Alors que le président russe Vladimir Poutine doit venir en France le 19 octobre, François Hollande dit encore s'interroger et dénonce les crimes de guerre dont sont victimes les populations syriennes notamment dans la ville d’Alep..
Pour le Kremlin, "la préparation de la visite de Poutine à Paris continue". "Il y a des discussions prévues avec le palais de l'Elysée et Poutine prendra part à l'inauguration du centre spirituel russe" prévue le 19 octobre, a déclaré le porte-parole Dmitri Peskov lundi 10 octobre, cité par les agences russes. Avant d'ajouter : "Nous n'avons pas d'autres informations de nos collègues français."
"Si je le reçois, je lui dirai que c'est inacceptable"
Car dans une interview, réalisée samedi 8 octobre dernier lors d'un déplacement à Tulle en Corrèze, devant être diffusée lundi sur la chaîne TMC dans l'émission « Quotidien » et rendue publique dimanche, François Hollande a expliqué se poser "encore la question" de recevoir Vladimir Poutine, étant donné "les crimes de guerre" à Alep.
"Je me suis posé la question [...] Est-ce que c'est utile? Est-ce que c'est nécessaire? Est-ce que ça peut être une pression? Est-ce que nous pouvons encore faire en sorte qu'il puisse lui aussi arrêter ce qu'il commet avec le régime syrien, c'est-à-dire l'appui aux forces aériennes du régime, qui envoient des bombes sur la population d'Alep", s'est interrogé le président français. "Si je le reçois, je lui dirai que c'est inacceptable, que c'est grave même pour l'image de la Russie", a-t-il ajouté.
"Ceux qui commettent ces actes auront à en payer la responsabilité"
A la question de savoir ce qu'il avait envie de dire aux civils d'Alep-Est, la partie de la grande ville du nord contrôlée par les rebelles et soumise à d'intenses bombardements du régime et de son allié russe, François Hollande a répondu : "Ce que je leur dis, c'est que ces populations sont des populations qui aujourd'hui sont victimes de crimes de guerre. Et que ceux qui commettent ces actes auront à en payer la responsabilité, y compris devant la Cour pénale internationale."
Une nouvelle tentative diplomatique pour apaiser les combats à Alep, où les rebelles syriens affrontent le régime de Damas soutenu par l'aviation russe, a échoué samedi 8 octobre dernier avec le veto à l'ONU de Moscou à un texte français sur l'arrêt des bombardements. François Hollande avait estimé avant le vote qu'un pays qui opposerait son veto "serait discrédité aux yeux du monde".
"Si le président de la République décide que le président russe vient, ça ne sera pas pour des mondanités, ce sera pour dire des vérités, pour sortir de ce qui est en train de se passer là-bas (en Syrie) et pour faire prendre conscience à la Russie qu'elle est en train de s'engager sur une route dangereuse", a déclaré lundi le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, sur France Inter.
Source : LeJDD.fr 10-10-2016