gendarmes français «bénéficient des garanties relatives à un procès équitable» en cas d'infraction au Qatar. Le pays s'est d'ailleurs engagé à ce que la peine de mort, «ainsi que les peines contraires aux engagements résultant des conventions internationales auxquelles la France est partie», ne soient en aucun cas appliquées. Enfin, le Qatar prendra en charge les frais de transport, d'alimentation et d'hébergement des policiers et gendarmes, ainsi que «les surcoûts de rémunération de ces agents» - une prime, donc.
La coopération entre agents français et qataris n'est pas nouvelle: l'Hexagone est déjà intervenu en appui lors des Jeux asiatiques de 2006, des championnats du monde de handball en 2015, de cyclisme en 2016 et d'athlétisme en 2019, mais également lors de la Coupe arabe des nations de football en 2021.
L'accord n'a eu de cesse d'être critiqué depuis sa signature en mars 2019 par l'ancien premier ministre Edouard Philippe. Suspecté par le média britannique The Guardian d'être responsable de la mort de 6500 ouvriers sur les chantiers de la Coupe du monde, le Qatar est également accusé de violations de droits humains, notamment à l'encontre des personnes homosexuelles et des femmes. D'après le Canard Enchaîné, les gardiens de la paix sélectionnés pour servir au Qatar ne seront d'ailleurs que des hommes. La Coupe du monde de football aura lieu du 20 novembre au 18 décembre 2022.
Jeudi 6 Octobre 2022 – Compte formation: face aux abus, l'Assemblée prête à interdire le démarchage
Le Compte personnel de formation, qui existe depuis le 1er janvier 2019, permet à toute personne active d'acquérir des droits à la formation en euros et non plus en heures, par l'intermédiaire d'une plateforme en ligne.
"Votre Compte personnel de formation arrive à expiration"... Un message bientôt illégal ? Les députés examinent jeudi en fin de journée une proposition de loi pour interdire ce type de démarchage, frauduleux ou non, espérant tarir le flux de sollicitations subi par les particuliers. La proposition de loi MoDem, déjà largement validée en commission et soutenue par le gouvernement, entend interdire "toute prospection commerciale des titulaires d'un compte personnel de formation" (CPF), que ce soit "par téléphone", par courrier électronique" ou via les réseaux sociaux.
Tout manquement deviendrait alors passible d'une amende administrative pouvant aller jusqu'à "75.000 euros pour une personne physique" et "375.000 euros pour une personne morale". Reste à savoir si l'illégalité entraînera mécaniquement la rareté des messages intempestifs. Le député Bruno Fuchs, membre du groupe centriste auteur du texte, veut y croire.
"Ça ne va pas tarir immédiatement le flux mais les amendes et le risque d'une procédure seront assez dissuasifs", assure l'élu du Haut-Rhin. "La personne qui va recevoir un SMS n'aura plus aucun doute, elle saura que c'est illégal et qu'elle peut faire un signalement", affirme-t-il. Et "si je suis un opérateur, je sais que je vais être sanctionné immédiatement. Je vais faire attention avant d'utiliser ce genre de méthode", poursuit le député.
Au-delà de l'interdiction du démarchage, le texte ambitionne de faciliter les échanges entre la Caisse des dépôts et les différents services de l’État impliqués dans la répression des fraudes.
Le Compte personnel de formation, qui existe depuis le 1er janvier 2019, permet à toute personne active d'acquérir des droits à la formation en euros et non plus en heures, par l'intermédiaire d'une plateforme en ligne. C'est la Caisse des dépôts (CDC) qui rémunère directement les sociétés de formation, parfois des coquilles vides cherchant à siphonner de l'argent public.
La fraude a fortement augmenté en 2021, détaillait en juillet Tracfin, la cellule de renseignements financiers de Bercy. Les déclarations de soupçons transmises ont grimpé à 116, contre seulement 10 en 2020. Cela représente des soupçons de fraude de 43,2 millions d'euros, contre 7,8 millions une année auparavant.
Jeudi 6 Octobre 2022 – Un drone filme des orques qui tuent un requin blanc, une première
Des scientifiques ont pu filmer des orques tuant un requin blanc au large de l'Afrique du Sud, documentant pour la première fois la capacité de ces mammifères à chasser l'un des plus grands prédateurs marins au monde. Un groupe d'orques est vu en train de poursuivre des requins pendant une heure au large du port de Mossel Bay (sud-ouest), dans ces images filmées en mai par hélicoptère et drone qui servent de base à une étude publiée cette semaine.
«Ce comportement n'a jamais été observé précisément auparavant, et certainement pas depuis les airs», affirme la principale autrice de l'étude Alison Towner, spécialiste des requins à la Marine Dynamics Academy près du Cap, dans un communiqué publié mardi. Un clip montre cinq orques poursuivant et tuant un grand blanc et les scientifiques pensent que trois autres ont été mutilés à mort pendant la chasse.
Une réaction de fuite
«Les orques sont des animaux très intelligents et sociaux. Leurs méthodes de chasse en groupe en font des prédateurs incroyablement efficaces», explique Simon Elwen, spécialiste des mammifères marins et coauteur de l'étude. Les orques, super-prédateurs, sont connus pour s'attaquer à d'autres espèces de requins mais les preuves d'attaques sur les grands requins blancs étaient limitées. L'étude, publiée dans la revue scientifique Ecology, n'apporte pas de réponse sur les raisons de ce comportement.
L'une des orques avait déjà attaqué des requins blancs mais pas les quatre autres. Selon les auteurs, cela suggère que la pratique se répand, des études antérieures ayant établi que les animaux noirs et blancs peuvent apprendre les uns des autres par «transmission culturelle». Les requins ont disparu de la zone après l'attaque, et un seul grand requin blanc a été aperçu dans les 45 jours suivants, selon l'article.
Selon ses auteurs, cela confirme que les requins ont une réaction de fuite. Dans les cas observés précédemment, ils finissent par abandonner d'anciens habitats clés, avec des conséquences pour l'écosystème et le tourisme lié aux requins, selon la biologiste marine Alison Kock, des parcs nationaux d'Afrique du Sud.
Jeudi 6 Octobre 2022 – Nord Stream: les premières inspections suédoises «renforcent les soupçons de sabotage»
Les premières inspections menées cette semaine par les autorités suédoises sur le site des fuites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique "renforcent les soupçons de sabotage", avec des "détonations" ayant provoqué d'"importants dégâts", a annoncé le parquet jeudi. "Nous pouvons constater qu'il y a eu des détonations près de Nord Stream 1 et 2 dans la zone économique exclusive suédoise, qui ont entraîné d'importants dégâts sur les gazoducs", a déclaré le procureur spécial chargé de l'enquête côté suédois dans un communiqué.
"Les inspections sur les lieux de l'incident ont renforcé les soupçons de sabotage aggravé. Des saisies (d'éléments de preuve) ont été faites sur place et vont être examinées", a ajouté Mats Ljungqvist.
Une petite fuite se poursuivait jeudi matin sur Nord Stream 2
La Suède, qui avait pour les besoins de l'enquête établi lundi un périmètre de plusieurs kilomètres pour interdire l'accès au site, a annoncé la levée des restrictions. Aucune précision n'a été fournie sur la façon dont ont été menées les inspections sous-marines. Côté suédois, le service de renseignement a pris la direction de l'enquête, en lien avec le procureur spécial et différentes autorités.
Provoquées par deux explosions d'origine inconnue le 26 septembre, les énormes fuites de méthane ont cessé lundi sur Nord Stream 1. Une petite fuite se poursuivait jeudi matin sur Nord Stream 2, selon les garde-côtes suédois.
Plusieurs pays y ont rapidement vu un acte de sabotage. Soupçonnée d'être à l'origine des explosions, la Russie a contre-attaqué dès la semaine dernière, pointant les États-Unis qui ont à leur tour nié toute responsabilité.
Jeudi 6 Octobre 2022 – Iran : la télévision d'Etat diffuse ce qu'elle présente comme des «aveux» de deux Français arrêtés
Le site de la chaîne arabophone al-Alam de la télévision officielle iranienne a diffusé jeudi ce qu'elle présente comme des «aveux» d'espionnage de deux français arrêtés en mai en Iran. Dans un montage vidéo, une femme s'exprimant en français affirme s'appeler Cécile Kohler et être agent de renseignement opérationnel à la DGSE, le service de renseignement extérieur français.
L'Iran avait annoncé le 11 mai l'arrestation de deux Européens "entrés dans le pays dans le but de déclencher le chaos et déstabiliser la société". Les autorités françaises avaient dénoncé de leur côté une arrestation "sans fondement" et demandé leur "libération immédiate".
Téhéran avait ensuite accusé début juillet d'"atteinte à la sûreté" du pays deux "syndicalistes français" arrêtés en mai.
Une source syndicale française les avait identifiés comme Cécile Kohler, une responsable du syndicat d'enseignants Fnec FP-FO, et son conjoint Jacques Paris.
Elle précisait qu'ils faisaient du tourisme en Iran pendant les vacances de Pâques au moment de leur arrestation. Selon le journal local «L'Alsace», Cécile Kohler, originaire de la région de Colmar, enseignante et responsable syndicale au sein du FNEC FP-FO, et son compagnon. auraient visité Téhéran puis Kashan et Ispahan .
Dans l'enregistrement diffusé jeudi, la femme affirme qu'elle et son conjoint étaient en Iran "pour préparer les conditions de la révolution et du renversement du régime iranien islamiste".
Ils devaient, toujours d'après ses déclarations, financer des grèves et des manifestations et même utiliser des armes "pour se battre contre la police".
Selon l'homme montré dans la vidéo, qui s'exprime aussi en français, les objectifs de la DGSE "étaient de faire pression sur le gouvernement" iranien.
"Aveux" de deux Français en Iran, Paris dénonce une "mise en scène"
La France, qui avait dénoncé en mai une arrestation "sans fondement", a qualifié jeudi la diffusion de ces images de "mise en scène indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international".
"Cette mascarade révèle le mépris de la dignité humaine qui caractérise les autorités iraniennes", a déclaré le ministère des Affaires étrangères, réclamant la "libération immédiate" de Cécile Kohler et Jacques Paris.
En juin 2020, des ONG avaient exhorté l'Iran à mettre fin à la pratique des "aveux forcés" télévisés de prisonniers diffusés par les médias publics.
Selon la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et Justice for Iran (JFI), basée à Londres, les victimes interrogées disent avoir été "soumises à des actes de torture et à des mauvais traitements pour les forcer à avouer des faits (souvent faux) devant la caméra".
Plus d'une vingtaine de ressortissants de pays occidentaux, binationaux pour la plupart, sont détenus ou bloqués en Iran, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d'otages pour obtenir des concessions des puissances étrangères.
Parmi eux, figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 puis condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié, ainsi que le Français Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage, ce qu'il conteste.
L'Iran avait annoncé mi-juin avoir arrêté un militant marxiste présumé lié aux deux syndicalistes français, affirmant que "sa mission était d'inciter à la sédition et à l'agitation dans le milieu ouvrier".
Jeudi 6 Octobre 2022 – Le dirigeant tchétchène Kadyrov promu général par Poutine
L'autoritaire dirigeant de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a annoncé mercredi avoir été promu au grade de colonel-général par le président Vladimir Poutine, au moment où les forces de Moscou connaissent des revers en Ukraine. "Le président russe m'a décerné le grade de colonel-général. Le décret a été publié (...) Vladimir Vladimirovitch m'en a personnellement informé et m'a félicité", a écrit M. Kadyrov sur Telegram, disant être "immensément reconnaissant" pour "la haute appréciation de (ses) mérites".
Le grade de colonel-général est le troisième grade de commandement le plus élevé dans la hiérarchie militaire russe, derrière ceux de général d'armée et de maréchal. Le leader tchétchène était déjà trois fois général avant cette promotion: des forces militaires de l'intérieur, de la police et de la garde nationale de Tchétchénie. M. Kadyrov, critiqué par les ONG internationales pour les graves violations des droits humains dans sa république, a été très actif depuis le début de l'offensive russe en Ukraine.
Sinistre réputation
Des unités tchétchènes, dont la milice personne de M. Kadyrov à la sinistre réputation, les "kadyrovtsy", y combattent aux côtés des forces régulières russes. Lundi, M. Kadyrov a annoncé son intention d'envoyer trois de ses fils, des adolescents, pour combattre en Ukraine, tout en appelant à y utiliser "des armes nucléaires de faible puissance" face aux difficultés des troupes russes. Il a également critiqué un autre colonel-général russe, Alexandre Lapine, en charge des opérations autour de Lyman, localité récemment reprise par les forces ukrainiennes, en jugeant que celui-ci n'avait pas fourni "les communications" et les "munitions nécessaires" aux soldats engagés dans la défense de cette ville. Le Kremlin a loué lundi "la contribution héroïque" de M. Kadyrov dans l'offensive en Ukraine.
Jeudi 6 Octobre 2022 – Après les affaires, la Nupes fragilisée dans l'opinion
Ce qui devait arriver arriva. Si elles ne sont pas comparables, les «affaires»Adrien Quatennens et Julien Bayou survenues coup sur coup en cette rentrée ont fini par éclabousser l'ensemble de la Nupes. Selon un sondage Odoxa et Backbone pour Le Figaro, le constat est sans appel. Pour 64% des Français, ces incidents ont «décrédibilisé l'ensemble» de cette alliance. Ils sont également une majorité à le penser chez les sympathisants de gauche (52%). Ces derniers sont par ailleurs 51% à se dire «personnellement choqués» par les épisodes de ces dernières semaines.
«Pas à la hauteur pour diriger la France»
Pour la Nupes, l'addition politique à payer est cruelle. 63% des Français considèrent que cette alliance ne se préoccupe pas «des grandes questions qui traversent la société» et 59% d'entre eux estiment que cette gauche unie «ne serait pas à la hauteur pour diriger la France». D'ailleurs, 42% des sondés jugent que la Nupes ne défend pas bien «les classes populaires». Une chute vertigineuse de onze points par rapport à juin 2022.
Forcément, les différents protagonistes apparaissent comme les plus abîmés. 47% des Français ont désormais une «mauvaise opinion» d'Adrien Quatennens. En retrait, le député LFI du Nord avait reconnu des actes de violence, dont une gifle, contre son épouse. Une enquête a été ouverte par le parquet de Lille. Ils sont également 49% à avoir une mauvaise image de Sandrine Rousseau. Fin septembre, la députée écologiste a accusé Julien Bayou de «violences psychologiques» contre son ex-conjointe en direct à la télévision sans apporter de faits précis. 60% des Français considèrent que l'écologiste «a eu tort d'accuser sans preuve» son collègue. Cette position est partagée chez les sympathisants de gauche (66% pour ceux de LFI, 55% pour ceux d'EELV). Ironie de l'histoire pour celle qui fait de son engagement politique un combat féministe : 56% des femmes interrogées désapprouvent ses propos contre Julien Bayou. L'ex-secrétaire national d'EELV démissionnaire apparaît d'ailleurs comme plus préservé que sa collègue avec seulement 42% de «mauvaise opinion» (contre 49%).