Mercredi 2 septembre 2020 – point sur le Coronavirus le 1er septembre au soir :
Près de 5000 nouveaux cas d'infection au coronavirus ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures, selon les chiffres publiés mardi soir par Santé publique France (SpF). 4.982 nouveaux cas ont été confirmés en 24 heures, a indiqué l'agence sanitaire nationale lors du bilan quotidien publié sur son site. C'est plus que les 3.082 nouveaux cas recensés la veille (les chiffres du lundi marquent en général un recul en raison du week-end, avec notamment la fermeture des laboratoires), mais c'est stable par rapport à samedi et dimanche (5.400, contre plus de 7.000 vendredi). Le taux de positivité des tests (proportion du nombre de personnes testées positives par rapport au nombre total de personnes testées) continue sa progression régulière: 4,3% sur les sept derniers jours, contre 4,2% lundi, 4,1% dimanche et 3,6% mercredi dernier. En 24 heures, 19 malades supplémentaires sont décédés en France, portant le total à 30.661 depuis le début de l'épidémie.
Sur ce total, 20.147 sont morts au sein des établissements hospitaliers, et 10.514 (données du 31 août, dernier chiffre connu) en établissements sociaux et médico-sociaux, dont les Ehpad, précise la Direction générale de la santé (DGS), dans son propre point quotidien de mardi. Le nombre de foyers d'infection (ou "clusters") en cours d'investigation a augmenté de 53 en 24 heures, à 378. De son côté, le nombre de patients du Covid-19 hospitalisés en réanimation est en progression de 15 personnes, à 424. La DGS indique qu'on s'approche de l'objectif du million de tests fixé par le gouvernement: sur les 7 derniers jours, 976.812 tests ont été réalisés. Selon la DGS, le formulaire qu'on devait remplir sur place au laboratoire peut désormais être téléchargé sur le site du ministère de la Santé et rempli en amont, "afin de fluidifier les dépistages"
Alors que la rentrée des classes a eu lieu mardi, la DGS rappelle l'importance des mesures barrières (lavage des mains, distance physique et "port du masque par les collégiens, lycéens et personnels adultes"). "Au moindre symptôme, (toux, et/ou fièvre, et/ou troubles digestifs) les enfants doivent être testés" et "en cas de test positif, l'exclusion de la classe est de 7 jours, durée pouvant être prolongée", souligne la DGS. "Le dépistage d'une classe entière n'est justifié que dans deux cas de figure: si le professeur ou 2 enfants sont testés positifs. La classe peut être fermée si au moins 3 enfants sont positifs", poursuit-elle.
Mercredi 2 septembre 2020 – La Suède fait de nouveau cavalier seul sur le masque :
La Suède, qui a attiré l'attention avec sa stratégie moins stricte face au coronavirus, se retrouve à nouveau isolée dans sa lutte contre l'épidémie, continuant pour l'heure à bouder le masque. Alors que Paris a rendu obligatoire le port du masque dans toutes ses rues, à Stockholm, rares sont ceux qui l'arborent dans les supermarchés, bureaux, bus et métros. Seule une poignée se plie à son usage.
Si les autorités sanitaires suédoises le jugent insuffisamment efficace, elles insistent sur le respect de la distanciation sociale et le lavage régulier des mains. Contrairement aux dispositifs imposés dans le reste de l'Europe, la Suède n'a pas confiné sa population et a maintenu ouverts cafés, bars, restaurants et entreprises, demandant à chacun de «prendre ses responsabilités». Le bilan est contestable: avec plus de 5.800 morts et 84.000 cas, la Suède est parmi les pays les plus touchés relativement à sa population.
Mais, contrairement à de nombreux pays d'Europe qui connaissent une recrudescence des nouveaux cas, comme la France, les Pays-Bas, l'Allemagne ou la Belgique, les données pour la Suède sont en baisse depuis juin. Face à cette tendance, les autorités sanitaires ne voient pour l'instant aucune raison de changer de stratégie, y compris concernant les masques.
Mercredi 2 septembre 2020 – Caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo : Macron défend "la liberté de blasphémer" en France :
Emmanuel Macron a de nouveau défendu mardi "la liberté de blasphémer" en France à propos de la republication par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet, lors d'une conférence de presse à Beyrouth.
"Depuis les débuts de la Troisième République il y a en France une liberté de blasphémer qui est attachée à la liberté de conscience. Je suis là pour protéger toutes ces libertés. Je n'ai pas à qualifier le choix de journalistes. J'ai juste à dire qu'en France on peut critiquer des gouvernants, un président, blasphémer, etc.", a-t-il répondu.
Mercredi 2 septembre 2020 – Béton dans la Seine : Lafarge soupçonné d'avoir déversé ses eaux usées sur un autre site à Paris :
Après l'Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, ce sont désormais des habitants du XVème arrondissement de Paris qui accusent le groupe Lafarge de pollution environnementale. Lundi, Europe 1 a dévoilé une vidéo montrant une bétonnière vider ses eaux usées -mélange de particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres de plastique- dans une cuve percée qui se déverse directement dans la Seine. La radio diffuse mardi une photo prise par des riverains qui habitent non loin d'une centrale à béton du groupe dans un autre lieu à Paris. Celle-ci montre une bétonnière qui verse cette fois son contenu directement dans le fleuve, toujours dans la capitale. «J'ai vu plusieurs fois des camions Lafarge déverser un liquide blanchâtre, qui ressemblait à des eaux usées, directement dans la Seine. Ce n'est pas du tout un hasard, ce n'est pas du tout accidentel, ça dure depuis de nombreuses années», a raconté au micro de la station Maryse Fourcade, vice-présidente de l'association des riverains, qui habite à côté du site Lafarge.
Les photos capturées par les riverains, dont la dernière prise il y a trois mois, ont été transmises à la mairie de Paris, qui elle les a remises à la justice. La maire Anne Hidalgo a dénoncé lundi un «scandale écologique» et indiqué que le procureur de la République allait être saisi «pour ces faits graves qui portent atteinte à notre environnement».
Mercredi 2 septembre 2020 – Le procès des attentats de janvier 2015 s'ouvre mercredi à Paris :
Dix-sept morts et le début d'une sanglante série en France: plus de cinq ans après l'électrochoc des attentats jihadistes de janvier 2015, le procès des attaques contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher s'ouvre mercredi à Paris. Quatorze accusés, soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique aux frères Saïd et Chérif Kouachi et à Amédy Coulibaly, auteurs des attaques qui ont terrorisé la France pendant trois jours, sont jugés jusqu'au 10 novembre devant une cour d'assises spéciale. Ce procès d'ampleur, le premier pour un attentat jihadiste commis en France depuis celui de 2017 pour les tueries perpétrées par Mohamed Merah, sera intégralement filmé en raison de son "intérêt pour la constitution d'archives historiques", selon la justice. Initialement prévu avant l'été, le procès avait été reporté en raison de la crise sanitaire et se tiendra sous haute surveillance au tribunal judiciaire de Paris.
Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi, qui gravitaient depuis plusieurs années dans la sphère jihadiste, ont attaqué la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris, assassinant 12 personnes dont les dessinateurs historiques Cabu et Wolinski, avant de prendre la fuite. Le lendemain, Amédy Coulibaly, délinquant radicalisé en prison, tuait une policière municipale à Montrouge, près de Paris, puis, le 9 janvier, exécutait quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d'otages du magasin Hyper Cacher, dans l'Est parisien. Il est mort sur place dans un assaut policier, les frères Kouachi ayant, eux, été abattus peu avant dans une imprimerie où ils s'étaient retranchés, à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne).
Pendant deux mois et demi, la cour d'assises doit entendre 144 témoins et 14 experts pour déterminer le rôle des accusés et ce qu'ils savaient des attaques de janvier 2015, qui ont provoqué une manifestation monstre à Paris et un émoi durable dans le monde. Trois des accusés manqueront à l'appel: Hayat Boumeddiene, compagne de Coulibaly, et les frères Belhoucine, partis quelques jours avant les attaques pour la zone irako-syrienne. Leur mort, évoquée par diverses sources, n'a jamais été officiellement confirmée et tous trois restent visés par des mandats d'arrêt.
Mercredi 2 septembre 2020 – Accord droite-Macron : le pavé dans la mare d'Estrosi fraîchement reçu par la droite :
Le maire LR de Nice Christian Estrosi a lancé un pavé dans la mare en appelant la droite à passer un accord avec Emmanuel Macron pour 2022, au grand dam des Républicains qui cherchent toujours leur candidat.
"Pour ne pas gâcher tous les talents de la droite, passons un accord avec Emmanuel Macron pour qu’il soit notre candidat commun à la présidentielle et que ceux-ci puissent participer au redressement de notre pays", a proposé Christian Estrosi dans le Figaro paru lundi soir.
Même si l'appel de l'ancien ministre sarkozyste est assorti de "conditions", il a été fraîchement reçu par la droite qui organise sa grande rentrée vendredi et samedi au Port-Marly. "Je trouve ça totalement misérable", a affirmé le numéro 3 des Républicains Aurélien Pradié, en accusant le maire de Nice de "se vendre au plus offrant". "Christian Estrosi se trompe de combat", a estimé dans "Le Parisien" le patron des députés LR Damien Abad selon qui "il faut un candidat de la droite à la présidentielle parce que les Français ont besoin d’une alternance politique, on ne peut pas s’enfermer dans un duel Macron-Le Pen un an et demi avant la présidentielle". Le rétrécissement de l'espace politique de la droite, entre l'exécutif empiétant sur son programme et captant son électorat, et certains au RN appelant à une "union des droites", est à l'oeuvre depuis 2017.
"On tend la main à toutes les bonnes volontés", a affirmé mardi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Le RN a lui raillé "la mort cérébrale" des Républicains: le parti "est désormais de trop!" selon le numéro 2 du RN Jordan Bardella.
Le maire de LR de Nice est certes souvent présenté comme "Macron-compatible", mais sa critique touche un point sensible, alors que LR n'a encore tranché ni sur le nom de son candidat ni sur le mode de désignation - les divergences sont apparues samedi aux universités d'été de LR à La Baule sur l'idée d'une primaire. Le nom le plus fréquemment évoqué est celui de François Baroin, qui a le soutien de Christian Jacob. Mais le président de l'AMF ne clarifiera ses intentions qu'à l'automne.
Mercredi 2 septembre 2020 – Tortionnaire du régime khmer rouge, Douch est mort :
L'ancien tortionnaire "Douch", chef du plus redoutable centre de détention sous le régime cambodgien des Khmers rouges et condamné à la perpétuité, est décédé mercredi à l'âge de 77 ans.
Kaing Guek Eav, alias Douch, "est mort à l'hôpital", a déclaré Neth Pheaktra, porte-parole du tribunal cambodgien parrainé par l'ONU pour juger les principaux responsables khmers rouges. Aucune précision n'a été donnée sur les causes du décès. "Il souffrait d'une maladie pulmonaire depuis plusieurs années", a précisé à l'AFP une source sous couvert d'anonymat. Douch a dirigé Tuol Sleng ou S21, la prison centrale de Phnom Penh où 15.000 personnes ont été torturées avant d'être exécutées par les kmers rouges. Installée le 17 avril 1975, cette dictature ultra-maoïste est tombée le 7 janvier 1979 sous les chenilles des chars du Vietnam socialiste, "frère ennemi". Entre-temps, quelque deux millions de personnes furent tuées.
Kaing Guek Eav a été le premier Khmer rouge condamné par un tribunal pour crimes de guerre. En 2010, en première instance, une peine de 30 ans de prison a été prononcée à son encontre. Puis, deux ans plus tard, en appel, il a été condamné à la perpétuité. Né le 17 novembre 1942 dans un village de la province de Kompong Thom, au nord de Phnom Penh, Douch a été professeur de mathématiques avant de rejoindre les Khmers rouges en 1967.
Mercredi 2 septembre 2020 – Violences conjugales: le gouvernement annonce 1.000 places d'hébergement supplémentaires :
L'Etat va créer 1.000 places d'hébergement supplémentaires pour les victimes de violences conjugales qui s'ajoutent aux 1.000 déjà prévues dans le cadre du Grenelle, a indiqué mercredi Jean Castex lors d'une visite à la Maison des femmes de Saint-Denis. "Je vous annonce que nous allons débloquer une enveloppe pour financer 1.000 places supplémentaires", a déclaré le Premier ministre devant des membres du personnel de cet établissement et des élus locaux. "Ca nous amène à 6.500 places (au total) pour ces femmes et ces enfants", a précisé ensuite la ministre déléguée chargée de l'Egalité Femmes hommes Elisabeth Moreno.
Alors que des associations s'interrogent sur la réalité des 1.000 places déjà annoncées l'an passé, lors du lancement du Grenelle des violences conjugales, Mme Moreno a assuré que celles-ci "ont bien été créées". "Et je vais tout mettre en oeuvre pour que les 1.000 autres le soient et que l'on s'assure que la cartographie de ces nouveaux hébergements soit équitable, que l'on soit dans les zones rurales, urbaines ou en Outre-mers", a-t-elle ajouté.
Des critiques ont également entouré le financement: l'appel à projet prévoit un coût moyen de 25 euros par jour et par place, alors qu'une prise en charge adaptée "nécessiterait une dépense de 40 à 50 euros", ont récemment critiqué dans un rapport les sénateurs Arnaud Bazin (LR) et Éric Bocquet (PCF). "25 euros, je n'ai pas l'intention de m'arrêter à cela", a garanti Mme Moreno. "Nous sommes en train de travailler sur ce sujet. Il ne s'agit pas d'héberger les femmes dans n'importe quelles conditions", a-t-elle insisté.
Mercredi 2 septembre 2020 – Donald Trump à Kenosha, tensions entre manifestants :
Promettant de rétablir "la loi et l'ordre", Donald Trump est arrivé mardi à Kenosha, théâtre de plusieurs nuits d'émeutes après qu'un policier y a tiré à bout portant sur un Afro-Américain, Jacob Blake, un acte qui a ravivé la vague de protestation historique contre le racisme aux Etats-Unis. "Nous allons les aider", a promis le président républicain en direction de commerçants, devant un magasin brûlé de cette ville du Wisconsin, un Etat appelé à jouer un rôle clé lors de la présidentielle du 3 novembre. "Ces hommes ont fait un travail formidable", a-t-il ajouté en montrant des policiers, près de bâtiments en ruines.
Emblème des divisions traversant le pays, Donald Trump a souri et salué les partisans qui l'applaudissaient au passage de son convoi présidentiel, sous haute sécurité, dans les rues de Kenosha, tandis que des manifestants du mouvement "Black Lives Matter" ("Les vies noires comptent") le huaient. Les deux groupes échangeaient des invectives et criaient leurs slogans. Craignant une nouvelle poussée de tensions dans un pays à vif, le gouverneur démocrate du Wisconsin, Tony Evers, avait demandé au président républicain de ne pas venir: "l'heure n'est pas à la division". Mais Donald Trump a rejeté l'idée que sa visite pourrait aggraver les tensions entre communautés.
Au contraire, "je pense que cela aide parce que je défends la loi et l'ordre", a déclaré le républicain, qui fait campagne avec ce message sécuritaire. Le 45e président des Etats-Unis a laissé entrevoir la possibilité qu'il rencontre la famille de Jacob Blake, cet Afro-américain de 29 ans grièvement blessé de sept balles tirées vers lui à bout portant, devant ses enfants, pendant une interpellation le 23 août. "Je ne sais pas encore", avait-il dit juste avant de s'envoler pour le Wisconsin.
Mercredi 2 septembre 2020 – Quand Emmanuel Macron "recadre" un journaliste français au Liban :
La scène a été immortalisée en vidéo et diffusée par LCI. Mardi, lors d'une réception à Beyrouth au Liban, le président de la République Emmanuel Macron a tancé le journaliste du «Figaro» Georges Malbrunot devant les caméras. «Ce que vous avez fait là, compte tenu de la sensibilité du sujet, compte tenu de ce que vous savez de l'histoire de ce pays, est irresponsable. Irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici, et grave d'un point de vue déontologique», a d'abord expliqué le chef de l'Etat, très courroucé.
«Vous m'avez entendu défendre les journalistes. Je le ferai toujours. Mais je vous parle avec franchise. Ce que vous avez fait est grave, non professionnel et mesquin.», a-t-il poursuivi. Georges Malbrunot n'a pas réagi à l'invective présidentielle. En cause, un article paru le 30 août dernier, intitulé «Le pas de deux d'Emmanuel Macron avec le Hezbollah», dans lequel le journaliste, très informé, raconte la rencontre d'Emmanuel Macron avec Mohammed Raad, président du bloc parlemenaire du Hezbollah, le Bloc de la fidélité à la Résistance, le 6 août dernier. Le Hezbollah est placé sur la liste des organisations terroristes par les Etats-Unis et le Canada, notamment. L'Union européenne a elle séparé la branche militaire, considéré comme une organisation terroriste, et la branche politique dont Emmanuel Macron a rencontré la figure la plus importante.
Le président français, Emmanuel Macron, est arrivé mercredi à Bagdad pour sa première visite en Irak, avec l'intention d'aider ce pays à affirmer "sa souveraineté" à l'écart des vives tensions entre ses deux alliés, Washington et Téhéran. En provenance de Beyrouth, le chef de l'Etat va passer seulement quelques heures dans la capitale, où il sera reçu par les principaux responsables du pays. Il est le premier chef d'Etat étranger à se rendre en Irak depuis la nomination en mai d'un nouveau Premier ministre, Moustafa al-Kazimi.
Mercredi 2 septembre 2020 – Au Bélarus, des étudiants défilent contre Loukachenko pour leur rentrée :
Quelques centaines d'étudiants bélarusses ont défilé à Minsk mardi, jour de la rentrée scolaire et universitaire, pour dénoncer le pouvoir autoritaire du président Alexandre Loukachenko, confronté depuis bientôt un mois à une contestation inédite.
Des agents des forces anti-émeute ont interpellé une dizaine d'entre eux alors qu'ils tentaient de former une chaîne humaine au centre de la capitale de l'ex-république soviétique. "Fascistes", "C'est notre ville", "On y croit, on le peut, on y arrivera", scandaient les étudiants.
Cette manifestation, organisée le 1er septembre, traditionnel jour de la rentrée dans toute l'ex-URSS, a rassemblé des étudiants de plusieurs établissements universitaires de Minsk. La jeunesse bélarusse constitue l'un des piliers de la mobilisation contre Alexandre Loukachenko, 66 ans, depuis sa réélection, jugée frauduleuse par ses adversaires, le 9 août.
Mercredi 2 septembre 2020 – "Ensauvagement" : un mot qui provoque la polémique au sein même du gouvernement :
C’est le mot de l’été qui provoque une querelle sémantique au sein même du gouvernement. Le Premier ministre Jean Castex a eu beau exprimer sa volonté de «fermer le ban» pour éteindre une polémique naissante entre son ministre de l'Intérieur et le garde de Sceaux Eric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin a remis le couvert devant la presse lors d'un déplacement à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). «On peut utiliser des mots différents. Personnellement, j'utilise le mot d'ensauvagement et je le réitère», a affirmé l'ancien maire de Tourcoing. «C'est un mot qui fait naître en moi des échos des années de permanence électorale où j'ai vu des gens victimes d'actes de sauvagerie», a-t-il ajouté.
Interrogé au micro d’Europe 1 mardi matin sur «l’ensauvagement» d’une partie de la société, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a évoqué à l’inverse «un mot qui développe le sentiment d’insécurité (...) ce qui est pire que l’insécurité», refusant de «faire de la surenchère populiste».
Il faut que dire que l’utilisation du terme crée un malaise dans une partie de la majorité et au sein du gouvernement. Dans une interview au «Figaro» fin juillet, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin expliquait une première fois qu’il fallait «stopper l’ensauvagement». Un discours et des mots forts pour continuer d’assécher l’électorat de droite, qui attache beaucoup d’importance au discours régalien. Sa collègue Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, n’avait pas hésité à le sermonner : «monter les Français les uns contre les autres peut toujours être un risque». Quant à Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, elle avait rejoint la position de son ministre de tutelle lundi sur France Inter : «je crois qu’il a tout à fait raison d’utiliser ce terme». A l’occasion d’un déplacement à Châteauroux, le Premier ministre Jean Castex a donc tenté d'éteindre l'incendie : «la question n’est pas les mots qu’on emploie pour qualifier le phénomène, mais les actions que l’on met en oeuvre (...) pour y faire face».