Emmanuel Macron a présenté mercredi 18 octobre, devant 500 policiers et gendarmes réunis à l’Élysée, la "police de sécurité du quotidien" annoncée pour début 2018. Mais le dispositif n’a pas été détaillé.
Une "réforme majeure" et une promesse de campagne, la "police de sécurité du quotidien" sera expérimentée début 2018 dans une quinzaine de villes avec pour mission première de retisser du lien entre la population et la police. En présentant devant les forces de l’ordre mercredi à l’Élysée les grandes lignes de cette nouvelle force de police, Emmanuel Macron a assuré que ce ne serait pas "le retour à la police de proximité" et aux "postes de polices statiques dans les quartiers". Pour la concrétiser, le chef de l’État choisit, comme pour le volet social, la méthode de la concertation. Il faudra donc attendre pour en savoir plus sur le dispositif concret.
Une vaste concertation lancée dès lundi 23 octobre
Avant les premières expérimentations début 2018, un cycle de consultation va démarrer lundi pour justement préciser les contours de cette police de sécurité du quotidien. Au niveau national, des organisations d'élus et les représentants de police seront consultés aux côtés de chercheurs et universitaires. Une mission sur la coordination entre police municipale et nationale et entreprises de sécurité privée va également être lancée.
En région, les préfets vont organiser des ateliers où le secteur judiciaire sera aussi interrogé. Enfin, chaque agent recevra aussi un questionnaire ouvert afin de faire remonter ses aspirations pour cette nouvelle force de police. L'objectif est d'établir une "nouvelle doctrine en terme de sécurité publique" d'ici à la fin de l'année.
Une quinzaine de sites expérimentaux
Plusieurs villes s'étaient déjà portées volontaires à l'expérimentation de cette "police de sécurité du quotidien" mais le choix définitif ne sera dévoilé qu'en décembre. Emmanuel Macron a précisé que les sites couvriraient des "territoires différents : urbains, périurbains et ruraux".
Dans ces sites, "plus d'autonomie" sera donné au niveau local ainsi qu'une "meilleure souplesse dans l'organisation". Une revendication récurrente des syndicats de police qui déplorait une mesure unique pour tout le pays à l’époque où le gouvernement Jospin avait mis en place la police de proximité.
Une plus grande coopération avec les institutions
C'est un autre objectif de cette police de sécurité du quotidien : une meilleure communication avec l'école, les hôpitaux ou encore le milieu associatif. Dans son programme, Emmanuel Macron proposait que "des médecins se déplacent au commissariat pour les examens médicaux de compatibilité à la garde à vue, pour que les policiers n’aient pas à être mobilisés pour l’accompagnement à l’hôpital."
Mercredi, il a enjoint les agents de police à "retisser avec les associations, les élus locaux, la police municipale des formes d'actions rénovées". Les citoyens sont eux aussi invités à participer à des "missions ponctuelles" en lien avec les forces de l'ordre.
Plus de moyens
"Il vous faut des moyens, humains, matériels et technologiques", a reconnu Emmanuel Macron devant les forces de l’ordre. La hausse des effectifs est en effet régulièrement demandée par les syndicats de police. En réponse, 10.000 agents de police et de gendarmerie seront recrutés pendant cinq ans. Mais le Président n'a donné de précisions ni sur les effectifs attribués à cette nouvelle police de sécurité du quotidien ni sur le budget dont elle disposera.
Source : leJDD.fr 18-10-2017