MONTICELLO
HAUTE-CORSE
Monticello est une commune située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Le village appartient à la piève d'Aregno, en Balagne.
Au sommet de Punta Colombaja (409 m) les ruines d'Urcica (Vortica ou Avortica) attestent de son occupation au Moyen Âge.
Alors maître de l'île tout entière, Giudice de Cinarca nommé comte de Corse en 1250, l'administra pendant plusieurs années, habitant tantôt dans le Delà des Monts, tantôt dans le Deçà, dans un château qu'il avait fait construire en Balagne, à Monticello, au-dessus de la localité appelée Vortica. En 1260 Giudice di Cinarca, fit d'Urcica son lieu de résidence. Il l'agrandit et le fortifia.
Les repérages sur le terrain ont permis de retrouver les forteresses d'Avortica et de Sant'Angelo qui se font face. Elles semblent contrôler une portion de territoire et ont été construites dans des zones frontalières, entre deux pièves. Cette situation topographique, tout comme le récit de Giovanni della Grossa, semble indiquer que leur érection intervient dans un contexte conflictuel.
La fortification, purement militaire, pouvait lui assurer le contrôle de la partie nord de la Balagne, mais pouvait aussi constituer une base de résistance face aux seigneuries de son ennemi Giovanninello de Loreto et de ses alliés. Après la chute de Giudice, le château a pu passer sous le contrôle de Gênes ; de ce moment datent peut-être les réaménagements de la forteresse, et notamment la construction des tours qui flanquent le rempart.
D'autres vestiges attestent aussi de l'occupation sarrasine au lieu-dit E Sarraginaccie au Capu Mirabu (257 m d'altitude), plus à l'est du village. Les envahisseurs auraient débarqué dans l'anse de Saleccia.
En 1493 Monticello n'est pas épargnée par la peste qui a ravagé la Balagne. Elle se met sous la protection de San Roccu qui est depuis son saint patron.
Au début du XVIème siècle, vers 1520, Monticello faisait partie de la pieve d'Aregnu qui comptait environ 500 habitants et avait pour lieux habités l’Arpagiola o Gabiola, la Corbaia, lo Monticello, Santo Antonino, Santa Riparata, Piaza, Pragola, le Torre, Regno, li Catari, lo Lavatogio, lacona, Spano, Hogio, Aquapessa. Pour lutter contre les invasions, les Génois devenus maîtres de l'île, font édifier des tours de guets littorales dès 1510.
En 1541, Monticello est razzié et incendié par les Barbaresques menés par l'amiral turc Dragut (celui-ci avait racheté sa liberté après avoir été capturé à Girolata par les Génois conduits par Giovanni d'Oria et la flotte du prince Andrea Doria, son oncle).
Des villageois ont l'autorisation de Gênes pour construire des tours de défense. L'une d'entre elles est encore visible sur la place du village. La tour de Saleccia dont il ne reste que des ruines, fut construite en 1570 en bordure de mer.
A partir du XVIIIème siècle et jusqu'à la Révolution, Monticello a fait partie de la pieve de Tuani. À cette époque le peintre milanais Giacomo Grandi s'installe et se marie à Monticello. Il serait à l'origine de l'École de Monticello de 1750. Une de ses œuvres se trouve dans la chapelle de confrérie Saint-Charles.
En 1758 une partie du territoire de Monticello fut cédée pour la construction de L'Île-Rousse. Pascal Paoli qui venait souvent en Balagne (il séjournait chez son neveu G. Leonetti dans une grande demeure appelée U Palazzu située au-dessus de la mairie de Monticello), avait décidé d'équiper la Corse d'un port au nord-ouest de l'île pour essayer de couper le trafic maritime des Génois avec Calvi qui leur restait fidèle mais également avec Algajola qui fut la résidence du Gouverneur de Gênes jusqu'en 1764.
MONTICELLO – Vue générale du village
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Vue générale du village
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Église paroissiale San Sebastianu
(XVIIe siècle)
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Clocher de l'église San Sebastianu
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Église Saint-François-Xavier
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Église Saint-François-Xavier
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Église Saint-François-Xavier
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Bénitier à l'entrée de l'ancienne église San Quilico
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Intérieur de l'ancienne église San Quilico. On remarquera l'arc triomphal de l'ancienne abside semi-circulaire démolie pour faire la nouvelle entrée, le bénitier à droite en entrant, et l'arca, fosse commune dont la plaque de marbre gravée « Anno 1686 » se trouve à l'entrée. En arrière-plan, l'ancienne entrée du cimetière.
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Vestiges de l'église pievane San Quilico au cimetière. Elle date du XIe siècle, époque pisane. Pillée, détruite par les Turcs en 1540, elle sera remontée et devient église paroissiale que visita en 1589, Mgr Mascardi.
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Monument aux morts de l'Île-Rousse, œuvre d'Antoniucci Voltigero dit Volti, sur le bord de mer. À l'arrière-plan, la Punta di Colombaja (409 m) sur la commune de Monticello.
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Monument aux morts de l'Île-Rousse, œuvre d'Antoniucci Voltigero dit Volti, sur le bord de mer. À l'arrière-plan, la Punta di Colombaja (409 m) sur la commune de Monticello.
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Ancienne entrée du cimetière situé sur les hauteurs du village
(Photo Pierre BONA)
MONTICELLO – Plage
(Photo KUIJTEN)
MONTICELLO – Tour ruinée de Saleccia
(Photo Pierre BONA)