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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 15:47
BREXIT : LE FEUILLETON TOUCHE A SA FIN !...

 

 Les derniers mois auront été un véritable calvaire pour la Première Ministre britannique Theresa May. Elle ne désarme pas, se bat comme un beau diable pour parvenir à un accord acceptable à la fois par l’Europe et par ses concitoyens. Mais l’affaire est difficile. A trois mois de l’échéance, plusieurs hypothèses sont encore possibles : sortie sans accord, élections législatives, nouveau référendum ?  Tous les scénarios sont envisageables ; tous ont leurs avantages mais également leurs inconvénients.

 

Le décompte touche à sa fin. Le 29 mars prochain, à minuit heure française, le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union européenne, près de deux ans après s’être prononcé en faveur de ce divorce par référendum. Le Brexit aura finalement lieu. A moins que… Outre-Manche, les parlementaires britanniques abordent les vacances de Noël avec toujours plus d’incertitudes. Theresa May, la Première ministre conservatrice, a conclu mi-novembre un accord de sortie avec les 27 autres Etats membres de l’UE. Mais elle a repoussé le vote de ce texte par le Parlement en ayant la quasi-certitude qu’elle n’obtiendrait pas la majorité requise. Prochaines échéances : la reprise des débats le 7 janvier, puis le vote de Westminster la semaine du 14 janvier.

C’est donc en janvier que devrait se jouer, en grande partie, l’avenir de la relation entre Londres et Bruxelles. Cinq  scénarios sont, à ce jour, encore envisageables.

 

1 - Adoption de l’accord sur le Brexit

Le scénario rêvé, mais très improbable, pour Theresa May. La cheffe du gouvernement a arraché un accord à Bruxelles après d’âpres négociations. Elle prétend, et elle a sans doute raison, que c’est le meilleur accord possible entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Mais, à Londres, il ne convient à personne :

**  L’opposition juge que ce projet de Brexit est trop dur ;

**  Au Parti conservateur, celui de Theresa May, une centaine de frondeurs estime que le texte ne va pas assez loin et risque de piéger le royaume indéfiniment au sein de l’UE ;

**  Les 10 députés du Parti unioniste démocrate nord-irlandais, alliés des Tories, ont prévenu : ils rejetteront cet accord.

Initialement, le Parlement britannique devait examiner ce texte le 11 décembre, mais Theresa May a repoussé le vote en catastrophe, par crainte d’une défaite. Sa stratégie ?  « My deal, no deal or no Brexit ». Autrement dit, la dirigeante joue la montre et place les députés devant un choix bancal : soit ils approuvent son texte, soit ils précipitent le pays vers une sortie brutale de l’UE, soit ils renoncent au Brexit. Les députés se laisseront-ils convaincre par ces arguments ? Rien de moins sur car les tensions sont très vives.

Entre temps, la conservatrice espère obtenir quelques concessions auprès des Etats européens pour rassurer son camp. Pourtant, l’UE envisage seulement des concessions cosmétiques. Conclusion : Theresa May a peu de chance de faire voter cet accord. Mais elle a plusieurs fois déjoué les pronostics, contre vents et marées.

 

2 - Report du Brexit

Le Royaume-Uni est en droit de retarder l’entrée en vigueur du Brexit et même d’abandonner purement et simplement le Brexit, quoi qu’en dise le reste de l’Union européenne. C’est ce qu’a décidé, le 10 décembre dernier, la Cour de Justice de l’UE. Outre-Manche, cette hypothèse gagne du crédit. Theresa May s’y est toujours refusée, mais si le Parlement rejette son accord, elle pourrait quémander un délai, le temps de mettre en application un plan B.

 

3 - Des élections générales

Que se passerait-il si le Parlement rejette l’accord porté par Theresa May ? L’opposition déciderait peut-être de mettre ses menaces à exécution, en renversant le cabinet. Elle aurait alors deux semaines pour former une nouvelle majorité. Si elle n’y parvient pas, des élections législatives seraient convoquées, les secondes en deux ans. Il faudrait alors suspendre la mise en place du Brexit.

Tout repose entre les mains du Labour principal parti d’opposition. Plusieurs fois, le Parti travailliste de Jeremy Corbyn a brandi le spectre d’un vote de défiance. Les autres formations d’opposition - Parti national écossais, libéraux, Verts, nationalistes gallois - y sont favorables. D’autant que la Première ministre ne manque pas d’ennemis. La semaine dernière, elle est sortie victorieuse d’un vote de défiance au sein de son propre camp, le Parti conservateur.

Mais, dans le même temps, le Labour traîne des pieds : Jeremy Corbyn ne veut pas jouer avec le feu, tant qu’il n’est pas assuré d’une victoire.

 

4 - Un nouveau référendum

Depuis le référendum de 2016, l’organisation "People’s Vote" demande une nouvelle consultation. Longtemps ignorée, cette proposition compte des partisans influents comme l’ex-Premier ministre Tony Blair et le maire de Londres Sadiq Khan. Leur argument : les électeurs sont en droit de se prononcer sur un projet précis de retrait de l'UE.

Un rejet de l’accord par Westminster rebattrait les cartes. Theresa May pourrait tenter un coup de poker et convoquer un nouveau référendum. Une manière pour elle de garder la main. A nouveau, il faudrait retarder le Brexit. Mercredi, la ministre du Travail Amber Rudd a rompu avec la ligne du gouvernement en qualifiant le référendum "d’argument plausible".

Autre option, plus probable : un référendum organisé par l’opposition, après des élections générales. Encore une fois, le Labour a la main. Jusqu’ici, le Parti travailliste ne s’est jamais prononcé en faveur d’un deuxième scrutin. Mais, en septembre, lors de la conférence du Labour, l’organisation a décidé de garder cette option ouverte. Et ce malgré les réticences de Jeremy Corbyn, eurosceptique.

 

5 - Le spectre du no-deal

C’est le scénario catastrophe. Longtemps, les Britanniques comme les Européens ont agité cet épouvantail, pour dramatiser le débat et peser dans les négociations. Mais, à mesure que la date du divorce s’approche à vitesse grand V, l’hypothèse d’une sortie brutale de l’Union européenne devient tangible.

Mercredi, la Commission européenne a diffusé 14 propositions de mesures à adopter en cas de no-deal. Le gouvernement britannique fait de même, de son côté, depuis août dernier. Sur les bancs de la Chambre des Communes, de nombreux parlementaires se disent déterminés à tout faire pour éviter un no-deal. Mais d’autres députés, ardents défenseurs du Brexit, préfèrent une sortie sans accord plutôt qu’un accord qu’ils jugent mauvais.

A Bruxelles, beaucoup craignent un no-deal accidentel : impuissants à se mettre d’accord, les responsables britanniques pourraient ne pas trouver une solution à temps. Le royaume perdrait alors tout lien avec l’UE, du jour au lendemain. Et alors la situation serait catastrophique pour tout le monde : le Royaume-Uni mais aussi l’Union Européenne.

 

 

Source : LeJDD.fr  20-12-2018

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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