Emmanuel Macron a voulu rassurer mercredi 31 mai dernier à Saint-Nazaire les salariés du chantier naval STX France sur les travailleurs détachés, promettant que la directive européenne serait "corrigée" dans les prochaines semaines.
Après sa séquence internationale, Emmanuel Macron entame une séquence plus économique. Le chef de l'Etat, en déplacement mercredi 31 mai à Saint-Nazaire pour inaugurer le paquebot "MSC Meraviglia" sur les chantiers navals de STX France, a promis que la directive européenne sur les travailleurs détachés sera "corrigée" dans les prochaines semaines. "Je sais que dans la région, comme dans beaucoup de régions de notre pays, la sensibilité est grande sur l'utilisation des travailleurs détachés, et en particulier sur l'utilisation du travail détaché illégal", a déclaré le président de la République, lors de la cérémonie de livraison du navire à l'armateur italo-suisse MSC Croisières.
"Le travail détaché, quand il est encadré et conforme au droit européen, participe à un marché unique que nous avons voulu et qui nous rend plus forts. Mais lorsqu'il en vient à contourner la loi, à utiliser des salariés payés la moitié ou le tiers de ce qu'un salarié français touche pour effectuer le même travail, ça n'est pas l'esprit de l'Europe, ça n'est même pas celui du marché unique", a lancé Emmanuel Macron en direction des salariés du chantier naval. Ce chantier emploie 2.600 personnes et fait travailler quelque 5.000 employés d'entreprises sous-traitantes, dont des travailleurs détachés, notamment lors des pics de production.
Une mesure réclamée par la droite
"Dans les prochaines semaines, nous allons activement mener une action européenne qui permettra de corriger cela parce que cela nous vous le devons, compte tenu des choix que vous avez fait", a-t-il déclaré. Une référence à l'accord de "compétitivité" signé en 2014 par certaines organisations syndicales du chantier naval, qui a permis, selon Emmanuel Macron, de "sauver STX France" alors qu'"on disait l'entreprise perdue". L'accord devait "être conclu le 15 juin prochain", il "sera décalé pour que nous puissions construire une vraie refondation de cette directive européenne du travail détaché qui permettra à travail égal partout d'avoir un salaire égal, de limiter, de mieux encadrer et de pouvoir mieux contrôler partout sur le terrain la réalité de ce travail détaché", a souligné le Président.
Pas d’abrogation de la directive
S'il ne souhaite pas l'abrogation de cette directive européenne, Emmanuel Macron avait, durant sa campagne électorale, préconisé de "renforcer les contrôles" et de "travailler dans le cadre de cette directive pour éviter les distorsions". Il proposait dans son programme de limiter à un an la durée autorisée de séjour d'un travailleur détaché. Un travailleur détaché est une personne issue d'un pays membre de l'UE, chargé par son employeur d'exercer ses fonctions dans un autre pays de l'UE, pour une durée déterminée. En agissant dans ce dossier, le chef de l'Etat prend la main sur un des marqueurs de la droite, l'UMP puis une partie des Républicains réclamant l'application d'une "clause Molière".
Source : LeJDD.fr 1er juin 2017
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