Dimanche 27 Mars 2022 – Poutine, un «boucher» pour Biden, Zelensky réclame plus d'armes...le point sur la guerre en Ukraine
Biden qualifie Poutine de "boucher"
Le président américain Joe Biden a qualifié Vladimir Poutine de "boucher" lors d'une rencontre avec des réfugiés ukrainiens en Pologne samedi. La bataille "entre la démocratie et l'autocratie" va être longue mais les Etats-Unis sont "au côté" de l'Ukraine, a-t-il dit. Le peuple russe "n'est pas notre ennemi", a-t-il insisté, mais il a mis en garde ses dirigeants: "Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan". "Pour l'amour de Dieu, cet homme ne doit pas rester au pouvoir", a-t-il lancé à propos de Poutine. La Maison Blanche a précisé ensuite que M. Biden n'appelait pas là à "un changement de régime en Russie" mais faisait référence à ses actions à l'extérieur.
Ralentissement du flux de réfugiés, manifestation à Londres
Près de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine, majoritairement pour la Pologne, depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon l'ONU. Mais le nombre d'arrivées s'est très nettement ralenti depuis le début de la semaine. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres pour soutenir les Ukrainiens, le maire travailliste de la capitale britannique Sadiq Khan jugeant trop timorée l'action du gouvernement envers les réfugiés.
Sur le front militaire
La ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine et relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, selon le gouverneur de la région. A environ 120 km au nord-est de Kiev, la ville de Tcherniguiv est encerclée par les forces russes, selon le maire. Les forces ukrainiennes ont annoncé avoir repris le contrôle de la ville de Trostianets, dans le nord-est. Autour de Donetsk et de Lougansk, les deux grandes villes du Donbass, elles assurent "avoir infligé des pertes importantes aux envahisseurs russes", faisant état de trois avions abattus, huit chars détruits et quelques 170 soldats tués côté russe.
De son côté, le ministère russe de la Défense a fait état d'une bataille pour le contrôle de deux villages près de Donetsk. Au nord, l'armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl. L'Ossétie du Sud, république autoproclamée qui a fait sécession de la Géorgie, a annoncé avoir envoyé des soldats en Ukraine pour "aider à protéger la Russie".
Zelensky réclame plus d'armes
Le président ukrainien Volodomyr Zelensky a appelé dans sa dernière vidéo samedi soir à la fourniture de plus d'armes. "Nous avons besoin de plus d'armement. Nous devons non seulement protéger l'Ukraine mais aussi les autres pays d'Europe de l'Est, sous la menace d'une invasion russe. Nous l'avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne", a-t-il dit. "Que fait l'Otan? Est-elle dirigée par la Russie? Qu'attendent-ils?", a-t-il critiqué. Les Etats-Unis ont assuré à Kiev samedi qu'ils n'avaient "pas d'objection" au transfert d'avions de combat polonais à l'Ukraine.
Auchan reste en Russie
Le PDG d'Auchan Retail International, le Français Yves Claude, a défendu dimanche le maintien des activités du groupe en Russie car, selon lui, "partir serait imaginable sur le plan économique, mais pas du point de vue humain". Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait interpellé le groupe Auchan, mercredi, devant le Parlement français, sur son activité en Russie, où il emploie 30.000 personnes et réalise 10% de ses ventes mondiales. "Il est facile de nous critiquer, mais nous on est là, on fait face et on agit pour la population civile", a assuré M. Claude dans une interview à la presse.
Inquiétudes sur la maintenance de Tchernobyl
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a réitéré son inquiétude à propos de la centrale nucléaire de Tchernobyl , prise par l'armée russe le 24 février, au premier jour de l'invasion de l'Ukraine. L'armée russe a désormais aussi pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, et "il n'y a pas eu de rotation des employés depuis près d'une semaine", soit le 20 mars, sur le site, précise le communiqué de l'AIEA. L'agence s'inquiète de la capacité des employés qui gèrent les opérations quotidiennes sur le site de déchets radioactifs de rentrer chez eux se reposer.
Dimanche 27 Mars 2022 – En Ukraine, un responsable craint une séparation à la coréenne :
La Russie pourrait vouloir instaurer une séparation à la coréenne en Ukraine, a estimé dimanche un responsable du ministère ukrainien de la Défense.
"Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien, (le président russe Vladimir) Poutine change d'orientation opérationnelle", en se concentrant sur "le sud et l'est" du pays, a estimé sur Facebook Kyrylo Boudanov, patron des renseignements militaires.
"Il y a des raisons de croire qu'il pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, une tentative de créer des Corées du Sud et du Nord en Ukraine," a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors que le commandement russe a surpris vendredi en annonçant "concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération du Donbass".
Jusque-là, le pouvoir russe affichait son intention de "démilitariser et dénazifier l'Ukraine" dans son ensemble, et non pas seulement dans ce bassin minier où se trouvent les deux "républiques" séparatistes pro-russes.
Les autorités ukrainiennes n'ont pas réagi officiellement à ce que certains ont interprété comme une révision à la baisse par Moscou de ses ambitions, après les revers et les pertes importantes subies par l'armée russe depuis le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.
Samedi, le président américain Joe Biden, en visite en Pologne, a cependant indiqué n'être "pas sûr" que les intentions russes aient changé.
Pour M. Boudanov, les Russes "vont essayer d'instaurer une espèce d'Etat alternatif à l'Etat indépendant ukrainien. On voit qu'ils essaient de mettre en place des gouvernements locaux parallèles dans les zones occupées et d'obliger les gens à abandonner la monnaie ukrainienne".
La seule ville d'importance occupée par l'armée russe est pour l'instant Kherson, sur le cours inférieur du Dniepr, près de la mer Noire.
La monnaie ukrainienne, la hryvnia, y circule encore, indiquait récemment une habitante à l'AFP sous couvert d'anonymat, mais certains fonctionnaires ont été avertis qu'ils pourraient recevoir bientôt leur salaire en roubles.
D'autre part, le territoire séparatiste de Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche son chef, Léonid Passetchnik.
Dimanche 27 Mars 2022 – À Lviv, les pompiers ukrainiens en première ligne après les frappes russes :
Des frappes russes ont touché un dépôt de carburant de Lviv, en Ukraine, provoquant un important incendie, le 26 mars 2022. Ici, sur des images transmises par le gouvernement ukrainien.
En première ligne face aux flammes. Pour la troisième fois depuis le début de l'invasion russe, des missiles ont visé Lviv, ville majeure de l'ouest de l'Ukraine , proche de la frontière polonaise et vers laquelle se sont dirigés de nombreux déplacés. Deux frappes ont touché un dépôt de carburant, provoquant un important incendie. «Deux infrastructures stratégiques ont été touchées», a déclaré samedi le gouverneur régional, Maxime Kozytski lors d'une brève conférence de presse interrompue par des sirènes d'alerte. «L'une d'elle est un dépôt de carburants dans la ville de Lviv, dans une zone résidentielle, et la seconde est un site militaire, une usine également située dans une zone résidentielle», a-t-il ajouté, précisant que ces sites avaient été touchés par deux frappes chacun. «Cinq personnes du premier site ont eu besoin de soins médicaux», a-t-il précisé. Au moins 35 personnes avaient été tuées, le 18 mars, lorsque des missiles de croisière russe s'étaient abattus sur une base militaire située à une quarantaine de kilomètres de Lviv.
«Avec les frappes d'aujourd'hui, les agresseurs veulent dire bonjour au président Biden qui est actuellement en Pologne», a estimé le maire de Lviv, Andriï Sadovy. Le président américain a rencontré samedi des réfugiés ukrainiens à Varsovie, qualifiant face à eux Vladimir Poutine de «boucher».
Dimanche 27 Mars 2022 – Les séparatistes de Lougansk pourraient tenir un référendum pour rejoindre la Russie :
Le territoire séparatiste de Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik.
"Je pense que dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république (autoproclamée de Lougansk, ndlr), au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.
"Je ne sais pas pourquoi, je suis sûr que cela sera le cas", a-t-il ajouté, sans donner de détails sur une date possible.
Les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, sont situées dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l'Ukraine) et échappent depuis 2014 au contrôle de Kiev.
Poutine a promis une "coopération en matière de défense"
La guerre qui oppose depuis cette date les séparatistes aux autorités de Kiev a fait plus de 14 000 morts.
Leur indépendance, proclamée à l'issue de référendums, n'est pas reconnue par la communauté internationale.
Le 21 février, dans une séquence très chorégraphiée, le président Vladimir Poutine a reconnu leur indépendance et répondu à leur demande de mettre en place une "coopération en matière de défense".
Ce fut un prélude à l'entrée, le 24 février, des troupes russes en Ukraine, au motif, selon le Kremlin de défendre ces territoires séparatistes.
Dimanche 27 Mars 2022 – Marine Le Pen chahutée en Guadeloupe, Emmanuel Macron «choqué» :
Des manifestants ont perturbé samedi soir une émission que Marine Le Pen était en train d'enregistrer à son hôtel au Gosier en Guadeloupe.
C’est «une scène totalement inacceptable». Emmanuel Macron s’est dit «choqué» dimanche et a condamné les perturbations qu’a subi Marine Le Pen en Guadeloupe la veille. L’enregistrement d'une émission de la candidate RN, dans un hôtel de Guadeloupe, a été interrompu par des manifestants présentés comme nationalistes. Ces faits "me choquent et je les condamne avec la plus grande fermeté", a réagi le président candidat. "Je combats les idées de Mme Le Pen mais avec respect", a-t-il ajouté.
Micro arraché
«Vingt manifestants d'extrême gauche nous ont bousculés assez violemment», a rapporté à l'AFP l'entourage de la candidate à la présidentielle. Son attachée de presse a rapporté avoir reçu «un coup dans le dos». Ils ont aussi «arraché le micro» que portait la candidate. Le plateau où Marine Le Pen finissait d'enregistrer une émission en duplex qui doit être diffusée dimanche sur France 3 « a été envahi par des militants de plusieurs organisations nationalistes de Guadeloupe », dont l'Alliance nationale Guadeloupe (ANG), a rapporté la chaîne Guadeloupe La Première, qui elle-même a dû annuler une interview en direct prévue à 19h30 locales. « Il n'y a pas eu véritablement d'affrontements ni de violences mais plutôt de l'intimidation vis-à-vis de Marine Le Pen », a rapporté le journaliste de la chaîne sur place.
Sur les images diffusées par la chaîne, on peut voir le garde du corps de Marine Le Pen la prendre contre lui tandis qu'elle baisse la tête pour se protéger. Elle a été rapidement évacuée du plateau sur lequel Guadeloupe La Première devait l'interroger en direct. Les manifestants, qui scandaient «dehors», «raciste» selon des images de BFMTV, ont quitté d'eux-mêmes les lieux, a indiqué à l'AFP la direction de l'hôtel. Parmi eux se trouvait Laurence Maquiaba qui a expliqué à l'AFP avoir voulu «empêcher» que le message de Marine Le Pen ne soit «diffusé à grande écoute». «Les Guadeloupéens, malgré l'accueil savamment orchestré, ne veulent pas de cette personne (...) et d'un parti qui n'a pas changé du tout», a-t-elle ajouté.
Jean-Marie Le Pen n'avait jamais pu se rendre en Guadeloupe en campagne
Le député RN Sébastien Chenu a mis en cause sur BFMTV le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin qui "visiblement ne s’est pas préoccupé de la sécurité de cet hôtel".
Marine Le Pen était arrivée sans encombre en Guadeloupe, où elle venait pour la première fois alors que son père n'avait jamais pu s'y rendre en campagne. Elle avait été accueillie par une quarantaine de partisans à l'aéroport de Pointe-à-Pitre sur des rythmes de ka (tambour), alors qu'en décembre 1987, près de 3.000 manifestants avaient investi la piste de l'aéroport de Lamentin, en Martinique, pour protester contre "le racisme" du Front national et la venue de son président d'alors Jean-Marie Le Pen, qui avait refusé de débarquer.
Le programme de Marine Le Pen pour dimanche est maintenu. Elle doit notamment visiter un marché à Sainte-Anne puis rencontrer des pompiers à Sainte-Rose.
Dimanche 27 Mars 2022 – Présidentielle : A 15 jours du premier tour, les règles du temps de parole se resserrent :
Depuis le 1er janvier et jusqu'au scrutin de l'élection présidentielle des 10 et 24 avril, des règles spécifiques en matière de temps de parole des candidats et de leurs soutiens s'appliquent. Celles-ci se resserrent dès lundi à l'approche du premier tour.
En période électorale, en plus du "temps de parole", que les télés et radios doivent décompter, apparaît le "temps d'antenne", une notion uniquement utilisée pour la présidentielle. Ce temps plus large comprend la parole du candidat et tout ce qu'il y a autour, comme la description par un journaliste d'un meeting par exemple.
Du 1er janvier au 27 mars, les médias ont dû respecter le "principe d'équité" du temps de parole et du temps d'antenne, selon le poids politique de chacun des candidats. Puis dès le 8 mars, date à laquelle les candidatures officielles ont été validées , ce "principe d'équité" a été renforcé par la mention de "conditions de programmation comparable".
L'Arcom (ex-CSA), le régulateur des médias, recommande ainsi que chaque candidat et ses soutiens aient accès aux quatre tranches horaires (matin, journée, soirée, nuit) de manière équitable. Ce qui permet d'éviter, par exemple, qu'une chaîne ne diffuse seulement la nuit des meetings d'un candidat avec lequel elle a peu d'affinité.
Le principe d'"égalité", juste avant le scrutin
Durant la dernière période avant le scrutin, ce que l'Arcom décrit comme la "campagne électorale", soit les deux semaines précédant le premier tour, le principe d'"égalité" du temps de parole et d'antenne accordé aux candidats et leurs soutiens - avec le même accès aux tranches horaires - devient la règle. A compter du lundi suivant le premier tour jusqu'au vendredi inclus précédent le second tour, le principe d'égalité doit aussi être respecté entre les deux candidats restants, recommande l'Arcom.
Une période de réserve sera aussi observée la veille et le jour de l'élection, aucune parole de candidat ne sera possible à l'antenne.
Le cas complexe du président en campagne
En période électorale, si le président est candidat déclaré ou présumé, toutes ses interventions relevant du débat politique sont, sauf circonstances exceptionnelles, prises en compte. Or, le tri n'est pas toujours facile à faire et particulièrement au premier semestre 2022, entre la présidence française de l'Union européenne et le conflit en Ukraine, ce qui propulse de facto Emmanuel Macron sur le devant de la scène.
Selon les recommandations de l'Arcom, les interventions du président qui relèvent de la présidence de l'UE ne sont pas prises en compte, "à l'exception de celles qui sont susceptibles, en fonction du contenu et du contexte, de relever du débat politique".
Des décomptes faits par les médias
Si l'Arcom est chargée au quotidien et en période électorale de "vérifier que la parole de chaque courant politique s’exprime dans les programmes de radio et de télévision", ce sont aux chaînes et stations d'assurer les décomptes des temps de parole sur leurs antennes et de les transmettre à l'Arcom. Le régulateur, chargé de "veiller au respect du pluralisme politique", effectue ensuite des contrôles par échantillonnage.
Hors période électorale, la règle est de donner la parole un tiers du temps à l'exécutif, c'est-à-dire au président de la République, à ses collaborateurs et aux membres du gouvernement. La parole d'Emmanuel Macron n'est ainsi décomptée que quand elle relève du "débat politique" et non pas lorsqu'elle a trait à ses fonctions de président. Les deux tiers restants sont affectés aux partis politiques, y compris ceux issus de la majorité présidentielle, selon leur représentativité (à savoir les résultats aux dernières élections, sondages, etc).
Dimanche 27 Mars 2022 – Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron s'offrent un cinquième sacre mondial :
C'est une première pour le patinage français. Un mois après l'or olympique tant désiré, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont mis une touche finale en or à leur saison en s'offrant un cinquième sacre mondial, samedi à Montpellier.
Plus tôt dans la journée, Nathan Chen, récent champion olympique et triple champion du monde sortant, et l'icône Yuzuru Hanyu blessées et absents, le Japonais Shoma Uno s'est paré d'or planétaire pour la première fois. Il a devancé son jeune compatriote Yuma Kagiyama(18 ans) et l'Américain Vincent Zhou. Elle est restée fidèle à sa robe dorée pailletée portée à Pékin, lui a troqué son haut rouge pour un marron, mais une fois de plus, Papadakis et Cizeron, au-delà de la technique, ont su dégager l'intensité émotionnelle qui leur permet de gagner les coeurs bien au-delà des initiés de patinage. Ils en ont été récompensés par un total de 229,82 points, nouveau record du monde.
"On avait tous les deux la chair de poule"
Les près de 9.000 spectateurs de la patinoire montpelliéraine avaient chaviré avant ça, dès la présentation du duo français. Et, plus tard, ont repris la Marseillaise entonnée par une chanteuse d'opéra. "C'est un sentiment indescriptible d'entendre autant de gens crier pour vous. On avait tous les deux la chair de poule. C'était vraiment difficile de retenir nos larmes avant notre performance", avoue Cizeron. "C'était très émouvant d'être ici, avec le public français. C'est encore mieux que ce qu'on aurait pu imaginer", ajoute-t-il.
Les Russes exclus
Papadakis et Cizeron ont devancé deux duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue (222,39 pour leur toute dernière compétition), et Madison Chock et Evan Bates (216,83). Tous les quatre leurs partenaires d'entraînement à Montréal, et leurs amis proches, comme en ont témoigné leurs longues embrassades, et leurs mains liées jusque sur le podium. "On part avec une amitié unique dans le sport", estime Hubbell. "Je nous vois comme une équipe avant de les voir comme des concurrents. Je les vois comme les seuls qui peuvent comprendre ce que je traverse", explique Papadakis. "C'était merveilleux, poursuit-elle. On n'aurait pas pu avoir un plus bel événement, avec le public, l'ambiance, toute notre famille, et le fait de finir sur le podium avec des gens qui font partie de nos meilleurs amis. Ca rend la fin de ce cycle assez exceptionnel."
Exclus comme tous les Russes en réponse à l'invasion de l'Ukraine, Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, champions du monde sortants et médaillés d'argent olympiques à Pékin, étaient absents.
A 26 ans pour elle, et 27 ans pour lui, Papadakis et Cizeron, aussi vice-champions olympiques 2018 et quintuples champions d'Europe (2015-2019), deviennent les premiers quintuples champions du monde de l'histoire du patinage français. Andrée et Pierre Brunet, les derniers à pouvoir rivaliser avec eux tout en haut du panthéon du patinage tricolore avec leurs deux titres olympiques obtenus en couples dans l'entre-deux-guerres (1928 et 1932), se sont arrêtés à quatre titres mondiaux.
"Venir là, c'était vraiment une célébration"
Surtout, Papadakis et Cizeron marquent encore un peu plus de leur empreinte l'histoire de la danse sur glace: seuls les Soviétiques Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov les devancent désormais au nombre de couronnes mondiales, avec six coiffées dans les années 1970.
L'or mondial, un mois après l'or olympique, vient mettre la touche finale rêvée à une saison cruciale parfaitement maîtrisée. Avant, les danseurs clermontois restaient sur vingt mois passés sans compétition, entre leur défaite en janvier 2020 aux Championnats d'Europe - leur seule depuis les JO-2018 - et octobre dernier, principalement à cause de la pandémie de Covid-19 et des difficultés de voyage pour eux qui vivent à Montréal depuis 2014. "C'était comme une compétition bonus. Depuis quatre ans, on était concentrés sur les JO, on voulait vraiment la médaille d'or olympique. Venir là, c'était vraiment une célébration", décrit la patineuse.
Et après, que réservent Papadakis et Cizeron ? Mystère pour l'heure. "Le futur n'existe pas vraiment pour l'instant", répondait-elle aux JO-2022." "On verra", s'est-il limité à dire samedi. "Si c'était le dernier (moment), ça aura été beau jusqu'au bout. Aujourd'hui, tout a été parfait, ils ont fait une saison parfaite, un retour parfait, ce sont d'immenses champions", salue Romain Haguenauer, leur entraîneur depuis dix ans.
"On ne sait pas. On n'en a pas parlé, expliquait-il la veille à l'AFP. Tout ça, ça va mûrir dans leur têtes, ils vont avoir quelques mois pour savoir où ils en sont, ce qu'ils veulent faire, leur envies, il faut qu'ils se parlent aussi entre eux." En attendant, aux bouteilles d'eau à leur effigie, ils auraient "préféré une bouteille de champagne", sourit Cizeron. "Ce n'est pas trop tard", lance Papadakis.
Dimanche 27 Mars 2022 – Elena Osipova, la vieille dame qui se dresse contre Poutine :
La vidéo de son arrestation a choqué le monde. À 76 ans, l’artiste peintre continue de manifester chaque jour contre la guerre.
Pendant trois jours, Elena Osipova n’a pas pu manger. Le chagrin et l’indignation lui tordaient le ventre. Depuis vingt ans, elle est « la conscience de Saint-Pétersbourg », l’ancienne capitale du tsar puis de la Révolution d’octobre 1917, et la ville de Vladimir Poutine. La grand-mère qui défie l’autorité du président : un symbole. Artiste peintre, elle a le verbe piquant et les coups de pinceau féroces quand il s’agit de dénoncer les crimes du pouvoir russe. Cette nouvelle guerre brise son cœur et blesse son âme, avoue-t-elle, au point que « des pensées noires » lui ont traversé l’esprit : « Je suis complètement anéantie de voir nos soldats tuer nos frères. »
Sa voix, douce, demeure faible. Elena traîne son corps abîmé par les années. À 76 ans, elle en paraît dix de plus. Elle s’assoit sur le canapé d’une pièce encombrée de tableaux et de pancartes. Elle partage avec d’autres locataires cet appartement étroit. Ses beaux yeux couleur émeraude arment un regard droit, vif. Des cernes de fatigue, glacés et bleuâtres, marquent son visage blafard. La vieille dame a vécu bien pire sous le régime totalitaire de Joseph Staline, mais les heures sombres qu’elle sent venir l’angoissent.
Elena est presque née sous les bombes, en 1945, au lendemain du siège de ce qui était alors Leningrad. « Ma famille était aisée. Des musiciens et des artistes éduqués, originaires de Smolensk [à 400 kilomètres au sud-ouest de Moscou]. En 1923, mes grands-parents ont fui les autorités bolcheviques locales et se sont installés ici. Ils travaillaient dans une usine de métallurgie où l’on fabriquait des obus », raconte-t-elle. Encerclés par les Allemands et les Finlandais, près de 1 million d’habitants vont périr entre septembre 1941 et janvier 1944, de faim pour la plupart. Dont son grand-père. « On n’a jamais connu les causes exactes de son décès, ni dans quelle fosse commune son corps a été jeté, regrette Elena. Après sa mort, ma mère a étudié la géographie à l’université. Puis elle est devenue infirmière au front, en Biélorussie. Elle a rencontré mon père, radiologue. Il m’a vue une seule fois, à 9 mois, avant d’être renvoyé en Allemagne puis au Japon. » Dans son enfance, les discours de haine de sa grand-mère à l’égard de Staline, davantage encore que les terrifiants combats relatés par sa mère, nourrissent son esprit de contestation. Une forme de résistance intellectuelle, littéraire et artistique se met en place très tôt. Virulente mais discrète.
Dimanche 27 Mars 2022 – Face à des réfugiés ukrainiens, Biden qualifie Poutine de «boucher» :
Un mois après le début de la guerre, l'escalade verbale se poursuit. Samedi, alors qu'il rencontrait des réfugiés ukrainiens installés à Varsovie, en Pologne, Joe Biden a qualifié Vladimir Poutine de «boucher». Cette semaine, il avait déjà employé les termes de «criminel de guerre» à deux reprises en évoquant son homologue russe. Ce samedi, il a montré son scepticisme après l'annonce russe d'une concentration de l'offensive sur le Donbass, se disant «pas sûr» que les Russes se concentrent uniquement sur cette région de l'est de l'Ukraine.
Le président américain a écouté les histoires de plusieurs Ukrainiens, dont certains venaient de Marioupol, ville aujourd'hui assiégée et bombardée par l'armée russe. «Je sais bien ce que c'est que d'avoir quelqu'un de proche dans une zone de guerre», a-t-il notamment déclaré, en référence à son fils Beau, décédé en 2015 d'un cancer, qui avait été déployé en Irak. Avant, Joe Biden s'était entretenu avec deux ministres ukrainiens, Dmitro Kouleba, le chef de la diplomatie, et Oleksii Reznikov, le ministre de la Défense, et leurs homologues américains, Antony Blinken et Lloyd Austin. Ces deux derniers «ont tous deux promis un soutien continu pour répondre aux besoins humanitaires, sécuritaires et économiques de l'Ukraine», a fait savoir le département d'État dans un communiqué.
Dimanche 27 Mars 2022 – Contaminations toujours en hausse, hospitalisations stables... le point sur le coronavirus
La situation en France
Le nombre de personnes testées positives au Covid 19 a encore augmenté, preuve que la 5e vague de l'épidémie est repartie de plus belle, tandis que les hospitalisations ont cessé de baisser, mais ne remontent pas non plus, selon les chiffres publiés samedi par les autorités sanitaires. Santé publique France rapporte 139.517 cas de Covid-19 recensés en 24 heures, contre 143.571 la veille et 98.104 le samedi précédent. La moyenne sur sept jours, qui lisse les à-coups journaliers, s'élève à 123.360, contre 86.022 cas sept jours auparavant.
Du côté des hôpitaux, les autorités annoncent 20.532 personnes hospitalisées avec un diagnostic de Covid-19, un chiffre stable par rapport aux jours précédents (20.616 vendredi et 20.440 samedi 19 mars). Le nombre d'admissions à l'hôpital est lui aussi stable (619, contre 620 samedi dernier). Les services de soins critiques, qui accueillent les cas les plus graves, comptent 1.481 patients, selon les chiffres publiés samedi. Ils étaient 1.489 vendredi et 1.644 il y a une semaine. Ces dernières 24 heures, 59 décès ont été enregistrés, portant à 141.631 le nombre de personnes ayant succombé en France à la maladie depuis le début de l'épidémie il y a maintenant plus de deux ans, à l'hôpital, en maison de retraite ou dans d'autres établissements médico-sociaux.
Chine: à Shanghai, pas de confinement en vue malgré un pic de Covid
Samedi, Shanghai a enregistré une forte augmentation des cas de Covid-19, mais les autorités étaient déterminées à éviter un confinement de la ville pour ne pas porter préjudice à l'économie, selon un responsable local. "Si Shanghai, notre ville, s'arrêtait complètement, de nombreux cargos internationaux se retrouveraient dans la mer de Chine orientale", a déclaré Wu Fan, expert médical au sein du groupe de travail sur la pandémie de la ville. "Cela aurait un impact sur l'ensemble de l'économie nationale et sur l'économie mondiale" a-t-il poursuivi, durant une conférence de presse quotidienne samedi dans la mégapole portuaire.
Des millions de Chinois virus ont été soumis à des confinements locaux dans plusieurs villes du pays touchées par le virus, après que le variant Omicron a fait bondir le nombre de cas. Shanghai, où vivent 25 millions d'habitants, cherche cependant à minimiser les perturbations avec une approche plus ciblée, marquée par des confinements de 48 heures de certains quartiers. Les responsables de Shanghai ont annoncé la distribution de kits de test antigènes rapides aux habitants.
Dans le nord-est du pays, la province de Jilin a également déclaré samedi commencer à distribuer 500.000 auto-tests. Shanghai et Jilin sont actuellement les régions les plus durement touchées par l'épidémie.
Dimanche 27 Mars 2022 – Présidentielle : au Zénith, Yannick Jadot fustige Emmanuel Macron et ses lobbies :
Yannick Jadot a fustigé dimanche Emmanuel Macron et ses lobbies, ainsi que "les tribuns" qui ont soutenu Poutine, au Zénith de Paris, lors du plus gros meeting de l'histoire de l'écologie française, qui a revendiqué entre 3500 et 4000 personnes. Le record était jusqu'à présent celui de Daniel Cohn-Bendit aux Européennes de 2009 (2500 personnes), au même endroit.
A 15 jours du premier tour qui pourrait être marqué par un fort taux d'abstention, le candidat écologiste, crédité d'environ 6% des intentions de votes, a aussi appelé les jeunes à "faire irruption dans le scrutin" et à "nous bousculer par vos envies, vos colères".
"En votant écologiste, vous libérerez notre République de l’ingérence des lobbies avec lesquels et pour lesquels Emmanuel Macron a gouverné pendant cinq ans", a déclaré le candidat écologiste, dans un discours de plus d'une heure.
"Dehors le lobby des pesticides qui détruit la biodiversité et contamine nos organismes!. Dehors le lobby de l’élevage industriel!. Dehors le lobby des EHPAD à but lucratif qui n’ont cessé de spéculer sur la perte d’autonomie de nos ainés et qui ont trouvé en Emmanuel Macron un VRP opiniâtre", a-t-il notamment martelé.
"Car enfin, à la fin, qui dirige dans ce pays ? Le peuple ou les lobbies?", a-t-il clamé, en demandant une nouvelle fois à Total de "quitter la Russie" et "cesser de financer les crimes de guerre de Poutine".
"Plus que jamais la paix et le climat, c’est le même combat"
Le candidat qui a répété son soutien au peuple ukrainien, a dénoncé "le silence des tribuns (...) qui se réjouissaient que Poutine 'rétablisse l’ordre en Syrie'", et "dont les contorsions actuelles dissimulent mal leur abandon des Ukrainiens".
Il a notamment proposé au lendemain de la présidentielle, que les Français soient consultés par référendum sur "une Union approfondie des Européens pour la sécurité climatique et énergétique, la souveraineté industrielle et alimentaire, (...)la défense et (...) la migration".
Il a aussi proposé "une Fédération européenne aux pays européens qui n’ont pas rejoint l’Union et que l'expansionnisme de Vladimir Poutine agresse".
Critiquant "le mirage d’un vote +utile+ ou +efficace+ à gauche", en faveur du candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, en meeting au même moment à Marseille, Yannick Jadot a affirmé : "On ne vote pas en oubliant les ambiguïtés face aux complotistes de la crise sanitaire, en oubliant le soutien à l’intervention russe en Syrie et les contorsions ambiguës sur l’Ukraine".
Dimanche 27 Mars 2022 – «Macron assassin» scandé au meeting de Zemmour : l'indignation de Pécresse et Castaner :
La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse et le patron des députés LREM Christophe Castaner ont reproché dimanche au candidat d'extrême droite Eric Zemmour d'avoir laissé la foule scander "Macron assassin" pendant son meeting, sans intervenir.
Le slogan est monté sur l'esplanade du Trocadéro une dizaine de fois après que le candidat Reconquête a déclaré: "Certains s’indignent de ma fermeté. Ce qui m’indigne moi, ce ne sont pas les mots et les concepts, ce sont les drames quotidiens que vous subissez. Ce qui m’indigne moi, c’est qu’on ne rendra jamais la paix à Evelyne Reybert, maman de Julien, massacré devant les yeux de son enfant à Romans-sur-Isère. Ce qui m’indigne, moi, c’est qu’on ne consolera jamais les enfants de Sarah Halimi ou de Mireille Knoll. On ne rendra jamais justice à tous ceux que l’Etat n’a pas su protéger".
Eric Zemmour a alors fait une pause dans son discours alors que montaient les cris, sans toutefois intervenir. "Il ne l’a pas entendu et il ne reprendrait pas l’expression à son compte", a affirmé son entourage, interrogé sur ces déclarations. "E. Zemmour laisse une foule crier +Macron assassin+. Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c'est dangereux pour la République", a déploré Valérie Pécresse dans un tweet. "Ce n'est certainement pas ça la droite ! Ce n'est pas ça ma France !", a-t-elle ajouté, alors que le candidat Reconquête! s'est présenté pendant son meeting comme "seul candidat de droite". "C'est une honte pour la démocratie et la République d'entendre de tels propos", a abondé le président des députés LR Damien Abad à propos du slogan entendu. "Quand on veut être président de la République, on doit d’abord la faire respecter par ses propres militants !", a renchéri le président de la région Paca Renaud Muselier, qui a quitté LR.
Dans la majorité présidentielle, le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale Christophe Castaner a qualifié d'"irresponsable" l'attitude du candidat, qui "a laissé faire", et a considéré qu'il avait même "fait la démonstration cet après-midi de son empêchement présidentiel". Ce n'est pas non plus "la droite républicaine; jamais la droite républicaine ne ferait cela. Par contre l'extrême droite, oui, depuis longtemps", a ajouté M. Castaner.
L'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui a appelé à voter Emmanuel Macron, s'est inquiété du "niveau des intentions de vote de l’extrême droite" illustré par "la violence des discours".