Bien que les voitures «GT Racing» existent depuis les années 50, il n’a jamais été rédigé une définition claire et universelle de ce type de voitures. Le nombre minimal de voitures de tourisme à produire pour homologation a changé presque chaque saison et à un moment donné, même des voitures uniques comme la Porsche 917 ont été homologuées en tant que «GT». Après une période très populaire dans les années 1960 et au début des années 1970, les GT ont été éclipsées par les prototypes pendant près de deux décennies. Lorsque de puissantes voitures routières, telles que la Ferrari F40 et la McLaren F1, sont entrées sur la piste, un nouvel élan est donné, qui va culminer avec les voitures de la catégorie GT1 de la fin des années 1990.
Outre une apparition annuelle au Mans, ces voitures participent initialement au championnat BPR créé par Jurgen Barth, M. Peter et Stéphane Ratel, remplacé en 1997 par un championnat GT mandaté par la FIA. Bien que de grands constructeurs comme Porsche et Mercedes-Benz soient engagés dans ce championnat, l'organisateur, Ratel, estime que pour atteindre la popularité dont jouissait la course GT dans les années 1960, il faut que Ferrari engage des voitures. En 1998, il parvient à convaincre le directeur du sport automobile de Ferrari, Jean Todt, d'explorer la possibilité de construire une version compétition de la supercar F50. Trois voitures sont construites, mais pour diverses raisons, le projet est abandonné peu de temps après.
Sans surprise, les règles sont modifiées deux saisons après le début du championnat et les voitures très exotiques GT1 ne sont plus éligibles. Deux classes sont alors mises en place : la « N-GT » pour les voitures légèrement modifiées et la «GT », qui autorise d'autres modifications plus conséquentes. Plus important encore, les écuries de course indépendantes peuvent désormais homologuer une voiture sans l’aval du constructeur d'origine, comme il était auparavant requis. Cela ouvre la voie à une voiture de course Ferrari développée et construite de manière totalement indépendante des bureaux d’études de la marque italienne.
Ratel a facilement rallié un certain nombre d’écuries intéressées et passe commande à la société Italtecnica en Italie du développement d’une voiture de course GT basée sur la Ferrari 550 Maranello. Les voitures de tourisme existantes sont utilisées comme base pour ces écuries, et le travail de mise au point débute à la fin de 1999. Les voitures étant destinées à concourir dans le nouveau millénaire, le modèle de compétition reçoit le nom de « Millenio ». Deux voitures sont achevées à temps pour la nouvelle saison et elles s’avèrent très rapides dès le départ. Malheureusement, elles manquent beaucoup de fiabilité à tel point que le troisième client enregistré pour obtenir une voiture, Frederic Dor, annule sa commande.
Toujours très intéressé par la campagne du 550 Maranello au championnat FIA GT, Dor contacte alors la société Prodrive en Grande-Bretagne. Fondée et gérée par le triple champion des rallyes David Richards, cette écurie de course a déjà fait ses preuves sur les circuits automobiles et le rallye avec une grande variété de voitures. Après une étude de faisabilité Prodrive montre qu’il y a effectivement beaucoup de potentiel, et Frédéric Dor commande à Prodrive deux exemplaires de la 550 Maranello de course. Le programme soigneusement planifié et exécuté est achevé début 2001 lorsque la première Maranello Prodrive 550 GTS arrive sur la piste.
Les règles de la classe GT stipulent que les structures de base du moteur, de la carrosserie et du châssis doivent rester similaires à celles des voitures de la production, mais cela laisse beaucoup de place à Prodrive pour retravailler la 550. Le moteur V12 à 65° qui s’est avéré fragile dans les voitures Italtecnica a été légèrement augmenté en cylindrée et implanté plus bas et plus en arrière dans le châssis pour un meilleur équilibre des masses. D’une cylindrée de 5 983 cc, doté de quatre soupapes par cylindre, il développe une puissance maxi de 600 cv à 6 400 t/mn et un couple maxi de 600 Nm à 5 000 t/mn. L’utilisation intensive de fibres de carbone dans toute la voiture a réduit considérablement le poids à la limite des 1100 kg fixée par la FIA. Un énorme aileron arrière a terminé le pack aérodynamique soigneusement conçu et très attrayant.
Lors de la sixième manche du championnat FIA GT de la saison 2001, les pilotes chevronnés Alain Menu et Rickard Rydell font leurs débuts au Hungaroring. La voiture doit abandonner sur problèmes mécaniques tôt dans la course, mais le rythme du début de course est prometteur. Juste deux manches plus tard, en Autriche, la 550 Maranello marque sa première victoire entre les mains de Peter Cox et Rydell. Une troisième place au Nürburgring et une victoire à Jarama suivent pour compléter cette première saison prometteuse. En 2002, d’avantage de voitures sont construites pour des écuries supplémentaires et plus de victoires sont marquées dans le championnat FIA GT. Prodrive engage une voiture aux « 24 Heures du Mans » 2002 et elle se qualifie pour la pôle de la classe GT devant les Corvettes et les Vipers pourtant favorites. Rydell, Menu et Tomas Enge dominent leurs rivaux de classe jusqu’à ce qu’une flaque d’huile les conduise à l’abandon au 13ème tour.
Les leçons des deux saisons précédentes sont tirées pour la saison 2003 qui verra la domination du championnat GT par la Prodrive 550 Maranello engagée par l’équipe BMS Scuderia Italia. Prodrive revient au Mans et bat la Corvette la plus rapide de dix tours pour remporter le premier trophée de la catégorie GT de Ferrari en près de trente ans. Le plus grand compliment vient du siège de Ferrari quand la marque annonce une version de compétition de la 575M Maranello. Bien que la voiture construite ait remporté une victoire lors de ses débuts lors de la dernière manche de la saison 2003, elle a rarement pu égaler le rythme des 550 GTS Maranello.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
netcarshow.com
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)