Samedi 15 mai 2020 - Le point du coronavirus le 14 mai au soir :
Le nombre de malades du Covid-19 dans les services de réanimation a poursuivi sa baisse vendredi pour passer sous 4.400, le nombre d'hospitalisations dans son ensemble continuant également à décroître, selon les chiffres de Santé publique France. Cette amélioration des indicateurs s'accompagne d'une accélération de la campagne vaccinale, le cap des «20 millions de Français» ayant «reçu au moins une injection de vaccin» devant être atteint samedi, a annoncé sur Twitter le ministre de la Santé, Olivier Véran.
Ce chiffre correspond à l'objectif que s'était fixé le gouvernement, qui veut atteindre les 30 millions de primo-injections à la mi-juin.
Selon l'agence sanitaire, les services de soins critiques (qui rassemblent réanimation, soins intensifs et surveillance continue) comptent désormais 4.352 malades du Covid, dont 152 nouvelles admissions en 24 heures, contre 4.442 jeudi. Ce chiffre est en diminution quasi continue depuis le point haut, à 6.001, atteint le 26 avril (plus haut que le pic de la deuxième vague de l'automne à 4.900 mais en-dessous de celui de la première vague en avril 2020, autour de 7.000).
Le nombre total d'hospitalisations pour Covid poursuit également sa baisse, avec 23.406 patients recensés vendredi, dont 733 nouvelles hospitalisations en 24 heures, contre 23.656 la veille.
La maladie a emporté 173 personnes à l'hôpital dans les dernières 24 heures, contre 131 la veille, portant le total à 107.452 depuis le début de l'épidémie (dont 81.145 à l'hôpital). 7.025 nouvelles contaminations ont par ailleurs été répertoriées, un niveau bas correspondant à la journée de jeudi (férié), contre 19.461 la veille et 19.124 vendredi dernier. Le taux de positivité (nombre de tests positifs sur le total des tests réalisés) est à nouveau en baisse à 4,7% après plusieurs jours de forte baisse, puisqu'il s'élevait encore à 10% fin avril.
Samedi 15 mai 2020 - Assouplissement du port du masque pour les personnes vaccinées aux Etats-Unis :
La levée par les autorités sanitaires américaines de la recommandation du port du masque pour les personnes vaccinées contre le Covid-19 a pris par surprise les responsables locaux, experts et entreprises aux Etats-Unis, provoquant vendredi de vifs débats et une certaine confusion dans le pays.
Plusieurs enseignes américaines de la distribution, comme le géant Walmart ou les supermarchés à bas prix Costco, ont annoncé vendredi que le masque n'est désormais plus obligatoire dans leurs magasins mais qu'il reste de rigueur lorsque la législation locale impose toujours de le porter.
La principale agence fédérale de santé publique des Etats-Unis (CDC) a en effet affirmé jeudi que toute personne complètement vaccinée pouvait désormais s'affranchir de porter le masque, sauf dans les transports et les hôpitaux. Mais chaque Etat, comté ou même ville peut décider de maintenir l'obligation.
Samedi 15 mai 2020 - Castex "raisonnablement optimiste" pour atteindre les 20 millions de primo-vaccinés samedi :
Jean Castex s'est dit "raisonnablement optimiste" d'atteindre samedi soir l'objectif des 20 millions de Français primo-vaccinés contre le Covid-19 à la mi-mai, lors d'une visite du centre de vaccination de la Porte de Versailles à Paris. "Je suis raisonnablement optimiste. Nous devrions ce soir atteindre l'objectif collectif que nous nous étions fixé, à savoir 20 millions de primo-vaccinés au 15 mai", a souligné le Premier ministre lors d'une brève déclaration à la presse.
"C'est un moment très important pour l'ensemble du pays parce que cela conforte les perspectives de sortie de crise qui sont également confortées par l'évolution des données de l'épidémie qui régresse partout" en France, a ajouté le chef du gouvernement qui était accompagné de la ministre de la Défense Florence Parly et de la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
Le gouvernement s'était fixé comme objectif d'atteindre la barre des 20 millions de premières doses injectées au 15 mai, puis des 30 millions un mois plus tard. Selon les derniers chiffres publiés vendredi soir, 19.706.931 personnes avaient reçu au moins une injection et 8.705.141 personnes avaient reçu deux injections (soit 13% de la population totale et 16,6% de la population majeure).
"L'objectif suivant, c'est 30 millions de primo-vaccinés, c'est à notre portée", a souligné le Premier ministre, alors que la campagne sera ouverte à tous les adultes, sans distinction d'âge, le 15 juin. Jean Castex a fixé deux objectifs prioritaires pour la suite de la campagne de vaccination. "Aucune dose ne doit être inutilisée" et "nous devons aller chercher les plus vulnérables", a-t-il dit, rappelant que 25% des plus de 75 ans n'avaient pas encore reçu leur première injection. Premier vaccinodrome parisien, le centre de la Porte de Versailles a ouvert ses portes le 5 mai. Géré entièrement par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ouvert sept jour sur sept, il doit passer la semaine prochaine à un rythme de 3.000 injections par jour.
Samedi 15 mai 2020 - Paris : la police tente de disperser la manifestation de soutien aux Palestiniens :
L'interdiction des autorités, confirmée en justice, ne les a pas arrêtés. Les soutiens aux Palestiniens ont commencé à se rassembler à Paris samedi après-midi, immédiatement dispersés par les forces de l'ordre, tandis que plusieurs autres rassemblements, autorisés, ont lieu à travers la France.
«Parce que nous refusons de taire notre solidarité avec les Palestiniens, et que l'on ne nous empêchera pas de manifester, nous serons présents (au métro) Barbès» samedi «à 15h», avait lancé l'Association des Palestiniens en Ile-de-France, ainsi qu'une petite trentaine d'autres organisations, telles Attac, l'Action Antifasciste Paris-Banlieue, le Nouveau Parti Anticapitaliste.
Peu avant 15h, sur place, le déploiement policier massif était visible dans tout le quartier. 4.200 policiers et gendarmes sont mobilisés, selon la préfecture de police, qui ont pour consignes de "dispersion immédiate" dès que des manifestants tentent de se regrouper, en utilisant le «lanceur d'eau», ou de verbaliser, à hauteur de 135 euros. Le canon à eau a été utilisé, ont constaté des journalistes de l'AFP, selon lesquels des face à face entre manifestants et forces de l'ordre avaient lieu dans des petites rues qui mènent au boulevard Barbès (XVIIIe arrondissement).
L'interdiction de manifester dans la capitale a été prise jeudi soir par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin pour des «risques de troubles». Il a été mis en avant le précédent de 2014, lorsqu'une manifestation propalestinienne à Paris avait dégénéré en violences urbaines.
Les organisateurs ont tenu une conférence de presse en tout début d'après-midi pour réaffirmer leur «solidarité» alors que, dans les territoires palestiniens, «le massacre continue». L'un des organisateurs Walid Attalah a répété leur intention de manifester «pacifiquement», jusqu'à la place de la Bastille, et dénoncé l'attitude des autorités : «ils veulent clairement laisser pourrir la situation et qu'il y ait des débordements», a-t-il affirmé.
Samedi 15 mai 2020 - L'armée israélienne bombarde l'immeuble des médias Al-Jazeera et Associated Press à Gaza :
L'armée israélienne a mené une frappe samedi sur l'immeuble d'une dizaine d'étages abritant les locaux de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera et l'agence de presse américaine Associated Press (AP) dans la bande de Gaza, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Une frappe israélienne a dévasté la tour qui abrite les bureaux d'AP dans la ville de Gaza", a écrit sur Twitter Jon Gambrell, un journaliste de l'agence américaine. "L'armée a prévenu le propriétaire de la tour dans laquelle AP a ses locaux qu'elle serait ciblée" par une frappe, avait-il écrit peu de temps avant. Des journalistes de l'AFP ont vu la tour de 13 étages se faire pulvériser par plusieurs missiles. La chaîne Al-Jazeera a confirmé sur Twitter que ses locaux étaient dans ce bâtiment et a retransmis en direct les images de la tour s'effondrer dans un nuage de poussière.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas réagi à ces informations dans l'immédiat. "Des bombes pourraient tomber sur notre bureau. Nous avons couru les escaliers depuis le 11e étage et regardons maintenant le bâtiment de loin, priant pour que l'armée finisse par se rétracter" avait tweeté peu de temps avant le raid Fares Akram, correspondant pour AP à Gaza. Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza et Israël échangent depuis lundi des tirs meurtriers depuis et vers l'enclave palestinienne de deux millions d'habitants. Le dernier bilan des autorités palestiniennes faisait état vendredi soir de 139 morts, parmi lesquels 39 enfants, et 1.000 blessés dans les bombardements israéliens.
Plus de 2.300 roquettes ont été lancées par des groupes armés palestiniens sur le territoire israélien depuis lundi, tuant neuf personnes, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés. Selon l'armée, le bouclier antimissile "Dôme de fer" a intercepté plus de la moitié de ces missiles.
Samedi 15 mai 2020 - Gaza: 10 personnes d'une même famille tuées dans une frappe israélienne :
Dix membres d'une même famille ont été tués samedi matin dans une frappe aérienne israélienne à l'ouest de la bande de Gaza, ont annoncé les secours palestiniens. Parmi les victimes, se trouvaient huit enfants et deux femmes, tués alors qu'ils se trouvaient dans leur immeuble de trois étages situé dans le camp de réfugiés Al Shati, selon ces sources paramédicales à Gaza. "Ils (les enfants) étaient en sécurité dans leur maison, ils ne portaient pas d'armes, ils n'ont pas tiré de roquettes", a témoigné Mohammad Abou Hatab, le père des huit enfants, à l'hôpital Shifa de la ville de Gaza.
Les enfants ont été tués "alors qu'ils portaient leurs habits de l'Aïd al-Fitr", a-t-il ajouté, en référence à la coutume de porter des beaux habits durant cette fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan. Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a lui dénoncé dans un communiqué "un massacre odieux dans le camp d'Al-Shati". L'armée israélienne a de son côté annoncé dans la nuit, au moins cinq frappes sur l'ensemble de la bande de Gaza.
Parmi les cibles visées, selon un communiqué de l'armée, se trouvait l'un des quartiers généraux de Taoufik Abou Naim, commandant des forces de sécurité du Hamas, ainsi que plusieurs "sites de lancement de roquette" au nord et au sud de l'enclave et des bâtiments "du renseignement militaire" du Hamas. Le dernier bilan des autorités palestiniennes faisait état vendredi soir de 126 morts, dont 31 enfants, et 950 blessés dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis lundi. Plus de 2.000 roquettes ont été lancées sur le territoire israélien depuis lundi, tuant 9 personnes, dont un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés.
Samedi 15 mai 2020 - Le RN demande à Castex d'appeler ses ministres "à la retenue" contre Le Pen :
Jordan Bardella, vice-président du RN, a demandé samedi au Premier ministre Jean Castex d'«appeler ses ministres à la retenue» dans leurs critiques contre Marine Le Pen, estimant qu'en cas d'agression physique contre elle, ces derniers «en porteraient une part de responsabilité morale». «Plusieurs membres du gouvernement ont dépassé ces derniers jours les limites de l'acceptable dans leurs propos publics à l'encontre» de Marine Le Pen et du Rassemblement national, a déploré dans un communiqué Jordan Bardella, tête de liste du RN pour les régionales de juin en Ile-de-France.
Il a cité le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui avait «annoncé être candidat dans le Pas-de-Calais avec l'objectif de "chasser le Rassemblement National"», et la secrétaire d'Etat Olivia Grégoire, «qui a qualifié Marine Le Pen "d'ennemie à abattre"».
Si ces «appels à la violence» devaient être suivis d'agressions physiques à l'égard de la candidate RN à la présidentielle ou d'un élu RN, «ces ministres en porteraient une part de responsabilité morale», affirme-t-il. Le Premier ministre «doit maintenant les appeler à la retenue et garantir aux Français un débat démocratique serein dans la période électorale qui s'ouvre».
Samedi 15 mai 2020 - L'agence AP "choquée et horrifiée" par la frappe israélienne contre ses bureaux à Gaza :
L'agence de presse américaine AP s'est dite samedi "choquée et horrifiée" par la frappe israélienne qui a détruit la tour abritant ses bureaux et ceux d'Al-Jazeera à Gaza, la qualifiant de "développement incroyablement inquiétant". "Nous sommes choqués et horrifiés par le fait que l'armée israélienne vise et détruise l'immeuble abritant le bureau d'AP et d'autres médias à Gaza", a dit dans un communiqué le patron de l'agence, Gary Pruitt. "Ils connaissent depuis longtemps l'emplacement de notre bureau et savaient que des journalistes s'y trouvaient. Nous avons été avertis que l'immeuble serait frappé", a-t-il ajouté.
"C'est un développement incroyablement inquiétant. Nous avons évité de justesse de terribles pertes humaines. Une dizaine de journalistes et de pigistes d'AP se trouvaient dans l'immeuble et heureusement, nous avons pu les évacuer à temps", a-t-il précisé. Des journalistes de l'AFP ont vu la tour de 13 étages se faire pulvériser par plusieurs missiles. "Nous avons demandé des informations au gouvernement israélien et sommes en contact avec le département d'Etat américain pour essayer d'en savoir plus", a encore dit Gary Pruitt. "Le monde sera moins informé sur ce qui se passe à Gaza à cause de ce qui s'est passé aujourd'hui", a-t-il conclu.
Jawad Mehdi, propriétaire de la tour Jala, a indiqué qu'un officier israélien du renseignement l'avait prévenu avant la frappe qu'il disposait d'une heure pour faire évacuer le bâtiment. Il a demandé dix minutes supplémentaires pour que les journalistes puissent emporter leur équipement, mais a essuyé un refus. La chaîne Al-Jazeera a confirmé sur Twitter que ses locaux étaient dans ce bâtiment et a retransmis en direct les images de la tour s'effondrant dans un nuage de poussière. L'armée israélienne a affirmé que des équipements militaires du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave, se trouvaient dans la tour frappée par ses avions de combat.
Samedi 15 mai 2020 - Régionales : Marie-Caroline Le Pen candidate RN en Ile-de-France :
Marie-Caroline Le Pen, soeur aînée de Marine Le Pen, sera candidate pour le RN aux élections régionales en Ile-de-France, a appris l'AFP vendredi auprès du numéro 2 du Rassemblement national Jordan Bardella, confirmant une information du «Figaro».
Marine Le Pen sera deuxième sur la liste RN des Hauts-de-Seine, a confirmé Jordan Bardella, tête de liste du parti en Ile-de-France. Il était crédité de 17% au premier tour dans un récent sondage Ipsos, contre 34% à la candidate ex-LR Valérie Pécresse et 12% à Audrey Pulvar (Ile-de-France en commun, soutenue par le PS). «Marie-Caroline, c'est le choix de l'expérience et de la technicité, après trois mandats au conseil régional d'Ile-de-France entre 1992 et 2004. Notre groupe avait alors notamment été à l'origine de la demande de création d'une police régionale des transports», a déclaré Jordan Bardella dans un message à l'AFP.
Marie-Caroline Le Pen, 61 ans, revenue dans les années 2000 au FN (désormais RN) après avoir fait dissidence, avait fait son retour politique l'an dernier à Calais sur la liste du RN aux municipales, qui avait finalement obtenu 17,9% des voix derrière la liste de la maire sortante LR Natacha Bouchart (50,2%). Elue conseillère régionale lors des élections de 1992 sur la liste FN dans les Hauts-de-Seine, elle avait été réélue en 1998.
La politique, on y revient «comme le vélo», expliquait en 2020 l'aînée des trois filles Le Pen, qui s'était engagée très jeune au Front national. Elle s'était ensuite brouillée en 1998 avec le clan familial en ralliant, avec son mari, le MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, dont elle a démissionné en 2000. Marine Le Pen avait déclaré publiquement, en 2011, avoir «totalement pardonné» à sa soeur, qui avait réintégré en 2016 le FN.
Samedi 15 mai 2020 - Jack Lang, l'indétrônable :
Alors que la France a célébré l’élection du 10 mai 1981, lui a toujours refusé d’être remisé au rang des souvenirs. Son nom reste associé au ministère de la Culture, sur lequel il a régné pendant dix ans. Enquête sur un acteur-né, agrégé de droit public, qui aura su marier sa fidélité à François Mitterrand avec sa science de la durée en politique
Il a traversé la pandémie sur un nuage. Un léger Covid asymptomatique, rien senti, ses habituelles virées à Marrakech ont préservé sa belle humeur et sa bonne mine. Le visage est tout doré, cheveux mousseux, chemise outremer et sourire étincelant, ravi de voir la Seine s’épanouir sous les fenêtres de son bureau, au 8e étage de l’Institut du monde arabe. « Monsieur le président… le masque », rappellent gentiment ses conseillers et il hausse les épaules, décroise ses baskets Camper, demande un thé vert, un soupçon de sucre. Jack Lang savoure, le printemps s’annonce languien.
Les commémorations du 10 mai 1981 ont honoré le plus fidèle et le plus populaire des mitterrandiens. Il était le maître d’un colloque organisé à la Bastille avec Mazarine Pingeot, et la star de nombreuses festivités, d’émissions, d’ouvrages saluant son héritage. « Que vive la loi unique du prix du livre ! » (association Verbes), publie Marie-Rose Guarniéri, libraire à Montmartre, qui a tenu à célébrer la législation ayant sauvé sa profession contre les géants de la distribution. Un collectif de chercheurs dissèque « Les années Lang » (La Documentation française), tandis que le sociologue Frédéric Martel, connu pour son enquête explosive « Sodoma » sur les mœurs du Vatican, s’est plongé dans des centaines d’archives pour éditer « Une révolution culturelle. Dits et écrits » (Robert Laffont). « J’avais l’image d’un Lang un peu dilettante, faisant de grands discours et dansant sur les chars de la Gay Pride, dit-il. J’ai découvert un travailleur acharné. »
On le voit jeune ministre lancer avec François Mitterrand les grands chantiers – de la pyramide du Louvre à l’Opéra Bastille –, on l’entend le flatter, le couvrir d’idées, le servir, rarement le contredire. On le voit batailler, visionnaire, technique, s’accrochant à son budget, harcelant de notes tout l’appareil d’État, imaginant la Fête de la musique, du patrimoine ; défendant la liberté, les artistes, tous, écrivains, rappeurs, cinéastes – « Le ministère c’est leur maison », disait-il. Au front contre l’impérialisme américain, Disney, La Cinq, Chirac qui le traitait de « pape du sida mental » ; manœuvrier, passionné, obsessionnel, toujours, sur 1 312 pages.