François Hollande en a fait une des mesures phare de son plan « d’urgence » contre le chômage dont il a donné le détail le 18 janvier au matin. C’est probablement la dernière carte de François Hollande pour tenter d’inverser la courbe du chômage. Il le sait parfaitement et pourtant ce ne sont que des demi-mesures qui ont été annoncées. En tous cas pas du tout à la hauteur du drame que constitue le chômage en France…
L’idée semble aller de soi. Grâce à la formation, on augmente les chances des demandeurs d’emploi de retrouver un travail. Selon les statistiques, près de la moitié des chômeurs sont en poste dans les six mois qui suivent une formation. En l’absence de formation, c’est seulement un sur trois. Le constat est donc encourageant - à défaut d’être miraculeux.
Mais François Hollande a réagi trop tard car si le constat est évident peut être aurait-il fallu prendre des dispositions avant. Par ailleurs il a fixé un objectif très élevé. L’an dernier, le système de formation a accueilli près de 700.000 demandeurs d'emploi, un record. Rien ne dit que les organismes soient capables de supporter une hausse des effectifs de 71%. Les meilleurs connaisseurs du système, comme le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains), en doutent.
Pour les mauvaises langues, cette mesure est aussi une manière de faire baisser artificiellement les chiffres officiels du chômage, celui de la catégorie A. Parce que les chômeurs en formation passent, eux, en catégorie D.
Tout dépendra donc des moyens disponibles pour former les demandeurs d’emploi et surtout de l’intérêt des entreprises à embaucher dans une période de croissance économique modérée. La vraie clé de l'inversion de la courbe du chômage est là.