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29 août 2017 2 29 /08 /août /2017 07:00
LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : MIRABEAU (30)

  

 

 

MIRABEAU DENONCE L’ILLEGALITE DE LA REPRESENTATION  PROVENCALE  :

JANVIER - FEVRIER 1789

  

 

 

 

   L'existence des Mirabeau, père et fils, n'aura été qu'une longue tragédie ponctuée, de temps à autre, de courtes périodes de trêve durant lesquelles les deux hommes ont réussi à se retrouver voire même à s'apprécier. En ce début d'année 1789, alors même que Mirabeau arrive à Aix pour tenter de se faire élire, l'Ami des Hommes, vieilli, affaibli physiquement et sans ressources, semble éprouver une certaine fierté pour ce fils qu'il a haï durant tant d'années. Fidèle à ses habitudes, il est sans aucune nuance : Gabriel-Honoré a été jadis le dernier des derniers; aujourd'hui il est devenu un génie. C'est au moins ainsi qu'il le décrit dans une lettre adressée à son frère le Bailli :

 

« De longtemps ils n'auront vu une telle tête en Provence, le calus, qui n’en faisait que de l’airain sonnant avec fougue, est rompu; je l’ai vérifié par moi-même et, dans quelques conversations et communications, j’ai aperçu vraiment du génie (...) »

« Son travail infatigable, qui est vraiment unique, son ne-douter-de-rien, et sa hauteur innée, joints à beaucoup de ce qu'on appelle esprit en ont fait un personnage et dans la banque, et dans l'imprimerie, et surtout dans la politique moderne. Il dit franchement qu’il ne souffrira pas qu’on démonarchise la France et, en même temps, il est l’ami des coryphées du Tiers (tu sais que c’est aujourd’hui le grand mot !) et puis la populace des écoutants qui voit en lui l’homme qui a détruit la banque de Saint-Charles (..) dénoncé et accablé les agioteurs et déclaré la guerre politique à l’empereur Joseph II devant sa sœur (..) Voila, du moins, comme ils le peignent, et n’ai-je pas raison de dire que le temps des réalités est passé, et que je ne vois plus que des ombres.. »  (1)

 

    Mirabeau commence donc sa carrière politique avec le soutien moral de son père. Il aurait préféré, de loin, une aide matérielle mais enfin, c'est déjà beaucoup !.. D’autant que ses craintes relatives aux modalités de la future élection se sont un peu apaisées. En effet, le 27 Décembre dernier, les termes de la " loi électorale "  ont enfin été précisés : le Tiers Etat aura finalement autant de représentants que la noblesse et le clergé réunis mais, comme il n’est pas encore dit si les votes auront lieu par ordre ou par tête, la concession faite au peuple par le roi n’est, à ce jour, qu’une concession de principe. La même loi stipule également que pourront être admis aux assemblées de la noblesse tous ceux qui ont l’état de noble et non pas uniquement les possesseurs de fiefs, comme le craignait Mirabeau. C’est la publication de ce texte qui l’a décidé à partir immédiatement pour la Provence. Il a gardé en mémoire les mouvements de sympathie témoignés par les aixois lors de ses démêlés avec les Marignane. Il est persuadé que c’est là, sur cette terre, qu’il a le plus de chance d’être apprécié pour ses vrais talents !...

 

    Lorsqu’il arrive à Aix, une grande partie de la population est dans le dénuement le plus complet car l'hiver 1788-1789 est d'une rigueur extrême. Les températures sont descendues en dessous de zéro depuis plusieurs semaines et les fleuves, rivières et étangs sont maintenant tous gelés. Peu, ou pas de chauffage dans bon nombre d'habitations à cause de la pénurie de combustible. Les transports sont pratiquement paralysés; on ne trouve plus guère de farine ni de pain car les moulins ne tournent plus pour moudre le grain.

    Dans une lettre à son père, Mirabeau décrit cette situation dramatique :

 

«  On dirait que l'Ange exterminateur a frappé l'espèce humaine d'une extrémité du royaume à l'autre. Tous les fléaux sont déchaînés. J'ai trouvé partout des hommes morts de froid et de faim, souvent le pain à cinq sous la livre, jamais à moins de trois sous sept deniers.

« On périt d'ailleurs de misère au milieu du blé, faute de farine. Tous les moulins sont gelés... »  (2)

 

   La rigueur du climat ne constitue cependant pas, pour Mirabeau, la plus grande de ses surprises. Il fait, dès son arrivée, une autre découverte qui, dans un autre domaine est, de son avis, tout aussi dramatique que la pénurie de farine. Les provençaux ont interprété les textes électoraux de Décembre dernier à leur façon. Les nobles ont décidé que les seuls membres de leur ordre admis à participer aux assemblées préparatoires  aux Etats généraux devraient être possesseurs de fiefs !.. C’est un coup très sérieux pour Mirabeau qui croyait en avoir terminé avec cette difficulté. Il s’élève donc aussitôt contre cette décision qu’il juge arbitraire, et en contradiction avec la légalité, ce qui contribue à augmenter encore les remous produits par son arrivée dans la capitale provençale. En fait, la noblesse se méfie de Mirabeau pour les raisons que l’on sait et le prétexte a été bien choisi. Certains sont même très déterminés à éliminer définitivement celui qu’ils considèrent comme un dangereux fauteur de troubles. Mirabeau, lui, n’est pas fâché que son entrée sur la scène politique ait fait quelque bruit, comme il l’écrit à son père :

 

«  .. Mon arrivée a fait explosion. Le Tiers crie que je viens pour être son avocat (..) La noblesse, entre nous, a vraiment peur et bien que j’aie certainement gardé les dehors qui conviennent pour faire voir que je ne viens pas ici démolir, tout en me faisant mille coquetteries, mille prévenances et me demandant formellement secours et jonction, on commence par me refuser ma place aux Etats parce que mes preuves n’ont pas été faites un mois d’avance... » (3)

 

 

    Mirabeau à la tête du Tiers, c’est tout de même une perspective assez inquiétante pour une partie de la noblesse aixoise qui a vu Gabriel-Honoré à l’œuvre et qui sait quels pouvoirs il peut détenir par sa force de conviction. Cette même noblesse, qui repousse Mirabeau hors de ses rangs, apparaît dans cette affaire parfaitement incohérente.

    En tous cas, on prévoit une confrontation sévère et ceux qui l’ont annoncée, la plupart du temps pour s’en réjouir, ne vont pas être déçus. La première friction se produit le 21 Janvier, au cours d’une réunion des trois ordres durant laquelle la noblesse confirme le règlement : ne sont éligibles dans l’ordre de la noblesse que les possédants-fiefs. Mirabeau proteste, de nouveau contre l’arbitraire de cette mesure et demande que la proposition soit mise en délibération pendant vingt-quatre heures.

    C’est donc le 23 Janvier que se tient une deuxième réunion. Là, Mirabeau argumente calmement contre la décision qu’il est d’ailleurs le seul à combattre. L’issue du débat ne fait aucun doute, Mirabeau ne parvient à convaincre personne et pourtant il fait un grand effet sur l’assistance, d’abord par son calme, mais surtout par son éloquence et par la précision de son argumentation.

 

    Une nouvelle réunion solennelle des trois ordres est fixée au 26 Janvier, puis une autre le 30. C’est lors de cette assemblée que Mirabeau demande la parole afin de lire un discours « sur la représentation illégale de la nation provençale dans sa forme actuelle ». L’énoncé du sujet provoque quelques remous et protestations dans l’assistance, mais on laisse tout de même  l’orateur s’exprimer.

 

«  .. Je ne suis point du nombre de ceux qui pensent que les communes se révoltent contre l’autorité : je crois plutôt, si j’ai bien deviné leurs représentants, que c’est le défaut de liberté qui rend dans nos états leur marche chancelante, irrégulière, incer­taine (...)

«  Ce n’est pas, gardez-vous de le croire, ce n’est pas pour des formes minutieuses que les communautés sont agitées; et si elles pouvaient l’être, notre amour pour la paix saurait bien lui sacrifier ces frivoles obstacles. Il ne s’agit rien de moins que de savoir si nous sommes les véritables représentants ou les usurpateurs de ses pouvoirs : et cette question est véritablement faite pour arrêter tout citoyen qui, même en ne vou­lant que le bien, craint d’exercer quelque genre de despotisme que ce soit, fût-ce celui de la bienfaisance.

«  J’ai donc été forcé d’examiner la légalité de notre assemblée, et j’en atteste ici no­tre honneur et mon devoir, que je ne me suis livré à cet examen qu’avec la plus extrême défiance (..)

«  Je vais vous présenter mes réflexions, messieurs, et je n’aurai fait que devancer les vôtres (..) J’apporte ici l’olivier de la paix et non le flambeau de la discorde (..)

«  Il est inutile de nous le dissimuler (..) Représenter une nation est le droit le plus auguste. Usurper cette représentation serait un crime de lèse-nation. Je ne veux pré­juger ni les protestations ni les réclamations. Cependant il est de la dernière évidence que, lorsque la compétence est contestée, tout tribunal, dans tout pays où l’on est point esclave, doit par cela seul être arrêté.

«  Ainsi donc, continuerons-nous de délibérer, malgré l’opinion de ceux qui préten­dent que nous ne pouvons point délibérer ?

«  Députerons-nous aux états généraux, malgré les protestations de ceux qui soutien­nent que cette députation serait illégale ?

«  Confierons-nous au hasard le sort d’une représentation dont le salut du royaume et de chaque province doit dépendre ? J’ignore quelle sera l’opinion de l’assemblée sur ces questions; mais je sais que toute précipitation serait un crime (...)

 

«  Lorsqu’une nation n’a point de représentant, chaque individu donne son vœu par lui-même. Lorsqu’une nation est trop nombreuse pour être réunie dans une seule as­semblée, elle en forme plusieurs; et les individus de chaque assemblée particulière donnent à un seul le droit de voter pour eux (..)

«  Le premier principe en cette matière est donc que la représentation soit individuelle : elle le sera s’il n’existe aucun individu dans la nation qui ne soit électeur ou élu, puisque tous devront être représentants ou représentés (..)

«  Le second principe est que la représentation soit égale; et cette égalité, considérée relativement à chaque agrégation, doit être, tout à la fois une égalité de nombre et une égalité de puissance. La représentation sera égale en nombre, si chaque agréga­tion de citoyens choisit autant de représentants qu’une autre aussi importante. Mais comment fixer cette importance ? Elle ne résulte pas seulement de l’égalité qu’il pour­rait y avoir entre le nombre des électeurs dans chaque agrégation. Cette égalité doit être combinée avec celle des richesses et avec celle des services que l’Etat retire des hommes et des fortunes (..)

«  Enfin j’ai dit que l’égalité, égale en nombre, doit l’être aussi en puissance. Elle le sera, si les suffrages des représentants inégaux sont inégaux, et si les suffrages des représentants égaux sont égaux; elle le sera si, lorsqu’il s’agit de constater la volonté d’une nation, les suffrages sont recueillis de manière que l’on ne puisse pas se tromper au point de prendre la volonté d’un ordre pour celle d’un autre, ou la volonté particulière de quelques individus pour la volonté générale (..)

 

«  Voyons maintenant, Messieurs, si nos états actuels représentent la nation proven­çale, ou ce que l’on appelle les trois ordres de cette nation; n’oublions pas surtout qu’en nous livrant à cet examen, nous devons mettre à l’écart la tyrannie des règle­ments, le despotisme des usages et l’esclavage des préjugés (4)

«  Trois ordres sont dans les états; mais la nation n’y est point, si ceux qui se disent ses représentants n’ont pas été choisis par une élection libre et individuelle; la nation n’y est point si les représentants des agrégations égales en importance ne sont pas égaux en nombre. La nation ne peut être liée par un vœu, si les représentants des agrégations égales ne sont pas égaux en suffrages. Aussi je demande d’abord si le roi a convoqué la noblesse ou les seuls possédant-fiefs. S'il n’a convoqué que les possédant-fiefs, il manque par cela seul un ordre dans les états et la nation est incomplète. Si le roi a convoqué la noblesse, cet ordre, qui n’a pas même été assem­blé, n’a point encore nommé pour ses mandataires les individus qui prennent ici cette qualité. Ceux-ci sont sans pouvoir (..)

«  Je demande en second lieu, si le roi a convoqué  le clergé, ou seulement les prélats. S’il a convoqué le clergé, cet ordre a dû nommer ses représentants. S’il ne les a point nommés, les lettres de convocation n’ont point été remplies, les états ne sont pas for­més. Si le roi n’a convoqué que les prélats, un ordre entier manque dans l’assemblée; car la nation n’est pas composée des prélats, des possédants-fiefs et des communes, mais du clergé, de la noblesse et des communes (..)

«  Si j’examine maintenant notre représentation relativement à l’égalité soit de nom­bre ou d’importance, soit de puissance ou de suffrages, je trouve encore partout les abus à la place des principes, ou les règles absurdes d’une formation ou dégénérée ou faite au hasard. Trente-cinq villes envoient des députés aux états : mais pourquoi trente-cinq villes seulement ? Ou pourquoi celles-là plutôt que tant d’autres ? Si telle agrégation de citoyens a droit de se faire représenter, pourquoi telle qui est son égale en population, en richesses, en contributions, n’a-t-elle point ce droit ?

«  Si j’examine l’égalité de la représentation par rapport à l’égalité de puissance ou de suffrages, je découvre encore que, sur ce point comme sur tous les autres, nous nous sommes écartés de tous les principes. Je ne dirai pas que l’ordre de la nation doit l’emporter sur les ordres qui ne sont pas la nation; je léguerai ce principe à la postérité. Je ne veux être, du moins dans les assemblées politiques, ni plus juste ni plus sage que mon siècle. Mais je demande s’il est juste, même dans le siècle où nous sommes, que les deux ordres, qui ne sont pas la nation, l’emportent sur la nation (...)

 

«  Voilà quels sont nos états; les voilà tels qu’ils seront toujours, si nous ne prenons pas les moyens efficaces de les réformer. Je dis, voilà nos états; mais je me garde bien de dire, voilà la nation. Je croirais outrager votre conscience et la mienne, si j’osais imaginer que quelqu’un de nous pût seulement penser que la nation provençale est lé­galement représentée. Or, si elle ne l’est pas, qui sommes-nous ici ? La nation est en­core tout entière là où il ne devrait plus se trouver que des électeurs. Nous nous dirions en vain les chargés de ses pouvoirs : six cent mille voix nous désavoueraient; six cent mille voix nous désavouent (..)

«  Des états, dira-t-on sans doute, quoique irrégulièrement constitués, n’en sont pas moins des états; la nation peut les réformer, mais les délibérations provisoires leur appartiennent : ils voteront aujourd’hui d’après la formation existante.. Mais je vou­drais que l’on me dît si un pouvoir provisoire n’est pas réellement un pouvoir absurde, lorsqu’il s’agit d’accorder des impôts au nom d’une nation. Où en serions-nous si les parlements, qui votaient les impôts depuis des siècles, avaient cru pouvoir continuer provisoirement cette fonction illégale ? (5)

«  Je voudrais encore que l’on me dît s’il n’est pas temps que nous sortions de ce gouf­fre de difficultés où notre formation nous entraîne, qui favorisent peut-être l’intérêt personnel, mais qui s’opposent à tout bien public. Si notre état n’est que provisoire, pourquoi laisser à d’autres temps, à d’autres hommes, la gloire d’établir l’état permanent (..)

 

«  Résumons-nous. J’ai posé les principes d’une représentation égale. Je les ai appli­qués comme une mesure à nos états actuels, et cette mesure ne leur convient sous aucun rapport. Je me suis demandé à moi-même, comme pour me tenir en garde contre mes conséquences, si les états ne pourraient pas du moins délibérer d’une ma­nière provisoire; et je me suis convaincu qu’ils ne le pourraient pas. Quel est donc le parti qui nous reste à prendre ? Un seul, Messieurs, et je le regarde comme le gage du salut et de la concorde; un seul, et certes j’ai le droit d’en faire l’éloge : car je ne le précise pas dans mes propres idées, mais dans la volonté publique qui doit être ma loi, comme celle de tous ceux qui m’écoutent. Je veux parler de la convocation générale des trois ordres de la Provence, que provoquera votre magnanimité. Oui, Messieurs, que la Nation provençale doive ce bienfait à l’élite de ses gentilshommes ! Qu’un jour de méfiance et de discorde se change en un jour de reconnaissance et d’allégresse ! ....

«  Délibérons nous-mêmes, ou de convoquer ou de demander une assemblée des trois ordres, et bientôt des acclamations se feront entendre. Bientôt tous les droits seront conciliés; notre députation aux Etats Généraux du royaume sera le fruit d’une vérita­ble représentation; l’édifice de notre Constitution, ce grand ouvrage national, s’élèvera couronné de tous les attributs de la puissance politique; le génie bienfaisant de la paix les unira, par les doux liens de la liberté et de l’égalité, tous les citoyens, tous les intérêts, tous les cœurs; et les noms de ceux qui auront fait recouvrer à la nation ses droits ne resteront pas sans gloire ! » (6)

 

    Le plaidoyer de Mirabeau est fort modéré, son argumentation ne supporte guère de critique et pourtant, la noblesse des états de Provence hurle à la trahison et tente de le faire passer pour un dangereux exalté.

 

    Mais le peuple ne s’y trompe pas. Le discours de Mirabeau a retenti de manière considérable à l’extérieur de l’enceinte où se tiennent les états. Dès le lendemain, des délégations de gens du peuple se présentent à lui pour le supplier de les représenter tandis qu’aux états de Provence les nobles continuent à se déchaîner : deux motions sont déposées contre le texte de Mirabeau et, alors que celui-ci s’apprête à répliquer, le 3 Février, On lui interdit de prendre la parole. Alors, il publie en toute hâte le discours qu’il n’a pas eu la possibilité de prononcer. Un discours dans lequel le ton s’est considérablement durci puisqu’il conclut par cette phrase :

 

«  .. Malheur aux ordres privilégiés, si c’est là plutôt être l’homme du peuple que celui des nobles, car les privilèges finiront, mais le peuple est éternel.. » (7)

 

    Ce discours est une véritable déclaration de guerre adressée à la noblesse de Provence qui, d’ailleurs, va répliquer très rapidement : le 8 Février, Mirabeau est exclu de l’assemblée de la noblesse provençale.

 

    Le 11, il répond à l’offense qui vient de lui être faite en publiant un recueil de cinquante-six pages, écrit dans des délais records, et intitulé « Appel à la nation provençale ». Le fascicule se termine par cet avertissement :

 

«  Monsieur de La Fare (8) a sans doute confondu la légitimation de mes pouvoirs et celle de mes pensées. Il a cru que le droit de rejeter une opinion renfermait celui d’en rejeter l’auteur et que si l’on parvenait à me fermer l’entrée des états on en chasserait irrévocablement et mes motions et mes vœux et mes suffrages. » (9)

 

    La bataille électorale est maintenant lancée. Mirabeau a choisi définitivement son camp : il sera avec le peuple. Mais, pour l’heure, il doit rentrer précipitamment à Paris où des affaires de la première importance l’appellent.

 

 

 

 

 

 

 

(1)   Lettre du marquis de Mirabeau à son frère le Bailli citée par Antonia VALENTIN  "Mirabeau avant la Révolution"  op. cit. Page 475

Cité également par Gilles HENRY  " Mirabeau Père"  op. cit. Page 317

 

(2)   Lettre de Mirabeau à son père in Antonia VALENTIN "Mirabeau avant la Révolution"  op. cit. Page 477 et également dans Claude MANCERON  "Les Hommes de la Liberté"  op. cit. Vol V, page 332

 

(3)   Cité par Duc de CASTRIES "Mirabeau"  op. cit. Page 283

 

(4)   Mirabeau rappelle ici que les états de Provence ont réclamé à être organisés comme les états de 1614

 

(5)   Les Parlements ont été démantelés par le Chancelier Maupéou en 1771 après de longues années de conflit avec le roi Louis XV. Louis XVI, croyant bien faire, a la mauvaise idée de rétablir le Parlement de Paris qui reprend aussitôt sa fronde contre le pouvoir royal pour défendre ses privilèges. Il n’eut bientôt plus d’autre issue que de convoquer des Etats Généraux.

 

(6)   Guy CHAUSSINAND-NOGARET  "Mirabeau entre le Roi et la Révolution "  Hachette, Collection Pluriel, Paris, 1986, pages 248 à 259.

 

(7)   Cité par Duc de CASTRIES  "Mirabeau"  op. cit. Page 287

 

(8)   Le marquis de La Fare, Premier Consul d’Aix, est celui qui a prononcé l’exclusion de Mirabeau de l’assemblée de la noblesse le 8 Février 1789.

 

(9)   Cité par Duc de CASTRIES  "Mirabeau"  op. cit. Pages 287-288

 

 

 

 

 

ILLUSTRATION : Honoré Gabriel de Mirabeau Député du Tiers Etat

 

 

 

 

A SUIVRE

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : MIRABEAU (31)

UNE CAMPAGNE ELECTORALE AGITEEE :  FEVRIER - AVRIL 1789

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

K
Bonjour,<br /> Je lis avec intérêt votre série de Poste dur Mirabeau. Je ne trouve pas l'article n°31 concernant les élections.<br /> Pourriez-vous m'indiquer sur quelle page puis-je le trouver ?<br /> Merci par avance
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