Le Conseil National du PS a défini et adopté dimanche les modalités de la « fameuse » primaire de gauche des 22 et 29 janvier 2017. Et cela n’a pas été simple car les questions sans réponses étaient encore nombreuses
La première question est, bien sur, la participation de François Hollande. Il a réservé sa réponse pour ce qui concerne sa candidature à la Présidence de la République et a toujours été plus ou moins évasif sur sa participation à la primaire. Le Conseil National du PS a fait comme si… en attendant.
La deuxième question c’est Arnaud Montebourg qui la pose. Il a fait savoir ces derniers jours qu’il ne disposait pas des fonds nécessaires pour participer à une campagne lors de la Primaire. Du coup les responsables du PS ont imaginé de financer les candidats issus de ses rangs, de s’engager à diffuser leur profession de foi auprès des militants et de leur prêter des locaux au sein du siège. Tout cela de peur que Montebourg aille aux Présidentielles sans passer par la case primaire. Une dotation de 50 000 Euros par candidat !. Insuffisant aux yeux de Montebourg qui a tout de même, dimanche soir, officialisé sa participation.
Restaient les modalités pratiques qui, pour l’essentiel, sont reconduites de la primaire de 2011. Parrainages : 5% des parlementaires PS, ou 5% des titulaires du Conseil National, ou 5% des maires de villes de plus de 10 000 habitants répartis dans 10 départements et 4 régions ou encore 5% des conseillers régionaux ou départementaux de 10 départements et 4 régions.
Enfin se posait la question des bureaux de vote : 9400 en 2011. Cette fois-ci il y en aurait « au moins 8 000 » ce qui montre bien que le parti est à la peine même dans les provinces les plus reculées…
Tous les Français pourront voter à cette primaire pourvu qu’ils soient inscrits sur les listes électorales et qu’ils affirment « se reconnaitre dans les valeurs de la gauche ».
Sont actuellement candidats déclarés : Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche et Benoit Hamon issus de la gauche du PS, François de Rugy, écologiste, Jean-Luc Bennhamias, ex- écologiste, ex-Modem et maintenant Front démocrate et enfin, depuis dimanche soir, Arnaud Montebourg qui ne représente que lui-même.
Dans toute cette affaire Cambadélis, le Premier Secrétaire du PS joue très gros. Son rôle est bien évidemment de défendre Hollande mais aussi de sauver son parti de la débâcle annoncée. Il pense donc à l’après 2017 et aux élections législatives qui suivront la présidentielle. Les investitures ne seront accordées aux candidats du PS que le 17 décembre, deux jours après la date limite du dépôt de candidature à la primaire. Il risque fort d’y avoir des surprises et de l’ambiance au PS en cette fin d’année.
Jean-Pierre ECHAVIDRE