Présentée en 1933 le modèle sportif Mercedes-Benz 380 avait pour objectif principal de s’inclure dans une gamme qui n’avait pas d’intermédiaire entre le modèle six cylindres 290 et le “gros” modèle 770.  La Mercedes-Benz 380 est le premier modèle de la marque à disposer des quatre roues indépendantes. Le nouveau huit cylindres en ligne qui l’équipe est, bien sûr, dérivé du six cylindres de la 290 et est disponible en deux versions soit avec aspiration naturelle soit avec le « supercharger » débrayable classique chez Mercedes. Mais dans aucune des deux versions le huit cylindres de 3.8 litres ne disposera de la puissance suffisante pour propulser les lourdes Mercedes-Benz à des vitesses dignes des modèles sportifs. La Mercedes-Benz 380 sera donc un demi-échec au niveau commercial.

La réaction de la firme allemande va être rapide. En 1934 Mercedes-Benz remplace son modèle 380 par le 500 K. Comme le nom l’indique, la luxueuse voiture de sport est propulsée par le moteur huit cylindres en ligne dont la cylindrée est maintenant de 4 984 cc. Par ailleurs ce nouveau modèle apparait en série avec le supercharger débrayable. Lorsqu’il est en fonction la puissance maxi du moteur passe de 100 à 180 cv à 3 400 t/mn. Couplé à une boite de vitesses à quatre ou cinq rapports suivant le type, le moteur est monté sur un châssis en acier. Comme le modèle précédent, la 500 K dispose des quatre roues indépendantes : suspension à doubles triangles et ressorts hélicoïdaux à l’avant, essieu oscillant et ressorts hélicoïdaux à l’arrière. Le freinage par freins à tambour sur les quatre roues est doté d’une assistance hydraulique. La voiture atteint une vitesse maxi de l’ordre de 160 km/heure.

La voiture présentée ici (châssis 123 689) a une histoire exceptionnelle. De manière assez inhabituelle, le châssis allemand est carrossé par un carrossier britannique Mayfair. Né en 1925 sous le nom de Progressive Cooach and Motor Co Limited, l’entreprise devient Mayfair Carriage Co Limited en 1929 et fabrique des carrosseries sur la base de châssis Buick et Minerva importés. Puis, c’est Alvis qui devient le partenaire principal de Mayfair mais la firme londonienne conçoit et construit bon nombre de berlines, limousines, coupés et roadsters pour d’autres marques prestigieuses.

La voiture est livrée en Juillet 1935 à Sir Everard domicilié dans la campagne du Lancashire. Ce client possède déjà, entre autres trésors, une SS Jaguar 100 et une Hudson. Cette Mercedes dont Sir Everard a lui-même choisi les spécifications est une voiture de tourisme à quatre passagers, merveilleusement sportive, et inspirée par les voitures de sport britanniques dont il est entouré. Elle présente des courbes spectaculaires, avec un "plongeon" dans la ceinture de caisse qui rappelle les célèbres carrosseries construites par Mayfair pour Alvis. La conception incorpore également le « look » classique du modèle 500 K avec son radiateur vertical et de larges ailes. Le résultat est une création vraiment sur mesure pour un propriétaire aristocratique et exigeant.

L'histoire de la 500 K reprend à New York, au début des années 1960, lorsqu'elle est exposée lors d'événements locaux par Arnold Dubb avant d’être acquise par David Cohen, un pilote de la Seconde Guerre mondiale. La 500 K est achetée à Cohen pour 5 000 $ par le Dr Henry A. Camperlengo, qui vit dans une ferme près d'Albany et va conserver la voiture jusqu’en 1973 date à laquelle des connaisseurs bien connus de Mercedes-Benz, Paul et Barbara Karassik, vent la voiture, en s tombent amoureux et lui en offrent une grosse somme d'argent que le le médecin ne peut pas refuser.

Après un bref retour en Angleterre, le 500 K repart aux États-Unis et, en septembre 1992, elle est achetée par feu Bill Lassiter. L'écurie renommée de Lassiter comprend bon nombre des plus belles automobiles de pratiquement toutes les époques de fabrication, en mettant l'accent sur ce que le magazine « Car Collector » appelle les « voitures de pointe » de puissance et de qualité. Cette Mercedes-Benz 500 K reste dans la collection Lassiter jusqu'à sa vente en 1999 au grand-père de l'actuel propriétaire.

Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

wheelsage.org

favcars.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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