Dès l’annonce des détails relatifs à l’affaire Volkswagen, Ségolène Royal a annoncé qu’elle allait demander des tests aléatoires sur un certain nombre de voitures diesel françaises et étrangères. Peut être a-t-elle parlé un peu vite, c’est son habitude, car si dans le principe elle a surement raison, dans la pratique c’est un peu plus compliqué. Les tests aléatoires qui vont être mis en place sur les voitures en France donneront leurs premiers résultats dans un mois. Mais la nature même de ces tests pose question.

Volkswagen est-il le seul constructeur à avoir triché? Ségolène Royal avait promis de tirer au clair l'étendue du scandale de la fraude aux émissions polluantes des véhicules en France. Il faudra un mois avant d'obtenir les conclusions de l’ensemble des tests aléatoires mis en place, dans l'urgence, par le certificateur français, l'Utac (Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle) cette semaine.

Des conditions de roulage différentes

L'organisme va compléter sa batterie de tests en laboratoire par une série d'essais en conditions réelles, sur un échantillon de dix véhicules tirés au sort dans la flotte d'un loueur. La sortie sur circuit pour des conditions de roulage réelles n'est pas sans perturber le système d'homologation actuel. "Il était censé être reproductible dans tous les pays d'Europe. Mettre les voitures en situation réelle n'était pas pertinent puisqu'en Sicile ou en Suède, les conditions de roulage ne sont pas les mêmes", souligne Béatrice Lopez, la patronne du centre de Montlhéry. Pour la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, le nouveau dispositif expérimenté en France a pourtant pour vocation de faire école dans le reste de l'Union européenne.

Des résultats inexploitables.

Les « normes » appliquées au constructeur, dans le domaine de l’anti pollution, comme dans d’autres domaines d’ailleurs ne peuvent, évidemment, qu’être testées en laboratoire. Elles doivent définir des conditions d’essais reproductibles dans tous les pays censés obéir à ces normes. Aller tester les voitures sur la route ou sur circuit ne peut que donner des résultats différents que ceux mesurés en laboratoire. Des résultats qui peuvent même être différents d’un jour à l’autre ou d’une route à l’autre. Il est donc fort probable que madame Royal lorsqu’elle aura sur son bureau les résultats de l’ensemble de ces tests soit bien embarrassée pour en tirer quoi que ce soit.

Le but initial, qui était fort louable, était de démontrer que les constructeurs français n’appliquaient pas forcément les mêmes méthodes que Volkswagen. La démonstration, dans les conditions prévues, risque d’être difficile !..

J.P.E