« La République En marche » a déposé une requête en référé au Conseil d'Etat. Le Parti socialiste et Les Républicains ont été respectivement crédités de 2 heures et 1h44 d'antenne.
Douze minutes. C'est la durée d'antenne dont le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a crédité « La République En marche » pour la diffusion de ses clips de campagne sur les chaînes publiques pour les élections législatives. La répartition des temps d'antenne, publiée mercredi 24 mai dernier au Journal Officiel fait grincer des dents au sein du parti présidentiel.
Les autres partis ont été (bien plus) gâtés : le Parti socialiste et Les Républicains ont respectivement obtenu 2 heures et 1h44 de temps d'antenne tandis que le Parti radical de gauche (PRG) en comptabilise quinze et le Parti communiste, sept.
Défense du pluralisme
Une décision d'autant plus incompréhensible qu'elle n'a aucun lien avec les intentions de vote. Selon le LégiTrack OpinionWay-Orpi pour Les Echos, La République En marche est en effet créditée de 28% des intentions de votes, contre 20% pour LR et (seulement) 10% pour le Parti socialiste.
Le parti du président de la république, qui conteste cette situation, vient de saisir le juge des référés du Conseil d'Etat de cette décision "au nom de la défense du pluralisme politique, de l'équité entre les formations politiques et de la nécessaire prise en compte de la demande profonde de renouveau exprimée par les électeurs lors de l'élection présidentielle".
Un sentiment d'injustice que « La République En marche » justifie : le temps dont dispose le parti pour ses émissions "ne saurait être inférieur à celui des deux principaux partis et groupements représentés par des groupes parlementaires à l'Assemblée nationale".
La loi favorise les vieux partis
Pourtant, en dépit de l'inégalité de traitement qui semble transparaître, la décision du CSA s'appuie bel et bien sur le code électoral. En effet, celui ci prévoit que : "Tout parti ou groupement politique qui n'est pas représenté par des groupes parlementaires de l'Assemblée nationale a accès, à sa demande, aux émissions du service public de la communication audiovisuelle pour une durée de sept minutes au premier tour et de cinq minutes au second, dès lors qu'au moins 75 candidats ont indiqué, dans leur déclaration de candidature, s'y rattacher".
Comprendre : le temps d'antenne est proportionnel au nombre d'élus dans l'hémicycle. Une règle qui favorise les partis anciens, bien implantés et... l'ancienne majorité PS.
Pour les "outsiders" et partis qui n'ont pas encore d'élus à l'Assemblée nationale, comme c'est le cas du (très) récent parti d'Emmanuel Macron, la loi ne leur accorde donc que 12 minutes de temps d'antenne. Tout comme « La France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon, elle aussi créée pour l'élection présidentielle, et qui a récolté 19,5% des voix.
Entre la loi et le verdict des urnes à l'élection présidentielle - où Emmanuel Macron a remporté 66% des suffrages - l'audience en référé se tiendra lundi 29 mai prochain, à 10 heures, au Conseil d'Etat.
Sources : LesEchos.fr 26-05-2017
En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/elections/legislatives-2017/030353951317-legislatives-pourquoi-le-parti-demmanuel-macron-ne-dispose-que-de-12-minutes-dantenne-2089771.php#jq1H323rzrHRi7Aq.99
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