EU (SEINE-MARITIME)
LE CHATEAU
Situé en Normandie, dans le nord de la Seine-Maritime, le château d'Eu accueille à la fois la mairie d’Eu et le musée Louis-Philippe (labellisé « musée de France »). Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 30 octobre 1985 et d'une inscription depuis le 6 juin 1983.
En décembre 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière des Anglais, séjourna dans la prison du château.
En 1475, Louis XI ayant appris que le comte d'Eu avait promis de livrer son château à Edouard IV, roi d'Angleterre, ordonna la destruction complète de la place. Cinq ans après ce désastre, en 1480, un modeste manoir s'éleva sur les ruines du vieux castel. Un siècle entier s'écoulera avant la construction d'un vaste et somptueux château.
Le bâtiment actuel fut commencé entre 1581 et 1583 après le mariage d'Henri de Guise, duc de Guise dit le Balafré avec Catherine de Clèves, comtesse d'Eu, puis terminé en 1665 après que Anne-Marie-Louise d'Orléans dite la Grande Mademoiselle, cousine germaine du roi Louis XIV, en eut pris possession le 24 août 1661.
Il se compose d'un corps de logis prolongé à chacune de ses extrémités, par deux pavillons. La partie centrale est presque rectiligne, les pavillons des extrémités étant en retrait côté cour et en saillie côté parc. L'ensemble est édifié en brique et pierre et couvert de combles en ardoise.
En 1693, le domaine d'Eu devient la propriété de Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), avec lequel il entre dans la descendance du roi Louis XIV et de la marquise de Montespan. Il passe, après lui, à son fils, autre Louis Auguste de Bourbon, comte d'Eu (1700-1755), puis au frère de celui-ci, Louis Charles de Bourbon, également comte d'Eu (1701-1775), lesquels, morts sans descendance, laissent pour héritier leur cousin-germain, Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre.
À la Révolution, le duc de Penthièvre quitte le château d'Eu pour se retirer près de Vernon où il meurt le 4 mars 1793. Il laisse une fille unique, Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans, qui doit s'exiler en 1797. Le château d'Eu est alors séquestré. Au début du Premier Empire, il est affecté à la sénatorerie de Rouen et habité un temps par le titulaire de celle-ci, Antoine Guillaume Rampon. À cette époque est démolie l'aile en retour donnant au nord, sur la Bresle, qui abritait un grand escalier, une galerie, une salle des gardes et une cuisine.
En 1811, le château est intégré au domaine de la couronne impériale. L'architecte Pierre Fontaine y dirige alors quelques travaux pour Napoléon.
À la première Restauration, en 1814, ses domaines sont restitués à la duchesse d'Orléans, qui ne vient à Eu qu'en 1818. Elle meurt en 1821 et a pour successeur à Eu son fils, Louis-Philippe d'Orléans. Celui-ci s'intéresse au château qu'il fait restaurer aussi par l'architecte Pierre Fontaine. Lorsque Louis-Philippe devient, en 1830, le Roi des Français, le château d'Eu devient l'une de ses résidences royales.
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
Pendant son règne, jusqu'en 1848, il y reçoit à deux reprises la reine Victoria d'Angleterre en 1843 et 1845, initiant ainsi l'Entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni.
Après la Révolution de 1848, la Maison d'Orléans doit s'exiler et se retire outre-Manche, jusqu'en 1871. Rentré alors en France, Philippe d'Orléans, comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, reprend possession de son château d'Eu, où il fait faire d'importants travaux, dirigés par l'architecte Eugène Viollet le Duc, de 1872 à 1886. En 1886, une nouvelle loi d'exil oblige le comte de Paris à quitter à nouveau la France, jusqu'à sa mort, en 1894.
Après celle-ci, son fils, Philippe, duc d'Orléans, vend le château d'Eu à son cousin-germain, Gaston d'Orléans, à qui son aïeul, Louis-Philippe, avait attribué le titre de comte d'Eu. Le château d'Eu devient alors l'habitation des prétendants au trône impérial du Brésil, Gaston d'Orléans, jusqu'à sa mort en 1922, et son épouse, Isabelle de Bragance, héritière du trône impérial du Brésil, puis leur fils Pierre d'Alcantara d'Orléans Bragance, mort en 1940, et sa famille.
En novembre 1902, la plus grande partie du corps de logis central et l'aile sud du château d'Eu subissent un incendie, qui n'en laisse que les murs. L'aile nord est épargnée. L’édifice est ensuite restauré, à l'exception d'une partie des décors intérieurs. À cette époque, la famille d'Orléans conserve aussi la forêt d'Eu, d'une superficie de 9 300 hectares. En 1913, cet important domaine lui est acheté par l'État (pour 9/10) et par le département de la Seine-Inférieure (pour 1/10) .
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands occupent le château.
En 1954, la famille d'Orléans vend le château, dont, après de multiples péripéties, la ville d’Eu se porte acquéreur en 1964. En 1973, la municipalité y installe la mairie, dans la partie sud, alors que le musée Louis-Philippe est créé dans la partie nord.
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU - Faitages de toit du château
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU - La rue des Fontaines longe de flanc Nord du château. On voit en direction de l'Est. Une plaque (sur le mur de brique, à gauche de la petite tourelle) rappelle le passage de Jeanne d'Arc.
(Photo Marc ROUSSEL)
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU
(Photo Raimond SPEKKING)
EU : LE CHATEAU – En premier plan la statue équestre du Prince Ferdinand Philippe, Duc d’Orléans par Charles Marochetti (1805-1867) .
(Photo Raimond SPEKKING)
EU : LE CHATEAU – Allée du Cheval – Vue de la façade nord du château et de la statue équestre de Ferdinand Philippe Duc d’Orléans par Charles Marochetti (1805-1867)
(Photo Txllxt TxllxT)
EU : LE CHATEAU – La roseraie.
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU – La roseraie.
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU – Les jardins
(Photo Txllxt TxllxT)
EU : LE CHATEAU – La roseraie.
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU – La roseraie.
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU – La roseraie.
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU – La roseraie.
(Photo isamiga76)
EU : LE CHATEAU – La roseraie.
(Photo isamiga76)