Dans les années 50, la société américaine répandait, à travers le cinéma ou la publicité, sa vision futuriste de l’automobile, qu’elle imaginait volante. Force est de constater qu’à ce jour, seuls quelques privilégiés à travers le monde cumulent permis de conduire et brevet de pilotage. Ainsi, lorsqu’en 2017 Renault livre sa vision de la place de l’automobile dans la société, à l’horizon 2030, le scepticisme est de mise. Faisant fi des caractéristiques intrinsèques de la voiture, le constructeur idéalise l’objet roulant comme une pièce supplémentaire de la maison.
Pour nous en convaincre, Renault n’a pas hésité à collaborer avec Marchi Architectes pour ériger un véritable habitat futuriste, capable d’accueillir la voiture en son sein… après que celle-ci ait, bien évidemment, pris soin d’enfiler ses charentaises. Que la fée du logis se rassure, aucune goutte d’huile ne viendra souiller sa chaumière, le concept SymbioZ ne recourant qu’à l’électricité pour se mouvoir, via une batterie de 72 kWh qui lui assure 500 km d’autonomie.
Si la maison contribue bien évidemment à la recharge de la voiture, l’inverse est également possible en cas de surconsommation électrique dans la maison. Bien qu’avec ses 4,70 m de long, pour 1,98 m de large et 1,35 m de hauteur, son habitacle réponde difficilement aux exigences du décret n°2002-120 du 30 janvier 2002 « relatif aux caractéristiques d’un logement décent », sa modularité intérieure fait merveille pour une conversation à quatre, via les deux sièges avant, dont celui du conducteur, pivotant à 180 °.
Une référence à la fonctionnalité dont faisait preuve la première génération de Renault Espace dans les années 80. Devenus fauteuils, les assises s’articulent autour d’une petite table basse déployable, constituée de marbre. L’effet salon est garanti dans cette atmosphère relaxante, aux matériaux inspirés de l’univers de l’ameublement. Soucieux de sauvegarder la quiétude à bord, les designers ont sagement fait l’impasse sur les écrans digitaux, face au nomadisme galopant de ces derniers.
Pour autant, l’ADN de SymbioZ invite davantage à la conduite autonome qu’au pilotage. Sur voies rapides, le véhicule gère la distance avec le véhicule qui le précède, conserve sa voie même en virage, peut doubler ou évoluer dans les embouteillages. Un degré d’autonomie de niveau 4 sur une échelle de 5, excluant les déplacements en milieu urbain. A bord de SymbioZ, cette délégation de la conduite auprès de l’intelligence artificielle se matérialise par le recul de la planche de bord sur 12 cm, ainsi que le repli du volant, pour dégager un espace supplémentaire à l’avant, permettant notamment la rotation des sièges avant.
Stéphane Janin, directeur du design des concept-cars, n’a pas bénéficié d’une grande marge de manœuvre pour affirmer la personnalité de SymbioZ, cherchant davantage à répondre aux codes architecturaux de la maison. La partie haute, totalement vitrée, baigne de la luminosité du domicile, tandis que la partie basse, plus massive, rassure en distillant un sentiment de robustesse. Reste à savoir si cette symbiose entre la voiture et la maison, rêvée par Renault, tendra à se concrétiser. Rendez-vous en 2030 pour le savoir.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)