Les sondages prévoyaient une majorité historique : entre 430 et 470 sièges pour « La République En Marche ». Mais une très forte abstention - la plus importante de toute l'histoire des législatives en France, aux alentours de 57% - a changé un peu la donne. Les décomptes officiels donnent une majorité absolue pour LRM avec 317 députés. Un groupe très important. Pour le PS et LR, les défaites sont historiques, elles aussi, mais ils s'en sortent un peu mieux que tout ce qu'ils pouvaient craindre.
L’abstention a touché tous les camps
L'abstention a joué jusque dans le camp d'Emmanuel Macron et des victoires annoncées se transforment en défaites : Claude Goasguen (LR) a sauvé sa tête à Paris ; Marie Sara (LREM) a perdu face à Gilbert Collard dans le Gard, Constance Le Grip (LR) a renversé la vapeur face au candidat En Marche dans les Hauts-de-Seine. C'est dans l’accumulation de toutes ces déconvenues que tient le différentiel entre les prévisions et la vérité des urnes.
Incroyable parfois le "stop" des candidats LREM entre les deux tours : Faure (PS), par exemple. prend 6.350 voix contre 600 voix pour son adversaire
Une opposition faible et divisée
Le groupe « La République En Marche » est tout de même très important. Sûrement plus grand que celui de l'UMP en 2007. Une majorité très confortable d’autant qu’elle doit pouvoir compter sur l’apport du Modem (45 députés) et que les jours prochains devaient voir des ralliements tant du PS que des Républicains.. En face, l'opposition est faible. L'ensemble Les Républicains/UDI/DVD obtient 131 sièges. Jamais la droite républicaine n’a eu si peu de sièges à l'Assemblée. Le Parti socialiste/PRG/EELV/DVG est relégué à un minimum historique également, de 46 sièges. La France insoumise aura son groupe parlementaire de justesse avec 17 sièges et le PCF a 9 sièges. Jean-Luc Mélenchon a assuré qu'il pourrait former un groupe parlementaire sans avoir recours au Parti Communiste avec lequel les relations sont toujours tendues. Et le Front national qui ne compte que 8 sièges ne pourra pas constituer un groupe.
Optimisme et confiance
Le Premier ministre Edouard Philippe s'est félicité dimanche 18 juin au soir du résultat du second tour des législatives, estimant que les Français avaient "dans leur grande majorité préféré l'espoir à la colère, l'optimisme au pessimisme et la confiance au repli". "Il y a un an, personne n'aurait imaginé un tel renouvellement politique. Nous le devons à la volonté du président de la République de donner un nouveau souffle à la démocratie. Nous le devons aussi aux Français, qui ont voulu donner à la représentation nationale un nouveau visage", a déclaré le chef du gouvernement.
Jean-Pierre ECHAVIDRE