Et si cette affaire de « déchéance de la nationalité » arrivée dans le débat pour des raisons purement tactiques de la part de l’exécutif se retournait contre lui ? Depuis que l’idée a été lancée Manuel Valls se bat comme un beau diable pour tenter de convaincre ses « amis » qu’il ne reculera pas. Et effectivement il est maintenant beaucoup trop tard pour reculer après tout ce qui a été dit et écrit.

Il n’empêche que la situation se détériore de jour en jour. Les écolos puis les frondeurs ont dit haut et fort leur opposition puis leur détermination : ils voteront contre la réforme de la Constitution si elle comporte cette mesure. Mais à ces voix discordantes, que l’on entend depuis quelques mois déjà sur d’autres thèmes, s’en ajoutent des plus surprenantes : Julien Dray l’ami du Président, Martine Aubry dont la voix pèse (encore) au Parti Socialiste, Jean-Marc Ayrault, ancien Premier Ministre, et bon nombre de députés de gauche qui ne comprennent toujours pas pourquoi les groupes socialistes au Sénat ou à l’Assemblée n’ont pas été consultés, pourquoi le débat n’a pas eu lieu avant au PS ?...

Si bien que, même avec les voix de la droite, qui elle aussi est divisée sur le sujet et qui pourrait voir là une bonne occasion de régler définitivement son compte à François Hollande, la majorité des 3/5 au Congrès de Versailles est loin d’être acquise !.. Et si Valls et Hollande n’obtenaient pas cette majorité ce serait un tel désaveu que la candidature de Hollande en 2017 aurait cette fois-ci vraiment du plomb dans l’aile.

Il y a cependant une autre voie possible pour tenter de ne pas perdre la face : le Referendum. C’est, en lieu et place du Congrès, la seule manière de modifier la Constitution. Mais là aussi les dangers sont nombreux. On sait très bien que les Français ont une tendance fâcheuse à ne pas répondre clairement à la question qui leur est posée. Un référendum sur ce thème, dans le contexte actuel, aurait vite fait de se transformer en un vote POUR ou CONTRE François Hollande. Et là aussi on connait le résultat.

Mais que diable sont-ils aller faire dans cette galère ?...

Jean-Pierre ECHAVIDRE