En 1957, presque 10 ans après le lancement de l’ainée de la famille, la XK 120, Jaguar dévoile la XK150 qui est une voiture radicalement différente de ses devancières. Les lignes de carrosserie sont adoucies et le pare-brise est maintenant en une seule pièce galbée, comme la vitre arrière du coupé.
Sur le plan mécanique la plus grande différence est l’introduction des freins à disque qui avaient fait leur apparition aux « 24 Heures du Mans » depuis 1954 avec Jaguar. Le moteur est toujours le 3.4 litres de 190 cv de base et 220 cv en version SE avec de plus gros carburateurs. Lancée d’abord en Fixed Head Coupé (FHC) et en Drop Head Coupé (DHC), la XK 150 voit arriver ensuite un roadster dénommé Open Two Seater (OTS) en 1958. Signes des temps, c’est le roadster XK 120, délibérément sportif, qui avait été lancé seul et en premier en 1948.
Le développement du moteur est une longue histoire qui a commencée avant même la seconde guerre mondiale. D’abord avec 4 cylindres, les moteurs avaient un nom de code commençant par X comme eXpérimental et une lettre évoquant le numéro de la version: XA, XB, XC ... En 1948, on en était à la dixième version, c’est-à-dire au modèle de moteur XJ, un 4 cylindres à double arbre à cames en tête (DOHC en anglais) développant 150 chevaux. Installé dans un petit roadster (une MG), ce moteur permettait d’atteindre 108 mph (175 km/h), mais installé dans une MkV il manquait de puissance et il était prévu pour la MkVII encore plus lourde. Il a donc fallu revenir à la conception pour mettre au point et produire un 6 cylindres qui donna naissance au moteur XK, onzième mouture de cette unité.
Plus qu’une évolution la XK 150 est une voiture moderne, mais elle ne fait pas sensation lors de son lancement comme son illustre devancière. L’intérieur est moins luxueux que sur les modèles précédents. On note en effet que les coupé et cabriolet (FHC et DHC) perdaient leur garniture intérieure en loupe de noyer pour adopter un gainage du tableau de bord en cuir.
Avec la XK 150, Jaguar lance une version S dont le moteur, alimenté par trois carburateurs SU, développe une puissance maxi de 250 cv. En 1958 une version encore plus puissante voit le jour avec un moteur de 3.8 litres ce qui donne une puissance de 265 cv en version S. C’est cette même configuration, moteur de 3.8 litres alimenté part les trois carburateurs SU, qui va se retrouver dès 1961 dans la type E.
La XK150 reste en production jusqu’en 1961, même si très peu d’exemplaires sont produits cette année-là, avant la présentation de la Type E en mars au salon de Genève.
Pendant les 13 ans de production des modèles XK ce sont un peu plus de 30.000 exemplaires qui sont sortis des chaînes, avec respectivement pour les XK120, 140 et 150 : 12.000, 9000 et 9000 exemplaires. L’essentiel de la production a été exporté, les Etats-Unis constituant le plus gros marché.
L’héritage des XK représente bien plus que ces chiffres de production. Cette gamme a imposé Jaguar comme un constructeur de voitures de sport à part entière. Les succès sur les pistes européennes et surtout américaines confirment la légende Jaguar qui s’écrit en particulier aux « 24 Heures du Mans » avec 5 victoires des Types C et D en 7 ans.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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