Samedi 5 juin 2021 - Le point du coronavirus le 4 juin au soir :
La tension hospitalière due au Covid-19 poursuit sa décrue en France, avec toujours moins de malades dans les services de réanimation, selon les données de Santé publique France publiées vendredi. Les services de réanimation, qui soignent les cas les plus graves, accueillaient 2571 patients, contre 2677 jeudi, et 2754 mercredi. Cet indicateur crucial est passé sous la barre des 3000 dimanche, et a diminué de plus de moitié depuis son pic de fin avril, au plus fort de la troisième vague de l'épidémie. Le nombre de nouvelles admissions dans ces services s'est établi à 91 en 24 heures (94 jeudi).
Au total, 14 801 malades du Covid occupaient les lits des hôpitaux français, contre 15 283 la veille et 17 272 il y a une semaine, précise l'agence sanitaire. Quelque 408 malades y ont été admis en une journée (458 jeudi). La maladie a emporté 81 personnes au cours des dernières 24 heures (71 jeudi), portant le bilan total à 109 945 morts depuis le début de l'épidémie en mars 2020.
Les Européens "verts", les Britanniques et les Américains "orange", les Brésiliens "rouges": le gouvernement français a rendu public un classement qui détermine quels voyageurs arrivant en France à partir du 9 juin pourront se passer de test PCR et lesquels resteront soumis à des restrictions.
Samedi 5 juin 2021 - Emmanuel Macron annonce le lancement d'Etats généraux de la justice :
Après être resté spectateur des polémiques sur l'état de la justice alimentées par la droite et les syndicats de policiers, Emmanuel Macron prend l'initiative et annonce samedi, à moins d'un an de la fin de son mandat, des Etats généraux de la justice. Le chef de l'Etat "a décidé de lancer les Etats généraux de la justice", a annoncé l'Elysée dans un bref communiqué soulignant le "profond attachement" du président à "la séparation des pouvoirs". Il souhaite par ailleurs, précise l'Elysée, que "le Garde des Sceaux rende compte chaque année au Parlement de la politique pénale du gouvernement".
L'annonce a été faite vendredi soir à Chantal Arens, la première présidente de la Cour de Cassation, et à François Molins, le procureur général de la Cour de Cassation, reçus à leur demande. M. Molins, l'un des plus hauts magistrats français, s'était insurgé fin avril dans une interview au Monde contre le procès en "laxisme" fait selon lui à la justice, face à la polémique suscitée par la décision de déclarer pénalement irresponsable le meurtrier de la sexagénaire juive Sarah Halimi. Dans cette affaire, Emmanuel Macron avait souhaité un changement de la loi pour que l'abolition du discernement causé par une prise de stupéfiants n'exonère pas de la responsabilité pénale.
Le 19 mai, des dizaine de milliers de policiers avaient par ailleurs manifesté devant l'Assemblée nationale, en présence notamment du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de nombreux élus LR et RN, mais aussi d'élus de gauche, tels par exemple que la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ou l'eurodéputé EELV Yannick Jadot. La critique de la justice était parmi les principaux mots d'ordre des syndicats policiers à cette occasion. Elle a été reprise à leur compte par le Rassemblement national et de nombreuses voix parmi les Républicains.
Samedi 5 juin 2021 - Crack : Paris, le parc de la honte :
Chassés de la porte de la Chapelle, les dealers et consommateurs de crack se sont retrouvés autour du bassin de la Villette. Des tirs de mortiers d’artifice lancés par des riverains contre les toxicomanes ont obligé la préfecture à réagir en les incitant à se regrouper dans ce parc. Au grand dam d'Anne Hidalgo, qui accuse : « L’État laisse pourrir la situation. »
Pieds nus, yeux rougis, dos courbé, il se faufile à toute vitesse. Avec sa claquette de piscine dans une main, il balaie la terre mouillée, scrute les bouts de crack perdus sur le sol. Il se retourne tel un fugitif, se met à sautiller. Il sourit. Ses dents semblent s’être délitées une à une. Il s’engage vers le préau de l’aire de jeu. Face à l’une des gardiennes, prête à lancer un coup de sifflet, l’homme famélique âgé d’une quarantaine d’années se redresse, lève ses deux bras : « Je peux passer, tata ? J’ai le droit ? Je peux passer ? » « Tu ne fumes pas dans les aires de jeu ! » ordonne-t-elle.
« Tata » ou « maman » est en poste depuis plus de quarante ans. À la fois gardienne, agente, protectrice, elle sent venir la moindre bagarre. Âgée de 66 ans, elle compte les jours avant sa retraite, bouleversée par ces parents qui débarquent une photo à la main. Comme ceux qui cherchaient leur fille, Myriam. Elle avait fêté ses 21 ans dans ce square avec une flasque de whisky, en plus de sa dose. Elle a été hospitalisée un temps, puis est revenue. L’obsession du crack encore et toujours.
La galette – on l’appelle aussi boulette, caillou, biscuit ou « ferrero » – vaut de 10 à 20 euros
De ce côté des jardins d’Éole, entre le XVIIIe et le XIXe arrondissement de Paris, le toboggan accolé à la maisonnette en bois a été délaissé par les familles. Ce jour-là, une vingtaine de « crack heads » ou « craqueurs » s’agglutinent sous le préau durant l’orage tandis que trois enfants déterminés à braver l’averse tentent de se réapproprier les lieux, sous les regards inquiets de leurs parents. Les agents municipaux surveillent la troupe de « toxicos ». Il y a un mois, ce sont deux femmes qu’il a fallu séparer. Une histoire de cutter qui aurait pu dégénérer en œil crevé. « J’en ai vu des choses, mais là…, raconte l’agente. Après l’évacuation de la colline du crack porte de la Chapelle fin 2019, on a récupéré énormément de consommateurs. Je les connais à peu près tous, des têtes dures. Je repère les nouveaux parce qu’ils sont moins abîmés, je leur donne un mois avant de se perdre. Une jeune avocate est venue un temps… Ça fait mal », concède-t-elle.
Samedi 5 juin 2021 - Des "morves de mer" envahissent les côtes de la Turquie :
Une mousse visqueuse a envahi depuis plusieurs semaines les côtes du nord-ouest de la Turquie sous l'action combinée de la pollution et du réchauffement climatique, un phénomène qui préoccupe les défenseurs de l'environnement. Les mucilages, parfois surnommés "morve de mer", apparaissent lorsque des organismes végétaux vivant en suspension dans l'eau gonflent jusqu'à former une sorte de mucus jaunâtre qui recouvre de vastes pans de mer. Outre les désagréments pour les riverains et les pêcheurs, les mucilages posent surtout un danger pour l'écosystème en bloquant notamment la lumière du soleil et en privant la flore et la faune sous-marines d'oxygène.
Les nappes de mucilages se sont multipliées ces dernières semaines dans la mer de Marmara, y compris à Istanbul, capitale économique de la Turquie. Ce phénomène naturel a été recensé en Turquie pour la première fois en 2007. Mais l'invasion actuelle est de loin la plus importante à ce jour. Selon les experts, elle est due à la pollution et au réchauffement des températures, qui favorisent la prolifération des substances végétales à leur origine.
"Les mucilages recouvrent la surface de la mer comme un drap. Au bout d'un certain temps, celui-ci s'enfonce dans l'eau et recouvre l'écosystème" marin, empoisonnant mollusques et crustacés, explique à l'AFP Muharrem Balci, professeur de biologie à l'Université d'Istanbul. "Si ce processus n'est pas enrayé, une odeur d'oeuf pourri apparaîtra" bientôt, souligne-t-il.
Le problème est aggravé par la pollution élevée du Danube, fleuve qui se jette dans la mer Noire, laquelle est reliée à celle de Marmara par le détroit du Bosphore. Les autorités turques ont déployé des chalutiers pour drainer les substances visqueuses, mais les experts estiment que ces moyens sont insuffisants. Pour M. Balci, il faudrait notamment que les villes côtières coordonnent leurs actions et que les substances rejetées dans la mer par les usines soient mieux traitées.
Samedi 5 juin 2021 - Le gouvernement nigérian annonce l'interdiction de Twitter dans le pays... sur Twitter :
Un tweet du président effacé, le site rendu inaccessible. Vendredi, le ministère nigérian de l'Information et la Culture a annoncé, dans une série de tweets, avoir coupé l'accès «indéfiniment» à Twitter pour les habitants du pays, reprochant «l'utilisation continue de la plateforme pour des activités visant à saper l'existence des entreprises nigérianes». Ce samedi, Twitter était en effet inaccessible pour de nombreux utilisateurs au Nigeria, sauf utilisation d'un VPN, sur laquelle le ministère compte agir : «Le ministre a dit que le gouvernement fédéral avait également demandé à la Commission nationale de radiodiffusion de mettre immédiatement en place un système de licence pour les OTT [over-the-top service, ces services par contournement] et de toutes les opérations de réseaux sociaux au Nigeria», peut-on lire sur Twitter.
Cette décision survient après la suppression d'un tweet du président Muhammadu Buhari, dans lequel il menaçait les responsables des violences actuelles dans le sud-est du pays, estimant que le message contrevenait aux règles en vigueur sur Twitter. «Nombre de ceux qui se comportent mal aujourd'hui sont trop jeunes pour avoir conscience de la destruction et de la perte de vies qui ont eu lieu durant la guerre civile nigériane. Ceux d'entre nous qui étions sur le terrain pendant 30 mois, qui ont vécu la guerre, les traiteront avec une langue qu'ils comprennent», avait-il écrit le 1er juin, en référence à la guerre du Biafra, qui a fait plus d'un million de victimes entre 1967 et 1970 dans la répression violente et une famine organisée d'un mouvement sécessionniste dans cette région du sud-est du pays. Un message effacé après de nombreux signalements d'internautes, ce que le ministre nigérian de l'Information Lai Mohammed a dénoncé comme étant «un poids, deux mesures» de la part de Twitter.
Samedi 5 juin 2021 - Un juge américain annule l'interdiction des armes d'assaut en Californie :
Un juge américain a annulé vendredi l'interdiction de fusils d'assaut en Californie, en vigueur depuis trois décennies, une décision aussitôt condamnée par le gouverneur de cet Etat, Gavin Newsom, dans un contexte de recrudescence des homicides liés aux armes à feu aux Etats-Unis. Dans sa décision longue de 94 pages, le juge fédéral Roger T Benitez a qualifié l'interdiction d'armes d'assaut (qui existe depuis 1989) d'inconstitutionnelle, défendant le droit aux Américains de posséder des fusils semi-automatiques.
"Comme le couteau suisse, le populaire fusil semi-automatique AR-15 peut servir parfaitement aussi bien à défendre son domicile que sa patrie", a-t-il argumenté. "Les armes et les munitions dans les mains des criminels, des tyrans et des terroristes sont dangereuses. Il est préférable de les laisser dans les mains de citoyens responsables et respectueux de la loi", a-t-il affirmé. M. Benitez a déclaré qu'il donnerait 30 jours à l'Etat de Californie pour faire appel de sa décision, que le gouverneur Newson a juré de contester, la qualifiant de "menace directe à la sécurité publique".
"Nous ne reculons pas devant ce combat et nous continuerons à nous battre pour des lois sur les armes à feu qui vont dans le bon sens et sauvent des vies", a-t-il dit dans un communiqué. Cette annonce intervient dans un contexte de violence accrue aux Etats-Unis et un peu plus d'une semaine après qu'un employé d'une entreprise de transports publics a tué huit personnes sur le site de sa compagnie en Californie avant de se donner la mort. Une perquisition cette semaine au domicile du tireur --incendié peu avant l'attaque-- a permis de retrouver 12 armes à feu, 22.000 munitions et des supposés cocktails Molotov.
Samedi 5 juin 2021 - Accord "historique" au G7 Finances sur un impôt minimum sur les sociétés :
Les ministres des Finances du G7 ont annoncé samedi un accord "historique" sur un impôt mondial minimum et une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales, particulièrement les géants du numérique, à l'issue d'une réunion de deux jours à Londres.
Le G7 s'est engagé sur l'objectif d'un taux d'impôt minimal mondial sur les sociétés d'"au moins 15%", d'après leur déclaration commune, qui mentionne aussi l'engagement envers une meilleure répartition des droits d'imposer les bénéfices des grandes multinationales.
Cet accord du groupe des sept grandes puissances a été qualifié d'"historique" et de "moment de fierté" par le Chancelier de l'Echiquier Rishi Sunak, qui présidait la rencontre en tant que pays organisateur du G7.
Les grandes puissances du G7 (Royaume-Uni, France, Italie Canada, Japon, Allemagne, Etats-Unis), profitant d'un regain d'intérêt de l'administration américaine sur la question depuis l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, veulent parvenir à une réforme mondiale de l'impôt sur les sociétés dans l'esprit des travaux engagés au sein de l'OCDE. Elle vise largement les grandes entreprises de la technologie, souvent américaines, qui paient des impôts dérisoires malgré des profits de dizaines voire centaines de milliards de dollars, en se domiciliant dans des pays où le taux d'impôt sur les sociétés est très faible, voire nul.
L'accord au G7 Finances "est un premier pas et le mois prochain nous avons un G20 des ministres des Finances pour faire de plus amples progrès", a poursuivi M. Sunak, estimant que le compromis obtenu samedi va permettre "'d'injecter de l'équité dans notre système de taxation planétaire".
Samedi 5 juin 2021 - Une grande fête pour le jubilé de platine d'Elizabeth :
C’est officiel depuis cette semaine : les Britanniques feront la fête du 2 au 5 juin 2022 pour célébrer en grandes pompes les 70 ans de règne d’Elizabeth II, soit son jubilé de platine. Elle sera alors âgée de 96 ans et pour l’occasion, Londres devrait se montrer sur son meilleur jour. Le Palais de Buckingham a dévoilé le programme des festivités nationales lors de cet événement très spécial, voulu comme un moment de communion populaire. En plat principal, il y aura bien entendu le traditionnel défilé Trooping the Colour, où les militaires rendent hommage à la souveraine. Cette dernière allumera aussi la « balise nationale », comme elle l’avait fait pour le jubilé de diamant il y a neuf ans, ce qui avait donné lieu à un énorme feu d’artifice. Il y aura aussi une messe à la cathédrale Saint-Paul, dans la vieille ville de Londres, un concert dénommé « Platinum Party at the Palace », une course hippique le derby d'Epsom, un grand banquet du jubilé et enfin un spectacle du jubilé qui se voudra inoubliable. Tous les détails sont diffusés sur un site officiel, qui précise par ailleurs que d’autres informations seront communiquées dans les mois à venir.
Samedi 5 juin 2021 - Facebook suspend Donald Trump pour deux ans :
Facebook a annoncé vendredi suspendre Donald Trump pour deux ans, et que les personnalités politiques seraient désormais sanctionnées comme les autres utilisateurs quand elles enfreignent les règles du réseau social, notamment en cas de désinformation. L'ex-président américain ne pourra revenir que quand les «risques pour la sécurité du public auront disparu», a précisé la plateforme, qui l'avait exclu temporairement le 7 janvier dernier pour avoir encouragé ses partisans lors de l'attaque du Capitole à Washington la veille, une décision sans précédent.
Le géant des réseaux sociaux a créé une nouvelle règle sur mesure par rapport aux événements du 6 janvier, avec des sanctions allant d'un mois à deux ans de suspension pour les personnalités publiques en cas de troubles et de violences, d'après un communiqué. Dans ce contexte, les récidivistes pourront être bannis pour de bon. Facebook avait demandé à son tout jeune conseil de surveillance d'évaluer la pertinence de l'exclusion pour une durée indéfinie de Donald Trump, mais l'instance avait renvoyé la balle dans son camp début mai.
Trump dénonce "une insulte aux 75 millions de personnes" qui ont voté pour lui : «La décision de Facebook est une insulte aux 75 millions de personnes, plus de nombreuses autres, qui ont voté pour nous lors de l'élection présidentielle frauduleuse de 2020», a réagi dans un communiqué l'ancien chef d'Etat, ostracisé par la plupart des grandes plateformes depuis les émeutes qui avaient fait plusieurs morts et choqué le pays.
Samedi 5 juin 2021 - Attentat manqué près de Notre-Dame : 30 ans de réclusion requis en appel contre Inès Madani :
Sa "détermination" à faire "un carnage" était "totale" : l'accusation a requis vendredi trente ans de réclusion criminelle contre Inès Madani, jugée en appel devant les assises spéciales de Paris pour un attentat manqué aux bonbonnes de gaz près de Notre-Dame en septembre 2016.
L'avocat général Guillaume Portenseigne a sollicité la confirmation de la peine infligée en octobre 2019 mais demandé qu'elle soit, cette fois, assortie d'une période de sûreté des deux tiers.
En première instance, la cour d'assises spéciale n'avait pas prononcé de période de sûreté à l'encontre d'Inès Madani, âgée de 19 ans au moment des faits. C'est "une erreur", a estimé le représentant du parquet général, insistant sur l'absence, chez l'accusée, de "signes exceptionnels de déradicalisation".
Dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, Inès Madani et une autre jihadiste, Ornella Gilligmann, avaient garé une voiture piégée de six bonbonnes de gaz devant la terrasse bondée d'un restaurant près de Notre-Dame de Paris, et essayé de l'incendier avec du gasoil. Seul ce mauvais choix de ce carburant, difficilement inflammable, a permis d'éviter une explosion meurtrière.
Ornella Gilligmann n'a pas fait appel de sa condamnation à 25 ans de réclusion criminelle, qui est donc définitive.
Les deux femmes voulaient, "dans une co-action", commettre "un attentat de masse", qui a été "préparé, prémédité", a appuyé le magistrat. Cette nuit-là, a-t-il souligné, "l'objectif était évidemment de faucher le plus de vies possible, de faire un carnage", comme l'a reconnu Inès Madani.