PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
PYRENEES-ORIENTALES
Le prieuré Sainte-Marie de Serrabona (ou Serrabone), est situé sur la commune de Boule-d'Amont dans le département des Pyrénées-Orientales, à une trentaine de kilomètres de Perpignan, dans le massif des Aspres sur les contreforts orientaux du massif du Canigou.
L’origine de Serrabone se trouve au tournant du premier millénaire. Un peu avant l’établissement du prieuré, une petite église est citée comme un lieu de pèlerinage. Puis en 1052 Pierre Bernard fonde le prieuré avec 15 autres moines autour de cette église à la demande du vicomte de Cerdagne. Il s’agissait d’une communauté augustine qui obtint en 1082 la reconnaissance de la règle canoniale. La chapelle du prieuré fut consacrée une première fois à une date inconnue.
Puis, durant le XIIe siècle, elle fut profondément modifiée : la nef principale, initialement unique, fut complétée au Nord par une nef collatérale voûtée. Au midi fut construite une galerie voûtée. Ces travaux permirent de faire une seconde consécration en 1151, consécration faite par l’évêque d’Elne Artal II et celui de la Seu d’Urgell. L’église prit alors le nom de Santa Maria de Serrabona.
Jusqu’au XIVe siècle cette communauté était prospère, mais vers cette époque la vie au prieuré changea. Le confort devint le maître mot, chaque chanoine délaissant les locaux communs pour s’installer dans des cellules individuelles qui se trouvaient sur le versant Sud du prieuré. Les mœurs se relâchèrent, avec un épisode emblématique : En 1413 le chanoine Bernat Taillet fait amende honorable et promet de faire partir la femme qui vit avec lui.
Au XVe siècle l’instabilité militaire et politique de la région va contribuer à réduire le nombre de chanoines. Il faut croire que la violence avait atteint l’intérieur de ces vénérables murs car on trouve une trace en 1448 du prieur Bernat Joer qui est déposé pour « crimes énormes ». Son successeur exigea qu’il y ait au moins sept chanoines à Serrabone, endiguant ainsi le dépeuplement du prieuré.
En 1592 le pape Clément VIII sécularise tous les prieurés augustins roussillonnais. Cet évènement majeur marqua la fin de l’indépendance de Serrabone qui fut rattaché au chapitre de Solsona, en Catalogne, le 19 juillet 1593. Peu à peu les moines quittèrent les murs de Serrabone, et en 1612 le dernier prieur de Serrabone Jaume Serra, par ailleurs recteur de l’église de Prades, est enterré au chœur du croisillon Sud du transept. Abandonné, l’édifice tomba en ruine. Une grande partie de la voûte centrale s’écroula.
Durant la révolution française, une curiosité fut à l’origine d’un désaccord entre la France et l’Espagne. En effet, Serrabone était toujours une dépendance de Solsona, ce qui fait que les deux édifices n’étaient pas dans le même pays. Or les révolutionnaires déclarèrent que les biens de l’Eglise faisaient désormais partie du patrimoine de l’Etat. Ainsi furent vendus la majorité des édifices religieux qui n’étaient pas des églises, mais Serrabone fut seulement mis sous séquestre car il n’appartenait pas à l’Eglise française. Il fallut attendre le concordat en 1802 pour qu’il soit rendu à Solsona.
A la fin du XIXe, le prieuré est en ruine. C’est alors que Jaubert de Passa, grande figure locale, s’y intéresse. Il fit différentes actions pour élever à nouveau l’édifice. En 1836 un groupe de personnalités locales le consolide. Puis de 1906 à 1922 il fut restauré, et les aménagements défensifs furent détruits. La commune de Serrabone, qui s’était formée avec les maisons attenantes, fut supprimées en 1822.
Le prieuré de Serrabone appartient désormais au conseil général des Pyrénées-Orientales depuis 1968.
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle)
(Photo Catalan Art & Architecture Gallery)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle)
(Photo Catalan Art & Architecture Gallery)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) - Vue de façade ouest
(Photo Julien COURTOIS)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle)
(Photo PMRMaeyaert)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle)
(Photo PMRMaeyaert)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle)
(Photo Catalan Art & Architecture Gallery)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle)
(Photo Mezcal Vitaliy Krylov)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle)
(Photo PMRMaeyaert)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle) – Portail nord - Ensemble
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Portail nord - Chapiteau à gauche de l'entrée : Christ bénissant entouré d'anges
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Portail nord - Chapiteau à droite de l'entrée : Tête de lion gueule ouverte
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (
Xième-XIIème siècle) – Le cloître
(Photo Mezcal Vitaliy Krylov)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Galerie méridionale du cloître - Chapiteau
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Galerie méridionale du cloître - Chapiteau
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Galerie méridionale du cloître - Chapiteau
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle) – Abside
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Décor d'une porte dans le mur de séparation, côté chœur, permettant de faire communiquer le chœur liturgique à la nef occupée par les paroissiens
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Vue intérieure de la tribune, avec ses colonnes en marbre et ses chapiteaux ornés
(Photo Julien COURTOIS)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Tribune après la reconstitution de la balustrade
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE
(Xième-XIIème siècle) – Tribune - Chapiteau
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Tribune - Détail de la face côté ouest
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Tribune - Chapiteau
(Photo MOSSOT)
PRIEURE SAINTE-MARIE DE SERRABONE (Xième-XIIème siècle) – Tribune - Chapiteau
(Photo MOSSOT)