Depuis sa création Packard symbolise la rigueur, le raffinement et l'aisance sans ostentation opposé au style « m'as-tu-vu » propre à Cadillac. Régulièrement, et jusqu'à la seconde guerre, le constructeur présente des chiffres de production supérieurs à ceux de son concurrent de toujours. Avec 11 000 ventes en 1924, puis jusqu'à 43 000 en 1928, Packard répond aux attentes du marché. Mais rapidement la bataille qui oppose Packard à Cadillac symbolise celle du pot de terre contre le pot de fer. Il s'agit en effet d'une concurrence acharnée entre un simple constructeur indépendant et un géant industriel : la General Motors.
Le paysage automobile américain évolue à grande vitesse. En 1922, près de deux cents marques nationales se disputent le marché, sans compter les importateurs. En 1929, ils ne sont plus que 47, puis 22 en 1939. Les petits constructeurs doivent investir toujours d'avantage pour être à la hauteur sur le plan technique. La moindre erreur devient fatale aux plus fragiles. En face d'eux, le coût unitaire par voiture des grands constructeurs baisse grâce à la production de masse.
Packard marque les esprits en présentant à New York le 6 janvier 1932 une nouvelle « Twin Six », rebaptisée l'année suivante Packard « Twelve ». Il s'agit du second 12 cylindres proposé par le constructeur après celui de 1915 qui avait, à l’époque, connu un succès mitigé. Le moteur a été conçu par Cornelius Van Ranst, qui est à l’origine d’un moteur du même type sur la Cord L-29. Le V-12 est, au début du projet, destiné à un modèle de Packard à traction avant, un projet qui sera très vite abandonné et dont on ne conservera que le moteur.
La « Twelve » est clairement positionnée au sommet de la gamme, avec des tarifs dans la même catégorie que ceux des Cadillac V16. En plus des modèles figurant au catalogue officiel, de nombreux carrossiers exercent leurs talents sur des châssis nus tels LeBaron, Bohman & Schwartz ou Dietrich.
La « Twelve » évolue durant la décennie, avec des augmentations de cylindrée et de puissance, et une fiabilisation de la mécanique. Cela explique sans doute que 1937 ait été la meilleure année pour les ventes, avec 1300 voitures sur un total de 2744 en sept ans. Le moteur a des performances impressionnantes : Cylindrée de 7 292 cc, puissance maxi de 180 cv à 3 200 t/mn. Sa configuration est inhabituelle : un vé étroit à 67 degrés, des soupapes presque horizontales, actionnées par des poussoirs hydrauliques. Par ailleurs, de nombreuses innovations sont apparues sur ce modèle : suspension avant à roues indépendantes et freins à commande hydrauliques sont les plus significatives.
Packard devra cependant suspendre la production de la « Twelve » en 1939 pour se consacrer à des productions toujours luxueuses, mais plus abordables pour les clients et plus lucrative pour le constructeur.
Le modèle présenté ici est un Packard « Twelve » series 1107 coupé 2-4 places de 1934. Le 1107 qualifie le châssis dont l’empattement est de 142 pouces (3 607mm). Packard offre à son catalogue, cette année-là, trois variantes d’empattement 135 pouces (series 1106), 142 pouces (series 1107) et 147 pouces (series 1108) et une douzaine de styles différents.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
wheelsage.org
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)