Dans un message posté sur Facebook à l'occasion du 11 septembre, François Hollande rendait hommage, bien évidemment, aux victimes du terrorisme. Mais le président français y dénonçait aussi "les réponses que l’administration américaine a apportées à ces attaques". Des propos critiqués aux Etats-Unis.
François Hollande écrit : « Face au terrorisme, la démocratie triomphera car la liberté est une force que rien n’arrête, dès lors que les peuples ne cèdent jamais à la peur, qu’ils sont unis et solidaires ». Mais c'est un autre passage, qui a suscité des réactions outre-Atlantique, comme l'a noté mardi Courrier international.
Dans son texte, le chef de l'Etat français critique les décisions prises à l'époque par le président George Bush, sans le nommer directement. "Les réponses que l’administration américaine a apportées à ces attaques planifiées de l’intérieur et exécutées de façon méthodique, loin d’éradiquer la menace, l’ont élargie à un plus vaste espace. Et notamment en Irak", commence François Hollande. Avant d'ajouter : "Et si la France, avec Jacques Chirac, a refusé légitimement de se joindre à l’intervention, et l’a même condamnée, elle n’en a pas moins été victime des conséquences du chaos qu’elle a engendré."
"Le prix du plus mauvais commentaire de la semaine"
Pour ces propos, le « New York Post » lui a donné lundi "le prix du plus mauvais commentaire de la semaine". "Peu importe que l'Irak, la Syrie et la Libye étaient en paix quand Bush a quitté ses fonctions, avec la menace terroriste en baisse. Mettez de côté aussi, le rôle de la politique française dans la construction de la menace actuelle", écrit le quotidien américain. S'il ne dédouane pas complètement l'ancien président américain, le « New York Post » juge qu'il n'appartient pas à François Hollande "d’accabler son allié le plus important, surtout en un jour si sacré". Dimanche, des cérémonies d'hommage étaient organisées en Amérique pour les 15 ans de l'attaque.
Le journal rappelle aussi le président français à ses déclarations, l'appelant à s'occuper plutôt de sa promesse, à savoir "détruire l'organisation Etat islamique". Un autre quotidien y est aussi allé de sa critique. Réagissant au post Facebook de François Hollande, le « Washington Post » évoque l'implication de la France dans de nombreux autres conflits.
Et pour insister sur le travail qu'il reste à faire, le quotidien indique qu'un récent sondage montre que près des deux tiers des Français pensent que des faits concernant le 11-Septembre ont été délibérément cachés.
Source : leJDD.fr 14-06-2016