Dans une interview au quotidien « Le Parisien », Alain Juppé s'émeut de la campagne calomnieuse dont il fait l'objet sur les réseaux sociaux et dans la fachosphère, qui l'accuse de compromission avec l'islam politique. Il s’émeut aussi, et surtout, de ne pas avoir été soutenu par François Fillon sur les accusations de proximité avec l'islam politique dont il fait l’objet.
Attaqué notamment sur les réseaux sociaux par une partie de la "fachosphère" qui l'accuse de complaisance avec l'islam politique, Alain Juppé répond dans une interview au « Parisien ». Le maire de Bordeaux se plaint de n'avoir reçu aucun soutien de la part de son adversaire : "S'est-il manifesté une seule fois quand on m'a qualifié de salafiste et d'antisémite sur Internet avant le premier tour? J'ai été l'objet d'une campagne calomnieuse et anonyme sur les réseaux sociaux." Et l'ancien Premier ministre de s'émouvoir : "On parle du Fillon bashing, mais le Juppé bashing, c'est quelque chose que je connais aussi!"
"Ça a eu un impact sur l'élection"
Sur Internet, des détournements et des montages photographiques circulent, montrant un Alain Juppé portant la barbe ou le qamis musulman. Une frange, souvent d'extrême-droite ou active sur les plateformes de diffusion de la "fachosphère", désigne désormais le maire de Bordeaux sous le nom d'"Ali Juppé". Comme le soulignait Libération mercredi 23 novembre dernier, cette campagne a trouvé un relais avant le premier tour de la primaire en la personne de Jean-Frédéric Poisson, qui a accusé Juppé d'être proche "des organisations directement liées aux Frères musulmans". Un thème repris par l'hebdomadaire « Valeurs actuelles ».
Dans « Le Parisien », Alain Juppé déplore une "campagne dégueulasse". "Au début, j'ai pris ces calomnies par le mépris, mais je le regrette aujourd'hui. Car contrairement à ce que j'ai pu penser, ça a eu un impact sur l'élection. Ça m'a fait beaucoup de tort, estime-t-il. Cela m'a fait incontestablement perdre des voix." L'ancien Premier ministre assure que cette campagne calomnieuse a été évoquée par certains électeurs dans la file d'attente devant les bureaux de vote, dimanche dernier, et qu'elle a favorisé son adversaire. C'est pour cela que le maire de Bordeaux ne retient plus ses coups désormais : "Je n'ai pas de leçon à recevoir sur la hauteur ou la bassesse des campagnes électorales."
Source : LeJDD.fr 24-11-2016