En 1931, les effets de la « Grande Dépression » se font cruellement sentir sur l’Amérique et plus particulièrement sur son industrie automobile. Packard est toujours le leader du marché haut de gamme mais son avenir, comme celui de ses concurrents, est précaire. La réaction aux troubles de l’économie a été lente dans toute l’industrie automobile et la ligne qu’Alvan Macauley avait fixé pour Packard pendant la période de prospérité de la fin des années vingt est résolument maintenue.
Depuis la création de l’entreprise le succès de Packard tient beaucoup à la fourniture de châssis de haute qualité aux meilleurs carrossiers spécialisés. Mais Macauley veut recentrer les activités au sein même de l’entreprise et la décision est prise de fabriquer, en interne, les différents modèles de carrosseries personnalisées. L’année 1931 est l’année au cours de laquelle ce plan doit être mis en œuvre. La logique de Macaulay est implacable : les capacités de carrosserie de Packard sont sans pareil et la qualité de son travail en interne est égale, sinon meilleure, que celle fournie par les carrossiers indépendants. Et surtout, une meilleure coordination entre la construction du châssis et la fabrication des carrosseries personnalisées doit permettre de réaliser des économies d’échelle qui augmenteront l’efficacité et les marges d’exploitation de Packard.
Ce changement important, est accompagné d’une rationalisation des modèles et des désignations. Packard met en jeu l’ensemble de ses compétences tant techniques, que financières pour gérer au mieux un marché automobile américain radicalement différent depuis que le pays a sombré dans la crise économique. Le développement du « Light Eight » à bas prix est accéléré tandis qu’à l’opposé, le nouveau Twin Six V12, vise les clients de Packard les plus fortunés. Les deux gammes doivent être lancées comme la neuvième série de l’année modèles 1932. La durée de la huitième série de 1931 est alors interrompue, une mesure que seul Packard ose se permettre.
L’année modèles 1931, la huitième série de Packard n’est commercialisée que durant dix mois, mais ses automobiles sont exceptionnelles. Les innovations mises en série l’année précédente sur les 734 Speedster sont déclinées sur toute la Eight Series donnant le modèle Deluxe Eight puissant et silencieux. Le grand moteur huit cylindres en ligne de 385 pouces cubes de cylindrée délivre une puissance maxi de 120 chevaux. Ce moteur de Packard est alors, et reste encore aujourd’hui, le symbole d’une puissance silencieuse, luxueuse et discrète, plus que suffisante pour propulser même la carrosserie la plus lourde et la plus luxueuse de la marque.
Lorsqu’ils sont équipés de carrosseries ouvertes plus sportives et légères comme le sport phaéton, les modèles Deluxe Packards de la huitième série de 120 ch sont tout à fait capables de rouler à la vitesse pratiquée aujourd’hui sur nos autoroutes. La carrosserie sport phaéton combine le style, le confort et la qualité de construction exceptionnelle de Packard pour obtenir l’un des modèles les plus attrayants de l’ère classique.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
netcarshow.com
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)