Jeudi 9 avril 2020 – point sur le Coronavirus le 8 avril au soir :
L'épidémie de coronavirus a fait 10 869 morts au total en France depuis le début de l'épidémie, avec 541 décès de plus en hôpital en 24 heures, a indiqué mercredi le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Ce nouveau bilan ne comprend toutefois pas de nouveaux chiffres en provenance des Ehpad et autres établissements médico-sociaux, qui n'ont pu être actualisés en raison d'un «problème technique», a-t-il précisé lors d'un point quotidien.
Il y avait mercredi un total de 7148 cas graves en réanimation, «un record absolu en France» depuis le début de l'épidémie, a précisé le professeur Salomon. L’épidémie est «toujours très active» et «la tension toujours particulièrement forte» sur le système de santé, a-t-il souligné.
Toutefois, avec les sorties, l'augmentation nette du nombre de patients en réanimation -indicateur très suivi par les professionnels car mesurant la pression sur le système de santé- est de moins en moins forte, avec un solde de +17. En baisse depuis le 30 mars, ce solde était de +59 mardi, +94 lundi et +140 dimanche.
Jeudi 9 avril 2020 – Pas de déconfinement avant que les réanimations soient "soulagées", estime le Conseil scientifique :
La fin du confinement en France ne pourra être envisagée que lorsque la "saturation" des services de réanimation aura été "jugulée" et que les "mesures de contrôle" qui prendront le relais seront "opérationnelles", estime le Conseil scientifique dans son dernier avis.
"Avant d'envisager une sortie du confinement, le gouvernement devra s'assurer que l'objectif" de "soulager les services de réanimation français" est "atteint", "sur la base d'indicateurs épidémiologiques", souligne le texte transmis la semaine dernière au gouvernement et rendu public mardi soir.
"Les équipes de soignants devront également bénéficier d'une période suffisante pour récupérer de l'effort considérable fourni (...) et les stocks de matériel, traitements spécifiques à la réanimation et équipement de protection devront être reconstitués", ajoute l'avis, le cinquième depuis la mise en place de cette instance le 10 mars, pour guider les pouvoirs publics dans leur stratégie contre l'épidémie de Covid-19.
Les membres du conseil, présidé par Jean-François Delfraissy (photo), ajoutent deux autres critères sur lesquels la sortie de confinement "peut être décidée": "une réduction du nombre de cas Covid-19 sur le territoire national" et "s'assurer que les éléments d'une stratégie post-confinement seront opérationnels". "Idéalement", la réduction du nombre de malades "devra être suffisamment importante pour que la détection des nouveaux cas de façon systématique redevienne possible" afin de "contrer précocement les reprises de l'épidémie" en appliquant "rapidement les mesures de contrôle auprès des cas et de leurs contacts".
Jeudi 9 avril 2020 – Coronavirus : au premier trimestre, un choc économique historique :
L'enquête publiée mercredi par la Banque de France donne le tournis. Si les estimations de l'institution sont exactes, la pandémie de coronavirus a déjà plongé la France en récession, avec un recul du produit intérieur brut (PIB) d'environ 6% au premier trimestre 2020, consécutif à un quatrième trimestre 2019 déjà en léger repli (-0,1% selon les données Insee). «Cette estimation n’a pas la même précision que nos estimations usuelles mais elle fournit néanmoins un ordre de grandeur utile», avertit la Banque de France. «Elle se déduit approximativement de la perte d’activité de -32% pendant le confinement en la divisant par six, compte tenu d’un demi-mois de confinement sur l’ensemble du trimestre. Outre cet effet mécanique du confinement, l’estimation prend également en compte les effets de la crise du Covid-19 dans la première quinzaine de mars, même s’ils sont bien moindres; le ralentissement du tourisme s’était par exemple traduit par une baisse d’activité dans certains secteurs des services dès le début du mois», précise encore la banque dans son point de conjoncture.
L'estimation de l'impact sur le PIB annuel est tout aussi vertigineuse : -1,5% par quinzaine de confinement. Dans l'industrie, souligne la Banque de France, l'utilisation des capacités de production est passée de 78% en février à 56% en mars, «soit le plus bas niveau jamais enregistré dans cette enquête». Dans l'hébergement et la restauration, le nombre de jours de fermeture a explosé en mars.
Jeudi 9 avril 2020 – Coronavirus : en Inde, un confinement brutal et une épreuve terrible pour les plus pauvres :
Le Premier ministre indien Narendra Modi a instauré, il y a deux semaines, un confinement pour les 1,3 milliard d'habitants du pays. Pour des milliers de sans-abri à travers l'Inde, la situation est critique.
Lorsque Narendra Modi a ordonné un confinement de toute l'Inde pour endiguer la propagation du coronavirus à travers le pays, il n'a laissé que quatre heures aux habitants pour s'organiser. Cela a engendré un déplacement inédit de millions d'Indiens qui ont tenté de rejoindre, tant que les transports fonctionnaient, leur région d'origine. Certains, face à l'arrêt des trains, ont marché pendant des centaines de kilomètres mais ont été contraints de rebrousser chemin car les frontières entre les États avaient fermé.
Dans les villes, la situation est critique pour les plus pauvres. Les sans-abri qui pouvaient manger grâce aux dons de passants quand ils faisaient la manche sont privés d'une grande partie de passage. Des travailleurs précaires ont perdu toute source de revenus, comme l'a expliqué Manoranjan Ghosh, qui vendait du thé sur le bord d'une route de Calcutta, au «Guardian» : «J'ai acheté de la nourriture et ai épuisé toutes mes économies les deux ou trois premiers jours du confinement. Puis j'ai vendu mon téléphone portable à un vendeur de légumes pour pouvoir me nourrir pendant quelques jours. Maintenant, je n'ai plus d'argent. Je travaillais et je vivais avec dignité. D'un coup, je suis devenu sans abri et j'ai dû faire la manche.»
Jeudi 9 avril 2020 – Fox News poursuivie en justice pour propagation de fausses infos sur le coronavirus :
La chaîne conservatrice Fox News est poursuivie en justice, accusée d'avoir propagé de fausses informations sur le coronavirus à l'antenne.
«Une nouvelle façon de destituer le président», «Au pire, ça sera la grippe»... Sur Fox News, les premières semaines de l'épidémie de nouveau coronavirus ont été une façon de défendre le président. Mais la chaîne conservatrice est désormais poursuivie en justice, accusée d'avoir propagé de fausses informations sur le Covid-19, qui a tué plus de 10 000 personnes aux États-Unis. «C'est le véritable mal de ce genre de programmes. Nous pensons que cela a retardé et interféré avec une réponse rapide et adéquate à cette pandémie de coronavirus», accuse Arthur West, un des membres du conseil de la Washington League for Increased Transparency and Ethics (WASHLITE), l'ONG qui est à l'origine de cette plainte.
«Nous ne voulons pas nous attaquer à la liberté d'expression. Mais nous pensons que le public a été mis en danger par des communications fausses et trompeuses. Beaucoup de gens écoutent Fox News et ne prennent pas les recommandations des autorités sanitaires sérieusement. Ce n'est pas une question d'argent, c'est pour nous assurer que le public comprenne que ce n'est pas un canular», a expliqué au «Seattle Times» Liz Hallock, l'avocate de l'organisation pour cette poursuite. Elle a assuré que WASHLITE ne cherchait pas à obtenir des millions de dollars mais simplement une reconnaissance de la culpabilité de la chaîne détenue par Rupert Murdoch.
Comme exemple pour illustrer sa plainte, l'organisation cite deux animateurs de Fox News qui, le même jour, ont prononcé des paroles qui pourraient être considérées dangereuses, le tout dans le seul but de défendre Donald Trump, critiqué par son manque de préparation face à la pandémie qui allait arriver aux États-Unis. «Ils effraient les gens et ils veulent saisir l'occasion pour accuser Trump avec ce nouveau canular», avait assuré le 9 mars Sean Hannity, animateur star de la chaîne et proche du président américain. À l'antenne, il a régulièrement, comme d'autres présentateurs, comparé le bilan naissant à celui de la grippe. Un argument repris par Donald Trump lui-même pour justifier son absence d'inquiétude face à la montée des cas de Covid-19.
Jeudi 9 avril 2020 – Confinée depuis le 23 janvier, Wuhan retrouve la liberté :
A minuit, la quarantaine imposée depuis le 23 janvier à environ 11 millions de personnes a pris fin à Wuhan.
Libération et euphorie à Wuhan: des milliers de voyageurs se précipitaient mercredi pour quitter la ville chinoise d'où est partie la pandémie de Covid-19, après la levée de deux mois et demi de bouclage. A minuit, la quarantaine imposée depuis le 23 janvier à environ 11 millions de personnes a pris fin et les passagers ont commencé à prendre d'assaut gares routières et ferroviaires, certains habillés de combinaisons intégrales. Hao Mei, originaire d'Enshi, une ville à 450 km à l'ouest, explique avoir dû laisser seuls ses deux enfants durant plus de deux mois, car elle s'est retrouvée coincée fin janvier à Wuhan, où elle travaille dans une cantine scolaire. "Je me suis levée à 4 heures aujourd'hui. Ça fait tellement de bien!", explique la femme de 39 ans, avant de monter dans le train. "Au début, je pleurais chaque nuit. J'étais très mal parce que ma fille est encore jeune. Elle a à peine 10 ans."
Les autorités estiment à 55.000 le nombre de personnes qui devaient quitter mercredi Wuhan en train. D'innombrables voitures et autocars passaient les péages aux limites de la ville après la levée des barrages routiers, a constaté l'AFP. Wuhan est de très loin l'endroit le plus endeuillé par l'épidémie en Chine: plus de 2.500 personnes y sont mortes, sur un total de plus de 3.330 décès dénombrés dans le pays. Ville où est apparu le nouveau coronavirus fin 2019, elle était la première du monde a subir un confinement draconien.
Jeudi 9 avril 2020 – Comment l’église s’adapte pour célébrer Pâques malgré tout :
Confrontés à la fermeture des lieux de culte et à l’interdiction des cérémonies, les responsables catholiques s’adaptent pour maintenir leur mission pastorale.
Le clergé séculier ne confine pas! A l’inverse de celui régulier, une règle depuis des siècles. Les 400 curés et prêtres des 106 paroisses parisiennes s’occupent du «prochain» sur le terrain. «C’est dans notre ADN», souligne Mgr de Sinety vicaire général de Paris en charge de la solidarité. Cela signifie aussi s’engager en ligne à travers Internet, Facebook, les réseaux sociaux... pour diffuser messes quotidiennes sur les sites des paroisses, vidéoconférences, catéchisme, retraites, célébrations et pouvoir dialoguer au téléphone avec les paroissiens.
«Cette semaine Mgr Aupetit notre archevêque bénira la capitale le Jeudi Saint du parvis du Sacré Cœur, le lendemain il priera devant la Couronne d’Epines dans Notre-Dame vide pour tous les malades. Cérémonie sans fidèle en direct sur BFM où à ses côtés Renaud Capuçon jouera du violon et Philippe Torreton, Judith Chemla liront des textes. Pour Pâques, culte le plus important de l’année, Michel Aupetit comme chaque dimanche sera filmé pendant la messe à Saint-Germain l’Auxerrois, entouré d’une dizaine de prêtres.» C’est la première fois depuis l’histoire de l’humanité que les catholiques se sont arrêtés de communier. «Notre mission pastorale implique entre autres de soutenir des familles en deuil ; elles subissent la double violence de la mort sans avoir pu ensemble accompagner les leurs pour cause d’enterrements avec moins de 20 personnes.»
Jeudi 9 avril 2020 – Un pont s'effondre : l'Italie évite un nouveau drame grâce au confinement :
Le confinement a sans doute permis d'éviter un drame en Italie. Mercredi matin aux alentours de 10h20, un pont d'habitude très fréquenté s'est effondré à Aulla, en Toscane. L'accident a fait un blessé, relate le «Corriere Fiorentino».
Le pont, d'une longueur de 300 mètres se dressait environ 7 mètres au-dessus du fleuve Magra. Cet accident «est extrêmement grave. Les premières alarmes sur la stabilité du pont remontent à 2013, mais elles étaient tombées dans le vide. Probablement parce qu'une éventuelle fermeture du pont aurait eu (...) des répercussions économiques importantes sur tout le territoire», a dénoncé Deborah Bergamini, vice-présidente de la Commission Transports de la Chambre des députés et membre du parti Forza Italia de Silvio Berlusconi, citée par l'AFP.
L'ouvrage, datant de 1908 et reconstruit après la Seconde guerre mondiale, s'est «effondré sur lui-même», a déclaré Roberto Valettini, le maire d'Aulla, aux médias italiens. L'édile avait envoyé cinq courriers au réseau routier italien pour alerter sur l'état du la structure en béton. Le premier date du 16 août 2018, deux jours après l'effondrement meurtrier d'un viaduc à Gênes. Quarante trois personnes étaient mortes dans le drame qui avait ouvert les yeux du monde sur la vétusté des infrastructures routières italiennes. Un rapport sur le pont d'Aulla a été demandé par le ministère des Transports Italie et une enquête a été ouverte.
Jeudi 9 avril 2020 – Coronavirus : désinfecter les rues? Inutile et nocif pour l'environnement :
Les autorités recommandent de ne pas désinfecter les voies publiques face à l'épidémie de coronavirus, comme certaines municipalités en avaient émis l'intention, estimant qu'il n'y a pas de preuve de l'efficacité d'une telle mesure.
Les ministres de la Transition écologique, Elisabeth Borne, et de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, ont indiqué jeudi "prendre acte" d'une recommandation du Haut Conseil de la santé publique, qui avait été saisi sur l'opportunité de telles mesures. Le HCSP a rendu son avis le 4 avril, concluant à "l'absence d'argument scientifique de l'efficacité d'une telle mesure sur la prévention de la transmission du SARS-CoV-2".
En conséquence, tout en "notant son impact psychologique sur la population, il recommande de ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie", mais de "continuer d'assurer le nettoyage habituel", évidemment "avec les équipements de protection habituels des professionnels".
Jeudi 9 avril 2020 – Coronavirus : Macron va rencontrer le professeur Didier Raoult à Marseille :
Lors d'une visite dans la cité phocéenne, ce jeudi après-midi, le chef de l'Etat doit s'entretenir avec le directeur de l'IHU-Méditerranée, qui publie une étude sur l'usage de l'hydroxychloroquine.
C'est une rencontre très symbolique qui doit avoir lieu cet après-midi à Marseille. Selon nos informations, confirmant celles de BFM-TV, le chef de l'État va profiter d'un déplacement dans la cité phocéenne pour s'entretenir avec le professeur Didier Raoult. Le directeur de l'IHU-Méditerranée continue de promouvoir l'usage de l'hydroxychloroquine pour soigner les malades atteints du coronavirus. Avec ses équipes, il finalise ce jeudi une étude réalisée sur 1000 patients traités dans son service. «On est en train de finir l'analyse. Les choses sont très rassurantes sur ce traitement sur lequel on n'a pas eu d'ennui», assurait mercredi Didier Raoult dans une vidéo postée sur Youtube.
Jeudi 9 avril 2020 – Depuis le Sacré-Cœur, Monseigneur Aupetit bénit un Paris désert et figé :
Jeudi, jour de Jeudi saint pour les catholiques, Monseigneur Aupetit, archevêque de Paris, a béni la ville et ses habitants depuis la basilique du Sacré-Cœur, à Paris. La cérémonie s’est déroulée en présence notamment d'Anne Hidalgo.
La Semaine Sainte et Pâques au temps de la pandémie et du confinement. Ce sont des scènes inhabituelles qui se sont déroulées jeudi à la basilique du Sacré-Cœur, à Paris, jour de Jeudi saint pour les catholiques. A la mi-journée, Monseigneur Aupetit, archevêque de Paris, a béni la ville et ses habitants avec le Saint Sacrement depuis la basilique, située en haut de la butte Montmartre. La cérémonie s’est déroulée en présence de la maire de Paris Anne Hidalgo, qui portait un masque sur le visage. Une poignée de fidèles et quelques médias étaient présents également.
«Je voulais marquer ça tout spécialement en demandant au seigneur de bien vouloir aider tous ceux qui se mettent au service de leurs frères, que ce soit les soignants, les gens qui aident les autres à avoir de la nourriture», a déclaré l'archevêque de Paris, cité par l’AFP. «Et puis de bénir cette ville, et au-delà de cette ville bien-sûr l'ensemble de la France et du monde entier puisqu'il s'agit d'une pandémie mondiale», a-t-il ajouté, avant un temps de prière et de chants et de descendre les marches pour bénir Paris en faisant face à la ville.
La basilique du Sacré-Coeur , qui est aussi l'un des monuments les plus visités de la capitale, est complètement fermée depuis le 16 mars en réponse «aux consignes gouvernementales et au strict besoin de confinement de tous». Depuis sa construction (achevée en 1914), «c'est la première fois que la basilique est fermée », soulignait le recteur Mgr Jean Laverton.
Jeudi 9 avril 2020 – L'état de Boris Johnson "continue de s'améliorer" :
Le gouvernement britannique se penche jeudi sur une probable prolongation du confinement, sans le Premier ministre Boris Johnson, qui se bat en soins intensifs contre le Covid-19 mais dont l'état "continue de s'améliorer".
L'hospitalisation du dirigeant de 55 ans prive le cabinet gouvernemental de leader fort au moment où le Royaume-Uni s'enfonce dans la crise du nouveau coronavirus, avec des bilans quotidiens parmi les plus élevés en Europe. Elle intervient aussi au moment où doit expirer, lundi, les trois semaines initiales de confinement décrétées pour freiner la pandémie, au prix économique et social considérable.
"Le Premier ministre a passé une bonne nuit et son état de santé continue de s'améliorer en soins intensifs à St Thomas", l'hôpital du centre de Londres où il a été admis dimanche, a déclaré son porte-parole. En son absence, les principaux ministres doivent participer jeudi après-midi par vidéoconférence à une réunion de crise sur l'avenir de la stratégie britannique face à la pandémie de Covid-19.
Si aucune décision formelle n'est attendue avant la semaine prochaine, le message martelé par le gouvernement est de ne pas relâcher les mesures de distanciation sociale adoptées, notamment pendant le week-end de quatre jours qui se profile pour Pâques, avec du beau temps prévu.