L’idée parait totalement saugrenue et pourtant, l'ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault ne ferme pas la porte à une candidature de François Hollande à l'élection présidentielle, malgré son renoncement le mois dernier.
Les regrets de François Hollande font-ils croire à ses amis qu'un scénario improbable est réalisable? «Je ressens un goût d'inachevé qui aurait dû finalement justifier d'autre prétentions», a lâché samedi 14 janvier le président de la République, en voyage au Mali, cinq semaines après avoir renoncé à se présenter à la prochaine élection présidentielle. Même alors qu’il trébuchait en quittant le pupitre, le Président a trouvé là l'occasion de glisser, sibyllin, «je retombe toujours sur mes pieds».
« Il peut y avoir des surprises.. »
Autant de sous-entendus qui font dire dimanche 15 janvier à Jean-Marc Ayrault que François Hollande «regrette sans doute» sa décision. Un regret suffisant pour que le chef de l'Etat change d'avis? «Il peut y avoir des surprises (...) des surprises de toute nature. (Parmi) tous les scénarios qui ont été écrits pour l'instant, il y en a peu qui se sont révélés vrais....» a glissé l'ancien premier ministre sur France 3.
L'actuel patron du quai d'Orsay a toutefois admis que cette hypothèse relève aujourd'hui «de la politique fiction». Mais, a-t-il ajouté: «Pour l'heure, il faut laisser être franchies les étapes les unes après les autres. La vraie campagne présidentielle n'a pas commencé. Il y a eu les primaires à droite, il y a maintenant des primaires chez les socialistes. On y verra plus clair» après.
«Emmanuel Macron est un homme de gauche»
«En toute logique, a complété Jean-Marc Ayrault, c'est François Hollande qui aurait été le mieux placé», notamment pour «défendre son bilan». En attendant l'issue de la primaire de la rue de Solférino, l'ancien premier ministre fait une moue dubitative à l'évocation de la qualité du premier débat des candidats et refuse de soutenir l'un d'eux. «Vous ne trouvez pas qu'il y a un petit côté surréaliste? Tous ces candidats, au moins cinq sur sept ont été membres de mon gouvernement. Donc je les connais bien avec leurs qualités et leurs défauts. (...) N'attendez pas de moi que je distribue les bons et les mauvais points à tels ou tels», s'est justifié Jean-Marc Ayrault.
In fine, ce dernier pourrait même se résigner à soutenir Emmanuel Macron. «Lorsqu'elle sera terminée (la primaire PS, ndlr), nous aurons un paysage politique éclairé et nous verrons bien comment ça évolue. Mais il y a une chose à laquelle je tiens, c'est que la gauche ne soit pas absente du second tour de l'élection présidentielle», a commencé le socialiste. L'ex-ministre de l'Economie est-il de gauche? «Je l'ai connu à l'Elysée, c'était un proche de François Hollande, je ne veux pas spéculer là-dessus, je considère qu'en effet, Emmanuel Macron est un homme de gauche (...) Je crois que la gauche peut gagner».
Source : LeFigaro.fr 15-01-2017