Vendredi 7 février 2020 - Donald Trump crie victoire... et vengeance :
À peine acquitté, Donald Trump s'est attaqué à ses détracteurs et laissé entendre qu'il comptait se venger.
Le discours de la victoire... mais surtout de la vengeance. Jeudi, Donald Trump s'est rendu au traditionnel National Prayer Breakfast, à Washington. Il a profité de ce discours pour célébrer son acquittement, survenu la veille au Sénat. Il a brandi un exemplaire de «USA Today», qui a mis en Une «Acquitté», avant de se placer, comme souvent, en victime : «Comme chacun le sait, ma famille, notre grand pays et votre président ont vécu une épreuve terrible à cause de certaines personnes très malhonnêtes et corrompues. Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour nous détruire, et en faisant ça, ont fait beaucoup de mal à notre nation.» «Ils savent que ce qu'ils ont fait est mauvais, mais ils ont placé leurs intérêts avant ceux de notre grand pays», a poursuivi le président, mis en accusation pour avoir abusé de son pouvoir et demandé à son homologue ukrainien d'ouvrir une enquête contre son potentiel rival Joe Biden, tout en suspendant une aide promise à l'Ukraine.
Lors de cet événement placé sous le signe de la religion, Donald Trump a fustigé Mitt Romney, qui a cité sa foi pour justifier sa décision de voter en faveur de la destitution du président : «Je n'aime pas les gens qui utilisent leur foi comme justification pour faire ce qu'ils savent mauvais.» «Si le candidat raté à l'élection présidentielle @MittRomney avait consacré la même énergie et colère pour vaincre un Barack Obama faiblissant que celle qu'il me consacre avec un ton moralisateur, il aurait pu gagner l'élection», avait écrit Trump dès mercredi soir.
Vendredi 7 février 2020 - Retraites : neuvième journée de mobilisation contre la réforme, Mélenchon réclame un référendum :
"Même si Macron ne le veut pas, nous on est là!" Au terme d'une neuvième journée de mobilisation jeudi contre la réforme des retraites, les opposants ont réfuté tout essoufflement, tandis que le texte a entamé cette semaine un parcours chahuté à l'Assemblée nationale.
Selon la CGT, 130.000 personnes ont battu le pavé parisien, entre gare de l'Est et la Nation, pour réclamer le "retrait d'un projet injuste et dangereux", à l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, Solidaires, FSU et d'organisations de jeunesse. Ils étaient 5.300 à Lyon, 4.500 à Marseille, 3.500 à Toulouse ou Bordeaux, 2.700 à Rennes, 2.300 à Nantes, 1.700 à Lille, 1.600 à Clermont-Ferrand, 1.300 à Dijon, 1.100 à Perpignan, selon les préfectures ou la police pour lesquelles 121.000 personnes ont manifesté jeudi en France dont 15.000 à Paris.
"La mobilisation est là. Ceux qui refusent de la voir doivent ouvrir les yeux", a renchéri le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, peu avant le départ du cortège parisien. "On est loin d'être à la fin du mouvement", a-t-il assuré, dénonçant la "pseudo loi" en cours d'examen à l'Assemblée nationale.
Vendredi 7 février 2020 - Coronavirus: Pékin dépêche une enquête sur le médecin lanceur d'alerte décédé :
Le régime chinois a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête autour du médecin de Wuhan qui avait été réprimandé par la police fin décembre après avoir alerté sur l'apparition d'un coronavirus dans le centre du pays. Le médecin, Li Wenliang, est décédé vendredi dans la ville au coeur de l'épidémie, déclenchant la colère de nombreux internautes chinois qui voient en lui un héros national. Dans un communiqué, l'organe du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir chargé de lutter contre la corruption a annoncé l'envoi d'une équipe à Wuhan "pour mener une enquête exhaustive sur les circonstances entourant le docteur Li Wenliang, telles qu'elles ont été rapportées par les masses".
Dans un message électronique adressé à ses collègues, cet ophtalmologue avait fait état de l'apparition d'un coronavirus dans la ville de 11 millions d'habitants. Avec sept autres personnes, il avait été convoqué le 30 décembre par la police locale, qui lui avait reproché de propager des "rumeurs". Agé de 34 ans, il est mort vendredi matin du coronavirus dans un hôpital de Wuhan, après avoir été contaminé par un patient. Sa mort a été suivie par une avalanche de critiques sur les réseaux sociaux à l'encontre des responsables locaux qui ont semblé davantage chercher à étouffer l'affaire qu'à enrayer l'épidémie. Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 31.000 personnes en Chine, dont plus de 630 mortellement, selon un dernier bilan officiel.
Vendredi 7 février 2020 - Une conseillère régionale, exclue du FN, condamnée pour "apologie du terrorisme" :
Une élue du Conseil régional de Bretagne, exclue du Front National (devenu en 2018 le Rassemblement national, Ndlr), a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc à un an de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité pour "apologie du terrorisme", a appris l'AFP de source judiciaire.
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions du parquet qui, lors de l'examen de l'affaire en novembre dernier, avait réclamé une peine de dix mois avec sursis et trois ans d'inéligibilité contre Catherine Blein, a-t-on précisé de même source. Retraitée de l'agriculture, Catherine Blein, 74 ans, avait tweeté le message suivant "tuerie en New Zealand: oeil pour oeil...", peu après les attaques contre deux mosquées de Christchurch perpétrées par un extrémiste australien, "fasciste autoproclamé", en mars 2019. Ces attaques avaient fait 49 morts et une vingtaine de blessés graves.
Vendredi 7 février 2020 - Municipales : Franck Riester candidat à Coulommiers :
Franck Riester est le troisième membre du gouvernement à se déclarer tête de liste aux municipales, après le Premier ministre Édouard Philippe au Havre et le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin à Tourcoing.
Le ministre de la Culture, Franck Riester, a annoncé jeudi qu'il serait tête de liste à Coulommiers (Seine-et-Marne) pour les élections municipales de mars, mais qu'il resterait au gouvernement en cas de victoire. "J'ai en effet pris la décision de conduire une nouvelle liste à Coulommiers, la ville où j'ai grandi, où j'habite et pour laquelle je suis toujours conseiller municipal", a expliqué celui qui a déjà été maire de cette commune de près de 15.000 habitants entre 2008 et 2017, dans un entretien au Pays briard.
Vendredi 7 février 2020 - Coronavirus : le pangolin, animal intermédiaire de la contamination ?
Le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d'extinction, pourrait être l'animal qui a transmis le nouveau coronavirus à l'homme, ont indiqué vendredi des scientifiques chinois. Des chercheurs de l'Université d'agriculture du sud de la Chine ont identifié le pangolin comme "un possible hôte intermédiaire" ayant facilité la transmission du virus, a indiqué l'université dans un communiqué, sans plus de précisions.
Un animal qui héberge un virus sans être malade et peut le transmettre à d'autres espèces est appelé "réservoir". Dans le cas du nouveau coronavirus, il s'agit certainement de la chauve-souris: selon une récente étude, les génomes de ce virus et de ceux qui circulent chez cet animal sont identiques à 96%.
Mais le virus de chauve-souris n'étant pas équipé pour se fixer sur les récepteurs humains, il est sans doute passé par une autre espèce pour s'adapter à l'homme, appelée "hôte intermédiaire". Or, après avoir testé plus de 1.000 échantillons provenant d'animaux sauvages, les savants ont déterminé que les génomes de séquences de virus prélevés sur les pangolins étaient à 99% identiques à ceux trouvés sur des patients atteints du nouveau coronavirus, selon l'agence étatique Chine nouvelle.
Vendredi 7 février 2020 - Macron propose aux Européens "un dialogue stratégique" sur le rôle de la dissuasion nucléaire française :
Emmanuel Macron a proposé vendredi aux pays européens "un dialogue stratégique" sur "le rôle de la dissuasion nucléaire française" dans la sécurité de l'Europe, sans préciser si le Royaume-Uni post-Brexit était concerné ou non par cette proposition. "Les partenaires européens qui souhaitent s'engager sur cette voie pourront être associés aux exercices des forces françaises de dissuasion. Ce dialogue stratégique et ces échanges participeront naturellement au développement d'une véritable culture stratégique entre Européens", a déclaré le chef de l'Etat français dans un discours très attendu sur la stratégie de défense.
Selon lui, les forces nucléaires françaises "renforcent la sécurité de l'Europe par leur existence même et à cet égard ont une dimension authentiquement européenne". "Notre indépendance de décision est pleinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens", a-t-il insisté. "Soyons clairs: les intérêts vitaux de la France ont désormais une dimension européenne".
Un responsable des conservateurs allemands d'Angela Merkel avait plaidé lundi pour que l'UE dispose à l'avenir de sa propre force de dissuasion nucléaire, suggérant une mise en commun de l'arsenal atomique français. La France est désormais le seul pays de l'Union européenne doté de l'arme atomique depuis la sortie du Royaume-Uni. Emmanuel Macron a affirmé que le Brexit ne "changeait rien" à "la coopération sur les sujets nucléaires" entre Paris et Londres. "Seules puissances nucléaires européennes, la France et le Royaume-Uni ont dès 1995 affirmé clairement qu’ils n’imaginaient pas de situation dans laquelle les intérêts vitaux de l'un des deux pays pourraient être menacés sans que les intérêts vitaux de l’autre ne le soient aussi. Je veux réaffirmer aujourd’hui solennellement ce constat", a-t-il déclaré.
Vendredi 7 février 2020 - Le sublime spectacle des aurores boréales en Finlande :
Ballet de couleurs dans la nuit finlandaise. Le photographe Alexander Kuznetsov a immortalisé, jeudi 6 février, des aurores boréales. Il se trouvait à Rovaniemi, la capitale de la Laponie, qui offre plus de 200 nuits par an la possibilité d'apercevoir ces phénomènes naturels aux allures de féérie, de l'été au début du printemps.
Afin de ne pas louper ces aurores boréales, dont l'apparition peut être furtive ou durer des heures, et n'est que faiblement prévisibles, les Finlandais a mis au point depuis 2014 une alerte (payante) qui prévient les spectateurs intéressés, dans les régions de Rovaniemi, Luosto et Pyhä. Elles sont provoquées par la collision entre les particules projetées par le soleil dans l'espace et la haute atmosphère, et se produisent en général dans les régions proches des pôles magnétiques, entre les 65ème et 75ème parallèles nord.
Vendredi 7 février 2020 - Réforme des retraites : une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 20 février :
L'intersyndicale opposée au projet de réforme des retraites a appelé jeudi soir à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 20 février, trois jours après le début de l'examen du projet à l'Assemblée nationale. La CGT, Force ouvrière, FSU, Solidaires ainsi que des organisations de jeunesse (MNL, UNL, Fidl) et étudiante (Unef) "appellent l'ensemble de la jeunesse, des salarié(e)s, des privé(e)s d'emploi, des retraité(e)s à une nouvelle journée de convergence de grèves et de manifestations le 20 février", a précisé l'intersyndicale dans un communiqué.
D'ici là, ces organisations "appellent au renforcement et à la continuité de la mobilisation et de la grève là où les salarié(e)s le décident" et à "multiplier les initiatives locales et interprofessionnelles pour créer les conditions d'une journée d'ampleur". Elles prévoient également "de nouveaux temps forts de mobilisation, autour du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes", considérées comme "les plus grandes perdantes" du projet de réforme des retraites.
Samedi 8 février 2020 - Violences sexuelles : Didier Gailhaguet démissionne et dénonce "la dictature ministérielle" :
Le patron du patinage français, Didier Gailhaguet, a annoncé samedi sa démission de la présidence de la fédération française des sports de glace (FFSG), en plein scandale de violences sexuelles. "Dans un souci d'apaisement, j'ai pris avec philosophie, dignité, mais sans amertume la sage décision de démissionner", a-t-il annoncé aux journalistes à la sortie d'un conseil fédéral extraordinaire, mettant fin à un long règne qui avait commencé en 1998, avec une parenthèse entre 2004 et 2007.
Il a dénoncé "la dictature ministérielle et notamment la honteuse menace d'un retrait de l'agrément" de la fédération brandi par la ministre des Sports Roxana Maracineanu, qui avait exigé sa démission lundi.
Depuis plus d'une semaine, le sport français vit une crise sans précédent, déclenchée par une vague de révélations de violences sexuelles. Plusieurs anciennes patineuses ont accusé trois entraîneurs d'avoir abusé d'elles entre la fin des années 1970 et le début des années 1990, quand elles étaient adolescentes. La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, avait réclamé la démission de Didier Gailhaguet lundi, fustigeant un "dysfonctionnement général" à la fédération. Elle avait pointé la responsabilité de Gailhaguet dans le retour dans le circuit du patinage de l'entraîneur Gilles Beyer, malgré une enquête administrative au début des années 2000, pour des attitudes inappropriées avec des patineuses, qui avait conduit le ministère à le sortir de ses rangs en 2001. Didier Gailhaguet, 66 ans, avait assuré n'avoir jamais protégé Gilles Beyer et avait tenté de contre-attaquer en mettant en cause le ministère.
Samedi 8 février 2020 - Coronavirus : cinq nouveaux cas confirmés en France :
Cinq nouveaux cas de personnes contaminées au nouveau coronavirus ont été repérés en France, quatre adultes et un enfant, dont l'état de santé n'inspire pas d'inquiétude, a annoncé samedi matin la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Il s'agit d'un "cluster", c'est-à-dire un regroupement de plusieurs cas autour d'un cas initial, lequel est un ressortissant britannique qui a séjourné en Haute-Savoie, de retour de Singapour, a détaillé la ministre lors d'un point-presse.
Ces cinq personnes positives au nouveau coronavirus mais aussi des "contacts proches" de ce ressortissant britannique, "soit 11 personnes au total, toutes de nationalité britannique", qui résidaient tous dans le même chalet, ont été hospitalisées dans la nuit de vendredi à samedi à Lyon, Saint-Etienne et Grenoble, selon la ministre. "Leur état clinique ne présente aucun signe de gravité", a indiqué Agnès Buzyn. Ces nouveaux cas s'ajoutent aux six relevés jusqu'ici sur le territoire français, et toujours hospitalisés même si la plupart vont mieux. "C'est maintenant une opération importante d'identification des cas contacts qui commencent" pour trouver et informer les personnes ayant eu un contact rapproché avec le ressortissant britannique à l'origine de ces nouveaux cas, a encore indiqué la ministre.
Samedi 8 février 2020 - Les nouveaux visages du nazisme :
75 ans après la libération d’Auschwitz, des nostalgiques du IIIe Reich réapparaissent dans toute l’Europe. Sanny, 17 ans, y cultive ses idées politiques pour demain. Il a les cheveux gominés, les joues roses, l’élégance d’un jeune dandy. Il est affable et, soixante-quinze ans après la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, dans un sourire sans effronterie, il se dit néonazi. Pas de boots à ses pieds, mais des New Balance. C’est la marque préférée des néonazis depuis qu’un dirigeant de la société américaine a salué la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle. Des chaussures de Blancs, pensent-ils. La bande s’est retrouvée plus tôt à la gare d’Eisenach, point de rendez-vous avant de se lancer dans une «marche de l’hiver» dans la forêt alentour. Une balade pour mieux se connaître.
Ils portent presque tous un duvet d’adolescent et des doudounes The North Face. Oubliez la face escarpée des montagnes. Ils ont opté pour une traduction littérale : «Visage blanc». Car Manuel, 16 ans, apprenti en cuisine, Janne, taillé comme un frigo allemand, 18 ans, menuisier, Dennis, 20 ans, chanteur dans un groupe de « métal teutonique guerrier», et tous les autres grimpeurs ont un rêve commun: préserver la blancheur de l’Allemagne. Sauver leur «race». Ils sont entrés en contact via le groupe Junge Revolution (Jeune révolution), créé par Sanny sur Facebook. Et ont accepté le principe d’une marche.
«On s’est retrouvés à 9 heures du matin, parce que les gauchistes dorment à cette heure-là», a dit le jeune leader. Quatre policiers et un chien les observaient dans le hall déserté. «Antifas» et «néonazis» s’affrontent dans la ville depuis deux ans. Une nouvelle bagarre a éclaté la semaine dernière. Un blessé. En Thuringe, en octobre 2019, l’AfD (Alternative für Deutschland), le parti anti-migrants, est arrivé deuxième, devant la CDU d’Angela Merkel. Dans son sillage, le NPD (Parti national-démocrate), historiquement néonazi, s’épanouit.
Dimanche 9 février 2020 - Marine Le Pen annonce une nouvelle campagne d'emprunt auprès des Français :
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a annoncé samedi en Gironde le lancement imminent d'une nouvelle campagne d'emprunt auprès des Français pour financer ses campagnes électorales, au moment où le mouvement est sommé par la Russie de rembourser plus de 9 millions d'euros.
"Nous allons lancer une campagne de prêt pour financer nos campagnes", a annoncé à la presse Marine Le Pen en déplacement sur le marché de Saint-André-de-Cubzac, en Haute-Gironde, territoire appauvri qui a vu s'enflammer la colère des "gilets jaunes" au plus fort de la mobilisation.
Le vice-président du RN Jordan Bardella avait déjà évoqué vendredi cette éventualité alors que le parti, englué de longue date dans des difficultés financières, est convoqué le 2 juin devant une juridiction russe pour le non-remboursement d'un prêt de 9,14 millions d'euros. "Nous allons le rembourser, ne vous en inquiétez pas", a assuré ensuite Marine Le Pen lors d'une conférence de presse à Cavignac pour présenter son soutien à une trentaine de listes RN ou apparentées en Gironde, en cours de constitution pour les municipales dans ce département où elle espère "créer la surprise" et remporter "quelques villes".
Dimanche 9 février 2020 - Rachida Dati, à nous deux Paris !
Rachida Dati, l’ancienne Garde des sceaux se lance à la conquête de l’Hôtel de ville. Face à Anne Hidalgo, sa rage de vaincre marque déjà des points.
Dans la cour de la préfecture de police de Paris, ce 8 octobre, le froid pique. Serrés sous un dais, des ministres, des élus venus rendre hommage aux quatre policiers poignardés par un agent administratif radicalisé. Dans les premiers rangs, Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement. Soudain, elle fléchit. Elle murmure quelques mots à son voisin qui, aussitôt, passe ses bras sous ses coudes et la soutient. Victime d’un malaise, elle ne veut pas faiblir. A demi évanouie, les mâchoires serrées, elle résiste, portée par cet homme de haute stature, Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement et pilier de la droite parisienne. Le vertige surmonté, elle le remercie rapidement puis, regard fixe, port altier, se redresse. Impeccable. Rachida Dati déteste flancher. D’ailleurs, elle ne flanche jamais. Quelques semaines plus tard, le geste amical entre les deux élus paraît furieusement anachronique. Car, entre-temps, Dati a été désignée candidate des Républicains à la mairie de Paris et c’est peu dire qu’elle mène en son camp une lutte féroce. Dont Philippe Goujon fait les frais.
Comme beaucoup de maires d’arrondissement, elle veut le faire plier et l’entendre lui jurer fidélité à haute voix, . Ceux qui résistent sont combattus sans pitié. Dati, une guerrière dans un corps d’elfe. Les sondages qui la placent en deuxième position, certes loin derrière Anne Hidalgo mais devant le macroniste Benjamin Griveaux, ravissent et soulagent son parti. Depuis près de vingt ans, la droite parisienne sombrait, essuyant défaite sur défaite, à tel point qu’à l’été dernier on ne se bousculait pas pour affronter Anne Hidalgo. Dans la piteuse débandade, il en est une qui s’avance. Oui elle est prête à porter le fer. Oui, la droite redresse la tête dans la ville de Jacques Chirac.
«Rachida, c’est même pas peur», admire Anne Lauvergeon, ex-patronne d’Areva, son amie depuis 1991: «On l’a enterrée dix fois, seulement elle est très forte. Elle croit en elle, sachant depuis l’enfance que les autres ne l’aideront pas.» Rachida Dati ne s’entraîne plus sur le ring de La Salle Boxing Club de Paris des Batignolles. Dorénavant, elle pédale, cogne, hisse, s’épuise sur des machines de musculation, tous les matins, dès 6 heures. Revenant dans la mêlée, elle soigne sa forme. Ce retour est une aubaine, peut-être sa dernière chance de conjurer tout à la fois le temps filant, les soucis judiciaires et ce refrain chantonnant que la quinquagénaire ne travaillerait pas sérieusement. Dépassée par la vague macroniste et son lot de nouveaux visages, Rachida Dati incarne le totem des années Sarkozy, souvenir fané d’une droite ferme, qui parlait Kärcher et défiait les racailles.