La firme Studebaker Corporation est fondée par des descendants d'immigrants allemands originellement forgerons, qui se sont installés dans l'Indiana en 1852. Ils commencent par fabriquer diverses pièces métalliques pour des chariots, puis construisent des chariots complets. Les cinq fils de John Studebaker ont appris les métiers de leur père. Clément et Henry sont forgerons à South Bend, Indiana, et le frère John construit des brouettes à Placerville, en Californie. La ruée vers l'or en Californie a alimenté son entreprise et il a rapidement amassé une petite fortune de 8 000 $ qui lui permet de retourner vers l'est pour racheter la part d'Henry de l'entreprise de construction de chariots Studebaker qui, entre-temps s’est lancé dans la production de wagon.
Les wagons Studebaker deviennent rapidement très populaires : 1/4 des wagons qui se dirigent vers l'ouest sur les Grandes Plaines portent le nom de Studebaker. Parallèlement à la migration vers l'ouest, les wagons Studebaker sont également utilisés par l'armée américaine tout au long de la guerre civile.
En 1875, le plus jeune frère Jacob rejoint la société. À ce moment de l'histoire, Studebaker prétend être la plus grande maison de fabrication de véhicules du pays, offrant plus de 40 modèles à de nombreux prix différents.
Dès 1895, la compagnie prend le virage de la voiture « sans chevaux », optant au départ pour l'utilisation de l'électricité plutôt que celle du pétrole comme source d'énergie. Toutefois, elle diversifie sa production pour produire des véhicules à essence en 1904 tout en conservant une gamme de véhicules électriques jusqu’en 1911.
Les carrosseries Studebaker sont sous-traitées aux deux fournisseurs Garford et Everett-Metzger-Flanders (E-M-F), jusqu’à ce que Studebaker rachète l'usine E-M-F en 1911. L’industrie automobile est en plein essor et, en 1919, Studebaker cesse la production de wagons au profit des camions, des bus et des voitures de tourisme qui sont maintenant produits dans trois usines distinctes.
Le nouveau modèle Studebaker Dictator lancé en 1927 va devenir le modèle phare de la marque durant une décennie. Le modèle enregistre, dès les premiers mois, 28 records de vitesse et de distance.
Rétrospectivement, le choix du nom du modèle peut sembler malheureux. Les historiens ont noté que le nom pouvait poser quelques problèmes dans les monarchies européennes et dans les pays de l'Empire britannique qui importaient la voiture. Diplomatiquement, Studebaker a commercialisé son Standard Six sous le nom de « Directeur » dans ces pays. Aux États-Unis, le nom n'a posé aucun problème. À l'époque, le seul dictateur qui aurait pu venir à l'esprit d’un américain était Benito Mussolini, dont l'image populaire était une image d'audace et de force, malgré une violence fasciste bien connue. Cependant, la montée d'Adolf Hitler en Allemagne a entaché le mot « dictateur ». Studebaker devra brusquement abandonner le nom de « Dictator » en 1937.
Les années 1930 représente une période très difficile pour de nombreuses entreprises en raison de la Grande Dépression. La crise économique affecte tragiquement Studebaker et, en 1933, l’entreprise est mise sous séquestre. Une situation qui va perdurer jusqu’à la fin de l’année 1934 mais qui laisse tout de même aux ingénieurs du bureau d’études le loisir de préparer l’avenir.
En 1935, entièrement réorganisée et recapitalisée, la firme Studebaker sort la nouvelle version du modèle Diktator qui présente des lignes plus nettes, un long capot, un ornement de capot « Bird in Flight », un pare-chocs en V.
Mais l’innovation principale pour l’année modèle 1935 est la suspension avant à roues indépendantes baptisée « Miracle Ride » et qui sera livrée en option. L’essieu arrière est du type semi-flottant et le nouveau système « Hill Holder » bloque les freins et empêche le véhicule de reculer lorsque la pédale d'embrayage est enfoncée.
La voiture est équipée d'un moteur à six cylindres en ligne de 3 364 cc de cylindrée développant une puissance maxi de près de 90 chevaux lorsqu’il est alimenté par un carburateur Stromberg. Le moteur est accouplé à une transmission synchronisée à trois rapports.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
wheelsage.org
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)