On la savait têtue mais pas à ce point. Ségolène Royal, comme beaucoup d’autres dans son camp, est obsédée par le diesel qui, si on l’écoute, est à la source de tous les maux. Le scandale de Volkswagen n’a évidemment rien arrangé, bien au contraire. La ministre de l'Écologie a assuré ce mercredi 7 octobre à la sortie du conseil des ministres que le gouvernement envisageait «un rapprochement» entre les fiscalités de l'essence et du diesel ».
Pour y parvenir, cela passerait par «une baisse des taxes sur l'essence et une augmentation sur le diesel».
Selon elle, le diesel est «reconnu comme une substance cancérigène» et il faut qu'«au minimum, pour protéger les consommateurs, une fiscalité qui soit neutre». Et d'ajouter : «Aujourd'hui, il y a un avantage pour le diesel de 15 centimes par litre. L'idée, c'est de neutraliser», a-t-elle précisé.
Plusieurs scénarios sont envisagés dans la prochaine loi de finances. «L'idée est qu'avec une partie de cette taxe, il y ait un bonus beaucoup plus important pour l'achat d'un véhicule propre», a-t-elle détaillé. Selon elle, «les gens qui utilisent des diesels polluants ne le font pas par gaieté de cœur» mais «parce qu'ils n'ont pas les moyens de changer de voiture».
Alors que Michel Sapin, le ministre des finances avait indiqué la semaine dernière que la fiscalité écologique serait abordée plus tard dans l’année, dans le cadre du projet de loi de Finances rectificative, la ministre de l'Ecologie veut accélérer le mouvement.
Pas de stratégie bien claire
Il faut dire que le gouvernement est pressé sur ce dossier par sa majorité. Selon « Les Echos », le député PS Olivier Faure a déposé un amendement à la loi de finances en proposant d’accroître de 2 centimes la taxe sur le diesel, et de baisser de 1 centime celle sur le super 95 avec du bioéthanol. Ces mouvements s’ajouteraient à ce qui est d’ores et déjà décidé avec la montée en charge de la taxe carbone (+ 2 centimes sur le diesel au 1er janvier 2016 et + 1,7 centime pour l’essence).
La moitié de l’argent récolté dans le cadre de l’amendement Faure, soit près de 500 millions d’euros, servirait à financer l’Agence de financement des infrastructures de France. Cette somme permettrait notamment de financer certaines priorités de transport collectif émises dans le rapport remis par le député Philippe Duron en juin 2013.
Les autres amendements portent notamment sur l’avantage en matière de TVA accordé au diesel et sur la modification du barème de la taxe sur les véhicules de sociétés (TVS), plus avantageux pour le diesel.
Source : LeParisen.fr 07-10-2015