Mercredi 30 Mars 2022 – L'espoir fragile d'une paix mais de nouvelles attaques meurtrières… le point sur la guerre en Ukraine
-Discussions "substantielles" ouvrant la voie à une rencontre Zelensky-Poutine -
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul.
"Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", a déclaré le vice-ministre russe de la Défense.
"Après la discussion substantielle d'aujourd'hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l'accord", a ajouté le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski. Volodymyr Zelensky a lui évoqué des signaux "positifs" à l'issue de ces pourparlers.
L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a détaillé le négociateur en chef ukrainien à Istanbul, David Arakhamia.
- Washington, Paris, Londres, Berlin et Rome circonspects -
Les dirigeants américain, français, britannique, allemand et italien se sont montrés circonspects après l'annonce de ces avancées dans les discussions russo-ukrainiennes.
Joe Biden, Emmanuel Macron, Boris Johnson, Olaf Scholz et Mario Draghi ont mis en garde, lors d'une conversation téléphonique, contre tout "relâchement de la détermination occidentale tant que l'horreur infligée à l'Ukraine ne serait pas terminée", selon Downing Street.
Ils se sont aussi dits d'accord pour "continuer d'accroître le coût payé par la Russie", selon la Maison-Blanche.
Joe Biden a déclaré en particulier qu'il attendait de voir si la Russie "tient parole" sur une réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv.
Les Bourses européennes ont elles renoué avec l'optimisme en terminant en forte hausse.
- Marioupol: les "nationalistes" ukrainiens doivent "déposer les armes" (Poutine) -
Vladimir Poutine a exigé mardi que les "nationalistes" ukrainiens à Marioupol "déposent les armes" afin qu'on puisse "trouver une solution à la situation humanitaire" dans ce port stratégique, selon un communiqué du Kremlin publié après un échange avec Emmanuel Macron.
Ce dernier a de son côté estimé que les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de cette ville assiégée n'étaient "pas réunies à ce stade".
Volodymyr Zelensky a qualifié les attaques russes contre Marioupol de "crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète". En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou d'y bombarder volontairement les abris des civils.
- Mykolaïv : au moins douze morts -
Douze personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées mardi dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par les secours ukrainiens.
Les forces russes ont par ailleurs bombardé l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.
- Russie: Decathlon suspend ses activités -
L'entreprise française spécialisée dans les articles de sport Decathlon a annoncé la suspension de ses activités en Russie en raison de problèmes d'approvisionnement.
Decathlon, présent en Russie depuis 2006 avec 60 magasins, est l'une des trois enseignes de l'association familiale Mulliez à être active dans ce pays, avec Auchan et Leroy-Merlin, qui y poursuivent pour leur part leur activité.
Par ailleurs, le cimentier suisse Holcim va se retirer du marché russe après avoir déjà suspendu ses investissements. Il y emploie plus de mille personnes et dispose de trois sites spécialisés dans la production de ciment.
- Près de 4 millions de réfugiés -
Le nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine depuis l'invasion ordonnée par Vladimir Poutine se rapproche de la barre symbolique des 4 millions qui pourrait être franchie dans les tout prochains jours, selon l'ONU, estimant à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.
Avec 3.901.713 réfugiés ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, l'Europe n'a pas connu de tels flots de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale.
- Ukraine: premier Conseil des ministres "public" depuis l'invasion -
Pour la première fois depuis le déclenchement de l'invasion russe, le Conseil des ministres ukrainien s'est déroulé en public mardi, a annoncé le Premier ministre Denys Chmygal.
- Un yacht saisi à Londres -
Un yacht de luxe avec piscine et cave à vin appartenant à un ressortissant russe a été saisi à Londres dans le cadre des représailles à l'invasion russe en Ukraine.
Le "Phi" est le troisième plus grand yacht construit par les chantiers navals néerlandais Royal Huisman, avec 58 mètres de long, d'une valeur de 38 millions de livres sterling (45 millions d'euros).
Mercredi 30 Mars 2022 – Rien de «prometteur» ni de «percée» dans les pourparlers russo-ukrainiens :
Des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de "très prometteur" ni à aucune "percée", a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations. "Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. Il a néanmoins qualifié de "positif" le fait que la partie ukrainienne ait "enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit". "Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond" des sujets faisant l'objet des pourparlers, car "nous croyons que les négociations doivent se dérouler" discrètement, a-t-il ajouté.
Ces déclarations tranchent avec celles, beaucoup plus positives, des responsables russes ayant pris part aux discussions qui se sont déroulées mardi à Istanbul. A l'issue de ces pourparlers, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, avait fait état de "discussions substantielles" et dit que les propositions "claires" de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être "étudiées très prochainement et soumises au président" Vladimir Poutine.
Le vice-ministre russe de la Défense avait aussi affirmé que Moscou allait "réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", dans le nord du pays. Ces affirmations ont été accueillies avec scepticisme par les capitales occidentales, qui accusent Moscou de ne pas vraiment chercher une solution négociée derrière une bonne volonté de façade. Sur le terrain, le gouverneur de la région ukrainienne de Tcherniguiv a affirmé mercredi que des bombardements avaient eu lieu "toute la nuit", malgré la promesse russe.
Mercredi 30 Mars 2022 – Guerre en Ukraine : De nouvelles images de la dévastation de Marioupol vue du ciel :
Environ 160.000 civils restent toujours coincés à Marioupol, pilonnée et en proie à des combats acharnés et sont confrontés à une catastrophe humanitaire, vivant terrés dans des abris sans électricité et manquant de nourriture et d'eau.
Depuis le début du conflit, 121 enfants sont morts et 167 autres ont été blessés, selon le dernier décompte fourni mercredi par Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. Elle a fait état de deux enfants tués encore mardi soir par une frappe russe sur un immeuble de Roubijné, dans la région de Lougansk (Est). Les autorités ukrainiennes ont dénombré ce lundi au moins 5.000 morts à Marioupol.
Au total, plus de 20.000 habitants de la ville ont été évacués «contre leur gré» en Russie, selon la municipalité, qui affirme que les Russes leur ont confisqué leurs papiers et les ont redirigés «vers des villes russes éloignées». Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée depuis fin février avec des communications défaillantes.
Mercredi 30 Mars 2022 – Zemmour sur Sevran : selon les policiers «la plupart des délinquants sont relâchés dans l’après-midi» :
Le candidat «Reconquête!» est revenu, mercredi sur BFM, sur son électorat, sa baisse dans les sondages, mais aussi le pouvoir d’achat et l’immigration.
L’entretien a d’abord commencé sur sa baisse dans les sondages, laquelle semble profiter à Marine Le Pen. Éric Zemmour a expliqué qu’ils n’ont pas le même électorat : «J’ai un électorat de classes populaires et de Fillonistes, les deux se composent, c’est pour cela que je fais l’union des droites alors que Marine Le Pen a uniquement un électorat d’ouvriers, de petits employés et autres. Ils n’ont pas la même sensibilité à la guerre.» L’ancien journaliste a ajouté que «cet électorat populaire a l’habitude de voter Marine Le Pen depuis vingt ans» et «votait avant pour Jean-Marie Le Pen.»
Souvent vilipendé pour avoir soutenu par le passé Vladimir Poutine et le régime russe, le candidat s’est défendu : «J’ai dit ce qui était dans la lignée de Chirac, Sarkozy et Fillon dans le rapprochement à la Russie. Je me suis trompé sur une seule chose : le fait qu’il n’attaque pas. Je pense que les gens se sont détournés vers la guerre et je leur dis une chose : cela n’entache pas le problème fondamental qui est que nous sommes dans une situation de grand remplacement. Et les Français regretteront de ne pas s’y être intéressés.»
"Acheter à la Russie ne me gêne pas"
Sur le même thème, Apolline de Malherbe lui a demandé ce qu’il comptait faire pour protéger les Français face à la hausse des prix, ce à quoi l’ex-polémiste «trouve scandaleux de faire payer aux Français les mauvais choix au nom de l’Europe.» Pour lui, une grande partie de la faute doit être imputée à l’Union européenne, et à l’Allemagne en particulier : «Nous avions une énergie autonome souveraine mais nous avons accepté que l’Europe oblige EDF à vendre cette énergie nucléaire à un prix ridicule à des groupes européens. Et comme les Allemands ont arrêté le nucléaire, ils sont dépendants du gaz russe. Au nom de l’Europe, nous payons plus cher et ne profitons pas de l’énergie souveraine.»
Il en a profité pour tacler Emmanuel Macron, lequel a «une seule constante : l’Europe» et, de ce fait, «sacrifie toujours la France à sa chimère d'"Etats unis d’Europe"». Éric Zemmour a également déclaré vouloir «développer quatorze réacteurs nucléaires.» Sur une potentielle pénurie de gaz ou une trop grande dépendance vis-à-vis de la Russie, le candidat «Reconquête!» s’est montré rassurant : «Nous avons des énergies beaucoup plus diversifiées que les Allemands. Acheter à la Russie ne me gêne pas. Ce qui finance la guerre russe, ce sont les achats de gaz allemands.»
Mercredi 30 Mars 2022 – Bruno Le Maire : «McKinsey paiera tous les impôts qu’ils doivent à la France rubis sur l’ongle» :
Invité sur Europe 1 mercredi, le ministre de l’Economie a parlé de la crise ukrainienne et ses ramifications sur le pouvoir d’achat des Français. Il a aussi donné son avis sur le « scandale » McKinsey. Avant d’entrer dans le vif du sujet, Bruno Le Maire a répété, sur le conflit ukrainien, que «la prudence est de rigueur» et que «le président a eu des échanges avec des homologues et l’urgence est un cessez-le-feu.» Il a ajouté : «La position de la France est très claire : toutes les sanctions et rien que les sanctions décidées par les hommes politiques. Nous avons décidé un train de sanction jamais pris face à un Etat. Nous évaluons au fur et à mesure si d’autres sanctions doivent être prises.»
S’en est suivi une question sur les entreprises privées qui ont décidé de rester sur le sol russe , malgré les pressions subies : «Ce sont les entreprises qui apprécient sur le terrain les décisions. Notre responsabilité est de faire respecter les sanctions.» Le ministre de l’Economie a également déclaré que l’objectif principal «c’est affaiblir le pouvoir russe, pas de faire mal à la population française» et que «chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain peut prendre des décisions différentes. Nous parlons de guerre et de paix et il faut une stratégie très claire.»
«Pour des millions de Français, la flambée du litre d’essence est un problème majeur. Pour beaucoup, la vie professionnelle est leur véhicule. Dix-huit centimes, c’est onze euros par plein, ce n’est pas rien. On peut ajouter les aides des distributeurs ce qui peut vous emmener à vingt centimes d’euros par litre, l’aide de certains pétroliers aussi. Je ne dis pas que cela règle toutes les difficultés, mais que ça protège.»
La journaliste Sonia Mabrouk a ensuite demandé à Bruno Le Maire si le plan de Marine Le Pen sur la baisse de la TVA à 5,5% n’était pas plus judicieux. Le ministre a répondu que si cette mesure est «plus lisible», elle reste «moins efficace et dangereuse pour l’avenir du pays.» Il a détaillé cet argument en expliquant que « ce n’est pas efficace car les entreprises ne paient pas la TVA […] Elle a oublié que nous devons protéger tous les entrepreneurs. Cette proposition est dangereuse pour le pays : c’est quinze milliards d’euros pour les énergies fossiles. Claquer 150 milliards sur dix ans pour le pétrole, c’est-à-dire l’Arabie Saoudite au lieu du renouvelable, c’est dangereux. Notre décision est responsable et cohérente avec ce que nous voulons pour l’avenir.»
Vint enfin les interrogations sur le scandale McKinsey, l’entreprise américaine de conseil ayant été payée un milliard d’euros par le gouvernement Macron en une année : «Je suis déterminé à la réélection d’Emmanuel Macron et je ne suis pas fébrile sur cette question.» Il en a profité pour critiquer les concurrents du président-sortant : «Les fébriles sont dans l’opposition. Le président a, pendant cinq ans, combattu l’optimisation fiscale, notamment pour que les GAFAM paient des impôts en France. C’est lui qui a imposé l’amende la plus élevée à Google, un milliard d’euros. Je comprends qu’il soit un tantinet agacé quand les oppositions montent en épingle ce sujet.»
Mercredi 30 Mars 2022 – Emmanuel Macron décore les médaillés de Pékin à l'Elysée :
Les médaillés olympiques et paralympiques de Pékin ont été reçus à l'Elysée mardi et décorés par le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron a salué mardi "l'épopée" des médaillés olympiques et paralympiques de Pékin en les décorant et en a profité pour marquer son soutien à la candidature de la région PACA pour de futurs JO d'hiver. "Aujourd'hui, cher Christian, plusieurs collectivités dont la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur envisagent de postuler à l’accueil des JO d'hiver en 2034, évidemment je vous dis tout mon soutien", a-t-il lancé à l'adresse du maire de Nice Christian Estrosi , rallié au macronisme, et présent à la remise de légion d'honneur des médaillés olympiques et paralympiques à l'Elysée.
Les territoires des Alpes du Sud s'étaient dit intéressés en janvier par l'organisation des Jeux olympiques d'hiver en 2034 ou 2038, selon le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier. La région voisine Auvergne-Rhône-Alpes, présidée par Laurent Wauquiez (LR) envisage elle aussi de se porter candidate à l'organisation de JO d'hiver, ceux de 2030.
Comme en septembre 2021 après les JO de Tokyo, le président de la République, candidat à sa réélection, a passé en revue tous les exploits des Bleus lors des Jeux de Pékin , fortement marqués par la pandémie. Il a salué leur "épopée". "Malgré les gradins presque vides, tout le pays était derrière vous", a-t-il lancé, au sortir d'un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine .
S'adressant au biathlète Quentin Fillon-Maillet , quintuple champion olympique, il a lancé: "oui, il y a une vie après Martin Fourcade et en disant cela je salue sa brillante entrée au CIO".
Il aussi salué le "pas de deux maitrisé jusqu'au bout des lames" des patineurs Guillaume Cizeron et Gabrielle Papadakis, devant un parterre de sportifs et d'acteurs du sport français, comme Tony Estanguet président du comité d'organisation des JO de Paris. Il a redit "l'importance" d'une France "nation sportive" en vue des JO de Paris qui se tiendront dans un peu plus de deux ans.
Mercredi 30 Mars 2022 – Valérie Pécresse, «son discours d’homme» et son meeting «raté» :
Sur scène devant des chefs d'entreprises mardi, Valérie Pécresse a évoqué son meeting «raté» au Zénith de Paris, le dimanche 13 février.
Sa prestation le 13 février lors de son premier meeting avait été jugée ratée. Elle-même partage cet avis. Privée de terrain depuis cinq jours à cause du Covid-19 , Valérie Pécresse est allée à la rencontre de chefs d'entreprise à Marcq-en-Baroeul, en région lilloise. Devant eux, elle est revenue sur sa prestation au Zenith de Paris, qui avait tourné au fiasco, la forme éclipsant le fond.
«J’ai fait un premier meeting où j’ai essayé de faire un discours d’homme, bon ça été raté », dit celle qui a désormais «trouvé son style». «En plus on a eu un problème de son ce qui fait que ça ne rendait pas bien à la télé, donc pas de bol. Puis on a été caricaturé, on m’a fait dire le contraire de ce que j’avais dit», résume-t-elle déplorant des «attaques très très dures».
Quelques jours après, la candidate LR s'était exprimée à nouveau sur scène et avait fait oublié sa prestation contrastée. «Je me suis dit : 'je vais complètement changer de format'. Je vais faire comme maintenant : je vais dire ce que j’ai sur le cœur et je vais le dire a cappella sans papier. Je pense que j’ai trouvé mon style.»
Mercredi 30 Mars 2022 – Démission des juges de la Cour suprême britannique siégeant à Hong Kong :
Les deux juges de la Cour suprême britannique siégeant dans la plus haute juridiction de Hong Kong ont démissionné mercredi, le gouvernement britannique jugeant leur position "intenable" en raison de la loi de sécurité nationale imposée par la Chine à l'ex-colonie
"J'ai conclu, en accord avec le gouvernement, que les juges de la Cour suprême ne peuvent continuer à siéger à Hong Kong sans sembler cautionner une administration qui s'est départie des valeurs de liberté politique et de liberté d'expression", a déclaré le président de la Cour suprême, Robert Reed, annonçant son départ et celui du vice-président Patrick Hodge "avec effet immédiat" de la Cour d'appel final de Hong Kong.
Conformément à l'accord prévoyant la rétrocession de cette ancienne colonie britannique à la Chine en 1997, des juges britanniques siègent depuis cette date à la Cour d'appel final de Hong Kong, la plus haute juridiction hongkongaise. Y siègent également des juges à la retraite du Royaume-Uni, d'Australie ou du Canada.
La Cour suprême britannique avait déjà fait part de ses inquiétudes quant à la loi sur la sécurité nationale lors de son entrée en vigueur.
En tout, huit des douze magistrats étrangers non permanents sont britanniques, dont ceux de la Cour suprême. "Nous avons vu une érosion systématique de la liberté et de la démocratie à Hong Kong. Depuis l'imposition de la loi de sécurité nationale, les autorités ont sévi contre la liberté d'expression, la liberté de la presse et la liberté d'association", a dénoncé la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, dans un communiqué séparé.
"La situation a atteint un point critique, où il n'est plus tenable pour les juges britanniques de siéger au sein de la principale cour de Hong Kong, au risque de légitimer l'oppression", a-t-elle ajouté.
Son ministère n'a pas précisé si les autres juges britanniques comptaient également se retirer, mais a indiqué qu'il était "de plus en plus intenable pour le gouvernement britannique de (les) soutenir".
La loi sur la sécurité nationale, promulguée fin juin 2020 après une vague de manifestations pour les libertés à Hong Kong, prévoit de punir les activités séparatistes, "terroristes", la subversion, ou encore les ingérences étrangères dans le territoire autonome chinois.
Londres l'avait dénoncée comme une "violation manifeste" de l'autonomie dont bénéficie son ancienne colonie, décidant d'étendre en réaction les droits à l'immigration, et à terme l'accès à la citoyenneté britannique, pour de nombreux habitants du territoire.
Mercredi 30 Mars 2022 – McDonald's France attaqué pour les pratiques de fournisseurs brésiliens :
La chaîne de restauration rapide McDonald's France a été "mise en demeure" de respecter la loi sur le devoir de vigilance par des syndicats français et brésiliens qui dénoncent mercredi des failles sociales et environnementales, notamment chez ses fournisseurs brésiliens. Depuis 2017, le devoir de vigilance oblige les multinationales en France à garantir une activité de production respectueuse des droits humains et de l'environnement, y compris chez leurs partenaires à l'étranger.
Dans le cas où une société ne met pas en œuvre un plan de vigilance, toute personne justifiant d'un intérêt à agir peut la mettre en demeure. Et si après trois mois, l'entreprise ne respecte toujours pas ses obligations, un juge peut lui enjoindre, le cas échéant, de payer une amende jusqu'à ce qu'elle le fasse. "Nous demandons de publier dans les trois mois (...) un plan de vigilance conforme aux exigences légales", écrivent les syndicats français CGT et brésiliens UGT et CUT, à l'attention du patron de la filiale française de l'enseigne, ainsi qu'à son directeur général américain.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, McDonald's France a assuré être "en train de finaliser la certification d'un rapport de vigilance" après "deux ans de travail". L'entreprise précise s'être "volontairement engagée" car elle estime "ne pas être assujettie" à la loi, l'organisation du réseau en franchises limitant les effectifs propres du groupe.
Les trois syndicats reprochent au groupe des "atteintes aux droits humains, aux libertés fondamentales, à la santé et à la sécurité des personnes et à l'environnement", tant en France que chez certains fournisseurs brésiliens de café ou de jus d'orange. En France, les signataires pointent notamment des "défaillances de l'enseigne dans la prise en compte" de nombreux faits de harcèlement sexuel dans les restaurants.
McDonald's, qui s'engage à s'approvisionner en café auprès de sous-traitants ayant obtenu une certification de bonnes pratiques, se voit aussi reprocher les entorses de son principal fournisseur au Brésil. L'une de ses plantations aurait ainsi perdu son précieux label après avoir utilisé des pesticides dans des conditions à risque.
Deux amendes ont également été prononcées en 2019 à son encontre pour "violation des règles relatives à la durée maximale du travail et au temps de repos minimal", écrivent les signataires, alors que de nombreux salariés sont à l'origine de contentieux ces dernières années.
Concernant le Brésil, McDonald's "exige les meilleures garanties en matière de lutte contre la déforestation, la préservation des droits humains et la protection de l'environnement avec la certification effective de l’ensemble des exploitations locales par Rainforest Alliance et Proterra", rappelle le groupe. Il assure que de nombreux "audits sociaux" sont régulièrement menés chez ses fournisseurs. Si "des pratiques contrevenants à la réglementation en vigueur ou à notre cahier des charges étaient avérées, McDonald’s France prendrait immédiatement toutes les mesures nécessaires pour y remédier", assure encore le géant de la restauration rapide.
Mercredi 30 Mars 2022 – Hospitalisations en hausse, quatrième dose en Europe… le point sur le coronavirus
La situation en France
Plus de contaminations et plus d'hospitalisations : le nombre de personnes avec le Covid-19 poursuit sa hausse, que ce soit dans les cas diagnostiqués par les laboratoires de ville ou pour les admissions à l'hôpital, selon les chiffres publiés mardi par les autorités sanitaires. Les laboratoires ont ainsi enregistré mardi 217.480 cas de contaminations au Covid. La moyenne glissante sur sept jours, plus significative, s'élève à 133.484 cas, contre 128.241 la veille et 98.928 le mardi précédent.
En tout, les hôpitaux recensent un nombre croissants de malades atteints du Covid: 21.300 malades mardi, contre 20.742 il y a une semaine. Parmi eux, on compte 1.892 nouvelles admissions, contre 1.562 mardi dernier. Le nombre d'admissions en soins critiques connaît aussi une petite progression (154 contre 147 il y a une semaine). Toutefois, le nombre de personnes positives en soins critiques a reculé à 1.538, contre 1.604 mardi dernier.137 décès ont été enregistrés ces dernières 24 heures à l'hôpital (contre 146 il y a sept jours). Au total 141.985 personnes sont décédées du Covid en France depuis le début de l'épidémie.
En ce qui concerne la vaccination, près de 54,26 millions de personnes au total ont reçu au moins une injection (80,5% de la population totale), 53,34 ont un schéma vaccinal complet (79,1%) et 39,5 millions ont reçu une dose de rappel. Pour les vaccins, l'Agence européenne des médicaments a justement annoncé mardi le lancement de la procédure d'examen du sérum contre le Covid du laboratoire espagnol HIPRA, indiquant qu'il semblait efficace contre le variant Omicron. Ce vaccin repose sur le procédé des protéines recombinantes, formule également utilisée par l'entreprise américaine Novavax.
L'UE tente de se coordonner sur une quatrième dose de vaccin anti-Covid
Les ministres européens de la Santé souhaitent se coordonner sur l'injection d'une quatrième dose de vaccin anti-Covid aux personnes âgées ou vulnérables et ont chargé mardi la Commission de travailler à une position commune à ce sujet d'ici la semaine prochaine. Lors d'une réunion à Bruxelles, l'Allemagne et l'Italie ont réclamé une recommandation européenne pour une deuxième dose de rappel (une quatrième dose pour ceux ayant reçu un vaccin anti-Covid en deux doses) aux plus de 60 ans.
"Des données scientifiques commencent à apparaître qui montrent une diminution de l'immunité conférée par la troisième dose quelque quatre mois après cette troisième dose chez les personnes âgées de 60 ans et plus", a déclaré le ministre français Olivier Véran, dont le pays assure la présidence du Conseil de l'UE, à l'issue de la réunion. "Le conseil a demandé à la Commission européenne de mener un travail de coordination avec les différents Etats membres, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et l'Agence européenne des médicaments (EMA)", "pour que nous puissions arrêter une position commune", a poursuivi le ministre, qui a fixé "un délai maximal d'une semaine de manière à ne pas perdre de temps".
"Aujourd'hui on voit des Etats qui ont ouvert la quatrième dose aux plus de 75 ans, d'autres aux plus de 80 ans, c'est le cas de la France, un autre, les Pays-Bas, aux plus de 60 ans, d'autres ne l'ont pas encore ouvert, donc cela crée des interrogations légitimes", a expliqué M. Véran. L'Allemagne recommande actuellement cette quatrième dose aux plus de 70 ans, aux personnes particulièrement vulnérables et aux personnels de santé.
Le ministre allemand de la Santé Karl Lauterbach avait cité des données israéliennes, selon lesquelles cette dose permet de réduire la mortalité de 80%. Il a souligné qu'elle était d'autant plus nécessaire que les vaccins adaptés au variant Omicron ne seraient pas disponibles dans l'UE "avant l'automne". M. Lauterbach a ajouté qu'"à sa connaissance", le développement de ces vaccins adaptés (aux variants du Covid-19) était "retardé". "Je ne m'attends donc pas à ce que les nouveaux vaccins soient disponibles avant l'automne", a-t-il déclaré, "septembre pourrait être un mois cible".
La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides a rappelé que le "Covid était toujours bien présent, avec des indicateurs en hausse dans plusieurs pays de l'UE y compris dans certains cas les hospitalisations et la mortalité". "Donc la vaccination reste essentielle", a-t-elle insisté. L'EMA avait indiqué le 17 mars que les données disponibles ne permettaient pas encore de recommander une nouvelle dose de rappel des vaccins anti-Covid à l'ensemble de la population. À propos d'un nouveau sérum adapté à Omicron, BioNTech a indiqué mardi son intention de "publier dans les prochaines semaines de premières données" issues d'études cliniques, selon une porte-parole du laboratoire allemand à l'origine du premier vaccin à ARN messager (ARNm) anti-Covid développé avec Pfizer. "Les autorités décideront au final quand une autorisation sera émise", mais "nous nous tenons prêts à livrer notre vaccin dès le début de l'été", a-t-elle précisé à l'AFP, alors qu'en février le PDG Ugur Sahin évoquait l'échéance d'avril ou mai. De son côté, Moderna avait annoncé en janvier que son propre vaccin pourrait faire l'objet d'une approbation par le régulateur européen "quelque part au niveau de l'été".
Mercredi 30 Mars 2022 – Les chasseurs appellent à voter Emmanuel Macron «dès le premier tour» :
Le président de la Fédération nationale des chasseurs appelle à voter Emmanuel Macron . Dans un entretien au «Parisien», Willy Schraen annonce qu'il votera pour le président sortant «dès le premier tour» car «il mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes». Si Jean-Luc Mélenchon est élu, «il n’y aura plus de chasse. Si c’est Marine Le Pen, elle enlèvera une série de pratiques jugées incompatibles avec ses idées. On doit peser dans le vote», a ajouté Willy Schraen.
Les prétendants à l’Elysée concernés n’ont pas tardé à réagir à cette prise de position. «Il a bien le droit de dire ce qu'il veut et voter ce qu'il veut, mais pour autant je ne crois pas qu'il puisse dire que les chasseurs sont pour voter pour M. Macron», a réagi sur France Inter le leader de la France Insoumise. «Je regrette que» Willy Schraen «se positionne toujours politiquement (...) ce n'est pas son rôle», a déploré Marine Le Pen sur le site Chassons.com. «Un président des chasseurs ne fait pas le vote des chasseurs», a pour sa part réagi sur France 2 le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, soutien de Valérie Pécresse.
Le candidat écologiste Yannick Jadot a critiqué cet appel et souhaité une «loi de séparation des lobbies et de l'Etat». «C'est quand même incroyable, vous avez une interview du patron de la fédération de chasse ce (mercredi) matin dans un journal, qui dit : voilà ce que le président de la République va annoncer en faveur de la chasse», s'est -t-il indigné sur CNews. «Vous avez un patron de fédération qui, au fond, considère qu'il peut parler à la place du président de la République», a-t-il insisté, rappelant que «depuis cinq ans, Emmanuel Macron n'a cessé d'autoriser des chasses qui ont été immédiatement interdites par les tribunaux parce que ce sont des espèces protégées».
«L'une des principales lois que nous ferons si les Français le décident, si nous gouvernons, ce sera une loi de séparation des lobbies et de l'État», a ajouté Yannick Jadot. «Ca suffit les politiques publiques dictées par des lobbies qui évidemment protègent leurs intérêts privés aux dépens de l'intérêt général», a-t-il conclu.
Mercredi 30 Mars 2022 – Sondage de la présidentielle : Le trio Macron, Le Pen, Mélenchon force l’allure :
Le podium se détache et laisse Eric Zemmour et Valérie Pécresse sur le bas-côté dans l’enquête Ifop-Fiducial . Le président-sortant Emmanuel Macron continue, en rythme de croisière, avec 28% (+0,5) d’intentions de vote au premier tour et 82% en ce qui concerne la sûreté du choix de ses votants. De son côté, la cheffe du RN continue de grappiller des intentions pour conforter sa place de dauphine. Avec 21,5% (+0,5) elle réalise un meilleur score qu’en 2017 où elle avait recueilli 21,3% des voix au premier tour. Jean-Luc Mélenchon , patron de l’Union Populaire n’arrête pas non plus de grimper et ferme le ban à 15%.
Cette percée de Marine Le Pen et du candidat d’extrême-gauche est-elle en train de mettre en lumière un vote utile qui commence à poindre ? A y regarder de plus près, à gauche, l’écologiste Yannick Jadot, en baisse ce mercredi à 4,5% (-0,5) perd 4 points chez les électeurs de Benoît Hamon de 2017 (17%) et 2 points chez ceux de Mélenchon (8%). Chez les militants EELV, ils ne sont plus que 49% (-4) à déclarer voter pour lui. La socialiste Anne Hidalgo perd 4 points aussi chez les électeurs de Benoît Hamon de 2017 (15%). De son côté, Fabien Roussel reprend des forces, 4% (+0,5) et confirme que son électorat ne veut pas du vote utile avec l’Union Populaire.
A droite, c’est la même dynamique. Le candidat « Reconquête ! » Éric Zemmour ne connait pas d’ « effet Trocadéro » : il perd 0,5 point pour atteindre 10,5% d’intentions de vote au premier tour. Les électeurs de François Fillon en 2017 ne sont plus que 15% (-2) à dire voter pour lui et il perd 11 points chez les « chômeurs » ( 9%). Les personnes déclarant moins de 970 euros par mois le laissent également tomber petit à petit : 9% (-3). Marine Le Pen, quant à elle, semble sur la pente ascendante dans son cœur de cible : +4 pour la même catégorie soit 32% ; +4 chez les « sans diplômes » soit 26% ; +5 chez les « salariés du secteur public », soit 28% et 36% (+2) pour les « ouvriers ». Les LR continuent de stagner : Valérie Pécresse est à 10,5% d’intentions de vote au premier tour mais peut se consoler de voir une augmentation des électeurs de François Fillon (+3 ; 49%), la rapprochant enfin des 50%.