C'est triste à dire, mais la hausse du chômage de 1,2% en octobre, déjà impressionnante, n'est pas la plus mauvaise nouvelle annoncée le 27 novembre dernier par la Dares, à l'occasion de sa publication mensuelle.
La ministre du travail Myriam El Khomri a bien tenté de souligner les points positifs en se montrant notamment confiante dans la solidité de la reprise, mettant en avant la diminution du nombre de jeunes au chômage, en partie grâce à des créations d'emplois aidés.
En revanche, elle n'a rien dit des chômeurs de longue durée... Et c'est bien là que le gros problème réside. Il faut dire que leur nombre ne cesse d'augmenter, et beaucoup plus vite que les autres. Sur 5,435 millions de chômeurs de catégorie A, B et C, 45% sont inscrits à Pôle Emploi depuis un an ou plus.
Cette courbe du chômage n'est pas prête de s'inverser. A aucun moment, elle n'a montré le moindre signe de faiblesse depuis quatre ans.
C’est très inquiétant car quand bien même la croissance gagnerait en vigueur, les chômeurs de longue durée seraient les derniers servis. "Le risque qu'il faut combattre, c'est le risque d'une exclusion durable difficilement réversible même en cas de retour de la croissance", avait ainsi déclaré à leur sujet François Rebsamen, ex ministre du travail, en février dernier au journal le « Monde ».
Et de fait, plus le trou dans le CV est important, plus il devient difficile de décrocher un entretien, et un job, surtout passé cinquante ans...
Voici 7 chiffres qui illustrent l'importance de ce phénomène.
Les chômeurs de longue durée inscrits à Pôle Emploi depuis...
Un an ou plus : 1.105.400 +7,4% sur un an
Deux ans ou plus : 528.800 +4,4% sur un an
Trois ans ou plus : 802.000 +17,3% sur un an
Source : Dares, octobre 2015.