Emile Delahaye né à Tours en 1843, étudie l'ingénierie à Angers. En 1869, il commence à travailler avec son diplôme d'ingénieur en arts appliqués et c’est à Tours qu’il fait ses débuts dans l’industrie de la céramique. Il a pour mission de construire des moteurs pour une entreprise très traditionnelle mais qui va rapidement se diversifier en construisant des appareils mécaniques tels que des pompes et des moteurs de machines. En 1888, Delahaye travaille sur la conception d’un moteur à combustion interne destiné à l'industrie du transport maritime. Ce n'est qu'en 1896 que commence, pour Emile Delahaye, la passion pour l’automobile. Il se lance alors dans la construction de ses premières voitures qui sont propulsées par des moteurs à un et deux cylindres entraînés par courroie.
Emile va très vite comprendre que, pour promouvoir ses véhicules, il y a un excellent moyen : la course automobile. En 1896, Emile Delahaye engage une de ses voitures dans la course Paris-Marseille et il va la piloter lui-même ! Les résultats sont stupéfiants, la voiture fait la démonstration de ses qualités. Si bien que les commandes affluent et que la construction d’une deuxième usine est décidée.
En raison de problèmes de santé, Delahaye est contraint de prendre sa retraite en 1901. C'est un an après l'ouverture de la deuxième usine à Paris. Mais comme il n’a pas d’héritiers, le contrôle de la gestion est confié à un jeune ingénieur, Charles Weiffenbach qui supervisera les opérations jusqu'en 1954.
L’industrie automobile est en plein essor mais c’est encore la course qui est primordiale durant cette période de l’histoire. C'est pourquoi bon nombre des véhicules construits à cette époque ont été conçus pour être pilotés sur les circuits automobiles. Weiffenbach, cependant, a une philosophie un peu différente. Son objectif principal est de construire des véhicules fiables pour une utilisation sur la route. Plusieurs des premieres voitures produites sont équipés de moteurs à quatre cylindres capables de développer une puissance entre 9 et 12 chevaux. Ce n’est que vers le début de la première guerre mondiale, qu’un moteur à six cylindres de 2 565 cm3 équipe des véhicules Delahaye.
Au début des années trente la production des voitures de tourisme de classe moyenne est faible, mais les véhicules qui sortent des usines Delahaye portent avec eux une réputation de fiabilité et de robustesse.
Weiffenbach prend la décision de se lancer courageusement sur le marché des voitures de sport. Cela répondait aux tendances du moment et la bonne image de la marque autorisait ses dirigeants à prendre ce risque. Car pour un constructeur automobile n'ayant jamais créé de voiture pouvant atteindre une vitesse de pointe supérieure à 110 km / h, il s’agit effectivement d’un défi majeur.
Jean François, un ingénieur âgé de 29 ans, est chargé de construire une série de voitures sportives utilisant le plus grand nombre d’éléments existants pour limiter les coûts. La nouvelle suspension à roues indépendantes de Talbot est installée sur un nouveau châssis avec des longerons en caisson. Le moteur est emprunté à l'un des camions Delahaye. En 1933, au salon de l'automobile de Paris deux voitures sont présentées : une 4 cylindres 12 CV et une 6 cylindres 18 CV. Lucy O'Reilly Schell, une riche américaine d’origine irlandaise et qui se passionne pour la course automobile a demandé à Weiffenbach de faire construire un véhicule pouvant être utilisé pour des événements de rallye.
Le Type 135 est alors créé avec des variantes telles que la 135 Special Competition (135 CS), spécialement conçue pour la course. Les 135 Sport et 135 Coupé sont toutes deux dotées d’un moteur de 3,2 litres. Le moteur du modèle sport délivre 96 chevaux tandis que le coupé délivre 110 chevaux. Le moteur de 3,6 litres qui dérive du modèle de compétition Type 135 produit 120 chevaux. Le Type 135 est considéré comme l’un des véhicules les plus célèbres et les plus prestigieux de Delahaye.
La 135 CS fait ses débuts au rallye de Monte-Carlo en 1936 où elle finit 2ème dans une compétition féroce. En 1936, elle remporte le Grand Prix de Marseille. Au Grand Prix de France les Delahaye 135 CS se classent deuxième, troisième, quatrième et cinquième.
Des carrossiers de renom, tels que Franay, Letourneur & Marchand, Chapron et Guillore, ou Graber ont été chargés de carrosser les 135. On retrouve peut-être là l’influence de Delage, une société automobile avec laquelle Delahaye a fusionné en 1935.
Le modèle présenté ici est une Delahaye 135 M cabriolet carrossée par le suisse Graber. Le carrossier suisse a produit des modèles pour une variété de châssis dont Bugatti, Talbot, Hotchkiss et Delahaye. Il est considéré comme le meilleur carrossier suisse. En 1946, Hermann Graber crée cet élégant Drophead coupé dans son atelier de Wichtrach, près de Berne. Il s’agit de l’une des deux voitures d’une petite série de Graber et l’on pense que c’est l’une de ses conceptions les plus réussies sur un châssis Delahaye. Ses lignes douces et ses volumes arrondis en font un rêve de styliste.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
netcarshow.com
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)