TRESORS DU PATRIMOINE FRANCAIS : CHATEAU DE BALLEROY (CALVADOS)

4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 08:00

TRESORS DU PATRIMOINE FRANCAIS : CHATEAU DE BALLEROY (CALVADOS)

CHATEAU DE BALLEROY

CALVADOS

Le château de Balleroy fut construit sur ordre de Jean de Choisy de 1626 à 1636, avec la participation active de l'architecte François Mansart à partir de 1634. On y trouve des douves sans eau... sans eau car un décret de Louis XIII prévoyait que la construction d'un château avec des douves remplies d'eau serait vu comme un acte de guerre (Louis XIII faisait toujours la guerre contre les grands du royaume, son propre frère Gaston d'Orléans en tête de la liste des opposants du roi et de son premier ministre, le Cardinal de Richelieu).

Peut-être la pièce la plus remarquable par son ancienneté et son décor est la salle d'honneur au piano nobile. Son style est pur Louis XIII. Les boiseries furent enlevées du pavillon habité par Choisy au palais de Luxembourg par sa veuve, qui prit la décision de quitter la cour pour s'installer définitivement à Balleroy. Elle fit transporter aussi tous les tableaux et la décoration de la salle d'honneur de sa maison parisienne pour la reconstruire à Balleroy ; on y trouve un petit portrait de Louis XIII dans un coin, un grand tableau d'Anne d'Autriche avec ses deux fils, un imposant portrait de Gaston d'Orléans au-dessus de la cheminée, et d'autres portraits de la famille d'Orléans et de Marie de Médicis. Il est évident que les Choisy furent des fidèles de Monsieur plutôt que de son frère le roi, et on se demande si le déménagement de Paris ne fut pas essentiel suite à l'exil de Marie de Médicis et la disgrâce de ses proches.

Malcolm Forbes, le milliardaire américain qui a racheté le château en 1971, et sa famille ont entièrement renouvelé le mobilier et le décor d'autres parties du château. On y trouve un portrait du dix-neuvième siècle de Marie-Antoinette en deuil et une quantité de portraits de Louis XVIII, Louis-Philippe et Charles X. Il y a aussi une chambre dédiée à Bonaparte (curieusement avec des portraits et un buste de son ennemi, le duc de Wellington) et une autre consacrée à la reine Victoria d'Angleterre. Le fumoir, rempli de tableaux peints par Albert de Balleroy a l'air d'un gentleman's club anglais.

Le château est entouré d'un parc anglais très joli et d'un jardin français classique. La grande avenue est imposante et donne une excellente idée des axes symétriques favorisés par Mansart. En regardant le château de l'avenue, il semble être beaucoup plus grand qu'il n'est en réalité, par la position des deux pavillons à droite et à gauche, destinés au logement des domestiques et des gardes.