Trois des quatre personnes mises en examen dans l'enquête sur des violences contre la police, dont l'incendie d'un véhicule où se trouvaient deux agents, ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire mardi 24 mai par un magistrat. Un autre a été placé en détention provisoire.
Mercredi 18 mai dernier, en marge d'une manifestation de policiers à Paris contre la "haine anti-flics", une voiture de police avait été prise pour cible par plusieurs casseurs. Trois des quatre suspects, qui ont été mis en examen samedi dans cette enquête, ont été remises en liberté sous contrôle judiciaire mardi 24 mai par un magistrat.
"Cette décision est incompréhensible"
Parmi les quatre suspects, âgés de 18 à 32 ans, c'est le plus jeune qui a été placé en détention provisoire, avait-on appris un peu plus tôt de sources proches du dossier. Le parquet de Paris avait requis la détention provisoire pour les quatre mis en examen.
Les quatre hommes sont présentés par le parquet comme issus de la mouvance des "antifas", ce que certains d'entre eux contestent, d'après une source proche de l'enquête.
"Cette décision est incompréhensible pour l'ensemble des policiers et au-delà je pense pour les citoyens", a réagi Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat de police Alliance. "On a tous vu ces images de violences avec des individus déterminés... Le message envoyé pour trois d'entre eux n'est pas bon pour tous ceux qui souhaiteraient encore s'attaquer aux policiers", a-t-il ajouté, jugeant cela "désastreux".
"Les investigations se poursuivent"
Selon une source proche de l'enquête, aucun des quatre mis en examen, dont deux frères, n'est à ce stade soupçonné d'être celui qui a lancé le fumigène, mais les enquêteurs pensent que l'un d'eux est celui qui a brisé la vitre arrière de la voiture de police. Ce dernier figure parmi les trois remis en liberté mardi sous contrôle judiciaire. A ce stade, le parquet a indiqué qu'il faisait appel dans son cas. "Les investigations se poursuivent pour déterminer le rôle exact de chacun" et "interpeller d'éventuels autres suspects", avait indiqué le parquet samedi.
Les suspects n'avaient pas été interpellés sur place, mais identifiés après les incidents, grâce à un témoignage anonyme, qui s'est avéré être celui d'un policier infiltré sur place, son nom apparaissant sur un procès-verbal par erreur, ont expliqué des sources proches du dossier.
L'attaque a suscité l'indignation dans la classe politique. Légèrement blessés, le policier et sa collègue ont été décorés samedi par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, en présence de François Hollande.
Source leJDD.fr 23-05-2016