TOULOUSE (HAUTE-GARONNE)
LE COUVENT DES JACOBINS
Couvent dominicain édifié à partir de 1229, les Jacobins constituent un témoignage exceptionnel du gothique méridional. Cette architecture de briques applique les principes élaborés pour les cathédrales du royaume de France. Son église abrite les reliques de Saint-Thomas d’Aquin. Il ne faut surtout pas manquer le célèbre "palmier" des Jacobins et ses 22 nervures soutenant le chœur de l’église. Le cloître, l’ancien réfectoire, la chapelle de la Vierge et la chapelle Saint-Antonin, escales de fraîcheur et de tranquillité, sont également des lieux dédiés à des concerts, événements culturels et expositions.
Un magnifique édifice qui, pourtant, a connu bien des situations difficiles au fil des siècles. Dans une lettre datée du 21 août 1845, Proper Mérimé expliquait à son ami Ludovic Vitet : « Je viens de voir pour la première fois l'église des Dominicains dans laquelle je n'avais jamais pu pénétrer. C'est admirable. Une église immense à deux nefs séparées par d'immenses piliers d'une hauteur et d'une légèreté inouïe ; une salle capitulaire encore plus hardie et plus élégante ; un grand cloître avec colonnes en marbre, des voûtes peintes, nombre de chapelles avec des compositions à fresque très curieuses, tout un système de construction en briques très original, voilà ce que j'ai vu, plus de 500 chevaux mangeant leur avoine et autant de canonniers dessinant ce que je n'ose dire. Malgré les chevaux et les hommes, toute l'église est encore d'une admirable conservation. »
En effet, depuis 1812, le couvent des Jacobins est réquisitionné pour servir de caserne d'artillerie sur ordre de l'Empereur. La grande nef de l'église est divisée par des planchers : le rez-de-chaussée fait office d'écurie, au 1er étage se trouvent le dortoir et au 2e étage un grenier, où est stocké l'avoine pour les chevaux.
Le sort du couvent n'est pas plus brillant, si ce n'est pire : les galeries du cloître sont en parties détruites, le réfectoire sert de manège pour les chevaux, la chapelle Saint-Antonin est quant à elle transformée en infirmerie vétérinaire. Le vandalisme se poursuit : en 1841, les chapelles latérales et les réseaux de pierre des ouvertures sont détruits. Il faut attendre 1865 pour que les militaires quittent le couvent. La Ville récupère alors son bien. L'église est rendue au culte en 1873 et le reste des bâtiments accueille les élèves du lycée Fermat.
Les premiers grands travaux d'urgence ont lieu au début du 20e siècle sous l'égide du service des Monuments historiques, en particulier la réfection de la charpente et des toitures.
Interrompue par la Grande Guerre, la restauration de l'ensemble conventuel reprend et connaît un essor formidable grâce à l'architecte en chef des Monuments Historiques Sylvain Stym-Popper : des vitraux sont réinstallées entre 1951 et 1964 sur les baies qui étaient encore bouchées, œuvres de l'artiste Max Ingrand, les galeries disparues du cloître sont également remontées, grâce à la récupération d'éléments dispersés dans toute la région. Les chapelles sont réédifiées et en 1974, le portail latéral sud est reconstitué et débarrassé de la construction qui bouchait la perspective du massif occidental. Enfin, de nouveaux travaux de restauration sont menés entre 2011 et 2015.
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Le clocher
(Photo Jean-Pierre ECHAVIDRE)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS
(Photo Mike PEEL)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Vue de la rue Joseph Lakanal
(Photo IGNIS)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Portail de l'église
(Photo PINPIN)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Détail du portail de l'église
(Photo PINPIN)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS
(Photo José Luiz BERNARDES RIBEIRO)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS - Réfectoire
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – L‘église
(Photo KIMON)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Le cloître
(Photo Vibhor JAJOO)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Le cloitre et le clocher de l’église
(Photo Jean-Pierre ECHAVIDRE)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Ensemble conventuel et cloitre
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Le cloître
(Photo Jean-Pierre ECHAVIDRE)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – La salle capitulaire avec ses deux fines colonnes prismatiques.
(Photo RUTHVEN)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Voûte en forme de palmier culminant à 28 mètres
(Photo BALMARIO)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS – Le « palmier »
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS
(Photo Mike PEEL)
TOULOUSE : LE COUVENT DES JACOBINS - Châsse contenant les restes de Thomas d'Aquin dans l'église
(Photo FELIPEH).