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11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 08:00
PRIMAIRE DE LA GAUCHE : UNE BELLE GALERE EN PERSPECTIVE !..

 

Le Parti Socialiste l’a voulu, le Président l’avait acceptée et, s’il n’avait pas tergiversé pendant des semaines l’affaire serait sur les rails. Mais ce n’est pas du tout le cas : prévue pour la fin janvier, la primaire à gauche en est à ses derniers ajustements alors que les semaines défilent. Plusieurs facteurs laissent présager une fin pour le moins difficile pour le Parti socialiste.

La France est à 44 jours du premier tour de la primaire à gauche. Les candidatures devront être déposées avant le 15 décembre, puis validées par les organismes chargés d'organiser le scrutin deux jours plus tard. Dès lors, ce sera une course contre la montre. Une campagne qui, par la force des choses, sera effrénée, et qui s'annonce plus nocive que salvatrice pour la gauche. 

 

Trop de candidats

Jusqu'à cette semaine, les choses semblaient (à peu près) claires: ne pourraient se présenter à la primaire à gauche que des candidats issus de formations chapeautées par la « Belle Alliance populaire » (BAP). Une manière, à l'origine, de donner le sentiment que le scrutin dépassait les frontières d'un Parti socialiste de plus en plus discrédité. Se sont donc greffées aux candidatures PS celles de François de Rugy (au nom du Parti écologiste) et de Jean-Luc Bennahmias (Union des démocrates et des écologistes). 

Côté socialiste, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Gérard Filoche, marie Noêlle Lienemann tous quatre très critiques à l'égard de la politique menée par François Hollande, se partagent la rose. Lundi, ce fut à Manuel Valls de les rejoindre, en porte-étendard apaisé du bilan hollandais. 

Jusqu'ici, tout va à peu près. C'était sans compter les ambitions d'autres formations satellites du PS, comme Nouvelle Donne ou le Mouvement Républicain et Citoyen, qui ont souhaité entrer dans la danse. Quant à Sylvia Pinel, d'abord déterminée à incarner une candidature autonome du Parti radical de gauche, l'abandon de François Hollande semble l'avoir convaincue de revenir dans le giron de la BAP alors que dans le même temps marie Noëlle Lienemann jetait l’éponge !..

Un fatras de postulants que devrait bientôt rejoindre l'inattendu Vincent Peillon. Présenté par son entourage comme le "Fillon de la gauche", l'ancien ministre de l'Education se veut l'incarnation du "cœur" du PS, laissé orphelin par François Hollande. Selon les informations du quotidien « Le Parisien », certains y voient une manœuvre de Julien Dray associé à Martine Aubry et Anne Hidalgo ? Pour torpiller Manuel Valls. 

 

Des candidats indésirables

Toutefois la « Belle Alliance populaire » ne semble en être une que lorsqu'elle arrange le Parti socialiste. Jean-Christophe Cambadélis l'a illustré de façon éclatante jeudi 8 décembre dernier, en écartant trois candidatures, celles de Pierre Larrouturou, Bastien Faudot et Sébastien Nadot. 

Le patron de la rue de Solférino a bâti un drôle d'argumentaire pour se justifier. "Leur désir de souscrire à la Belle Alliance populaire est un peu tardif", a-t-il expliqué. "Tout le monde veut en être. Mais la primaire de la gauche, ça n'est pas open bar." Ce raisonnement a évidemment suscité l'indignation des premiers intéressés.  Sans compter qu’il rend encore un peu moins crédible cette primaire de gauche dans laquelle certains ne veulent pas entrer alors que d’autres s’en font exclure !...

 

Des candidats qui n’ont rien à se dire

S'il y a bien une chose que le quinquennat de François Hollande a exacerbé, c'est la fracture idéologique au sein de la gauche française, notamment au PS. Dans la primaire cohabitent, de fait, des candidats qui n'ont plus rien à se dire et qui ne manifestent aucune envie de se rassembler à l'issue du second tour. 

Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ont été débarqués du gouvernement en août 2014, à la fois pour des raisons ponctuelles (la fameuse "cuvée du redressement") et pour des désaccords de fond sur la politique économique. Quant à Gérard Filoche, son divorce avec la sociale-démocratie n'a rien de nouveau et semble, à bien des égards, irrémédiable. Manuel Valls, de son côté, tente de lisser un discours si souvent ponctué, depuis des années, par de violents coups de boutoir contre les vieux dogmes socialistes.

On imagine mal, du coup, une photo de famille derrière le vainqueur, quel qu'il soit. Et quand bien même ce rassemblement serait possible -au prix de compromis porteurs, inévitablement, de nouvelles méprises entre les deux pans de la gauche-, il prendrait du temps à se faire. Or, moins de trois mois séparent le second tour de la primaire du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril.

 

Des poids lourds hors de la primaire

Enfin, à supposer que le rassemblement se fasse, le candidat investi par la « Belle Alliance populaire » devra, quoi qu'il arrive, affronter Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, qui occupent très solidement l'aile libérale et l'aile étatiste de la gauche française. Un cas de figure similaire aux prémices du 21 avril 2002. Un vrai challenge pour le vainqueur de la Primaire qui n’aura pas la légitimité nécessaire pour aller négocier quoi que ce soit avec les autres candidats se réclamant de la gauche !..

 

Un calendrier problématique

Autre aspect essentiel de cet échafaudage branlant: son caractère expéditif. Bricolées à la hâte afin de permettre à François Hollande, plus bas que terre, de s'offrir une légitimité renouvelée auprès du 'peuple de gauche', les primaires citoyennes de 2017 s'inscrivent dans un cadre exceptionnellement bref. Leur principe a été entériné durant l'été 2016, soit moins de sept mois avant le premier tour. 

À titre de comparaison, la primaire de 2011 avait été approuvée par les adhérents du PS en octobre 2009. Celle de la droite, dès avril 2013, lorsque les statuts de l'UMP ont été révisés à la suite de la guerre Copé/Fillon. Cela donne une idée du chemin qu'ont eu le temps de parcourir les candidats. 

Le PS arrivera-t-il, dans un délai aussi court, à orchestrer une confrontation d'idées qui ne tombera pas dans la cacophonie? 

 

Un PS en manque de militants

Pour "tenir" chaque bureau de vote, le PS a revu à la baisse le nombre d'assesseurs. Ils seraient au nombre de trois selon « Le Parisien », de sorte que, en tenant compte du turnover, le total par bureau se situe entre 4 et 5. Sur une base d'environ 8000 bureaux sur le territoire (le chiffre visé par la Haute Autorité pour la primaire à gauche), cela implique la mobilisation d'au moins 40 000 personnes. 

Or, à l'heure actuelle, le nombre d'adhérents au Parti socialiste est gravement en deçà des espoirs portés par Jean-Christophe Cambadélis. En 2015, le patron du PS affichait l'objectif de 500 000 adhérents à l'horizon 2017. D'après « Le Canard enchaîné », seuls 42 300 d'entre eux seraient à jour de cotisation. Bien qu'il faille tenir compte du fait que de nombreuses cotisations sont en cours de renouvellement, avait souligné le parti.

Quoi qu'il en soit, le PS aura besoin de bénévoles. Dans « Le Parisien », Christophe Borgel, président du Comité national d'organisation de la primaire, se disait prêt à en recruter "dans les rues".

 

 

Crédit photo : Kenzo Tribouillard/AFP

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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