Lundi 5 décembre au soir, dans son fief d'Evry, Manuel Valls a annoncé sa candidature à la présidentielle, via la primaire organisée par le Parti socialiste. Le Premier ministre a également indiqué qu'il donnera sa démission mardi, ne pouvant être à Matignon en étant candidat.
Ce n'est pas une surprise. Lundi matin, aux premières heures de la journée, Matignon avait indiqué que Manuel Valls prendrait la parole à 18h30 dans son fief essonnien d'Evry. Son entourage confirmait alors que le Premier ministre y annoncerait sa candidature à la primaire de gauche. Et il n'a pas fallu attendre longtemps pour avoir confirmation. Après avoir fait l'éloge de sa ville, Manuel Valls a annoncé : "Oui, je suis candidat à la présidence de la République." Le Premier ministre, qui démissionnera "dès mardi", a dit "avoir cette force" en lui, "cette volonté de servir [son] pays". Sur le pupitre devant lui, ce qui semble être son nouveau slogan : Faire gagner tout ce qui nous rassemble.
« J’ai une responsabilité : rassembler »
Face aux divisions actuelles à gauche, Manuel Valls - qui avait parlé des "deux gauches irréconciliables" - a placé sa candidature comme "celle de la conciliation, de la réconciliation". "J'ai moi-même pu avoir des mots durs, susciter des débats, des incompréhensions, la gauche c'est le débat, la controverse. […] C'est mon histoire, bien sûr les uns et les autres sommes différents, mais nous sommes ensemble. […] Chacun devra faire un effort, moi le premier", a déclaré le nouveau candidat socialiste. Et d'ajouter : "Je pose ce premier acte pour l'unité, j'ai une responsabilité, rassembler."
« Rien n’est écrit »
Affirmant vouloir se battre contre l'extrême droite de Marine Le Pen et la droite de François Fillon, et ne souhaitant pas "revivre le traumatisme de 2002", Manuel Valls a refusé de voir la gauche d'ores et déjà battue en 2017. "Je ne veux pas", a-t-il répété à plusieurs reprises, reprenant des mesures du programme du candidat des Républicains. "Rien est n'écrit", a complété le Premier ministre : ni que la gauche "n'a aucune chance", ni qu'elle "ne se rassemblera jamais", ni que "l'extrême droite est qualifiée d'office au second tour", ni que "François Fillon est déjà le prochain Président". "Nos vies valent mieux que les pronostics", a lancé le socialiste.
Ce dernier a d'ailleurs eu un mot pour François Hollande au début de son discours qui a duré une vingtaine de minutes. "Je veux dire mon émotion, mon affection. Sa décision [de ne pas se représenter, NDLR] est celle d'un homme d'Etat qui place l'intérêt général au-dessus de tout, elle nous oblige tous, je veux lui dire la chaleur de mes sentiments", a déroulé Manuel Valls, avant de justifier sa propre candidature. "Je veux que nous conduisions la gauche vers la victoire", a-t-il renchéri, appelant les Français à aller voter à la primaire organisée les 22 et 29 janvier. Dès son discours terminé, sa bio sur son compte Twitter était modifiée, passant de "Premier ministre" à "Candidat à la présidence de la République".
Source : leJDD.fr 05-12-2016