Vendredi 23 Juillet 2021 - Le point du coronavirus le 22 Juillet au soir :
Le nombre quotidien de nouveaux cas de Covid-19 a grimpé au plus haut depuis le début mai, à près de 22.000, selon les chiffres publiés jeudi par Santé publique France. L'agence sanitaire a fait état de 21.909 contaminations en 24 heures, du jamais vu depuis le 5 mai. Le taux de positivité ne cesse de monter lui aussi, s'établissant à 3,2% (sur sept jours, à J-3), soit un demi-point de hausse en un seul jour. Cette reprise de l'épidémie est due au variant Delta, beaucoup plus contagieux que les autres formes du coronavirus.
Santé publique France fait état de 6.832 hospitalisations, le nombre le plus bas depuis octobre 2020. C'est presque deux tiers de moins que deux mois auparavant. Et parmi ces patients, seuls 868 sont dans un service de soins critiques (qui traite les cas les plus graves), soit sept de plus que la veille, alors que cette statistique était à son plus bas depuis septembre. Mais le ministre de la santé Olivier Véran a prévenu que cela ne durerait pas forcément. "La baisse s'est ralentie, et dans cinq régions, notamment celles du sud, on voit qu'il commence à y avoir une augmentation du nombre de patients en réa", a-t-il expliqué au Sénat.
C'est le cas par exemple en Occitanie ou Provence-Alpes-Côte d'Azur. En Île-de-France, qui regroupe plus du quart des patients en services de soins critiques du pays, le nombre baisse toujours en revanche.
La vaccination continue ses progrès. D'après la Direction générale de la santé, 39.028.057 personnes, soit 57,9% de la population française, ont reçu au moins une injection. Le gouvernement vise 50 millions fin août. Et 32.280.960 personnes sont entièrement vaccinées, soit 47,9% de la population. La mortalité est aussi tombée à des niveaux bas, avec 11 morts sur les dernières 24 heures, portant le total des décès à 111.587 depuis le début de l'épidémie.
Vendredi 23 Juillet 2021 - A Vesoul, Jean Castex lance les "feuilles de route interministérielles" :
Le Premier ministre Jean Castex a signé vendredi à Vesoul la toute première "feuille de route interministérielle", remise à la préfète de Haute-Saône, un outil destiné à améliorer la mise en œuvre des réformes gouvernementales dans les départements. "Chaque préfet de région et de département sera désormais doté d'une feuille de route précise, avec des objectifs chiffrés qui feront l'objet d'une évaluation", a déclaré Jean Castex dans les jardins de la préfecture. "Nous souhaitons que nos concitoyens perçoivent concrètement les effets des politiques que nous déployons".
Etablies pour une durée de trois ans, les "feuilles de route interministérielles" indiquent sur quels aspects l'accent doit être mis dans l'application locale de 65 "réformes prioritaires" portées par le gouvernement, en fonction des spécificités des départements. Chaque feuille de route comprendra en moyenne "11 réformes prioritaires et 5 projets locaux structurants", a indiqué le ministère de la Transformation et de la Fonction publique.
Les objectifs fixés peuvent varier par exemple entre le déploiement des maisons France service, qui regroupent les services publics dans un même lieu, la lutte contre le trafic de stupéfiants, ou encore la mise en place du plan "1 jeune 1 solution".
Un tableau de bord interne à l'administration, baptisé "Pilote", doit permettre de suivre l'avancée des chantiers. Une partie de la rémunération des préfets sera décidée en fonction de l'évaluation de l'application de la feuille de route.
Cette signature s'est déroulée dans le cadre de la sixième réunion du Comité interministériel de la transformation publique (CITP), à laquelle ont également participé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, et le ministre délégué chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt. Lancé en 2018, le CITP a pour ambition de "renforcer l'efficacité de l'action publique".
Vendredi 23 Juillet 2021 - A Tokyo, Macron assure que la France est "à pied d'oeuvre" pour préparer Paris-2024 :
Le président Emmanuel Macron est arrivé vendredi à Tokyo, où il doit assister dans la soirée à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques assombris par la pandémie, affirmant que la France allait elle aussi de l'avant pour préparer les JO de Paris-2024. Peu après son arrivée, Emmanuel Macron a rencontré le président du Comité international olympique (CIO) dans la capitale japonaise. "Nous nous préparons à Paris-2024" et "nous sommes à pied d'œuvre", a dit le président français.
"Je sors là d'une très bonne discussion avec le président du CIO, Thomas Bach, et nous allons continuer nous aussi à aller de l'avant pour préparer notre pays au rendez-vous de 2024, nos athlètes mais aussi nos enfants, toute la société, et être au rendez-vous de ces valeurs et de l'exigence de la performance", a-t-il déclaré à son arrivée au Club France, établi à Tokyo pour les JO qui se tiendront jusqu'au 8 août. Emmanuel Macron a reconnu que la situation sanitaire restait une préoccupation, mais qu'elle ne devait pas entamer l'esprit sportif. "Apprendre à vivre avec le virus, c'est d'abord continuer pour que l'esprit de l'olympisme dans cette période, où il est si nécessaire, qui porte des valeurs de coopération, continue à se déployer", a-t-il affirmé, en soulignant que les JO étaient "un rendez-vous important dans la vie de nos athlètes".
Au Club France, il a salué des représentants de la délégation sportive française, avant de rencontrer au palais impérial l'empereur Naruhito du Japon, en présence d'autres dignitaires étrangers, dont la Première dame des Etats-Unis Jill Biden. La cérémonie d'ouverture dans le nouveau stade olympique à Tokyo doit commencer à 20h00 (11h00 GMT) en présence de moins d'un millier d'invités seulement. Car les JO se dérouleront presque partout à huis clos, du fait de la recrudescence des cas de Covid-19 au Japon.
Vendredi 23 Juillet 2021 - Manifestations anti-putsch en Birmanie : 65 personnes condamnées à mort par la junte :
Depuis le 1er février et le coup d’Etat pour renverser le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, la junte a condamné 65 personnes à mort en vertu de la loi martiale imposée. Human Rights Watch s’en inquiète ce mercredi : «La junte birmane a ajouté à ses fusillades massives de manifestants dans les rues des tribunaux militaires qui ont prononcé des douzaines de condamnations à mort après des procès scandaleusement injustes. Ces peines de morts qui ont visiblement pour but de calmer le mouvement anti-coup d’Etat et devraient être un avertissement sévère aux gouvernements étrangers : une action urgente est nécessaire pour montrer à la junte qu’elle sera tenue pour responsable de ses crimes», a alerté Shayna Bauchner, chercheuse au sein de l’ONG.
Sur les 65 peines de mort prononcées, 39 personnes ont été condamnées par contumace et 26 se trouvent dans les geôles de la junte. «Aucun appel pour les décisions ou condamnations prononcées» par un tribunal militaire n’est prévu par la loi birmane : tout recours revient à Min Aung Hlaing, le commandant de l’armée. Vingt-trois crimes sont jugés par la cour martiale mise en place après le coup d’Etat, dont meurtre, viol, vol, trahison ou corruption.
Depuis le 1er février, près de 5300 manifestants ont été placés en détention par le régime. Le Comité des droits de l’enfant des Nations unies a dénoncé le «meurtre» de 75 enfants par la junte, assurant que 1000 seraient en outre détenus. «Les enfants de Birmanie sont assiégés et risquent de subir des pertes de vie catastrophiques à cause du coup militaire. Les enfants sont exposés chaque jour à une violence aveugle, à des tirs aléatoires et à des arrestations arbitraires. Ils ont des armes à feu pointées sur eux et voient leurs parents et leurs frères et sœurs subir le même sort», a déploré la semaine dernière Mikiko Otani, la présidente du Comité.
Vendredi 23 Juillet 2021 - Pegasus : le Maroc attaque Forbidden Stories et Amnesty international en diffamation à Paris :
Le Maroc, accusé d'avoir eu recours au logiciel d'espionnage Pegasus, a décidé d'attaquer en diffamation Amnesty et Forbidden Stories devant le tribunal correctionnel de Paris, a annoncé jeudi son avocat dans un communiqué transmis à l'AFP. "Le royaume du Maroc et son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, ont mandaté Me Olivier Baratelli pour délivrer, dès aujourd’hui, deux citations directes en diffamation" contre ces deux associations à l'origine des révélations depuis dimanche sur les clients de ce logiciel.
Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre devant la chambre spécialisée en droit de la presse, mais le procès ne devrait pas avoir lieu avant environ deux ans.
"L’Etat marocain entend immédiatement saisir la justice française car il souhaite que toute la lumière soit faite sur les allégations mensongères de ces deux organisations qui avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée", accuse Me Baratelli. "L’Etat marocain considère faire face à une nouvelle affaire de liste et que le passé a largement démontré qu’il était aisé de tirer des conclusions mensongères de telles pratiques", ajoute l'avocat, déplorant un "procès d’intention médiatique, infondé et visiblement créé de toute pièce pour déstabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France".
Rabat a ensuite menacé mercredi d'"opter pour une démarche judiciaire, au Maroc et à l'international contre toute partie reprenant à son compte ces allégations fallacieuses".
Introduit dans un smartphone, ce logiciel -conçu par la société israélienne NSO- permet d'en récupérer les messages, photos, contacts, et d'activer à distances les micros.
Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés, et l'ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.
La liste des cibles potentielles comprend les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise, d'après l'analyse du consortium -qui en a localisé beaucoup au Maroc, en Arabie saoudite ou encore au Mexique.
Vendredi 23 Juillet 2021 - Explosion des ventes de voitures électriques en Europe :
La part de marché des véhicules électriques a plus que doublé en Europe dans les ventes de voitures neuves au deuxième trimestre, a annoncé vendredi l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
Les voitures 100% électriques représentent désormais 7,5% des ventes neuves en Europe, contre 3,5% au deuxième trimestre 2020.
Il s'en est vendu plus de 210 000 (+231,6%), avec de fortes progressions en Espagne et en Allemagne, notamment, mais aussi en Autriche ou en Belgique. Près de l'UE, le Royaume-Uni et la Norvège enregistrent également une forte hausse des ventes d'électriques.
Les voitures à essence, dont la Commission européenne a proposé l'interdiction à la vente pour 2035, représentent désormais moins de la moitié des ventes européennes, avec 1,17 million de véhicules vendus et 41,8% de parts de marché, contre 51,9% au deuxième trimestre 2020.
Les hybrides récupèrent 19,3% du marché, talonnant les voitures diesel (20,4%, contre près de 30% en 2020). Les hybrides rechargeables représentent 8,4% du marché, poussés notamment par de fortes ventes en Italie.
De nombreux constructeurs automobiles se sont engagés radicalement dans le virage électrique et ont promis de supprimer les moteurs à combustion de leurs gammes d'ici la décennie 2030, certaines marques prévoyant de devenir 100% électriques dès l'année 2030, dont Volvo et Opel (groupe Stellantis).
Vendredi 23 Juillet 2021 - JO 2020 : le défilé des Bleus a Tokyo :
La délégation française a défilé vendredi lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, menés par les deux porte-drapeaux la judokate Clarisse Agbegnenou et le gymnaste Samir Aït Saïd.
C’est au son de musiques de jeux vidéo cultes jouées par un orchestre symphonique que les athlètes des différentes délégations ont fait leur entrée dans le stade olympique vendredi. Si la cérémonie d’ouverture s’est tenue à huis clos, les différentes équipes ont toutefois pu défiler, masque sur le visage et en nombre plus restreint, sur la piste. Les Français ont été menés par judokate Clarisse Agbegnenou et le gymnaste Samir Aït Saïd. Ce dernier a offert un moment unique en effectuant un salto arrière en entrant dans le stade, lui qui a été touché par une très grave blessure lors des Jeux de Rio. Ils ont défilé sous les yeux d'Emmanuel Macron, venu les soutenir à trois ans des Jeux de Paris.
Une belle fête pour les champions qui ont dû attendre un an de plus pour pouvoir participer aux compétitions. Les Français espèrent battre leur record de médaille de Rio 2016, avec 42 médailles. Les espoirs se portent, en plus des porte-drapeaux, sur le judoka Teddy Riner, les équipes de France de basket, de handball ou encore de volley, mais également sur l’escalade, le surf le skate, des disciplines qui font leur entrée aux JO cette année.
Vendredi 23 Juillet 2021 - Futur nouveau variant, gestes barrières... Les avertissements du professeur Delfraissy :
Au Sénat jeudi puis sur BFMTV vendredi, le président du conseil scientifique a lancé plusieurs avertissements, évoquant une possible sortie de crise... en 2023.
Jean-François Delfraissy en vient désormais à s'excuser face à ses interlocuteurs. Le président du conseil scientifique -qui accompagne l'exécutif dans la crise sanitaire- a ainsi déclaré aux sénateurs qui l'entendaient jeudi : «Je sais que je suis porteur à chaque fois plutôt de mauvaises nouvelles… Je suis désolé.» Sur BFMTV, vendredi matin, il a nouveau déploré de se trouver dans la posture du prophète de malheur. Le professeur était moins présent dans les médias depuis que Emmanuel Macron, au début de l'année, avait décidé de ne pas suivre les recommandations du conseil scientifique. Son retour sur les ondes et devant les parlementaires coïncide avec une reprise épidémique particulièrement inquiétante en France : jeudi, 21 909 nouveaux cas d'infection par le SARS-CoV-2 ont été détectés, contre un peu plus de 13 000 sept jours plus tôt.
De fait, les nouvelles apportées par le professeur Delfraissy ne sont pas bonnes. «Je pense qu’on arrivera aux 50 000 [cas quotidiens] probablement début août», a-t-il estimé sur BFMTV. Un niveau proche des pires moments de la pandémie, comme lors de la deuxième vague de l'automne dernier, qui se juxtaposera à une situation «compliquée» dans les hôpitaux, où les soignants sont épuisés par 18 mois de lutte contre le coronavirus. Jean-François Delfraissy estime que la France a six semaines de retard sur le Royaume-Uni, où les hospitalisations ont commencé à repartir à la hausse. Avec une différence en défaveur de notre pays : «En France, notre niveau de vaccination est plus faible que celui qui existe en Angleterre, en particulier les plus de 60 ans et un certain nombre de personnes à risque, et en particulier les sujets les plus obèses.»
A l'origine de cette reprise de l'épidémie, le variant Delta «a changé la donne», justifiant aux yeux du conseil scientifique et de son président de nouvelles restrictions, dont celles qui viennent d'être adoptées en première lecture par l'Assemblée nationale. «Je crois que les gens n’ont pas compris ce que ça voulait dire, un niveau de transmission de 60% plus élevé. Je suis frappé par le fait que les médecins eux-mêmes ne comprennent pas ce que ça veut dire. Avec ce niveau de transmission, les discussions que nous avons pu avoir ou les propositions que nous avons faites avant l’arrivée de ce variant, s’avèrent un peu obsolètes [ce qui amène] donc à proposer d’autres types de solution», a-t-il déclaré au Sénat, pour défendre la mise en place d'un passe sanitaire et de l'obligation vaccinale pour les soignants.
Sur ce dernier point, Jean-François Delfraissy assure qu'il n'a «pas d'état d'âme» et admet qu'il a changé d'avis. «On a laissé six mois... Moi j’ai changé d’avis parce qu’à un moment donné, je suis fondamentalement médecin, et quand on choisit ce métier autour de la santé, on le doit aux autres, on fait ce métier pour les autres, on ne le fait pas pour soi. (...) Maintenant, on sait qu’il y a un certain nombre de clusters qui sont arrivés à partir des soignants, que les soignants sont aussi des citoyens qui peuvent s’infecter ailleurs. Passer à une obligation vaccinale m’apparaît du domaine du raisonnable», a-t-il déclaré. Il écarte en revanche la vaccination obligatoire pour l'ensemble de la population.
Vendredi 23 Juillet 2021 - Candidate à la présidentielle, Pécresse dit avoir "plus d'autorité que Marine Le Pen" :
Après avoir annoncé jeudi sa candidature à l'élection présidentielle pour «restaurer la fierté française», Valérie Pécresse s'est exprimée à la télévision lors du JT de 20 heures de TF1. «Je veux rompre avec dix ans de mauvais choix. (...) Il faut remettre le pays en ordre, il est temps», a-t-elle dit.
A 262 jours du premier tour, la présidente de la région Ile-de-France ex-LR a répété que sa participation était motivée par le fait de rétablir «une France dans laquelle les lois sont respectées, une France dans laquelle l'immigration n'est pas incontrôlée» et «dans laquelle on transmet son savoir et dont on est fier». Au sujet de l'actuel président de la République, elle a lancé : «Je ne partage le projet de Macron sur la sécurité, l'ordre, la justice, l'immigration... Le "en même temps", ça ne marche pas», a-t-elle poursuivi.
Valérie Pécresse s'est donc présentée comme la candidate qui donne une «alternative au duel Macron-Le Pen». «Je suis plus réformiste que Macron. Je n'ai pas peur de la sanction. J'ai plus d'autorité que Marine Le Pen», a-t-elle ajouté.
Réélue en juin à la tête de l'Ile-de-France, Valérie Pécresse est la deuxième prétendante ex-LR à annoncer sa candidature à droite, après son homologue des Hauts-de-France Xavier Bertrand fin mars. Elle a répété qu'une primaire restait la seule solution démocratique : «Il faut choisir le capitaine et c'est aux Français de le faire, alors que le meilleur ou la meilleure gagne. (...) Dans trois mois, la raison l'emportera», a-t-elle conclu.
Vendredi 23 Juillet 2021 - Haïti: le dernier adieu au président assassiné Jovenel Moïse :
Les Haïtiens rendaient vendredi un dernier hommage à leur président assassiné Jovenel Moïse, lors de funérailles nationales placées sous haute sécurité dans le pays rongé par les violences et la pauvreté.
Prévue pour durer toute la matinée, la cérémonie solennelle se déroulait dans la ville de Cap-Haïtien, la métropole septentrionale d'Haïti. M. Moïse, tué le 7 juillet à son domicile de la capitale Port-au-Prince par un commando armé, était originaire du Nord du pays.
Cap-Haïtien était relativement calme au matin, après une journée de tension jeudi. Des policiers ont été déployés un peu partout dans les rues
Le cercueil de Jovenel Moïse, recouvert du drapeau national et de l'écharpe présidentielle, était exposé sur une esplanade, ornée de fleurs. La dépouille était gardée par des soldats des forces armées d'Haïti.
Martine Moïse, la veuve du président, gravement blessée dans l'attaque, était présente, le bras en écharpe après avoir été soignée dans un hôpital de Floride. Le visage barré d'un masque portant une photo de son mari, elle s'est inclinée devant son cercueil. La veuve du président a rendu un hommage appuyé à son mari, à la fructueuse carrière d'entrepreneur avant son entrée en politique, et a déploré sa fin tragique, "sauvagement assassiné", "abandonné et trahi". "Quel crime as-tu commis pour mériter un tel châtiment?", a demandé l'épouse en deuil, coiffée d'un chapeau noir.
"Il s'est retrouvé du jour au lendemain avec tout le système en bloc, en face de lui", a-t-elle poursuivi, ajoutant toutefois ne vouloir "ni vengeance, ni violence".
Ces louanges contrastent avec la vive défiance que suscitait avant sa mort M. Moïse au sein d'une bonne partie de la population civile, qui l'accusait d'inaction face à la crise et de dérive autoritaire, après qu'il eut suspendu le parlement.
Vendredi 23 Juillet 2021 - Le projet de loi controversé contre le séparatisme adopté :
Le Parlement a mis un point final vendredi au projet de loi controversé de lutte contre le séparatisme, visant l'islam radical, adopté définitivement via un ultime vote de l'Assemblée et vivement critiqué par la gauche comme la droite.
Après sept mois d'allers et retours entre l'Assemblée nationale et le Sénat, le texte "Respect des principes de la République", présenté comme un remède à "l'OPA islamiste" sur la société, a été validé par les députés par 49 voix pour, 19 contre et 5 abstentions.
Dans un baroud d'honneur, le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a défendu en vain une dernière motion contre une loi à "vocation anti-musulmane" selon lui. Mais le texte est "de portée générale" et "ne traite pas des rapports avec une seule religion", a assuré le président de la commission spéciale François de Rugy (du parti présidentiel LREM).
Porté par le ministre Gérald Darmanin, il contient une batterie de mesures sur la neutralité du service public, la lutte contre la haine en ligne, la protection des fonctionnaires et des enseignants, l'encadrement de l'instruction en famille, le contrôle renforcé des associations, une meilleure transparence des cultes et de leur financement, et encore la lutte contre les certificats de virginité, la polygamie ou les mariages forcés.
Le texte a fait l'objet de vives attaques de la part de certains dirigeants et mouvements islamistes à travers le monde, en particulier la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, provoquant au milieu d'autres frictions géopolitiques des mois de tensions entre Paris et Ankara.
Le débat sur la laïcité et la place de l'islam en France est régulièrement alimenté par des polémiques sur le port du voile, intégral ou non, les créneaux réservés aux femmes dans certaines piscines ou la remise en cause de certains programmes scolaires, alors que le nombre d'habitants de confession ou de tradition musulmane sur le territoire métropolitain a très fortement augmenté depuis l'après-guerre, pour atteindre près de 9% de la population.
Et la France a été ciblée par des attaques islamistes meurtrières et sans précédent, qui ont fait plus de 265 morts depuis 2015.