Les dirigeants européens étaient réunis à Bruxelles dans le cadre d'un sommet. Et le sujet principal n'était autre que le Brexit, alors que la Première ministre britannique, Theresa May, leur avait demandé d'accepter un report du 29 mars au 30 juin, pour avoir le temps de convaincre ses parlementaires de voter l'accord de retrait - déjà rejeté deux fois - qu'elle avait conclu avec Bruxelles fin novembre. Après de longues discussions, les dirigeants européens ont finalement proposé au Royaume-Uni deux options pour un report du Brexit au-delà de la date initialement prévue du 29 mars.
Première option : Si les députés votent l'accord de divorce, la date est reportée jusqu'au 22 mai
La Chambre des communes a déjà refusé à deux reprises de voter l'accord négocié fin 2018 entre Theresa May et Bruxelles. Les deux options proposées par les 27 jeudi soir passent par un nouveau vote. Si les députés britanniques approuvent finalement cet accord de divorce, la date du Brexit sera reportée jusqu'au 22 mai. Soit juste avant les élections européennes, organisées du 23 au 26 mai, afin « qu'il ne puisse y avoir aucune ambiguïté et aucun risque » sur ce scrutin, a expliqué Emmanuel Macron à la presse, dans la foulée du sommet.
Mais le président de la Chambre des Communes, John Bercow, avait refusé en début de semaine de faire revoter les députés sur un texte inchangé, arguant d'un règle parlementaire vieille de quatre siècles. Theresa May devra donc le convaincre que le report de la date du Brexit constitue le changement "substantiel" qu'il réclamait.
Pour l'heure, la Première ministre britannique n'a pas évoqué de date pour un nouveau vote. Selon Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition britannique, venu à Bruxelles jeudi, il pourrait avoir lieu lundi ou mardi. Mais il a exclu de se ranger derrière l'accord de Theresa May. « Nous ne pensons pas que c'est la bonne voie et cherchons une alternative qui puisse rassembler une majorité au parlement », a déclaré Jeremy Corbyn.
Donc un nouveau vote du Parlement cette fois-ci favorable à l’accord négocié par Thérésa May semble très peu probable…
Deuxième option : Si les députés rejettent à nouveau l’accord, Londres aura jusqu'au 12 avril
En cas de nouveau rejet, « le Conseil européen décide de proroger jusqu'au 12 avril 2019 et attend du Royaume-Uni qu'il indique la voie à suivre avant cette date », écrivent les dirigeants européens dans le texte de conclusion du sommet. Pourquoi cette date ? Au-delà, les Britanniques ne peuvent officiellement plus organiser les élections au Parlement européen, condition imposée par l'UE pour un report de longue durée. « Si vous décidez de ne pas organiser des élections, vous ne pourrez plus être là au-delà des élections européennes quoiqu'il advienne », a résumé le président français Emmanuel Macron à la sortie de la réunion. « Le 12 avril est le nouveau 29 mars », a également commenté un responsable européen.
Pour le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, « le 12 avril, nous devons savoir où nous en sommes. Si nous n'avons pas de réponse d'ici là, nous aurons un 'no deal' ». Le président français, Emmanuel Macron, a également indiqué « qu'en cas de vote négatif britannique, nous irions vers un 'no deal' ».
Jusqu'à cette date du 12 avril, qualifié de "clé", "toutes les options sont ouvertes", a déclaré le président du Conseil européen, Donald Tusk : le vote de l'accord, une sortie sans accord, un long report du Brexit et même la possibilité que le Royaume-Uni renonce au Brexit.
Source : Le JDD.fr 21-03-2019