On a toujours pas bien compris quel était l’objectif de la création des « grandes Régions » : pas d’économie sur le fonctionnement, pas de diminution du nombre d’élus, des transferts de compétences encore mal ficelés, des fonctionnaires qui ne savent plus où donner de la tête. Enfin bref, une réforme mal préparée, comme beaucoup de celles menées par les gouvernements Ayrault ou Valls.
Ce qui est sur, par contre, c’est que le public, et plus particulièrement les contribuables, découvrent au fil des semaines, que ces régions dépensent sans compter l’argent public et de ce fait cherchent à augmenter leurs recettes. Nous évoquions ici même il y a quelques jours les 500 000 Euros gaspillés par l’Occitanie pour organiser une consultation des habitants afin de choisir le nom !..
Nous avons « découvert » que depuis le 1er août dernier, le taux unitaire du cheval fiscal de la taxe sur les cartes grises est fixé à 44 euros. Si cela ne change rien dans l’ex-région Languedoc-Roussillon, où le tarif était déjà de 44 euros, ce n’est pas le cas dans l’ex-région Midi-Pyrénées où il était de 34 euros. Il augmentera donc de 29 % !.. Une mauvaise nouvelle pour ceux qui souhaitent acheter une nouvelle automobile, sauf si elle est "propre".
Cette hausse, votée dans une délibération de l’assemblée plénière le 26 mai, est consécutive à « l’harmonisation fiscale dans la nouvelle région ». Une harmonisation par le haut : la région aurait en effet pu aligner la taxe sur le taux le plus bas (celui de l’ex région Midi-Pyrénées, ce que le groupe de droite avait préconisé), voire faire une moyenne entre les deux taxes (34 et 44 euros). Cette augmentation, qui ne touche que l’ex région Midi-Pyrénées, est "assumée" par l’exécutif : elle doit en effet permettre de "financer" le développement des transports en commun, notamment le TER, et correspond à une "moyenne basse" de ce qui se pratique dans les autres régions où les taux sont parfois plus élevés. En un mot on nous enfume pour nous faire croire que l’augmentation est justifiée alors qu’elle est proprement scandaleuse !..
Et comme les élus socialistes de la Région savent très bien qu’ils auront du mal à nous convaincre, ils en rajoutent une couche : la région intègre également un manque à gagner lié à l’exonération totale de taxe sur les véhicules "propres", qu’ils soient électriques ou hybrides et renonce en 2016 à percevoir la taxe sur les permis de conduire afin de ne pas pénaliser les jeunes qui déjà s’acquittent des frais importants pour passer le permis de conduire.
Ces arguments ne satisfont pas le groupe de l’Union de la droite et du centre qui conteste cette nouvelle "pression fiscale". Or, l’exécutif régional de gauche a tranché en choisissant de conserver le tarif languedocien, "Dans un environnement où la pression fiscale est déjà insupportable, cette politique régionale va pénaliser 2 926 592 habitants, soit plus de 52% de la population de la région. C’est donc un nouvel impôt de plus pour la moitié des habitants !" estime Jean-Jacques Bolzan, conseiller régional et adjoint au maire de Toulouse. Et d’ajouter : "De plus, avec cette vision politique à court terme, cette mesure est également un frein à l’immatriculation, donc à l’achat de véhicules neufs, ce qui ne va pas aider l’industrie automobile déjà lourdement touchée et va accentuer le vieillissement du parc automobile, forcément plus polluant !"
Jean-Pierre ECHAVIDRE