La lignée des Ferrari 250 est exceptionnelle. L’une des voitures les moins connues est certainement la 250 GT SWB Sperimentale, une auto créée en 1961 à mi-chemin entre la 250 GT SWB et la mythique 250 GTO.
La Ferrari 250 est née en 1954. Le chiffre, comme c’est la coutume à Maranello, indique la cylindrée unitaire du V12 conçu par le génial Giacchino Colombo. La série des Ferrari 250 se retrouve sur la route mais aussi en course. Mille Miglia (250 S), les 24h du Mans, quatre fois, Sebring, le Nürburgring pour la 250 Testarossa, ou le Tour de France Automobile pour la bien (re)nommée Ferrari 250 « Tour de France ».
En 1959, toutes ces victoires ne sont pas acquises quand la Ferrari 250 GT SWB apparaît au salon de l’Automobile de Paris. Son empattement est réduit de 2600 mm à 2400 mm et marque la différence entre les 250 GT Interim et les nouvelles 250 GT SWB. La carrosserie est d’abord réalisée en aluminium sur les versions Competizione, dessinée par Pininfarina et mise en forme par Scaglietti. Le V12 est le “classique” 3L tandis que les freins à disque font leur première apparition sur les 250.
En Mai 1960 une nouvelle version, Lusso, mieux équipée à l’intérieur apparaît. Sa carrosserie est « classiquement » en acier. La 250 GT SWB va remporter la classe des GT aux 24h du Mans 1959 et 1960.
En 1961, Ferrari se prépare à frapper encore plus fort. C’est ainsi que naît la Ferrari 250 GT SWB Sperimentale. L’auto est bien plus qu’une évolution de la SWB Competizione. Le design se rapproche plus de la version Interim que de la 250 GT SWB. Les vitres de custode réapparaissent tandis qu’à l’arrière est implanté un spoiler dans le but de stabiliser la voiture à haute vitesse. L’avant ne ressemble pas à une 250 mais va plutôt chercher ses références du côté des 400 Superamerica.
Le châssis reprend les bases lancées sur les SWB avec 2400 mm d’empattement. Concernant le moteur, on va chercher dans la panoplie des voitures de compétition. Ce n’est pas le simple moteur des SWB Competizione qu’on reprend mais le V12 Tipo 168/61 qui va courir cette année-là avec la Testarossa 1961. Si la base est toujours le V12 de 3 litres, il est gavé par 6 carburateurs et lubrifié via un carter sec. La puissance maxi est de 280 ch qui passe aux roues arrière et le poids à emmener est tout juste d’une tonne ! Une auto vraiment conçue pour la compétition !
Cinq exemplaires vont être construits, le premier n’étant qu’un mulet qu’on ne verra en course. Le plus célèbre c’est le numéro de châssis 2643 présenté ici. Une auto au passé bien prestigieux. Peinte en bleu “France” et portant un drapeau tricolore, c’est pourtant bien une voiture Ferrari d’usine ! En Juin 1961 elle se retrouve engagée par Ferrari au départ des « 24h du Mans » pour Tavano et Baghetti. Un piston lâche après 163 tours obligeant les deux pilotes à abandonner. Heureusement, la victoire revient en GT à une 250 GT SWB “classique”.
Sur la fin de l’année 1961 c’est surtout en voiture de développement qu’elle est utilisée. Ferrari prépare alors la 250 GTO qui utilise le même châssis et le même moteur que la Ferrari 250 GT SWB Sperimentale mais avec une carrosserie plus étudiée aérodynamiquement. La GTO sera prête à Sebring mais quelques semaines avant, la 250 GT SWB Spérimentale N° 2643 remporte son plus grand succès. Engagée aux 3h de Daytona 1962 par le NART pour Stirling Moss, elle s’y classe 4e derrière une Lotus 19, une Ferrari Dino 246 SP et une Chapparal. Surtout, c’est la première de la classe GT.
A Sebring, elle est donc engagée aux côtés des GTO et GT SWB mais aussi des Testarossa. C’est la Scuderia Bear qui l’engage pour Hugus et Reed. Si la Testarossa gagne devant une GTO, la Ferrari 250 GT SWB Sperimentale est devancée par une simple SWB et termine 8e.
Cette voiture est désormais bien connue des concours d’élégance. Sa plus récente apparition était à Chantilly Arts et Elégance en 2017.
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ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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