Mardi 27 Septembre 2022 – Après les renouvelables, le gouvernement présente sa loi d'accélération du nucléaire :
Le gouvernement "accélère", au grand dam des partisans de la concertation: le projet de loi visant à lancer au plus vite de nouveaux réacteurs nucléaires a été dévoilé, avec la volonté de poser une première pierre avant la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron. La France comme le reste de l'Europe sait que ses besoins en électricité vont exploser d'ici à 2050 pour se passer des énergies fossiles, et le président français veut construire six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, avec une option pour huit autres, tout en accélérant le déploiement des énergies renouvelables avec priorité au solaire et aux éoliennes en mer.
Le nouveau projet de loi "permettra d'accélérer l'installation de nouveaux réacteurs, dans des sites déjà existants, accueillant déjà des réacteurs", a expliqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, sur Europe 1 mardi. "C'est une mesure de bon sens pour gagner du temps", a-t-elle ajouté, confirmant une information du Figaro selon laquelle l'objectif est de déposer la première pierre du futur réacteur de nouvelle génération EPR2 avant la fin du quinquennat en 2027, même si la mise en service ne pourra se faire avant 2035 voire 2037.
Dans l'exposé des motifs du texte, que l'AFP a consulté, le gouvernement invoque l'urgence climatique et la nécessité de produire 60% d'électricité en plus en 2050 par rapport à aujourd'hui. Comme pour le solaire et l'éolien, traités dans un texte séparé et présenté lundi, le gouvernement veut simplifier les procédures administratives. La loi dispenserait par exemple les projets d’autorisation d’urbanisme car le contrôle de conformité sera assuré par les services de l’Etat lors du dépôt de la demande de création. Le texte autorise des réacteurs dans les zones relevant de la loi Littoral, avec certaines dérogations pour les projets en continuité de sites nucléaires existants.
"Parodie"
Les projets répondront à "une raison impérative d’intérêt public majeur, leur permettant de bénéficier d’une des conditions d’octroi des dérogations relatives aux espèces protégées", stipule aussi le texte. Et les travaux sur les bâtiments non destinés à recevoir des substances radioactives, mais aussi les fondations, pourront être réalisés avant la clôture de l’enquête publique. Enfin, le traitement des contentieux serait traité en premier et dernier ressort par le Conseil d’Etat, pour "une sécurisation juridique rapide". Les sites visés, sur ou près de centrales existantes, concerneraient d'abord Penly (Seine-Maritime) puis Gravelines (Nord).
"On peut se dire qu'on peut aller plus vite sur les phases d'instruction administrative, car on ne va pas mettre en danger la nature sur des sites déjà existants", a justifié Mme Pannier-Runacher. Le texte a été envoyé lundi soir pour consultation au Conseil national de la transition écologique (CNTE), qui réunit syndicats, patronat, ONG, collectivités. D'ores et déjà la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a exprimé sa colère devant la méthode et le calendrier, et l'absence annoncée d'étude d'impact.
"Reçu lundi soir à 20h18. Demain mercredi première réunion de travail. Mais nous ne pouvons pas nous libérer en 24h! Ce vendredi 1er avis, et mercredi 5 octobre vote. S’agissant d’un sujet important, à savoir accélérer la construction de nouvelles installations nucléaires et ce sans débat démocratique, la LPO refuse de servir de caution à cette parodie de consultation", a réagi son directeur général, Yves Vérilhac.
"Le dialogue environnemental qui existe depuis le Grenelle de l’environnement est complètement court-circuité sur ce sujet du nucléaire. On ne comprend pas la précipitation", dit à l'AFP Anne Bringault, du Réseau Action Climat (RAC).
La France, qui dépend du nucléaire pour un peu moins de 70% de son électricité, avait décidé en 2015 de diversifier son bouquet électrique en fermant progressivement 14 de ses 58 réacteurs (deux ont déjà fermé).
Après le changement de politique annoncé par Emmanuel Macron, un débat doit avoir lieu au Parlement pour définir l'an prochain le destin énergétique du pays à horizon 2033. D'ici là, un débat public aura lieu du 27 octobre au lundi 27 février sur la construction des six futurs réacteurs.
Quant au sujet plus général des choix énergétiques de la France, le gouvernement a promis "une concertation nationale" à partir d'octobre, sans plus de détails pour l'instant.
Mardi 27 Septembre 2022 – Affaires Quatennens et Bayou : le «coup de gueule» d'Eric Dupond-Moretti :
Eric Dupond-Moretti a dénoncé mardi la "justice de droit privé" à l’œuvre dans les récentes accusations de violence et de harcèlement qui ont visé plusieurs élus, jugeant qu'il était "temps de siffler la fin de la récréation". "On est en train (dans les affaires Adrien Quatennens et Julien Bayou) de créer une justice de droit privé qui n'a strictement aucun sens", a mis en garde le garde de Sceaux lors d'une conférence de presse à son ministère.
"C'est extraordinairement dangereux (...) certains se font dévorer par un monstre qu'ils ont contribué à créer", a déploré l'ancien avocat. "La libération de la parole de la femme oui, même au travers des réseaux sociaux", a affirmé Eric Dupond-Moretti. "Pour autant, les réseaux sociaux ne peuvent pas être l'unique réceptacle sans filtre de cette parole et la justice doit intervenir". "Il n'y a pas de code de déontologie mis en place par tel ou tel parti. Il y a la Justice et il y a un code pénal", a rappelé le ministre en qualifiant son intervention de "coup de gueule".
"La Justice est une institution qu'on ne peut pas mettre de côté"
"Il y en a marre de ces trucs-là (...) la Justice est une institution qu'on ne peut pas mettre de côté. Je suis attaché à la parole des victimes, je suis attaché à la présomption d'innocence, je suis attaché à un certain nombre de grands principes que notre société civilisée à mis des millénaires à élaborer", a-t-il ajouté, "la justice est notre pacte social et ne peut être dévoyée".
Accusé de violences psychologiques envers une ex-compagne, le patron des Verts Julien Bayou a quitté lundi ses fonctions, s'estimant piégé par une situation "intenable" dans laquelle il ne peut, selon lui, faire valoir sa défense. Aucune plainte n'a été déposée, ni aucune enquête judiciaire ouverte dans cette affaire, révélée en juillet quand la cellule interne d'EELV sur les violences et harcèlements sexuels a été saisie.
Avant lui, c'est le député LFI Adrien Quatennens qui avait annoncé se mettre en retrait de son rôle de coordinateur du parti et de son travail parlementaire après avoir reconnu des violences conjugales ayant donné lieu au dépôt d'une main courante par sa femme.
Mardi 27 Septembre 2022 – Les syndicats appellent à la grève jeudi sur les salaires et les retraites :
"Augmenter les salaires, pas l'âge de la retraite": la CGT, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse appellent jeudi à une journée de grève et de manifestation, une "première étape" en attendant d'autres mobilisations. Au moins 200 lieux de rassemblement sont prévus partout en France pour cette première journée de mobilisation interprofessionnelle depuis la rentrée, affirme Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. A Paris, le cortège partira à 14H00 de la place Denfert-Rochereau, en direction de Bastille. Une source policière attend 3 à 6.000 personnes dans la capitale. Elles étaient en comparaison 3.200 le 17 mars et 8.800 le 27 janvier, selon l'Intérieur.
La CGT et Solidaires avaient annoncé cette date de mobilisation avant les vacances, bientôt rejoints par la FSU et un aréopage de partis de gauche et d'associations. Au mot d'ordre initial réclamant une hausse des salaires, des pensions, des bourses et des minima sociaux face à une inflation inédite (+5,9% en août), s'est ajouté le dossier des retraites, que l'exécutif est déterminé à faire avancer tambour battant.
"La question des salaires est posée dans ce pays depuis plusieurs mois (...) L'actualité fait que le sujet des retraites revient sur le haut de la pile", a déclaré vendredi à des journalistes le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "C'est une première étape pour nous. Il faudra qu’il y en ait d’autres". La CFDT avait rapidement fait savoir début septembre qu'elle ne participerait pas à cette journée de mobilisation. "C'est entreprise par entreprise, branche par branche qu'il faut agir", déclarait son secrétaire général, Laurent Berger.
FO, qui s'était associée à la plupart des manifestations organisées par la CGT ces derniers mois, a cette fois-ci décidé de se tenir à l'écart. Son secrétaire général Frédéric Souillot a mis en avant la nécessaire "liberté et indépendance" des syndicats vis-à-vis des organisations politiques. M. Souillot a pris la tête du troisième syndicat français en juin, avec une ligne plus "réformiste" que celle de son prédécesseur Yves Veyrier, analysent des sources syndicales sous couvert d'anonymat. Les élections professionnelles amènent peut-être aussi chaque organisation à vouloir marquer sa différence, soulignent ces sources.
La suite le 3 octobre
"Tout ce que le monde du travail a pu conquérir, cela s'est toujours fait dans l'unité des organisations syndicales. Donc, il faut qu'on travaille sur cette question d'unité, c'est essentiel pour gagner des choses", a commenté vendredi M. Martinez. Le leader de la CGT ne doute pas cependant que tous les syndicats se retrouvent, une fois que l'exécutif aura mis concrètement sur la table son projet de recul de l'âge de la retraite, et comme ils ont réussi à le faire sur l'assurance chômage.
"Tous les syndicats en France sont contre l’idée d’allonger l’âge de départ à la retraite. Cela fait une bonne base de départ pour qu’on puisse concrétiser des journées de mobilisation à huit organisations syndicales", a-t-il dit. L'idée, agitée depuis quelques semaines, de faire passer la réforme à la va-vite via un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), crispe tout particulièrement les leaders syndicaux.
"Que le gouvernement passe en force dans le PLFSS et vous verrez ce qu'il se passera, il y aura une opposition frontale de la part des organisations syndicales et notamment de la CFDT. On risque de casser le corps social", a de nouveau tonné Laurent Berger lundi sur Europe 1. L'exécutif a prévu de faire connaître sa méthode "d'ici la fin de la semaine", a affirmé lundi la Première ministre Elisabeth Borne. Mais vraisemblablement "plutôt après" jeudi, a glissé un ministre à l'AFP. L'ensemble des organisations syndicales nationales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) doivent se retrouver au siège de l'Unsa le 3 octobre. "Il pourrait y avoir une annonce de manifestation le 3", selon Mme Verzeletti. Les partis de gauche prévoient de leur côté d'organiser le 16 octobre une "grande marche contre la vie chère et l'inaction climatique", sans le soutien, un temps envisagé, de la CGT. Une "concurrence" qui "contribue à fragiliser" les organisations syndicales, analyse le même ministre.
Mardi 27 Septembre 2022 – Moscou réitère ses menaces nucléaires au dernier jour des votes d'annexion en Ukraine :
La Russie a de nouveau menacé mardi de faire usage de l'arme nucléaire, au dernier jour des référendums d'annexion qu'elle organise dans quatre régions d'Ukraine, dénoncés comme des "simulacres" par Kiev et ses alliés. L'ancien président et numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a assuré que Moscou défendra ces nouveaux territoires qu'elle entend incorporer à l'issue de ces scrutins, "y compris avec les armes nucléaires stratégiques". "Je vais le répéter encore une fois pour les oreilles sourdes (...): la Russie a le droit d'utiliser des armes nucléaires si nécessaire", a-t-il ajouté.
Interrogé si ces déclarations représentaient la position officielle du Kremlin, son porte-parole Dmitri Peskov a rappelé la doctrine militaire russe, qui prévoit la possibilité de frappes nucléaires si des territoires considérés comme russes par Moscou sont attaqués. Or après les référendums, "dans ces territoires, il y aura des changements cardinaux du point de vue juridique, du point de vue du droit international et du fait de toutes les conséquences respectives (des mesures prises) pour assurer la sécurité", a indiqué M. Peskov.
Ces menaces nucléaires, qui sont prises au sérieux en Occident, interviennent au dernier jour des votes d'annexion organisés par Moscou dans les régions séparatistes de Donetsk et Lougansk (est) et celles sous occupation russe de Kherson et Zaporijjia (sud). Les résultats pourraient être annoncés dès mardi soir ou mercredi. Ces scrutins, organisés dans l'urgence face au succès de la contre-offensive ukrainienne lancée début septembre, suivent le schéma de l'annexion de la Crimée en 2014. Ces cinq régions représentent un peu plus de 20% de la surface de l'Ukraine. Vladimir Poutine a assuré mardi que ces votes visaient à "sauver les populations" locales, Moscou justifiant son invasion en accusant Kiev de nazisme et d'orchestrer un prétendu génocide de russophones.
Exode des Russes
Les pays du G7 ont juré de ne "jamais reconnaître" leurs résultats, tandis que Washington a promis une réplique "sévère" par la voie de sanctions économiques supplémentairement. L'UE considère ces "reférendums" comme "illégaux" et toutes les personnes qui ont participé à leur organisation seront sanctionnées, a affirmé le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Même la Chine, principal partenaire de la Russie, a émis des critiques sans aller jusqu'à les dénoncer.
Les autorités mises en place par Moscou dans les zones à annexer ont assuré de leur côté que des "résultats provisoires" devraient être annoncés au plus tôt mardi soir ou dans les jours qui suivent. Le Parlement russe devra ensuite voter un texte formalisant l'intégration des quatre régions à la Russie. "Qu'attendons-nous de cet événement? La stabilité, la stabilité économique et la confiance en l'avenir", a déclaré le dirigeant des séparatistes de Lougansk, Léonid Passetchnik. La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, était elle à Kiev mardi en soutien à l'Ukraine pour notamment rencontrer le président Volodymyr Zelensky.
La Russie continue parallèlement de mener une mobilisation de ses réservistes afin de recruter 300.000 combattants pour son invasion de l'Ukraine, cherchant la parade à la contre-offensive des troupes ukrainiennes qui ont, fortes des livraisons d'armes occidentales, repris des milliers de kilomètres carrés de territoire début septembre. Cette campagne de recrutement, menée par moments de manière chaotique, a poussé de nombreux Russes à quitter le pays, un exode confirmé mardi par deux voisins du pays, la Géorgie et le Kazakhstan, tandis qu'un afflux est également observé aux frontières de la Mongolie et de la Finlande.
Fuites sur Nord Stream
La Géorgie a fait état de 10.000 Russes franchissant la frontière chaque jour depuis l'annonce de la mobilisation. Le Kazakhstan a lui fait état de 98.000 citoyens Russes arrivés depuis le 21 septembre. "Je ne suis pas de la chair à canon, je ne suis pas un meurtrier", a expliqué à l'AFP Nikita, un jeune Russe de 23 ans passé côté géorgien au poste frontière de Kazbegui. Le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, a promis de protéger les Russes fuyant vers le Kazakhstan, traditionnel allié de la Russie mais qui a pris ses distances avec l'invasion de l'Ukraine.
Sur le terrain en Ukraine mardi, Kiev a revendiqué de nouveaux gains territoriaux avec la capture des localités de Borivchtchyna, sur la rive gauche de la rivière Oskil dans la région de Kharkiv, ainsi que le noeud logistique et ferroviaire de Koupinask-Vouzlovy. Moscou continuait de son côté d'affirmer infliger de lourdes pertes à son adversaire. Ces derniers jours, les attaques russes aux drones de fabrication iranienne se sont intensifiées, notamment au-dessus d'Odessa, grand port de la mer Noire, où deux engins "kamikazes" ont frappé des infrastructures militaires lundi, provoquant un important incendie et des détonations de munitions.
Du côté économique de la guerre, les gazoducs Nord Stream construits pour acheminer le gaz russe vers l'Europe ont été touchés par des fuites inexpliquées rapportées par les pays nordiques. Le Kremlin s'est dit "extrêmement préoccupé", disant n'exclure "aucune" hypothèse, y compris celle d'un sabotage. Si ces deux tubes ne fonctionnaient pas, l'un pour raisons techniques invoquées par la Russie, l'autre du fait des sanctions européennes, ils étaient tout de même remplis de gaz.
Mardi 27 Septembre 2022 – Le gazoduc Nord Stream 1 touché par deux fuites inexpliquées en mer Baltique :
Le gazoduc Nord Stream 1 reliant la Russie à l'Allemagne est touché par deux fuites de gaz inexpliquées en mer Baltique, ont indiqué mardi les autorités danoises et suédoises, au lendemain de l'annonce d'une fuite dans le gazoduc parallèle Nord Stream 2. Objets de bras de fer géopolitiques, les deux gazoducs exploités par un consortium dépendant du géant russe Gazprom ne sont pas opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine. Mais tous les deux étaient encore remplis de gaz.
"Les autorités ont maintenant été informées qu'il y a eu deux autres fuites dans le gazoduc Nord Stream 1, qui n'est pas non plus opérationnel, mais qui contient du gaz", a indiqué le ministre danois du Climat et de l'Energie, Dan Jørgensen, dans un communiqué adressé à l'AFP. "Il est trop tôt pour dire quelque chose sur les causes des incidents", mais le haut responsable danois a annoncé relever le niveau de vigilance du secteur de l'électricité et du gaz dans le pays nordique.
Des mesures de sécurité ont été prises
Un porte-parole de l'autorité maritime suédoise a confirmé à l'AFP la détection des deux fuites, au large de l'île danoise de Bornholm. Une des fuites sur Nord Stream 1 s'est produite dans la zone économique exclusive du Danemark, l'autre dans celle de la Suède, selon les deux pays. Tout comme la fuite constatée la veille sur Nord Stream 2, des mesures de sécurité ont été prises.
La navigation dans un rayon de cinq milles nautiques (environ 9 kilomètres), ainsi que leur survol dans un rayon d'un kilomètre sont interdits. "Les incidents sur les deux pipelines n'ont aucune incidence sur l'approvisionnement du Danemark", a précisé M. Jørgensen. Lundi soir, l'opérateur des gazoducs Nord Stream 1 et 2 avait fait état d'une baisse de pression dans le premier gazoduc, après la détection d'une fuite dans le second.
Mardi 27 Septembre 2022 – Au Japon, l'ultime adieu à Shinzo Abe, premier ministre assassiné :
Malgré la controverse, les funérailles d’Etat de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe ont bien eu lieu. Ce dernier a été assassiné le 8 juillet dernier lors d’un meeting politique par un homme reprochant à l'ancien dirigeant ses liens supposés avec l'Eglise de l'Unification, un groupe religieux aussi surnommé «secte Moon».
Ce mardi à Tokyo, des milliers d’invités se sont rassemblés pour rendre un dernier hommage à l'ancien Premier ministre. La vice-présidente américaine Kamala Harris, l’ex-président français Nicolas Sarkozy ou encore l’ancienne Première ministre britannique Theresa May ont fait le déplacement. La famille impériale japonaise était également là.
La veuve de Shinzo Abe, de son côté, est arrivée en kimono noir, portant l’urne funéraire dans un intense moment d’émotion. Akie Abe a apporté l'urne contenant les cendres de son mari au Nippon Budokan, où se tient la cérémonie. Quelque 4 300 participants, dont des délégués étrangers de plus de 200 pays, assistent à la cérémonie funéraire
Mais ces funérailles sont entourées d’un large débat au Japon, notamment en raison des dépenses effectuées pour les organiser. Elles devraient coûter 12,1 millions d’euros. S’il a marqué la scène internationale, notamment en raison de sa longévité au pouvoir, une grande majorité des Japonais était opposée début septembre à des funérailles nationales, d’autant que son bilan national ne fait pas l’unanimité en raison notamment de scandales de corruption.
Mardi 27 Septembre 2022 – Budget Sécu : un déficit prévu en forte baisse en 2023, à 6,8 milliards d'euros :
Malgré le ralentissement de la croissance, le gouvernement table sur des recettes plus dynamiques que les dépenses, avec des cotisations dopées par l'inflation et la hausse des salaires.
Le déficit de la Sécu va nettement se réduire en 2023, à 6,8 milliards d'euros contre 17,8 milliards attendus cette année, selon l'avant-projet de loi de financement de la sécurité sociale, publié par l'Agence de presse médicale et consulté dimanche par l'AFP.
Ces chiffres, qui couvrent un périmètre plus large que le régime général des caisses de Sécu, confirment néanmoins le spectaculaire redressement des comptes depuis le record abyssal de 2020 (près de 39 milliards).
Malgré le ralentissement de la croissance, le gouvernement table sur des recettes plus dynamiques que les dépenses, avec des cotisations dopées par l'inflation et la hausse des salaires. L'amélioration profitera essentiellement à la branche maladie, dont les pertes vont se réduire d'environ 20 milliards en 2022 à 6,5 milliards en 2023.
Un résultat toutefois largement dû à la fonte de la facture du Covid, qui passerait de plus de 11 milliards à seulement 1 milliard l'an prochain, bien que cette provision "risque de se révéler très insuffisante", selon l'avis du Haut conseil des finances publiques, cité dans le document.
Au-delà de cette échéance, le déficit de la branche maladie continuerait de se réduire à un rythme beaucoup plus modéré, pour s'établir à 2,6 milliards en 2026.
A l'inverse, la branche vieillesse devrait vite replonger: proche de l'équilibre cette année (-1,7 milliard), elle devrait creuser ses pertes jusqu'à 13,6 milliards en 2026.
Un solde qui tient compte d'une "dégradation marquée" du régime des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers (CNRACL), mais aussi de "l'objectif d’élévation progressive de l'âge effectif de départ", qui devrait continuer à augmenter dans les prochaines années.
L'avant-projet de loi ne comprend cependant aucune mesure de réforme des retraites, alors que l'exécutif songe à introduire une hausse de l'âge légal ou de la durée de cotisation par un amendement lors des débats au Parlement au mois d'octobre.
Par ailleurs, les branches famille et accidents du travail devraient rester excédentaires au moins jusqu’en 2026, tandis que la branche autonomie, déficitaire en 2023, repasserait ensuite dans le vert.
Mardi 27 Septembre 2022 – Mission Dart : le vaisseau de la Nasa s'est bien écrasé sur un astéroïde :
Après dix mois de voyage, un vaisseau de la Nasa a frappé l'astéroïde Dimorphos lundi, à une vitesse de plus de 20.000 km/h. La mission, baptisée Dart, avait décollé en novembre depuis la Californie.
Les dinosaures auraient sûrement aimé y penser. Les films de science-fiction, à l'image d'"Armageddon" ou plus récemment de "Don't Look Up: Déni cosmique", l'envisagent eux depuis longtemps. La Nasa a tenté et réussi ce qui n'a jamais été fait auparavant: dévier la trajectoire d'un astéroïde en projetant sur lui un vaisseau kamikaze. Un test de "défense planétaire", qui doit permettre de mieux protéger l'humanité face à une éventuelle menace future. La mission Dart (fléchette, en anglais) a décollé en novembre depuis la Californie. Après dix mois de voyage, le vaisseau a frappé l'astéroïde Dimorphos à 23H14 GMT lundi, à une vitesse de plus de 20.000 km/h.
Le vaisseau n'est pas plus grand qu'une voiture, et sa cible faisait environ 160 mètres de diamètre (la moitié de la hauteur de la Tour Eiffel). Dimorphos ne représentait en aucun cas une menace pour la Terre: son orbite autour du Soleil ne passat qu'à sept millions de kilomètres de nous au plus proche. Mais la mission "est importante à réaliser avant que nous ne découvrions un réel besoin", a déclaré Andrea Riley, chargé de la mission à la Nasa. Il ne s'agissat pas de détruire l'astéroïde mais de le pousser légèrement. La technique est dite à impact cinétique.
Dimorphos est en réalité le satellite d'un plus gros astéroïde, Didymos (780 mètres de diamètre), dont il fait le tour en 11 heures et 55 minutes. Le but était de réduire l'orbite de Dimorphos autour de Didymos d'environ dix minutes.
Ce changement pourra être mesuré par des télescopes depuis la Terre, en observant la variation de l'éclat lorsque le petit astéroïde passe devant le gros. L'objectif peut paraître modeste mais cette démonstration est cruciale pour l'avenir.
Mardi 27 Septembre 2022 – Moscou ne demandera pas l'extradition des Russes fuyant la mobilisation à l'étranger :
Le ministère russe de la Défense a indiqué mardi 27 septembre qu'il ne solliciterait pas des gouvernements étrangers pour obtenir l'extradition des milliers de Russes ayant fui le pays afin d'échapper à la mobilisation pour combattre en Ukraine.
«Le ministère russe de la Défense, dans le cadre de la mobilisation partielle, n'a pas envoyé, n'a pas préparé et n'enverra pas de demandes aux autorités du Kazakhstan, de la Géorgie et d'autres pays concernant la question d'un retour supposément forcé en Russie de citoyens russes se trouvant là-bas», a indiqué le ministère dans un communiqué.
Kazakhstan, terre d'accueil
Depuis l'annonce d'une mobilisation militaire «partielle» des réservistes le 21 septembre, des dizaines de milliers d'hommes russes en âge de combattre ont fui à l'étranger, en particulier dans les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale et du Caucase. Si un citoyen russe reçoit une convocation et ne se présente pas à un commissariat militaire, il peut théoriquement être considéré comme un déserteur et être placé sur la liste des personnes recherchées en Russie.
Cité par l'agence Interfax, le ministre kazakh de l'Intérieur, Marat Akhmetjanov, a indiqué mardi qu'Astana serait contraint d'extrader des Russes fuyant la mobilisation seulement dans le cas où ces derniers seraient placés sur la liste officielle des personnes recherchées en Russie. Le président kazakh, Kassym-Jomart Tokaïev, a, lui, promis de protéger les Russes mobilisables ayant fui au Kazakhstan, alors que les relations entre Astana et Moscou subissent un coup de froid depuis l'offensive russe en Ukraine.
Mardi 27 Septembre 2022 – Emmanuel Macron sera reçu par Joe Biden lors d'une visite d'État à la Maison-Blanche le 1er décembre :
Le président américain Joe Biden recevra son homologue français Emmanuel Macron le 1er décembre à la Maison-Blanche, pour ce qui sera une visite d'État, a annoncé ce lundi 26 septembre la porte-parole de la Maison-Blanche.
«Cette visite témoignera de la profondeur et de la vigueur de la relation entre les États-Unis et la France, notre plus vieil allié», a déclaré Karine Jean-Pierre.
Les visites d'État sont célébrées en grande pompe et contrastent ainsi avec les réunions bilatérales organisées par les présidents américains pour les dirigeants étrangers. Aucune n'a eu lieu jusqu'à présent sous la présidence de Joe Biden, ce que Karine Jean-Pierre a attribué aux restrictions liées à la pandémie de Covid-19.
Interrogée sur le choix de la France pour cette première sous Joe Biden, la porte-parole a répondu : «Nous attachons une grande importance à nos relations avec la France». Les liens sont «fondés sur des valeurs démocratiques partagées, des liens économiques et une coopération en matière de défense et de sécurité».
Crise entre Paris et Washington
Les relations entre Paris et Washington ont connu une crise majeure l'année dernière lorsque l'Australie a brusquement annoncé qu'elle renonçait à un contrat d'achat de sous-marins conventionnels français en faveur d'un accord sur des sous-marins nucléaires d'attaque américains. La rupture de l'accord avait provoqué la colère de Paris, qui avait accusé l'Australie d'avoir menti et a rappelé - fait rare - ses ambassadeurs à Canberra et Washington.
Les tensions transatlantiques se sont depuis apaisées, Emmanuel Macron ayant émergé comme un partenaire important pour Joe Biden dans la réponse apportée à la Russie après son invasion de l'Ukraine.
Joe Biden et Emmanuel Macron se sont vus pour la dernière fois en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, la semaine dernière. Les deux dirigeants ont également eu «plusieurs conversations» au cours des 18 derniers mois, a souligné Karine Jean-Pierre.
Mardi 27 Septembre 2022 – Dette : la France compte emprunter 270 milliards d'euros sur les marchés en 2023, un record
L'État français compte lever 270 milliards d'euros de dette sur les marchés financiers en 2023, un record après 260 milliards d'euros en 2021 et 2022, a annoncé l'Agence France Trésor lundi en marge de la présentation du budget de l'an prochain. En 2023, l'État doit trouver 305,5 milliards d'euros, contre 306 en 2022. Si ce chiffre s'annonce stable, la France ne pourra toutefois plus compter autant qu'en 2022 sur la trésorerie de précaution constituée en 2020 pour amortir les chocs sanitaires.
La baisse du déficit de l'État (qui doit être ramené de 172,6 en 2022 à 158,5 milliards d'euros en 2023), est également contrebalancée par la nécessité de renouveler de précédents emprunts qui arriveront à échéance en 2023. «En 2023, comme d'habitude, on rembourse des titres de dette à deux ans, à cinq ans et à dix ans. On rembourse en plus un titre à 15 ans et un titre à 30 ans», a détaillé Cyril Rousseau, directeur général de l'Agence France Trésor, au cours d'un point presse.
Pour trouver l'argent, l'État va donc émettre 270 milliards d'euros sur les marchés. L'encours des titres à court terme (BTF), va aussi augmenter de 10 milliards d'euros. Rappelant que l'État avait «accumulé beaucoup de trésorerie en 2020 pour faire face à des chocs sanitaires et des confinements durs qui n'ont pas eu lieu», Cyril Rousseau a précisé que 18 milliards d'euros seront puisés dans cette trésorerie en 2023 contre près de 50 milliards cette année.
Depuis le début de l'année, l'État a emprunté en moyenne à un taux de 1,18% sur les marchés alors qu'il était négatif (-0,05%) en 2021, ce qui se traduit donc par une hausse de la charge de la dette publique. Celle-ci, y compris celle liée à la crise du Covid-19, doit augmenter en 2023, selon les précisions budgétaires du gouvernement publiées lundi à l'occasion de la publication du budget 2023, approchant les 60 milliards d'euros. Elle devrait ainsi talonner le premier budget de l'État, l'Éducation, qui s'élèvera à 60,2 milliards d'euros en 2023.