Samedi 23 Octobre 2021 - Le point du corona virus le 22 octobre au soir :
6.366 nouveaux cas de Covid-19 ont été recensés vendredi, selon les chiffres de Santé publique France. Sur les sept derniers jours, le taux de positivité se situe à 1,3% et 1461 personnes ont été hospitalisées, dont 325 admis en soins critiques. Vendredi, 30 personnes ont été annoncées mortes à l’hôpital. Le bilan total du covid-19 s'élève à 117.440 morts depuis le début de l'épidémie en France. La courbe repart donc à la hausse, ce que les experts semblaient avoir prévu en raison de la baisse des températures notamment. Par ailleurs, les tests étant devenus payant la semaine dernière, les cas positifs pourraient désormais être sous-estimés et le suivi de l’épidémie ne plus être aussi précis qu’avant.
Samedi 23 Octobre 2021 - Vive polémique sur des essais cliniques irréguliers de l'IHU de Didier Raoult :
Selon des informations de Mediapart, des expérimentations menées par le professeur Didier Raoult ont abouti à des complications graves, y compris chez un mineur de 17 ans.
L'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille mène depuis plusieurs années des essais cliniques irréguliers sur des traitements contre la tuberculose sous la direction du professeur controversé Didier Raoult, a révélé vendredi le site Mediapart.
«Depuis 2017», l'IHU de Marseille «mène une expérimentation sauvage contre la tuberculose, provoquant chez plusieurs patients, dont un mineur, de graves complications», explique le site, qui cite plusieurs employés de l'Institut sous couvert d'anonymat. Cette expérimentation a été «initiée par son directeur, Didier Raoult, et son adjoint, Michel Drancourt», précise Mediapart.
Selon le site, qui s'appuie aussi sur des échanges de mails et des comptes-rendus d'hospitalisations, des équipes de l'IHU ont testé une combinaison de quatre médicaments dont l'efficacité conjointe n'avait jamais été évaluée. Ces essais ont été menés malgré le refus de l'Autorité française du médicament, l'ANSM, qui doit donner son aval aux recherches impliquant des êtres humains, en particulier les essais cliniques de médicaments.
«Plusieurs patients, dont un mineur de 17 ans, ont eu de graves complications médicales provoquées par ce traitement», détaille Mediapart.
Interrogé par l'AFP, l'IHU de Marseille n'a pas répondu dans l'immédiat.
L'ANSM, sans évoquer ces essais en particulier, a reconnu que plusieurs études avaient été menées d'une manière «pas admissible» par l'organisme et que des «suites adéquates sont initiées par l'Agence», sans plus de précision.
Les informations de Mediapart viennent en effet s'ajouter à des révélations publiées pendant l'été par l'Express selon lequel de nombreuses études menées à l'IHU s'affranchissaient depuis des années des règles encadrant les expériences impliquant des êtres humains. Les hôpitaux marseillais, un des six membres fondateurs de l'IHU, ont de leur côté estimé dans une déclaration à la presse que si ces «manquements» étaient confirmés, ils «seraient d'une réelle gravité par leur ampleur supposée, par le temps pendant lequel ils auraient perduré, par l’implication possible de plusieurs professionnels et le cas échéant leur pleine conscience et leur volonté répétée de s'inscrire en dehors du cadre règlementaire».
L'AP-HM a promis de prendre attache avec «toutes les parties prenantes dans les meilleurs délais afin d’analyser les suites à donner à cette alerte et d’engager le cas échéant toutes les enquêtes utiles à connaitre la réalité des faits», se réservant la possibilité aussi de saisir le parquet de Marseille.
Samedi 23 Octobre 2021 - En Loire-Atlantique, Yannick Jadot prend de la hauteur pour défendre l'éolien :
"Dans une campagne, il faut savoir prendre de la hauteur": c'est au sommet d'une éolienne que le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a défendu vendredi les énergies renouvelables et le pouvoir d'achat des Français, au coeur du pays de Retz, en Loire-Atlantique. Casque de chantier orange sur la tête et équipé d'un baudrier, Yannick Jadot, comme aux plus belles heures de ses actions à Greenpeace, est monté au sommet d'une des trois éoliennes du parc de Saint-Père-en-Retz, à 100 mètres de hauteur.
"Nous sommes là pour dire à quel point nous soutenons l'éolien", a-t-il dit, au dessus du bocage environnant, des vaches qui paturaient, et d'agriculteurs en train de labourer leurs parcelles. "On lâchera pas sur la transition énergétique", a assuré le candidat, crédité entre 7 et 9% des intentions de vote. "Le président de la République veut condamner les Français à avoir des factures énergétiques de plus en plus élevées, il condamne les Français à l'ébriété énergétique, pour justifier un choix technologique, celui du nucléaire, qui est un choix risqué qui va coûter très cher", a-t-il développé, une fois redescendu sur la terre ferme.
Lui préconise "la maîtrise des consommations d'énergies", notamment de l'électricité, par exemple par une meilleure isolation des bâtiments, et le déploiement progressif des énergies renouvelables. Mais "le nucléaire, on ne va pas le fermer demain. En étant totalement responsables, on fermera les réacteurs au fur et à mesure qu'on n'en aura plus besoin, tout simplement", a expliqué le député européen, en jean et pull bleu.
Lancé fin 2015 par la société Valorem, les trois éoliennes du parc de Saint-Père-en-Retz produisent 18.500 megawatt/heure par an, et n'ont pas suscité de recours de la part d'opposants, a expliqué le directeur de la société, Jean-Yves Grandidier. Le projet est en partie financé par du financement participatif, notamment de population locale (72%). Et rapporte de l'impôt local aux communes, a-t-il ajouté.
Samedi 23 Octobre 2021 - Nouvel échange Biden-Macron pour apaiser les relations franco-américaines :
Le président américain Joe Biden et son homologue français Emmanuel Macron se sont entretenus vendredi par téléphone, poursuivant leurs efforts pour aplanir les différends franco-américains après la crise des sous-marins australiens, la Maison Blanche confirmant le prochain voyage à Paris de la vice-présidente Kamala Harris. Les deux dirigeants "ont discuté des efforts nécessaires pour renforcer l'Europe de la défense tout en garantissant une complémentarité avec l'Otan", a indiqué un communiqué de l'exécutif américain, un sujet qui tient particulièrement à coeur aux Français.
Parmi les autres sujets évoqués par les deux leaders figurent la situation au Sahel et la coopération dans la région indo-pacifique, d'après la Maison Blanche. Les autorités françaises souhaitent "un renforcement de l'appui américain aux opérations antiterroristes conduites par les Etats européens au Sahel", expliquait début octobre une source diplomatique française à l'AFP, à l'occasion de la visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Paris.
L'appel de vendredi précède une rencontre entre Joe Biden et Emmanuel Macron qui devrait avoir lieu au G20 de Rome fin octobre et sera suivie de la visite à Paris de la vice-présidente américaine Kamala Harris, confirmée par la Maison Blanche et l'Élysée. Dans un tweet, le président américain a dit avoir "apprécié" la conversation avec Emmanuel Macron et "se réjouir" de le rencontrer dans la capitale italienne pour "faire le point sur les nombreux domaines de coopération" entre les deux pays.
La vice-présidente des Etats-Unis se rendra les 11 et 12 novembre à Paris, à l'occasion du Forum de Paris sur la paix et de la Conférence internationale sur la Libye. Elle sera reçue par le président français.
Mme Harris et M. Macron "discuteront de l'importance de la relation transatlantique pour la paix et la sécurité dans le monde et ils insisteront sur l'importance de notre partenariat pour les défis planétaires comme le Covid-19 et la crise climatique", a précisé la Maison Blanche. L'appel entre les deux dirigeants et la visite de Mme Harris s'inscrivent dans une phase de réchauffement entre Paris et Washington après la crise provoquée par l'annonce mi-septembre d'une nouvelle alliance entre les Etats-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni.
La crise des sous-marins australiens est la crise diplomatique la plus grave entre ces deux alliés historiques depuis le "non" français à la guerre d'Irak en 2003. L'affaire a par ailleurs ouvert un débat en France, mais aussi dans d'autres pays de l'UE, sur la nécessité d'accélérer vers une plus grande souveraineté européenne en matière de défense pour s'affranchir du parapluie américain.
Samedi 23 Octobre 2021 - Présidentielle: Zemmour n'a "aucune chance" d'être au 2e tour, prophétise Marine Le Pen :
Marine Le Pen, candidate RN à l'élection présidentielle, a estimé vendredi à Bruxelles que le polémiste et candidat potentiel Eric Zemmour n'avait "aucune chance d'arriver au second tour" alors qu'un nouveau sondage les place au coude-à-coude.
"Je vous le dis par conviction et par expérience. Car le choix qu'il fait est le choix de la provocation, le choix qu'il fait est de mettre de côté, quitte à la mépriser, une grande catégorie de Français", a poursuivi Mme Le Pen alors qu'un nouveau sondage, la met dans un mouchoir de poche avec l'ancien journaliste du Figaro pour se qualifier au second tour en avril 2022. Marine Le Pen et Eric Zemmour recueillent tous les deux autour de 16% d'intentions de vote, derrière Emmanuel Macron, indique un sondage Ipsos publié vendredi.
Eric Zemmour "a déclaré que seules votaient pour moi les catégories populaires, un +ghetto d'ouvriers et de chômeurs+", a relevé Marine Le Pen venue à Bruxelles rencontrer notamment le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki, en marge d'un sommet des Vingt-Sept.
"Il faut être le président de tous les Français, quelles que soient leurs catégories sociales, leur origines, leurs religions, leurs opinions politiques", a souligné la candidate estimant que seule la bourgeoisie était la "cible électorale" de son rival qui ne s'est pas encore officiellement déclaré à la course à l'Elysée.
Mme Le Pen a rappelé avoir été désignée à la tête de sa famille politique pour mettre fin "aux provocations" et "pour "l'arracher à cette ivresse de la groupusculisation" dans une référence sibylline au Front National époque Jean-Marie Le Pen, son père.
"Le buzz permanent" peut "susciter pendant un temps un intérêt mais fondamentalement je pense que les Français attendent une véritable rupture". Elle a affirmé porter cette "rupture", dans le domaine de l'immigration "mais pas seulement", également dans le domaine économique, social et des relations internationales.
Samedi 23 Octobre 2021 - L'Arabie Saoudite, l'un des pires pollueurs au monde, vise la neutralité carbone en 2060 :
Premier exportateur de pétrole brut au monde, l'Arabie saoudite vise la neutralité carbone d'ici à 2060, a annoncé samedi le prince héritier Mohammed ben Salmane, à quelques jours de la COP26 en Ecosse.
Le royaume saoudien, l'un des plus grands pollueurs au monde, a aussi fait savoir qu'il participerait aux efforts internationaux pour réduire les émissions mondiales de méthane (parmi les gaz à effet de serre les plus connus) de 30% d'ici à 2030.
Selon les Nations unies, plus de 130 pays se sont fixé ou envisagent de se fixer pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre à un niveau net de zéro d'ici à 2050, un objectif que l'ONU juge «impératif» pour préserver un climat vivable.
«J'annonce aujourd'hui l'objectif zéro émission de l'Arabie saoudite d'ici à 2060 grâce à une stratégie d'économie circulaire du carbone», qui vise à augmenter l’efficacité de l'utilisation des ressources et à diminuer l'impact sur l'environnement, a déclaré Mohammed ben Salmane dans une allocution enregistrée au forum «Saudi Green Initiative», qui s'achèvera dimanche à Ryad. «Je suis heureux de lancer des initiatives dans le secteur de l'énergie qui réduiront les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d'ici 2030, soit plus du double de l'objectif précédemment annoncé d'une baisse annuelle de quelque 130 millions de tonnes», a ajouté le prince héritier.
Ces objectifs «vont nous permettre d'assurer une transition (énergétique) durable, sans le risque de subir des répercussions économiques ou sociales», a de son côté affirmé le ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz ben Salmane.
Les annonces de Ryad interviennent au lendemain de celles du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a affirmé que la situation climatique actuelle était «un aller simple vers un désastre» et souligné la nécessité d'«éviter un échec» lors de la conférence internationale sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, du 31 octobre au 12 novembre.
Sur Twitter, le président de la COP26, le Britannique Alok Sharma, a estimé que l'annonce de l'Arabie saoudite était «historique» et émis l'espoir «qu'elle encouragera les efforts d'autres pays». En mars, Ryad avait dévoilé une vaste campagne pour réduire ses émissions, notamment un plan visant à planter des milliards d'arbres au cours des prochaines décennies.
L’Arabie saoudite est un pays relativement important en terme de carbone. Il émet de l’ordre de 600 millions de tonnes de CO2 par an, davantage que la France mais un peu moins que l’Allemagne (800 millions de tonnes). L'objectif de Ryad d'une neutralité carbone d'ici à 2060 est plus lointain que celui de dizaines d'autres pays à 2050, du moins sur le papier.
Samedi 23 Octobre 2021 - Mort de JFK : Joe Biden annonce le report de la déclassification d'archives :
La déclassification de nouvelles archives secrètes sur l'assassinat à Dallas en 1963 de l'ancien président américain John F. Kennedy va être reportée d'un an, a annoncé vendredi le président américain Joe Biden.
«Les agences ayant proposé que la déclassification de toutes les informations contenues dans les archives soit reportée, je certifie qu'elle le sera jusqu'au 15 décembre 2022», près de 60 ans après l'assassinat, écrit le président Joe Biden dans un communiqué.
En 2017, sous la présidence de Donald Trump, les Archives nationales des Etats-Unis avaient déclassifié à trois reprises une série de dossiers.
La Maison Blanche a expliqué dans son communiqué que les archivistes avaient pris du retard dans l'examen des dossiers en raison de la pandémie de Covid-19 et avaient besoin de temps. Ce report est nécessaire «afin de prévenir toute atteinte à la sécurité militaire, aux opérations du renseignement, au maintien de l'ordre public et à la conduite de relations extérieures», a souligné le président Biden. Il a expliqué que toutes ces considérations apparaissaient comme étant «plus importantes que l'intérêt général de voir une déclassification immédiate».
La commission sur l'assassinat de JFK, connue sous le nom de «Commission Warren» du nom de son président Earl Warren, alors président de la Cour Suprême des Etats-Unis, avait conclu en 1964 que Lee Harvey Oswald, un ancien commando marine qui avait vécu en Union Soviétique, avait agi seul dans l'assassinat du président Kennedy.
Mais dès leur publication, les conclusions de ce rapport avaient créé de controverses, le travail de la commission étant critiqué dans des études ultérieures. Une commission du Congrès avait par la suite conclu que JFK avait «probablement été assassiné comme conséquences d'un complot».
Samedi 23 Octobre 2021 - "L'Europe n'est pas le continent le plus innovant": l'avertissement de Merkel au Conseil européen :
La chancelière allemande Angela Merkel a lancé vendredi un avertissement à l'Europe, s'inquiétant de sa capacité à relever les défis sociétaux, migratoires et économiques, à l'issue de son 107e et dernier sommet à Bruxelles, après seize ans au pouvoir. "Je quitte maintenant cette Union européenne dans ma responsabilité de chancelière dans une situation qui m'inquiète", a déclaré Mme Merkel. "Nous avons surmonté de nombreuses crises, par le respect et les efforts pour trouver des solutions communes, mais nous avons une série de problèmes non résolus", a-t-elle averti.
Concernant l'Etat de droit (indépendance de la justice, liberté des médias...), sujet pour lequel la Pologne est actuellement dans le collimateur de l'UE, la chancelière a répété son souhait d'un débat plus apaisé, appelant au dialogue et à plus de compréhension pour l'histoire de cet ancien pays communiste. "Nous devons nous respecter mutuellement. Je pense que c'est très important", a-t-elle martelé.
En matière de migrations, l'UE est "toujours vulnérable de l'extérieur", a-t-elle prévenu, alors que le Bélarus est accusé de faire passer clandestinement des migrants via ses frontières, en représailles à des sanctions européennes.
Angela Merkel s'est aussi inquiétée pour la compétitivité du Vieux continent, en particulier dans les nouvelles technologies comme l'intelligence artificielle. "L'Europe n'est pas le continent le plus innovant", a-t-elle regretté, estimant que ses successeurs auraient de "grands chantiers" à mener.
Alors qu'elle tire sa révérence sur la scène européenne, à 67 ans, la chancelière a recueilli une pluie d'hommages. Son départ suscite la peur du vide au sein de l'UE, confrontée à des chantiers décisifs: reconstruction économique post-Covid, changement climatique, affirmation de son rôle géopolitique face aux Etats-Unis et à la Chine.
"Votre peuple allemand bien-aimé et le monde entier ont une dette de reconnaissance pour votre hauteur de vue pendant tant d'années", a salué l'ancien président américain, Barack Obama dans une vidéo.
Les sommets des Vingt-Sept "sans Angela c'est comme Rome sans le Vatican ou Paris sans la Tour Eiffel", a déclaré à Bruxelles le président du Conseil européen Charles Michel. L'ex-Premier ministre belge a salué "la sagesse" de la chancelière qui manquera aux Européens "en particulier dans les périodes délicates", dans un discours accueilli par une ovation debout des chefs d'Etat et de gouvernement réunis depuis jeudi.
Samedi 23 Octobre 2021 - Surchauffe à la pompe : Jamais le gazole n’avait coûté aussi cher.
Il faut désormais débourser 1,55 euro par litre. Les autres carburants atteignent aussi des plus hauts historiques. Le baril de pétrole, comme nombre de matières premières, n’échappe pas au rattrapage qui se prolonge. Lors du premier confinement, au printemps 2020, l’effondrement de la demande avait fait plonger les cours à tel point qu’à New York, le 20 avril 2020, le brut américain avait dévissé sur les marchés à terme, passant même en territoire négatif. Depuis, il est remonté en flèche.
Échaudé par la révolte des gilets jaunes qui s’était déclenchée à l’automne 2018, alors que les niveaux de prix n’étaient pas aussi élevés, et déterminé à ne laisser aucun sujet s’embraser, le gouvernement cherche la parade. Il a bien tenté de demander un effort aux distributeurs. L’Union française des industries pétrolières a rétorqué que la marge nette n’était que de 1 centime. Michel-Édouard Leclerc s’est, lui, mis à vendre sans marge et insiste pour que l’État baisse les taxes, qui comptent pour plus de la moitié du prix à la pompe. Alors que les recettes de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques sont attendues à 17,5 milliards en 2021, avec une progression de 35 % due à la vigueur de la reprise, l’exécutif souligne qu’une diminution de cette taxe de 5 centimes par litre ne changerait pas grand-chose pour l’automobiliste mais coûterait 2,5 milliards aux finances publiques. Au ministère de la Transition écologique, on résume : « Ce serait envoyer un mauvais signal à l’écologie et créer un précédent pour les hausses futures. L’idée d’un chèque, comme pour l’électricité, permet d’être plus juste, mais il est complexe de cibler ceux qui en ont le plus besoin. »
En attendant, les conséquences sur l’inflation commencent à préoccuper et à s’inviter à l’agenda des réunions internationales. Le FMI table sur une inflation de 2,1 % en moyenne cette année dans la zone euro, tandis que Christine Lagarde, présidente de la BCE, réaffirme que cette accélération est « temporaire » et qu’il n’existe « aucun signe de répercussion sur les salaires ». Isabelle Job-Bazille, directrice des études économiques du Crédit agricole, souligne : « Ces hausses de prix vont freiner ces redémarrages très rapides et gommer les excès, ce qui n’est a priori pas grave. » Il n’empêche. Les économistes revoient leurs pronostics. À l’OFCE, Mathieu Plane détaille : « Notre scénario central table sur une stabilisation de l’inflation en 2022, après un pic en fi n d’année. Il existe néanmoins des incertitudes sur l’épargne Covid : si une partie était dépensée l’an prochain, elle alimenterait une demande très forte. » Et les tensions inflationnistes seraient ravivées.
Samedi 23 Octobre 2021 - Matteo Salvini jugé pour avoir bloqué le sauvetage de 147 migrants :
Le procès du dirigeant italien d'extrême droite Matteo Salvini, accusé d'avoir bloqué illégalement en mer 147 migrants en 2019 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, a démarré samedi à Palerme, en Sicile.
L'audience, à laquelle assiste Matteo Salvini, se déroule pendant que 406 migrants, sauvés lors de plusieurs opérations au large de la Libye par le navire allemand «Sea Watch 3» de l'ONG Sea Watch, sont arrivés dans le port sicilien de Pozzallo pour désembarquer, selon l'agence italienne AGI.
Le procès s'était ouvert le 15 septembre mais avait été renvoyé immédiatement. L'audience de samedi devrait être largement procédurale, le juge Roberto Murgia devant décider de la recevabilité des témoins présentés.
Matteo Salvini, 48 ans, est le chef de La Ligue, parti anti-migrants d'extrême droite qui appartient à la coalition actuellement au pouvoir dirigée par Mario Draghi.
Matteo Salvini est accusé de séquestration de personnes et d'abus de pouvoir pour avoir interdit le débarquement de 147 migrants secourus en mer par l'ONG Open Arms en août 2019. Il avait refusé pendant six jours d'accorder un port sûr au navire de l'ONG espagnole qui mouillait au large de la petite île italienne de Lampedusa (au sud de la Sicile) alors que les conditions à bord s'aggravaient.
Les migrants n'avaient été autorisés à débarquer que grâce à une ordonnance émise par la justice sicilienne après une inspection à bord qui avait confirmé la gravité de la situation sanitaire sur le navire surpeuplé.
Connu pour ses déclarations controversées, notamment sur l'immigration, Matteo Salvini a été vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur dans le premier gouvernement de Giuseppe Conte, de juin 2018 à septembre 2019.
Il assure avoir agi pour le bien de l'Italie et pour dissuader les migrants de s'embarquer sur les côtes africaines pour une dangereuse traversée de la Méditerranée, soulignant que la décision avait été validée par le gouvernement de l'époque et Giuseppe Conte.
L'accusation a demandé que Giuseppe Conte figure sur la liste des témoins, ainsi que Luciana Lamorgese et Luigi Di Maio actuellement respectivement ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
«Voici le tribunal de la prison de Palerme», a tweeté depuis la salle d'audience Matteo Salvini avec une photo de lui-même debout devant une cellule réservée à certains accusés. «Le procès voulu par la gauche et les fans de l'immigration illégale commence: combien cela va-t-il coûter aux citoyens italiens?»