Pour la deuxième fois cette semaine, les Bourses chinoises ont fermé prématurément jeudi 7 janvier juste après leur ouverture, après un nouvel effondrement de plus de 7% qui a déclenché un mécanisme «disjoncteur» automatique, et après l'annonce officielle d'une baisse du yuan, la plus forte depuis août. Les Bourses de Shanghai et Shenzen avaient déjà dû fermer lundi après avoir plongé.
Au moment de la fermeture anticipée de jeudi, moins d'une demi-heure après le début des échanges, l'indice composite de la Bourse de Shanghai s'était effondré de 7,32%. La Bourse de Shenzhen avait pour sa part plongé de 8,35%.
Les Bourses européennes ouvraient elles aussi dans le rouge ce jeudi 7 janvier au matin, après la suspension des marchés en Chine en raison d'une chute des cours de 7%. Dans les premiers échanges, Paris dévissait de 2,50%, Francfort et Milan de plus de 3% et Londres de près de 2%. Les Bourses de Stockholm, Oslo et Helsinki chutent elles de plus de 4%. En Asie, Tokyo a fermé en repli de 2,33%, Hong Kong a perdu plus de 3%.
Croissance au ralenti et baisse du yuan
Cette dégringolade intervient sur fond d'inquiétudes sur le ralentissement de la croissance dans la deuxième économie mondiale et de chute prolongée du yuan - également appelé renminbi. Les autorités ont en effet abaissé jeudi le cours de référence du yuan face au billet vert de 0,51%, à 6,5646 yuans pour un dollar, soit le taux le plus bas depuis mars 2011.
C'est aussi sa plus forte baisse depuis août, selon Bloomberg News, quand Pékin avait décidé d'une dévaluation-surprise du renminbi de quasiment 5% en une semaine. Le yuan est autorisé à fluctuer face au dollar dans une marge de plus ou moins 2% de part et d'autre d'un taux de référence défini par la banque centrale chinoise (PBOC).
Il s'agit du huitième mouvement de baisse consécutif décidé par l'autorité monétaire chinoise, relançant les inquiétudes sur la devise. Le chiffre attendu de la croissance chinoise pour 2015 devrait être de 6,9%, son niveau le plus bas depuis un quart de siècle, selon la PBOC.
Un mécanisme de régulation
Le mécanisme «disjoncteur», entré en vigueur lundi, a lui pour objectif d'enrayer la volatilité des cours et d'éviter que ne se répète l'effondrement estival. Les Bourses de Shanghai et Shenzhen avaient déjà dû fermer prématurément lundi après l'activation de ce système, basé sur l'indice CSI300, incluant les poids lourds du marché, dont les géants pétroliers et bancaires du secteur étatique cotés sur les deux places boursières.
Si l'indice perd 5%, les marchés sont suspendus durant 15 minutes. Mais lorsque les échanges ont repris jeudi après leur interruption d'un quart d'heure, il n'a fallu qu'une minute pour atteindre la barre des -7%, qui déclenche un arrêt des cotations pour la journée. Au total, les marchés sont restés ouverts durant moins de 15 minutes jeudi 7 janvier dernier
Source : LeParisien.fr 07-01-2016.