Alors que ses « marcheurs » sont lancés pour parcourir la France et réaliser un audit du pays, Emmanuel Macron découvre, sur le terrain, les dures réalités de la politique. En déplacement à Montreuil (Seine-Saint-Denis), il s’est d’abord fait chahuter puis a essuyé des jets d'œufs venant d'opposants à la loi Travail.
L'accueil d'Emmanuel Macron a été agité à Montreuil (Seine-Saint-Denis) lundi 6 juin au matin. Le ministre de l'Economie a essuyé des jets d'œufs d'opposants à la loi Travail. Plusieurs dizaines de manifestants de la CGT et du PCF étaient présents devant la poste principale et ont crié "Casse-toi" au moment de son arrivée.
"Je ne parle pas d'un texte de loi avec des œufs et des coups de bâton"
Les manifestants, qui avaient déployé une banderole "Plutôt en grève qu'en costard" et scandaient "Ni chair à patron ni chair à matraques. Retrait, retrait de la loi travail", se sont agglutinés autour de lui. Le ministre a dû être escorté par des policiers à l'intérieur de La Poste, où il s'est débarbouillé. "Je ne parle pas d'un texte de loi avec des œufs et des coups de bâton", "ils n'écoutent rien, ils invectivent", a-t-il déclaré. Emmanuel Macron a ensuite déclaré vouloir honorer la Poste et le Front populaire, "loin de la violence et de la bêtise".
"Ce que j'ai vu ce matin, ce sont des comportements inacceptables, et comme le député [de la circonscription, NDLR] Razzy Hammadi vient de le dire, ce n'étaient d'ailleurs pas des syndicalistes ni des Montreuillois, donc ce sont des agitateurs professionnels", a déclaré Emmanuel Macron à des journalistes. "Et bien qu'ils continuent à agiter", a-t-il ajouté.
Un timbre célébrant le 80e anniversaire du Front populaire
Dans la ville communiste, Emmanuel Macron était venu dévoiler un timbre célébrant le "80e anniversaire du Front populaire et des premières femmes ministres d’un gouvernement de la République, Mmes Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie et Cécile Brunschvicg", selon un communiqué du ministère. D'après le programme envoyé aux rédactions, le ministre de l'Economie doit ensuite visiter une agence de Permis Malin et l'espace Ici Montreuil.
Dans un communiqué publié avant la visite d'Emmanuel Macron, le maire de Montreuil, le communiste Patrice Bessac, expliquait pourquoi il avait décidé de ne pas recevoir le ministre. "Par cet acte symbolique, je veux faire entendre la déception, le mécontentement, l’indignation et la colère que génère, auprès des Montreuillois et hors les limites de notre commune, la politique actuelle du gouvernement", écrivait-il, ajoutant que "les options gouvernementales actuelles sont fort éloignées de l’esprit qui sied au mot Gauche qui, en 1936, fût conduite à la tête du pays".
Source : leJDD.fr 06-06-2016