La première voiture de course produite par Ferrari, la 166 MM, est présentée à la fin de 1948. Dans les années suivantes, le modèle évolue en 195 Sport, 212 Export, 225 Sport et enfin les 250 MM. Ceux qui connaissent la nomenclature Ferrari ne seront pas surpris que chacune de ces voitures aient une version un peu plus volumineuse du moteur Colombo V12. A partir du modèle 166 MM le moteur dispose de 2 litres de cylindrée (une cylindrée unitaire de 166 cc), puis le moteur grandit jusqu’à à 3 litres (250 cc) en cinq ans. Le châssis, lui, reste pratiquement inchangé.
Le moteur à simple arbre à cames en tête a été conçu en 1946 par l’ingénieur motoriste Gioacchino Colombo. Il avait en tête, à l’époque, de réaliser un moteur de Grand Prix et la cylindrée initiale n’était que de 1500 cc. Mais, sous la forme du moteur à aspiration naturelle, les succès en compétition ne sont venus que lorsque le V12 a été développé dans sa version deux litres avec des victoires aux « 24 Heures du Mans » et dans la course mythique des « Mille Miglia ».
La première évolution intervient en 1950 lorsque la cylindrée est portée à 2,3 litres sur quatre exemplaires existants de la 166 MM pour créer le 195 S. L'année suivante, l'alésage est porté à 68 mm pour obtenir une cylindrée d'un peu moins de 2,6 litres. Le moteur qui équipe alors un châssis de 212 Export développe une puissance maxi de 150 ch. Au total ce sont 27 exemplaires qui sont construits et au cours de l'année un changement du carrossier favori de Ferrari se produit. Alors que tous les modèles 166 MM, sauf cinq, avaient été carrossés par Touring, le carrossier milanais ne réalisera que moins de la moitié des modèles 212. C’est le turinois Vignale qui va fabriquer autant de voitures que Touring et cette tendance se poursuivra dans les années suivantes.
En 1951, une évolution intervient dans la conception du châssis. Le cadre tubulaire à section elliptique d'origine a été remplacé, pour quelques modèles sélectionnés, par un cadre tubulaire de plus petit diamètre avec des contre-brides supplémentaires. Connu sous le nom de «Tuboscocca», le nouveau châssis est légèrement plus léger et plus rigide. Ce qui est demeure est l'empattement très court, la suspension avant double triangles avec un ressort à lame transversale et l'essieu arrière rigide. Le freinage est assuré par des freins à tambour sur les quatre roues et la puissance du moteur est transférée aux roues arrière par une boîte de vitesses à cinq rapports.
Si les voitures de l’équipe d’usine Ferrari se distinguent dans les compétitions, dès le début des années 50, les voitures vendues aux clients, équipées de moteurs moins dimensionnés sont rarement en lice pour la victoire lors des évènements majeurs. Par contre elles se montrent très compétitives dans les courses locales, notamment en Italie.
En 1952, la cylindrée du moteur est portée à 2,7 litres. La compression est également augmentée, ce qui conduit à une puissance maxi très impressionnante de 210 chevaux pour le modèle 225 S. À l'exception d'un seul exemplaire de Touring barchetta, toutes les voitures équipées du moteur de 2,7 litres ont reçu une carrosserie de Vignale.
Mais le moteur de Ferrari n’a pas fini de prendre du volume. Cette même année, les ingénieurs de la société augmentent la cylindrée à 2953 cc. Ce nouveau moteur équipe d’abord la Ferrari 250 S Qui remporte les « Mille Miglia » de 1952. Il va ensuite constituer la base de toute une gamme de Ferrari tant pour la route que pour la course. Ainsi les 166 MM, 195 S, 212 Export et 225 S ont été non seulement un succès commercial pour la jeune entreprise, ils ont également jeté les bases d'un avenir très brillant pour Ferrari.
La voiture présentée ici (châssis 0136E) est l'avant-dernière 212 Export carrossée par Touring avec la carrosserie "Barchetta". Elle a été vendue neuve au coureur irlandais Robert Baird à l'automne de 1951. Il l’a immédiatement engagée dans le « Tourist Trophy » à Dundrod où il a terminé 6e. Baird a continué à courir avec sa voiture sur les îles britanniques durant la saison 1953. La voiture a finalement fini en Amérique du Sud où elle a fait une apparition unique au 1 000 km de Buenos Aires en 1956.
Perdue pendant de nombreuses années, elle a finalement été récupérée en Uruguay par un collectionneur britannique. Il l’a restaurée avec un moteur 250 GT et utilisé dans les compétitions historiques dans les années 1990. Le propriétaire actuel a acquis le châssis 0136E en 1999 et l'a réuni depuis avec le moteur d'origine du modèle 212 l. Magnifiquement restaurée, la voiture a été présentée, pour la première fois depuis de nombreuses années, au Concorso d'Eleganza Villa d'Este en 2013 où la plupart des photos ont été prises..
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)